Sommaire
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Introduction
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4
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chapitre1 : Présentation
générale de la région Rhône-Alpes
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6
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1-Présentation générale de la filière
laitière de la région Rhône-Alpes
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7
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2-Présentation des fromages dans la région
Rhône-Alpes
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8
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2.1-Le Reblochon
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9
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2.2-Le Beaufort
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10
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2.3-L'Emmental de Savoie
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12
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2.4-Le Chevrotin
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14
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2.5-L'Abondance
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15
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2.6-La Tomme de Savoie
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16
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3-Spécificité de la région Savoyarde
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17
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3.1-Les races de vaches en Haute -Savoie
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18
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3.1.1-La race Abondance
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18
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3.1.2-La race Tarine
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19
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3.1.3-La race Hérens
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19
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Chapitre 2 : Le lait ; matière
première de l'industrie fromagère
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21
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1-Définition du lait
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21
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2-Caractéristiques physico-chimique du lait
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21
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3-Contrôle qualité du lait
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23
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3.1-Qualité microbiologique du lait
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23
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3.2-Amélioration de la qualité microbiologique
du lait
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26
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4-Composition chimique du lait
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28
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Chapitre 3 : Les aspects techniques de fabrication
du fromage
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32
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1-Définition du fromage
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32
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2-Les différents types de fromages
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33
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2.1-Les fromages à pâte fraiche
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34
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2.2-Les fromages à pâte pressée
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34
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2.3-Les fromages à pâte molle
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34
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3-les principales phases de fabrication du fromage
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36
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Chapitre4 : Présentation et signification des
signes de qualité du fromage
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44
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1-Définition des différents signes de
qualité
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44
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1.1-définition de l'AOC
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44
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1.2-définition de l'AOP
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44
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1.3-définition de l'IGP
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45
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1.4-les Labels régionaux
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45
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1.5-les Labels rouges
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45
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1.6-Spécialité traditionnelle garantie
(STG)
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46
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1.7-Le certificat de conformité
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46
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2-Signification des différents signes de qualité
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46
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Chapitre5 : les organismes de mises en place de la
qualité
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48
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1-Présentation de L'Institut National de l'Origine et de
Qualité(INAO)
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48
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2-Rôle de l'INAO
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48
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3-Présentation de l'organisme de défense et de
gestion (ODG)
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49
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4-Rôle de l'ODG
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49
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Chapitre 6 : Contenu d'une demande de reconnaissance
en AOC
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49
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1-courrier de transmission
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50
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2-note de présentation et de motivation du projet
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50
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3-demande de reconnaissance de l'organisme de défense et
de gestion(ODG)
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51
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4-projet de cahier de charge
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51
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5-projet de document unique
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52
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5.1-dénomination (de l'AOP)
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52
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5.2-état membrane ou pays tiers
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53
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5.3-description du produit agricole ou de la denrée
alimentaire
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53
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5.4-délimitation de l'aire géographique
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53
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5.5-lien avec l'aire géographique
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53
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5.6-référence à la publication du
cahier des charges
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53
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Chapitre7 : les exigences du cahier des
charges
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55
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1-demandeur
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55
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1.1-nom
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55
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1.2-coordonnées
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55
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1.3-composition
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55
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1.4-mission principale
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55
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2-nom du produit
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56
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3-type de produit
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56
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4-description de produit
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57
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5-aire géographique
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59
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6-preuve de l'origine
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60
|
7-méthode d'obtention du produit
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60
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7.1-race
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61
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7.2-alimentation
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62
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7.3-système d'exploitation
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63
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7.4-condition de traite et de collecte du lait
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64
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7.5-la fabrication
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67
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7.6-le conditionnement
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8-lien avec l'aire géographique
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68
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8.1-facteurs humains
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68
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8.2-facteurs naturels
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69
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8.3-spécificité du produit
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70
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8.4-interaction causale
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71
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9-structure de contrôle
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71
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10-étiquetage
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72
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11-points principaux à contrôler et méthodes
d'évaluation
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73
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Chapitre8 : Organisation du plan de contrôle
(cas du Picodon)
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76
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1-cadre général
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76
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2-condition nécessaires au contrôle
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76
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3-identification et habilitation des opérateurs
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78
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4-contrôle du cahier des charges : contrôle des
conditions de production et le contrôle du produit
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80
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5-modalités des contrôles
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81
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5.1-autocontrôles
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81
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5.2-contrôle interne et externe
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81
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6-Modalités d'organisation du contrôle produit
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82
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6.1-contrôle organoleptique
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83
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6.2-contrôle analytique
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84
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6.3-Barème de contrôle et cotation
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84
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Conclusion
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86
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Références bibliographique
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Introduction
Si la France est le pays du fromage, cela ne s'est pas fait en
un jour. Ce qui frappe sur plus d'un siècle d'histoire, c'est le
bouleversement de la géographie du fromage. Sorte de bien commun
élaboré à l'échelle domestique à la fin du
XIXe siècle, le fromage devient par la suite un artisanat, puis une
industrie. Ce faisant, une géographie de la production se dessine de
façon plus nette et apparaissent les régions fromagères
françaises.
La France est souvent qualifiée de
« Pays du fromage ». Cette association s'explique par
l'importance économique du fromage. Elle suppose une qualité
particulière de la production qui fait du fromage l'équivalent du
vin dans sa contribution à la renommée gastronomique de la
France. Cette réputation tient à la grande diversité de sa
production. Il n'est pas étonnant, au moment où il est question
d'uniformisation internationale que la France fromagère fasse de sa
diversité un atout jusqu'à incarner une forme de
résistance. Elle résiste aussi à la standardisation des
processus de fabrication, à la banalisation de la demande et à la
normalisation législative. La géographie du fromage en France
relève de la sphère identitaire et intime des consommateurs. Il y
a toujours au moins deux fromages sur le plateau de fromages du Français
et ses choix varient suivant son statut social, et en fonction de son origine
géographique. Le choix d'un fromage peut avoir une fonction
symbolique : en consommer un qui provient de la région dont on est
originaire peut apparaître comme la manifestation d'une identité.
Aussi les pratiques alimentaires ne sont-elles pas uniformes sur le territoire
national. Conscients de cette réalité, les grands groupes
fromagers ne distribuent pas les mêmes fromages dans toute la France. Les
distributeurs, quant à eux, cherchent à mieux connaître les
différences de consommation, en termes de type de fromage et en termes
de caractéristiques du fromage.
Il est tentant pour un géographe de faire le constat
des localisations spatiales de tels ou tels types de fromage, d'observer les
stratégies d'implantation des grandes firmes, et de ne comprendre le
terroir que comme un particularisme réservé à certains
fromages leur garantissant leur typicité et leur originalité. Il
nous est très vite apparu que la notion de terroir était l'une
des clefs d'une géographie des fromages en France. Elle est à
l'interface des préoccupations identitaires des consommateurs et des
enjeux économiques de la filière fromage.
De ce fait, l'histoire du fromage et des terroirs comprend
quatre périodes scandent ces histoires : 1850-1880, il s'agit de
l'époque préindustrielle ; de 1880 à 1920, on assiste
à la naissance de l'industrie fromagère et à l'affirmation
des spécialisations régionales ; 1920-1960 est une
période de transition pendant laquelle se met en place la
législation nationale ; enfin, après 1960, l'uniformisation
nationale s'affirme avec le développement de la production industrielle
et l'apparition d'une nouvelle structure, l'Europe communautaire, qui impose de
nouvelles règles d'organisation. Parallèlement, un retour sur le
local et le régional se fait jour.
La région fromagère n'y apparaît pas comme
un conservatoire ni comme une mise en scène de la tradition ;
l'histoire au contraire, met au jour le jeu des acteurs, les liens qui unissent
une production à un territoire et, à l'inverse, montre dans
quelle mesure le fromage contribue à des dynamiques territoriales.
chapitre1 : Présentation
générale de la région Rhône-Alpes
Rhône-Alpes est une
région
française qui regroupe huit
départements :
l'
Ain, l'
Ardèche,
la
Drôme,
l'
Isère,
la
Loire, le
Rhône,
la
Savoie et
la
Haute-Savoie. Son
chef-lieu est
Lyon, qui en est aussi sa plus
grande ville. C'est la deuxième région de France en superficie
(après
Midi-Pyrénées),
en économie et en population (après
Île-de-France).
Elle est aussi classée 6e région européenne.
Elle est limitrophe des régions françaises
Provence-Alpes-Côte
d'Azur,
Languedoc-Roussillon,
Auvergne,
Bourgogne et
Franche-Comté,
des régions italiennes de
Val d'Aoste et
Piémont, ainsi
que des
cantons suisses de
Vaud, du
Valais et de
Genève
Rhône Alpes
La géographie de la région
Rhône-Alpes
est caractérisée par sa grande diversité : Des
Alpes, et son plus haut point
le
Mont Blanc, à la
vallée
du Rhône où le
fleuve coule, bordant
et/ou passant par les huit
départements
de la région, relief Rhône-alpin est d'une forte
hétérogénéité.
1-Présentation générale de la
filière laitière de la région
Rhône-Alpes :
La production laitière et fromagère de la
région Rhône-Alpes, ancrée dans les paysages et les
terroirs, est un facteur déterminant dans l'occupation et l'entretien de
tous les territoires. Chaque fromage, fabriqué à partir de lait
de vache, de chèvre ou mélangé donne par son nom l'accent
de son pays et exprime la diversité des paysages. Par la richesse de
leurs variétés, leur goût et leur caractère, leur
authenticité et leur qualité, les produits laitiers et fromagers
de Rhône-Alpes sont, tous les jours, au service du plaisir que chaque
consommateur attend.
La filière laitière bovine
La Production (données 2005)
· 8478 producteurs.
· 169 000 litres livrés par producteur soit 71,8% du
litrage moyen par producteur français.
Les fabrications (données 2005)
· 337 millions de litres de lait liquide.
· 310 335 tonnes de yaourt soit 20.49% de la production
nationale.
· 134 367 tonnes de fromage soit 7,97% de la production
nationale.
· 2259 tonnes de beurre soit 0,93% de la production
nationale. 3
· 36 000 tonnes de fromages d'Appellation d'Origine
Contrôlée soit 18.35% de la production nationale.
Sur le territoire de la région Rhône-Alpes sont
présentes trois grandes unités de fabrication de produits frais
dont la plus grande de l'Union Européenne (DANONE).
Toutes les grandes entreprises laitières de France y
exercent une activité : SODIAAL, NESTLE, BONGRAIN, LACTALIS, BEL.
De nombreuses entreprises (coopératives ou
industrielles) sont spécialisées dans les produits
régionaux (USCOFF, entreprise du St Marcellin, Guilloteau, etc.)
L'origine et l'histoire de chaque produit sont très
diverses. Chacun d'eux figure parmi les fleurons de l'économie
fromagère régionale et nationale, grâce au savoir-faire des
hommes et des femmes qui ont su garder la culture du produit.
La filière laitière caprine
(données 2006)
· + 2 230 exploitations ont plus de 10 chèvres
(1999). 22% des exploitations caprines nationales de plus de 10
chèvres.
· + 96 000 chèvres laitières 13% du
cheptel chèvre laitière national.
· + 35 millions de litres de lait de chèvre
collectés 8.15% de la collecte nationale de lait de chèvre.
La filière caprine de Rhône-Alpes est
caractérisée par une production fermière importante :
· 1500 exploitations fermières ont plus de 10
chèvres (1997). De très nombreux élevages de
chèvres détiennent moins de 15 chèvres.
Les élevages laitiers
Sont significativement présents dans
la Drôme, l'Ardèche, la Loire et le nord du département du
Rhône.
Les élevages fermiers conduits essentiellement en
système herbager sont plutôt situés en zone piémont.
Le troupeau moyen détient 30 à 45 chèvres
et recèle de fortes disparités inter et
intra-départementales.
De nombreux types de fromages sont produits avec des
technologies différentes selon les zones. Un seul fromage
bénéficie aujourd'hui de l'appellation d'origine
contrôlée, il s'agit du Picodon, fleuron de la Drôme et de
l'Ardèche.
2-Présentation des fromages dans la région
Rhône-Alpes :
Cette région demeure la plus grande productrice de
fromages fermiers, elle est connu sous le nom de " La région des
100 fromages aux 1000 saveurs "
. Elle affiche une diversité de techniques, allant des
pâtes molles Picodon (chèvre), Saint-Marcellin (vache), jusqu'aux
pâtes pressées Reblochon, Chevrotin, Tome de Savoie et
persillées Persillé des Aravis (chèvre).
Le terme Tome, dérivé du grec tomos,
désigne les petits fromages conçus quand la production du lait de
vache est en baisse .Dans les alpes, il existe autant de tomes que de massifs
et de vallées (Savoie, Vercors, Belledonne...).
Les bergers des alpages aromatisent parfois les tomes avec du
marc fermenté pour leurs consommation personnelle.
La qualité de l'herbe des alpages de Savoie et de
Haute-Savoie permet à la Tarine et à l'Abondance, les deux races
de vaches locales, de produire un lait à fromage d'excellente
qualité.
En Haute-Savoie, les fromages produits
bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée
sont le Reblochon de Savoie et l'Abondance.
En Savoie les fromages fabriqués faisant l'objet d'une
appellation d'origine contrôlée (AOC) sont le beaufort,
surnommé le prince du gruyère, et la Tomme de bauges,
confectionné dans le massif des bauges .
A ces fromages viennent s'ajouter l'emmental de Savoie, le
chevrotin et la tomme de Savoie qui sont produit dans les deux
départements.
Les revenus plus lucratifs des stations de sports d'hivers
ont, malheureusement, une influence néfaste sur le maintien des produits
traditionnels.
Nous assistons à la disparition progressive de la
production de Tome de chèvre conçus comme la Tome de Savoie dans
des secteurs tels que Pralognan ou Courchevel.
Originaire du pays de Thônes et très ancien
fromage, le Reblochon tient son nom du verbe Reblocher, qui signifie dans
le Pâtois local l'égouttage du pis après la traite .
Les métayers devaient payer en lait
propriétaires, et, à leurs insu, ils se préservaient ainsi
la fin de la traite pour confectionner ce fromage longtemps méconnu
qu'ils destinaient à leur consommation personnelle.
De ce fait, il sera connu à la fin du XVIII
siècle, époque à laquelle la liberté fut
accordée aux métayers.
·
Le Reblochon
·
Le Beaufort
·
L'Emmental de Savoie
·
Le Chevrotin
·
L'Abondance
·
La Tomme de Savoie
2.1-Le Reblochon
2.1.1-Présentation du fromage :
· Historique : Issu de la Vallée
de Thône, le Reblochon existe depuis le 13ème siècle. Il
était autrefois fabriqué à partir d'une « rebloche
», qui signifie pincer le pis de la vache une deuxième fois. En
effet, les fermiers qui exploitaient des pâturages devaient
rétribuer leurs propriétaires. Au moment des contrôles, il
faisaient une traite incomplète et aussitôt après ils
reblochaient.
· Description : Ce petit fromage se
caractérise par une croûte lavée jaune et par une
pâte pressée non cuite couleur ivoire.
· Les vaches : Pour perpétuer les
traditions ancestrales, seul le lait de trois races de vaches de montagne sont
acceptées pour la fabrication du reblochon : l'Abondance, la Tarine et
la Montbéliarde.
Durant l'été l'herbe est pâturée.
Le foin sert de nourriture pendant la période hivernale. Tous les
ensilages et autres produits fermentés sont
interdits.
2.1.2- La fabrication :
· La traite : se fait deux fois par jour,
tôt le matin et le soir.
· L'emprésurage et le
caillage : le lait récolté est déversé cru
et entier dans des cuves. Il est emprésuré (on met de la
présure), légèrement chauffé et caillé. Le
caillé est découpé à l'aide d'une tranche
caillée pour obtenir des grains.
· Le moulage et le
pressage : les graines de caillé sont recueillies et
réparties dans des moules nappés de toiles de lin. Un poids est
posé dessus, pour terminer l'égouttage et presser
légèrement la pâte.
· Le salage et le
pré affinage : les fromages sont ensuite
démoulés, salé et mis en cave de pré affinage
à environ 16 degrés pendant 4 à 5 jours. Ils sont
lavés et retourné régulièrement pour être
ensuite placés dans une cave plus fraîche (12 degrés), sur
des planches en épicéa pour deux à trois
semaines.
· L'emballage : les fromages sont
emballés individuellement avec une fine planchette
d'épicéa pour réguler
l'humidité.
· L'AOC :
Le
Reblochon a été certifié AOC en 1958, ce fut l'un des
premier fromage français à obtenir l'appellation. Pour en
bénéficier, toutes les étapes de la production des
Reblochons (fabrication, affinage et conditionnement) doivent ce faire sur
l'aire géographique de l'appellation. Cette zone est en partie
située sur la Haute-Savoie et sur une partie du Val d'Arly en
Savoie. Le Reblochon fabriqué en fruitière se reconnaît
par sa pastille de caséine rouge. Une spécificité : le
Reblochon fermier. Celui-ci est fabriqué dans les fermes l'hiver et en
alpage l'été, à chaque traite. On le reconnaît
à sa pastille verte.
2.2-Le Beaufort
2.2.1-Présentation du fromage :
· Historique : Autrefois, le Beaufort,
permettait aux populations de montagne de passer l'hiver.
Déjà au moyen âge, les moines et les communautés
villageoises ont commencés à défricher des alpages pour
installer les troupeaux laitiers. Ils fabriquaient à l'époque le
« Vachelin ». En revanche l'apparition du nom « Beaufort »
date seulement de 1865. Un siècle après, son existence est
menacée (fort coût de main d'oeuvre, exode rurale...).
· Description : Le Beaufort est un
fromage à pâte pressée cuite qui se présente en
grosses meules de 20 à 70 kg, d'un diamètre de 35 à 75 cm
et d'une hauteur de 11 à 16 cm. La matière grasse est au minimum
de 48 %. Son talon a la particularité d'être concave et sa
pâte lisse, est de couleur ivoire à jaune pâle. On le
reconnaît aussi à sa plaque de caséine bleue.
· Les vaches : Seul le lait de vaches
Tarines et Abondances est accepté pour la fabrication de ce fromage,
à condition que leur production n'excède pas 5 000 kg par an et
par vache en lactation. Leur alimentation ne se compose que d'herbe
pâturée l'été et de foin l'hiver. Les
compléments sont limités et très surveillés.
2.2.2- La fabrication : Le lait peut être
collecté soit après chaque traite soit après la traite du
matin cumulée à celle de la veille au soir.
·
Le caillage / coagulation : Une fois collecté, le lait est
versé cru et non écrémé dans des chaudrons de
cuivre. Il est ensuite chauffé à 33° et
présuré pour la coagulation.
Le
décaillage : Le caillé ainsi obtenu est
découpé à l'aide du « tranche-caillé »,
pour éliminer l'eau.
· Le brassage et la
cuisson : Pour parfaire l'égouttage des grains obtenus, ils
sont chauffés à environ 53° C et sont constamment
brassés. Cette étape de la fabrication s'appelle le «
brassage sur le feu ».
· Le moulage et le
pressage : Lorsque le grain est « fait », cette masse est
retirée du chaudron et disposée dans des toiles de lin et des
cercles de bois, qui donneront au fromage son talon concave. Puis, 20 heures
durant, les fromages seront pressés et retournés
régulièrement.
· Le saumurage : Le
fromage est laissé au repos pendant 24 heures pour subir ensuite un
premier salage. Pour cela, il est plongé dans un bain de
saumure.
· L'affinage : peut durer de 5 à
12 mois, à moins de 10°C avec une forte humidité. C'est le
caviste qui ensuite salera, frottera et retournera les fromages pendant deux
semaines. Ces soins sont indispensables pour que les arômes du fromage se
développent.
· L'AOC :
Depuis 1968 le
décret d'Appellation d'Origine Contrôlée protège le
Beaufort et recouvre une large zone de fabrication de 450 000 hectares. Cette
zone regroupe les vallées du Beaufortain, de la Tarentaise, de la
Maurienne et une partie du Val d'Arly.
Deux
qualificatifs pour le Beaufort :
· Le
qualificatif «été» : pour les productions
laitières de Juin à Octobre inclus.
· Le qualificatif « chalet d'alpage
» : pour les productions « estivales », fabrication des
fromages deux fois par jour, en chalet d'alpage au dessus de 1500 mètres
d'altitude, avec la production laitière d'un seul troupeau dans le
chalet et selon les méthodes traditionnelles.
2.3-L'Emmental de Savoie
2.3.1- Présentation du fromage :
· Historique : L'Emmental de Savoie
est le plus ancien de France. On le retrouve dès le moyen âge mais
sa fabrication sur les deux Savoies devient importante au début du
18ème siècle. Les fermiers à cette époque mettaient
en commun le lait récolté de leurs vaches et fabriquaient cette
grosse meule qui, comme beaucoup d'autres fromages, permettait aux montagnards
de passer les hivers rigoureux.
· Description
: L'emmental de Savoie est un fromage à pâte pressée cuite
qui se présente sous la forme de grosses meules rondes,
régulières et légèrement bombées. Son poids
peut atteindre 80 kg. Sa croûte est jaune à brun pâle et sa
pâte d'un jaune pâle à jaune d'or, ferme, souple et
fondante. Les trous régulièrement répartis sont de la
taille d'une cerise ou d'une noix. Ce fromage au goût franc et
fruité est aussi reconnaissable par son marquage « Savoie » en
rouge au talon.
· Les vaches : Les Tarines, les
Abondances et les Montbéliardes sont les 3 races requises pour le lait
de ce fromage. Comme pour le Beaufort, elles doivent être nourries
d'herbe fraîche l'été et de foin l'hiver. Les
compléments alimentaires doivent être fabriqués sur
l'exploitation même sinon ils doivent figurer sur une liste
définie par l'AFTALP.
2.3.2-La fabrication :
· La maturation et le caillage : Le lait
récolté est avant toute chose ensemencé avec des levains
naturels (essentiels à la formation du caillé et du goût).
Il est ensuite mélangé à une présure et
chauffé dans des chaudrons en cuivre. Le lait passe ainsi de
l'état liquide à l'état solide.
· Le
décaillage : cette coagulation est ensuite
découpée en petits grains, ce qui libère le petit lait et
permet un essorage.
· Le brassage et la cuisson : les
grains sont alors brassés et chauffés à environ
53°C.
· Le moulage et le pressage : une fois
les grains récupérés, ils sont déposés et
pressés dans un gros moule qui donnera sa forme au fromage. C'est
à ce moment que deux plaques de caséine seront collées sur
la meule. L'une rouge et ovale (celle du SIGF : Syndicat Interprofessionnel du
Gruyère Français), comporte les numéros du
département et de l'atelier de fabrication. L'autre blanche (le SIES :
Syndicat Interprofessionnel de l'Emmental de Savoie) stipule l'organisme
certificateur, la date de fabrication et le numéro de la
meule.
· Le salage : Le fromage est ensuite
plongé dans un bain de saumure pendant 2 jours. Cette étape
permet la formation de la croûte, l'apparition du goût ainsi que la
bonne conservation du fromage.
· L'affinage : se
fait pendant une période de 75 jours dans une cave froide la
première semaine puis alternativement dans des caves
tempérées et chaudes.
· L'IGP :
La zone d'Identité Géographique
Protégée de l'emmental de Savoie s'étend sur la Savoie et
la Haute-Savoie.
Les Emmentals fabriqués sur les deux
départements et conformes aux critères du cahier des charges
peuvent bénéficier de la plaque rouge « Savoie ». Cette
plaque assure l'origine et la traçabilité du produit : pour ce
fromage, toutes les étapes de fabrication sont liées au terroir.
En effet, la fabrication du lait, la transformation et l'affinage ne doivent se
faire que sur le sol des deux Savoies.
2.4-Le chevrotin
2.4.1- Présentation du fromage :
· Historique : Les mentions écrites
remontent au 17ème siècle. Ce fromage doit sa forme
particulière au Reblochon : ses méthodes de fabrication ont
influencé celles du Chevrotin.
·
Description : Le chevrotin est un fromage au lait cru et
entier de chèvre, à pâte pressée non cuite. Sa
petite taille varie de 9 à 12 cm de diamètre et mesure de 3
à 4.5cm de hauteur. Il pèse 300 grammes environ. Fromage à
la croûte d'un blanc rosé lavé, son goût est bien
spécifique et varie en fonction des producteurs.
·
Les chèvres : Pour la fabrication de ce fromage, le
lait provient d'un seul troupeau de chèvres, principalement de race
Alpine (80%). Comme les vaches, elles doivent être nourries d'herbe
fraîche l'été et de foin l'hiver. En revanche, les
chèvres peuvent pâturer les zones difficiles qui ne sont pas
mangées par les vaches.
2.4.2- La
fabrication : le chevrotin est un fromage fermier, il est
fabriqué 1 à 2 fois par jour, après la traite. Sa
température ne doit pas descendre au dessous de 10°C et ne doit pas
attendre plus de 14 heures avant d'être transformé.
·
Le décaillage et le brassage : La coagulation obtenue
par l'emprésurage est décaillée et brassée
manuellement, comme autrefois.
· Le moulage : les
grains sont reversés dans des moules individuels nappés d'une
toile de lin.
· Le séchage : après
le salage, les chevrotins sont placés dans un séchoir pour
ensuite être lavés.
· L'affinage :
les fromages seront ensuite laissés en caves d'affinage, sur des
planches d'épicéa pour une durée minimum de 3 semaines.
Pendant ce temps, des soins manuels sont apportés aux
fromages.
· L'emballage : Tous les Chevrotins sont
emballés et comme pour les Reblochons, une lame d'épicéa
est placée sur l'une des faces du fromage.
· L'AOC :
Récemment certifié, le Chevrotin a reçu
son appellation d'origine contrôlée en mai 2002. On peut
facilement le reconnaître à sa marque (Chevrotin fermier au lait
cru) et à sa plaque de caséine sur sa croûte. De plus, il
est toujours vendu emballé pour la préservation de ses
qualités.
2.5-L'Abondance
2.5.1-Présentation du fromage :
· Historique : On retrouve des traces
écrites de l'Abondance dès le 14ème siècle. A cette
époque, les moines de l'abbaye d'Abondance défrichèrent
les forêts pour en faire des pâturages. Ils
sélectionnèrent une race de vache qui prit le nom de cette
vallée.
La production laitière de l'été
était alors transformée en fromages : l'Abondance. Ces
mêmes moines, en 1381 ont fait connaître ce produit à
Avignon, on le retrouvait sur la table du Conclave à l'occasion de
l'élection du Pape.
· Description :
L'Abondance est un fromage à pâte demi-cuite, de couleur ivoire
à jaune pâle, avec de petites ouvertures régulières.
Sa croûte morgée est d'un jaune doré à brun et a un
aspect toilée. Cette meule d'un poids allant de 7 à 12 kg, mesure
de 38 à 43 cm de diamètre et 7 cm de hauteur. Comme le Beaufort,
son talon a la particularité d'être concave.
·
Les vaches : Pour la fabrication de ce fromage, les 3 races de
vaches savoyardes sont requises : l'Abondance, la Tarine et la
Montbéliarde. Elles doivent être nourries d'herbe
l'été et de foin l'hiver. L'ensilage est
interdit.
2.5.2-La fabrication :
·
L'emprésurage et le caillage : Moins d'un jour après la
traite, le lait cru et entier est réchauffé et
emprésuré. La coagulation se fait ensuite pendant environ une
trentaine de minutes.
· Le décaillage : Le
caillé obtenu est ensuite découpé progressivement
jusqu'à obtention de petits cubes de la taille de grains de riz.
· Le brassage et le chauffage : Ces
grains sont ensuite brassés et chauffés à une
température allant de 45 à 50° C pendant moins de 45
minutes. Après cette opération le caillé est de nouveau
brassé.
· Le soutirage et le pressage : Les
grains sont retirés à l'aide d'une toile, pour être
déposés dans des moules concaves et ensuite pressés
pendant 12 à 24 heures.
· Le salage : peut
se faire à sec ou en saumurage (dans des bains de saumure pendant 4
à 12 heures).
· L'affinage : Le fromage
doit être affiné pendant au moins 3 mois à une
température de 10 à 13° C. Des soins d'emmorgeage sont
apportés au moins 2 fois par semaine au début de
l'affinage.
· L'AOC :
L'Appellation d'Origine Contrôlée a
été attribuée au fromage d'abondance en 1990. On
reconnaît les productions fermières à leur plaque de
caséine bleue ovale et carrée pour les productions
laitières. Ce fromage est fabriqué à partir de lait
provenant uniquement des zones d'altitude de Haute-Savoie (du Val d'abondance
aux Aravis et le pays du mont-blanc).
2.6-La Tomme de Savoie
2.6.1- Présentation du fromage :
· Historique : La tomme de Savoie a la
particularité d'être le fromage le plus ancien du Duché de
Savoie. Pour subvenir aux besoins des familles, de nombreux paysans
produisaient leur propre Tomme. A l'époque, ce fromage était
entièrement fabriqué à partir de lait
écrémé, non pour garder la ligne, mais plutôt par
nécessité : la crème était prélevée
pour la production de beurre. C'est à partir du 17ème
siècle seulement que le taux de matière grasse a augmenté,
ce qui donne plus de goût au fromage. Aujourd'hui nous pouvons ainsi
trouver des tommes à 20%, 30%...40% et une grande variété
de saveurs.
· Description : La Tomme de Savoie est un
petit fromage à pâte cuite pressée, de couleur blanche avec
de petits trous. Son poids peut varier de 1.2 à 2 kg. Sa croûte
rustique grise, souvent tachetée de rouge et de jaune ou de blanc est le
résultat d'une longue période d'affinage dans les caves
Savoyardes.
· Les vaches : Les 3 races de vaches
savoyardes : la Tarine, l'Abondance et la Montbéliarde. Elles sont
nourries d'herbe fraîche durant la période estivale et pendant
l'hiver, elles mangent le foin récolté à la douce
saison.
2.6.2-La fabrication :
Fabriquée
à partir de lait cru,ce fromage à un taux de matière
grasse qui varie entre 20 et 45%.
· Le moulage :
se fait en faisselle et le pressage par empilement.
· Le
salage : les tommes sont mises en saumures.
·
L'affinage : peut varier de 4 à 10 semaines en caves
naturelles sur planche d'épicéa. Durant cette période le
poil qui se développe (grâce à l'aire ambiant des caves
d'affinage) est couché à chaque retournement pour former sa
coûte caractéristique. Ainsi peuvent se former des « fleurs
» de couleurs blanches, jaunes et rouges.
3-Spécificité de la région
Savoyarde :
Les deux Savoie ont une superficie de 10 921 km2, ce qui
représente 25 % de la région Rhône-Alpes (6 028 km2
pour la Savoie et 4839 km2 pour la Haute-Savoie). Ce sont les
départements les plus montagneux de France : 85 % de leur
territoire se situe en zone de montagne.
La SAU (Surface Agricole Utile) est de 337 511ha (144 111 ha
en Haute-Savoie et 193 400 ha en Savoie), soit 30 % de la superficie
totale. L'herbe occupe à elle seule 80 % de la SAU.
L'agriculture savoyarde se distingue en bien des points du reste
de l'agriculture française. Si le volume des productions est
relativement insignifiant par rapport à d'autres régions, la
qualité et la spécificité tant de ses produits que de ses
producteurs la classent parmi les plus remarquables.
Cette agriculture se place dans une variété de
paysages étonnante amenant par là même des productions
variées adaptées à la multiplicité des terroirs.
3.1-Les races de vache en Haute- Savoie
La Haute-Savoie recense 3 types de vaches dont les deux
principales sont l'
Abondance
et
Tarine . La
troisième race, de loin la plus ancienne dans les Alpes, est la vache d'
Hérens, il a été retrouvé un crâne de cette
vache dans le Valais datant de 3 000 ans. C'est la vache la mieux
adaptée à la montagne et à l'altitude n'hésitant
pas à grimper au pied des glaciers jusqu'à 3 000 mètres
d'altitude.
3.1.1-La race
Abondance :
à été introduite par les
Burgondes au Vème siècle et
était connu sous le nom de Chablaisienne
jusqu'au XIXème siècle. C'est une très bonne
laitière bien adapté à la montagne et qui pâture
largement jusqu'à 2000 m d'altitude. Elle produit en moyenne 5800 kg de
lait par an servant à la production de
Reblochon, Tomme de
Savoie. Sa robe est de couleur acajou hormis la tête, le
ventre, les pattes et le bout de la queue, elle est une très bonne
reproductrice et d'une grande longévité.
3.1.2-La race
Tarine :
Cette race est principalement élevée
en Savoie et est issue de la vallée de la
Tarentaise mais avec une
descendance indo-asiatique. C'est une très bonne laitière bien
adaptée à la montagne et plus petite en taille et poids que les
autres. Sa robe est de couleur ses lèvres, ses naseaux
et son mufle sont noirs, et sa tête, surmontée par des cornes aux
extrémités noires et comporte un large front.
3.1.3-La race Hérens :
La vache d'
Hérens
issue du Valais (Suisse), est reconnue comme une
combattante belliqueuse au tempérament vif et son aptitude au combat
fait partie de son patrimoine génétique. L'origine de cette
race est incertaine, plusieurs hypothèses indiquent que la race est soit
l' une des dernières représentantes de toute la région
alpine, importée par les romains ou Celtes ,soit provenant du Nil, soit
d' un croisement entre vaches du Lötschental et
vaches brune.
Elle sera désignée en 1861 sous le nom de "
vache d' Hérens " et c'est dans ce val d'
Hérens que sa population est les plus importantes 14000 bêtes
environ pour 1 000 éleveurs. On retrouve aussi cette race suisse en
vallée d'Aoste et
Haute-Savoie (vallée de
Chamonix : Vallorcine,
Argentière, les Houches,
Servoz et le Val Montjoie)
qui organisent aussi des combats de Reines. L'on commence à voir dans
certains troupeaux du Genevois quelques Hérens, ce qui démontre
l'engouement pour cette race par les éleveurs.
C'est une vache de taille moyenne et trapue avec un corps large
et musclé, les pattes courtes et musclées, une tête courte
avec une forte encornure, de petites oreilles et un regard vif. Le poids
moyen pour une vache est de 500 à 600 kg et 750 kg pour un mâle
pour une hauteur au garrot de 1,35m. La robe est monochrome noir.
La politique européenne et suisse réglementant
l' élevage et la production laitière représentent un
handicap à l' évolution de la race .Chaque année des
éleveurs sont amenés à se séparer de leurs
bêtes en abandonnant leur métier, en changeant de race pour
obtenir une meilleure productivité laitière, la vache d'
Hérens n' étant pas la plus productive des
vaches. Malgré ces inconvénients majeurs, les
propriétaires de vaches d' Hérens reconnaissent qu'elles sont
plus intelligentes et attachantes que les autres races, et quelles ont une
certaine classe.
Chapitre 2 : Le lait ; matière
première de l'industrie fromagère
1-définition du lait :
Le lait est une
boisson de couleur
généralement blanchâtre produite par les
mammifères
femelles (y compris les
monotrèmes).
Cette capacité des femelles est une des caractéristiques
définissant les mammifères. Le lait est produit par les
cellules
sécrétrices
des
glandes contenues
dans les
mamelles. Le lait
sécrété dans les premiers jours après la
parturition s'appelle le
colostrum
La fonction première du lait est de
nourrir la
progéniture
jusqu'à ce qu'elle soit
sevrée,
c'est-à-dire capable de digérer d'autres aliments. Dans la
plupart des
civilisations humaines,
le lait des
animaux (eux-mêmes
mammifères)
domestiques (
vache,
brebis,
chèvre,
jument,
dri,
chamelle,
dromadaire,
bufflonne) est couramment
consommé.
Le premier congrès international pour la répression
des fraudes alimentaires tenu à Genève en 1908 a défini la
lait comme étant le produit intégral de la traite totale et
ininterrompue d'une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non
surmenée .Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir de
colostrum.
La dénomination « lait » sans
indication de l'espèce animale de provenance est réservée
au lait de vache selon le décret Français du 25 Mars 1924.
2-caractéristiques physico-chimique du
lait :
2.1-La densité du lait :
La densité du lait de vache varie
généralement entre 1,028 et 1,038 g/cm3 selon la
composition.
On peut calculer la densité du lait à
15,5°C en utilisant la formule suivante :
D 15,5°C - 100
g/cm3
F + MSD + eau
0,93 1,608
F = % matière grasse
MSD = % matière sèche dégraissée
2.2-La pression osmotique :
La pression osmotique est de - 0,555°C ,elle
dépend du nombre de molécules ou particules, et non du poids du
soluté. Ainsi, 100 molécules de taille 10 auront 10 fois la
pression osmotique est élevée. Le lait est formé à
partir du sang, les deux étant séparées par une membrane
perméable. De ce fait, ils ont la même pression osmotique,
autrement dit, le lait est isotonique avec le sang. La pression osmotique du
sang est remarquablement constante ou variable, même si la composition
peut varier pour ce qui est des pigments, des protéines, etc....
2.3-Le point de congélation :
Le point de congélation du lait est le seul
paramètre fiable pour vérifier un mouillage. Le point de
solidification du lait de vache, mesurée individuellement est compris
entre - 0,54 et - 0,59 °C, il convient également de mentionner
que lorsque le lait est exposé au traitement haute température
(UHT ou stérilisation), la précipitation de certains phosphates
provoque l'augmentation du point de congélation.
La pression interne ou osmotique détermine
également la différence de point de congélation entre la
solution et le solvant (eau) / Si bien que l'abaissement du point de
congélation sert à évaluer cette pression osmotique.
2.4-Acidité titrable :
L'acidité titrable du lait est la quantité de
solution d'ions hydroxyle (OH-) d'une concentration donnée,
nécessaire pour augmenter le pH d'une quantité donnée de
lait d'un pH d'environ 8,4.
Le but de l'épreuve à la
phénophtaléine est de trouver la quantité d'alcali
nécessaire au pH pour passer de 6,6 à 8,4.
Si le lait devient sûr à cause d'une
activité bactérienne, il faut augmenter la quantité
d'alcali requise, et ainsi, l'acidité (ou valeur du titrage) du lait
augmente(Gallois et Langlois,1990).
Il est possible d'exprimer l'acidité titrable en
utilisant différentes valeurs, qui ne surent toute la concentration en
hydroxyle de sodium (NaoH) nécessaire au moment du titrage :
- SH = degrés Soxhlet Henkel
- Th = degrés Thmer
- D = degrés Dornic
2.5-Indice de réfraction du
lait :
La répartition des différents acides gras dans
la matière grasse affecte également la façon dont elle
réfracte la lumière.
A partir de là, il est courant de déterminer
l'indice de réfraction de la matière grasse pour calculer
l'indice d'iode.
C'est une méthode rapide pour évaluer la
fermeté de la matière grasse.
En général, l'indice de réfraction varie
entre 40 et 46.
2.6-Indice d'iode :
Les acides gras avec le même nombre d'atome C et H mais
avec différents nombres de liaisons simples et doubles ont des
caractéristiques complètement différentes. La
méthode la plus importante et la plus largement utilisée pour
indiquer leurs caractéristiques spécifiques consiste à
mesurer l'indice d'iode (IV) de la matière grasse.
L'indice d'iode indique le pourcentage d'iode que la
matière grasse peut lier et permet d'évaluer directement la
teneur en acide oléique de la matière grasse (Gripon et al.,
1975).
2.7-le pH :
L'acidité d'une solution dépend de sa
concentration en ions hydronium. Elle varie cependant beaucoup d'une solution
à l'autre. Le symbole pH désigne la concentration en ion
hydronium.
Mathématiquement, le pH est défini comme
étant le logarithme négatif de base 10 de la concentration en ion
hydronium exprimée en molarité. C'est-à-dire pH = - log
[H+].
2.8-Cellules somatiques :
Le nombre cellule somatique par ml est de 300 000 le taux de
cellule somatique varie entre 200 000 et 500 000cellule par ml.
Les cellules somatique proviennent du pis du la vache, leurs
taux est faible dans un pis sain mais il augmente si le pis est malade(Gallois
et Langlois,1990).
3-contrôle qualité du lait
3.1-qualité microbiologique du lait
Le lait contient un nombre variable de cellules ;
celles-ci correspondent à la fois à des constituants normaux
comme les globules blancs, mais également à des
éléments d'origine exogène que sont la plupart des
micro-organismes contaminants (Gripon et al., 1975).
3.1.1- Micro-organismes :
De très nombreuses variétés de
micro-organismes peuvent contaminer le lait : bactéries, moisissures,
levures. L'importance et la nature des contaminants dépendent de
l'état sanitaire de l'animal, mais également des conditions
hygiéniques observées lors de la traite, de la collecte et de la
température de conservation du lait. Un lait est considéré
comme peu contaminé s'il renferme quelques centaines à quelques
milliers de germes par millilitre, un lait fortement pollué peut en
contenir plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions par ml.
Dans cette microflore contaminante, les bactéries sont dominantes et
conditionnent le plus directement la qualité hygiénique ainsi que
l'aptitude à la conservation et à la transformation de la
matière première(Adda et al,1992).
- Bactéries :
* oblongue (Bacilles)
* sphérique (Cocci)
* incurvée (Spirilles)
Les bactéries sont des micro-organismes unicellulaires
dont les dimensions sont de l'ordre de 0,5 à 1,5 micromètre (u).
Leur forme peut être oblongue (Bacilles), Sphérique (Cocci) ou
incurvée (Spirilles) ; certaines sont mobiles grâce à des
flagelles, mais la plupart sont inertes. Les bactéries sont très
largement répandues dans la nature, on les rencontre
particulièrement dans le sol, l'eau, l'air et sur les êtres
vivants.
Les bactéries, comme tous les êtres vivants, ont
des besoins en énergie pour couvrir leur croissance. Les nutriments
indispensables (azote, carbone, oxygène, miéraux, vitamine)
existent tous dans le lait ; le lait et la plupart des produits laitiers sont
donc des milieux très favorables à leur prolifération
rapide. Le développement bactérien s'accompagne de
transformations variées du substrat dépendant en particulier de
l'activité métabolique propre à la flore dominante; les
principales catégories de bactéries sont les suivantes :
1) Bactéries acidifiantes :
L'acidification lactique est caractéristique du lait et
des produits laitiers ; le processus se développe naturellement dans le
lait cru sous l'influence des bactéries lactiques contaminant le lait et
est exploité dans la fabrication des produits laitiers fermiers; Il
intervient également par ensemencement dirigé dans les
transformations industrielles.
La principale conséquence de l'acidification est un
accroissement de la teneur en acide lactique du milieu consécutif
à la fermentation du lactose. La quantité d'acide formé
peut être mesurée facilement par titrimétrie en le
neutralisant par de la soude; la concentration mesurée s'exprime en
pourcentage d'acide lactique ou par rapport à des échelles
structurées particulières comme l'échelle Dornic. Dans ce
système, l'acidité du lait frais %st de 16° D, toute
acidification ultérieure accroît cette valeur de un degré
Dornic chaque fois que la teneur en acide lactique augmente de un
décigramme par litre.
Lorsque le développement de l'acidification est
suffisant, le milieu acquiert une protection vis-à-vis d'autres
bactéries d'altération du lait dont les bactéries
productrice de gaz et les bactéries protéolytiques. De ce fait,
le principe de l'acidification est largement exploité dans les
procédés de conservation des aliments et en particulier pour les
fromages et les laits fermentés (Lenoir J., 1963).
2) Bactéries productrices de
gaz :
Ces bactéries, qui ne correspondent pas à un
groupe taxonomique homogène, ont la propriété de
transformer le lactose ou ses dérivés en métabolites
variés et notamment en composés gazeux. Les bactéries
coliformes et les bactéries butyriques sont les plus
représentées dans le lait, elles sont responsables de gonflements
accidentels, générateurs de flaveurs et de textures
indésirables(Lambert et Menassa,1983).
3) Bactéries
protéolytiques :
Ces bactéries dégradent les protéines et
induisent souvent le développement de saveurs défectueuses
(goûts fécaux - goûts amers) lorsque la contamination est
massive et la prolifération n'est pas contrôlée. A
concentration faible et/ou lorsque le développement est
maîtrisé, les bactéries protéolytiques contribuent
de manière non négligeable à la protéolyse des
fromages lors de l'affinage(Ramet J.P,1985).
4) Bactéries lipolyptiques :
Ces bactéries transforment les matières grasses
du lait et provoquent directement, ou indirectement, l'apparition de
goûts et d'odeurs désagréables : flaveurs rances,
oxydées, etc. Elles se rencontrent en particulier dans les laits
stockés pendant une longue période à basse
température (Eck A et Gillis J.C ,1998).
- Levures et moisissures :
Levures et moisissures sont des contaminants habituels du lait
et des produits laitiers; toutefois leur caractère fortement'
aérobie limite leurs proliférations aux interfaces des substrats
avec l'atmosphère. Le développement équilibré de
levures et de moisissures, ensemencées de manières naturelles
et/ou dirigées sur de nombreux types de fromages, contribue efficacement
par leurs activités enzymatiques élevées et variées
à la protéolyse et à la lipolyse de la pâte au cours
de l'affinage (Eck A et Gillis J.C ,1998).
Outre l'environnement nutritionnel, quatre autres facteurs
essentiels conditionnent la prolifération des micro-organismes et les
transformations qu'ils induisent :
- Sensibilité à la
température :
Une température optima de croissance existe pour chaque
type de micro-organismes ; pour les germes psychotropes, elle se situe entre 0
et 15° C, pour les mésophiles, elle est de 15 à 35° C,
pour les thermophiles de 35 à 45° C.
La flore qui contamine le lait possède en
général un caractère mésophile dominant; le
refroidissement permet de ralentir la prolifération et les
transformations subséquentes du substrat, mais non de les arrêter
totalement. A l'inverse une élévation de la température
au-delà de l'optimum de croissance se traduit par une destruction
progressive et sélective des germes en fonction de leur
thermosensibilité particulière; la plupart sont détruits
par une thermisation (< 65° C) et une pasteurisation (< 100° C)
de 15 à 60 secondes, mais certaines formes sporulées
nécessitent une stérilisation (115° C) pendant 10-20
minutes(Stadhouders J., Veringa H.A., 1973).
- Sensibilité à
l'oxygène :
Le besoin en oxygène des micro-organismes
diffère fortement: les germes aérobies se développent
exclusivement en présence d'air, les anaérobies en son absence;
mais plusieurs genres et espèces de bactéries peuvent
croître dans les deux conditions. La majorité des germes du lait
sont aérobies, en particulier les levures, les moisissures et la plupart
des bactéries. Leur développement est donc facilité
lorsque la solubilisation d'oxygène dans le lait est accrue, par exemple
par agitation et par refroidissement, ou lorsqu'une aération
satisfaisante est maintenue dans les locaux, en particulier dans les salles
d'affinage des fromages(Ramos.M.et Juarez.M.,1981).
- Sensibilité au pH :
L'acidité du milieu conditionne fortement le
développement des micro-organismes. Les substrats neutres comme le lait
frais sont propices au développement de tous les microorganismes, mais
l'optimum de croissance ne coïncide pas toujours avec la
neutralité, certains germes ayant un caractère acidophile ou
basophile plus ou moins marqué. La croissance des bactéries en
général, à l'exception de la flore lactique, est
inhibée par une acidification faible ou moyenne, celle des levures et
des moisissures n'est ralentie qu'à des acidités très
fortes. L'alcalinisation du substrat diminue en général le
développement des micro-organismes. L'ajustement du pH des produits
laitiers à la sensibilité particulière des germes
désirables ou indésirables permet de maîtriser leur
croissance et constitue un des fondements de beaucoup de procédés
de préservation utilisés en technologie laitière et en
particulier en fromagerie (Kuzdzal et Kuzdazal-savoie,1966(1)).
- Sensibilité à l'activité de
l'eau :
Tous les micro-organismes possèdent une
sensibilité particulière à la disponibilité de
l'eau; la diminution progressive de la teneur en eau libre réduit leur
croissance dans l'ordre suivant: bactéries, levures, moisissures. Dans
le lait, l'activité de l'eau élevée est favorable au
développement de tous les germes. Pour les produits laitiers
transformés subissant une concentration de la matière
sèche, l'abaissement de la disponibilité de l'eau est primordiale
et constitue un des facteurs essentiels conditionnant leur aptitude à la
conservation(Kuzdzal et Kuzdazal-savoie,1966(2)).
3.2-Amélioration de la qualité
microbiologique du lait :
Les causes de contamination du lait sont nombreuses et
variées: parmi les principaux facteurs interviennent: l'état
sanitaire de l'animal, les conditions (durée, température) de
collecte et de conservation du lait, l'état de propreté de toutes
les surfaces entrant en contact d'une manière obligatoire ou
accidentelle avec le lait(Ramet. J.P.,1980) .
3.2.1- Facteurs liés à
l'animal :
Le lait doit être obtenu à partir d'animaux en
bonne santé. Le lait d'animaux malades de mammite et de brucellose
contient des bactéries transmissibles à l'homme ; il renferme,
lorsque l'animal est sous médication, des résidus d'antibiotiques
qui risquent d'inhiber le développement souhaitable des bactéries
lactiques lors de la fabrication de fromages et de laits fermentés. Ces
laits anormaux doivent être séparés du lait sain et ne pas
être utilisés pour la transformation.
Le canal du trayon est toujours contaminé, même
chez un animal sain; de ce fait, les premiers jets de lait obtenus lors de la
traite doivent être éliminés.
L'extérieur de la mamelle est toujours chargé en
germes; l'importance de la charge, qui est liée aux conditions de
propreté de la stabulation, représente la source de contamination
majeure du lait. Un nettoyage correct de la mamelle effectué avant la
traite est donc indispensable pour obtenir un lait de bonne qualité
microbiologique. Deux méthodes peuvent être conseillées
pour y parvenir. La première consiste à réaliser un
nettoyage à sec du pis à l'aide de serviettes en papier ou en
polyester et à usage unique; la seconde méthode consiste à
laver la mamelle avec une solution désinfectante tiède (chlore:
500 mg/l - Iode: 75 mg/l), puis à la sécher avec une serviette
propre à usage multiple ou mieux à usage unique (Boudier J.F. et
Luquet F.M.,1978).
3.2.2- Facteurs liés au
trayeur :
Une contamination microbienne du lait peut résulter
à la fois d'une mauvaise technique de traite et d'une utilisation de
matériels mal nettoyés et désinfectés. Pour
réduire toute pollution massive du lait, il convient que:
· Le trayeur soit en bonne santé, qu'il porte des
vêtements propres et un couvre-chef, qu'il se lave les mains avant la
traite; il doit éviter de se mouiller les mains avec les premiers jets
de lait et de toucher le pis et les surfaces des matériels
préalablement nettoyés et désinfectés qui entrent
en contact avec le lait.
· La traite doit être réalisée dans
un local ou un abri propre, éloigné de toute source potentielle
de contamination (déchets - fumier - eaux stagnantes - poussières
- insectes _ pesticides - hydrocarbures).
· Les ustensiles et équipements utilisés
pour recevoir, collecter et conserver le lait doivent être conçus
pour faciliter le nettoyage, la désinfection et le contrôle
visuel, toutes les surfaces en contact avec le lait doivent être non
poreuses, lisses, exemptes de fissures; les matériaux ne doivent pas
réagir au contact des composants du lait, ni des produits
détergents et désinfectants utilisés pour les fonctions de
nettoyage.
· La prolifération des germes étant
très rapide dans le lait frais, il convient de le refroidir
immédiatement après la traite s'il n'est pas destiné
à être consommé ou transformé dans un bref
délai. Pour être efficace et ne pas altérer excessivement
la qualité chimique du lait, la température doit être
inférieure à 10° C et la durée de conservation ne pas
excéder 48 à 72 h.
· Le nettoyage et la désinfection doivent être
conduits dans les conditions rigoureuses suivantes pour être pleinement
efficaces :
· Ils doivent intervenir immédiatement après
utilisation pour prévenir tout durcissement par séchage et toutes
proliférations microbiennes au niveau des dépôts
organiques.
· Le nettoyage doit précéder tout usage de
désinfectant, et être effectué selon les modalités
ci-après :
· Rinçage à l'eau froide ou tiède
(30-50° C) pour éliminer les dépôts les plus
importants par simple effet mécanique d'entraînement. Il est
important de souligner qu'une eau chaude (> 65° C) peut entraîner
la précipitation de protéines et durcir les sédiments; son
usage doit être évité.
· Brossage manuel et vigoureux des surfaces à
l'aide d'une solution détergente (T: 3545° C - concentration: 0,5-1
%) jusqu'à l'élimination complète des dépôts.
Le brossage est facilité après trempage préalable de
quelques minutes dans la solution. Les brosses doivent être en bon
état, propres, non poreuses et ne pas rayer les surfaces.
Rinçage final à l'eau
potable, froide pour éliminer la solution détergente.
La désinfection doit être
pratiquée exclusivement sur des surfaces
préalablement nettoyées, et
de préférence juste avant la réutilisation des
matériels, pour pallier toute
contamination accidentelle survenue pendant la
période d'arrêt. Deux
méthodes peuvent être employées :
· Immersion dans l'eau très chaude (T > 80°
C) perildant10 à 20 mn.
· Immersion dans des solutions désinfectantes: la
température, le temps de contact et la concentration conditionnent
l'efficacité du désinfectant, mais diffèrent d'un produit
à l'autre. Pour les solutions chlorées les conditions optima sont
obtenues à la température de 20 à 30° C, à la
concentration de 250 mg C 1/1 solution et après 15 mn. Il faut remarquer
qu'au-dessus de 40° C le pouvoir désinfectant diminue par
libération de chlore à l'état gazeux.
Après nettoyage et désinfection, les
équipements doivent être inspectés visuellement pour
contrôler la qualité des opérations; les surfaces doivent
être libres de tout dépôt ou particule
4-composition chimique du lait :
Le lait est un produit d'une richesse exceptionnelle. Il est
à la fois produit d'élevage, produit de transformation et produit
de grande distribution, offert sous des aspects très
diversifiés.De tous les aliments, le lait est celui qui se rapproche le
plus de l'aliment « complet »idéal.
Les composants du lait sont de l'ordre de six
4.1-l'eau
4.2-lipide ou matière grasse
4.3-protéine
4.4-matière minérale
4.5-lactose
4.6-biocatalyseurs
4.1-l'eau :
-l'eau représente 81 à 87% du volume du lait, les
autres éléments constituent la matière séche totale
ou extrait sec et représentent de 125 à130 g litre de lait.
L'extrait sec dégraissé correspond à l'ensemble des
composants de la matière sèche à l'exception des
matières grasses.
L'eau du lait se trouve sous deux formes : l'eau libre (96%
de la totalité) et l'eau liée (4%) à la matière
sèche.
L'eau du lait se trouve sous deux formes : l'eau libre (96%
de la totalité) et l'eau liée (4%) à la matière
sèche.
L'eau libre par sa mobilité est très
réactive, elle autorise l'état de solution du lactose et d'une
partie des minéraux et rend le milieu très favorable au
développement des microorganismes.
L'eau liée est fortement associée aux
protéines, à la membrane des globules gras et à certains
sels minéraux ; elle n'est pas affectée par les
procédés classiques de transformation et n'intervient pas dans
les réactions chimiques, physiques et enzymatiques (Carole L.
Vignola,2002).
4.2-Les lipides ou matières
grasse :
La matière grasse du lait est à l'état
d'émulsion dans le lait sous forme de globule sphérique d'un
diamètre variant entre 1.5 et 10 millième de millimètres
composition et sa structure ne sont pas homogénes.une fraction majeur
localisé à l'intérieur du globule gras est
constitué par les lipides simple représentés par les
glycérides et les stérides ;la fraction mineures correspond
à des lipides complexes de type lécithine, elle est située
à l'interface du globule avec la phase aqueuse et fait partie
intégrante de la membrane globulaire, elle joue un rôle important
dans la stabilité de la phase grasse en la maintenant à
l'état d'émulsion.
La densité de la matière grasse étant
inférieure à celle de la phase aqueuse, les globules gras peuvent
se séparer spontanément dans le lait au repos pour former un
surnageant : la créme ; par centrifugation il est possible
d'obtenir cette séparation quasi instantanément et en continu.
L'état globulaire est fragile ; toute
altération de la membrane par voie chimique, physique et microbienne
conduit à la déstabilisation de l'émulsion. Cette
évolution peut être accidentelle, elle se traduit alors le plus
souvent par une séparation de la phase grasse sous forme d'huile ou
d'agrégats et /ou par l'apparition de flaveurs
indésirables(rancidité-oxydation) ;lorsqu'elle est
dirigée,elle permet le concentration de la phase grasse sous forme de
beurre après barattage, sous forme d'huile de beurre et de
matière grasse laitière anhydre après chauffage et
centrifugation(Veysseire R ,1975).
4.3-les protéines :
Les matières protéiques du lait sont
représentées principalement par la caséine qui est la
protéine caractéristique du lait. Elle est composée de
plusieurs fractions et associée au phosphate de calcium sous forme
d'agrégats hétérogènes subsphériques de
petites dimensions, appelés micelles. La taille moyenne des micelles
présentes pour une espèce donnée une distribution
caractéristique.
Une propriété importante des micelles est de
pouvoir être déstabilisée par voie acide ou par voie
enzymatique et de permettre la coagulation,elle constitue le fondement de la
transformation du lait en fromage et en laits fermentés.
Les protéines dites insoluble correspondent aux
protéines qui ne précipitent pas par acidification, d'où
leur appellation ;elles représentent environ 20% des
protéines et sont constituées de plusieurs fractions dont les
principales sont les albumines, les globulines, les protéases peptones.
Ces protéines solubles ne coagulent pas par voie enzymatique, mais sont
déstabilisées par la chaleur ; elles se caractérisent
en outre par une forte hydrophilie qui leur confère des
propriétés fonctionnelles originales (pouvoirs hydratant et
foisonnant) et par une valeur nutritionnelle élevée.
L'azote non protéique, ou A.N.P.encore
dénommé « non proteinic nitrogen » ou
N.P.N.englobe un ensemble de constituants très divers à poids
moléculaire réduit, dont les principaux sont l'urée, des
acides aminés libres,des bases organiques.Ces éléments ne
sont pas coagulables, dans les fabrications fromagères, ils sont
éliminés avec le sérum.La protéolyse augmente le
taux de NPN et sa mesure est un indice de l'importance de la
dégradation du lait et des produits laitiers(Carole L. Vignola,2002).
.
4.3-le lactose :
Le lactose est le sucre caractéristique du lait, il est
responsable par son gout sucré et par sa concentration
élevée de la saveur douce et agréable du lait frais. A
l'état de solution, il est éliminé avec l'eau lors de
l'égouttage des fromages et forme le constituant principal du
lactosérum.
Le lactose est fermentescible par de nombreux micro-organisme
et il est à l'origine de plusieurs types de fermentations pouvant
intervenir dans la fabrication de produit laitiers.
-Fermentation lactique :due aux bactéries
lactiques naturelles ou additionnées(ferments lactiques)qui utilisent le
lactose en le transformant en acide lactique.Cette fermentation lactique est
souvent accompagnée d'une production plus au moin grande de substance
secondaire (diacétyle)responsables de l'arôme des produit
laitier.
L'acidité d'un lait fermenté par les
bactéries lactiques s'accroit et devient supérieure à la
valeur observée dans le lait frais(Godon et Loisel,1991)..
-Fermentation propionique : due aux bactéries
propioniques qui transforme le lactose en acide propionique et acétique
responsable de la flaveur des fromages à pâte cuite et en gaz
carbonique responsable de l'ouverture de ces fromages .
-fermentation butyrique :par des bactérie du genre
clostridium qui utilise l'acide lactique déjà produit en le
transformant en acide butyrique, responsable d'odeurs putrides et de goût
piquants, et en gaz carbonique et hydrogène responsables du gonflement
tardif des fromages,en particulier à pâte cuite.
-fermentation alcoolique : due à des levures qui
hydrolysent le lactose en glucose+galactose et qui transforme ensuite le
glucose en alcool éthylique. Cette fermentation est utilisée en
particulier dans la fabrication du kéfir.
A température élevée, le lactose
participe avec les protéines à des réactions de
brunissement non enzymatique pouvant altérer la couleur des laits et
fromages pasteurisés et stérilisés.
Comparée à d'autres disaccharides, la
solubilité du lactose dans l'eau est faible, elle est responsable de
l'apparition de cristaux perceptibles à l'analyse sensorielle sous la
désignation de « défaut salleux »,dans les
produits laitiers concentrés lorsque la teneur en lactose
dépasse18% (Alais C,1975).
4.4-les matières
minérales :
Elles sont représentées principalement par les
phosphates,par les citrates, par les chlorures.
Dans le lait, toutes les matières minérales ne
sont pas en solution,une partie d'entre elles est associée aux
protéines.
Ces deux formes sont dans un état d'équilibre
qui contribue à la stabilisation des micelles de caséine ;
il peut être modifié sous l'influence de divers facteurs tels que
la température, l'acidification(Carole L. Vignola,2002).
4.5-les biocatalyseurs :
Un grand nombre d'autres constituants se trouvent à
l'état de traces dans le lait : ce sont des enzymes (phosphatases,
lipases, réductase, etc..), des vitamines (A, B, C, D, E, H, PP) et des
facteurs de croissance ou d'inhibition des micro-organismes (Lenoir J. et
Veisseyre R ;1987).
Tableau 1 :Teneurs moyennes du lait (en
g/litre).
Espèces
|
Sucres (lactose)
|
Matières grasses -lipides)
|
Protéines
|
Minéraux
|
Vache
|
47 - 50
|
35 - 45
|
30 - 36
|
8 - 10
|
Brebis
|
44 - 48
|
60 - 80
|
50 - 65
|
10
|
Chèvre
|
42 - 48
|
30 - 34
|
27 - 37
|
8
|
Bufflonne
|
48 - 50
|
70 - 74
|
38 - 44
|
8 - 10
|
Chamelle
|
32
|
32
|
27
|
6
|
Jument
|
62,1
|
14,6 - 20
|
19 - 26
|
3,9
|
Renne
|
25 - 50
|
160 - 200
|
100
|
15 - 20
|
Tableau 2 : Composition chimique des divers types
de laits utilisés en fromagerie dans le bassin
méditerranéen :
%
|
Eau
|
Matière sèche totale
|
Matières grasses
|
Matières azotées
|
Lactose
|
Minéraux
|
Caséine % Matières
azotées
|
Vache
Chèvre
Brebis
Chamelle
Bufflesse
|
87,3
87,1
81,0
87,4
84,5
|
12,7
12,9
19,0
12,6
15,5
|
3,8
4,1
7,5
3,6
6,7
|
3,3
3,5
6,0
3,6
3,9
|
4,7
4,5
4,6
4,7
4,1
|
0,9
0,8
0,9
0,7
0,8
|
78
75
77
72
80
|
Chapitre 3 : Les aspects techniques de fabrication
du fromage
1-Définition du fromage :
Un fromage est un
aliment obtenu à
partir de
lait
coagulé
ou de produits laitiers, comme la crème, puis d'un égouttage
suivi ou non de
fermentation et
éventuellement d'affinage (fromages affinés). Le fromage est
fabriqué à partir de
lait de vache
principalement, mais aussi de
brebis, de
chèvre ou de
bufflonne. Le lait est
acidifié, généralement à l'aide d'une
culture
bactérienne. Une
enzyme, la
présure, ou un
substitut comme par exemple de l'
acide
acétique ou du
vinaigre, est ensuite
adjointe afin de provoquer la coagulation et former le lait caillé et le
petit-lait
1. Certains
fromages comportent de la
moisissure, soit sur la
croûte externe, soit à l'intérieur, soit sur la
croûte et à l'intérieur
Des centaines de
types de
fromage sont produits dans le monde. Leurs différents styles,
goûts et textures dépendent de l'origine du lait (y compris le
régime alimentaire de l'animal), si le lait a été
pasteurisé, du
pourcentage de
matière
grasse, de l'espèce des bactéries et des moisissures choisis,
du procédé de fabrication, ainsi que du temps de maturation. Des
herbes, des
épices, ou la
fumaison peuvent être
utilisées pour varier le goût
Pour quelques fromages, le lait est caillé à
l'aide d'un
agent acide, comme du
vinaigre ou du jus de
citron. La plupart des
fromages sont acidifiés à moindre degré à l'aide
d'une bactérie transformant le
lactose en
acide lactique, le
caillage étant assuré par l'ajout de
présure
Le fromage est un aliment de base, riche en
graisses,
protéines,
calcium et
phosphore à longue
conservation en comparaison de la durée de conservation du lait à
partir duquel il est fabriqué
Un décret administratif du 27 avril 20072
définit le terme « fromage » comme étant
réservé au « produit fermenté ou non, obtenu par
coagulation du lait, de la crème ou de leur mélange, suivi
d'égouttage »
Les caractéristiques concernant l'extrait sec, la
teneur en matière grasse et l'origine du lait, doivent figurer sur
l'étiquetage
-Les fromages frais (fromages blancs, suisses, demi-sel...)
sont riches en eau (70 à 82 %), et ne subissent pas d'affinage
-Le minimum de matière sèche, pour les fromages
autres que frais, est fixé à 23 %
Il est autorisé d'adjoindre un qualificatif au mot
fromage : un « triple crème » contient au
minimum 75 % de matière grasse ; un « double
crème » en contient de 60 à moins de 75 % ;
un « fromage gras », de 50 à moins de
60 % ; un « fromage allégé » (et
sans addition de sucre) de 20 à moins de 30 % ; un
« fromage maigre », moins de 20 %
Les fromages fermiers sont exclusivement fabriqués avec le
lait produit dans l'exploitation d'où ils proviennent. La mention
« matière grasse non précisée » est
alors admise
La mention « au lait cru » est
réservée aux fromages obtenus avec du lait dont la
température n'a pas été portée au-delà de
40°C
Depuis le
20 juin
1992 (décret du 19
février 1991), tous les fromages produits à la ferme,
affinés, doivent comporter l'indication d'une date limite d'utilisation
optimale (DLUO), et les fromages frais une date limite de consommation (DLC)
Définition selon le codex alimentarius
Le fromage selon la norme codex ,est le produit affiné ou
non affiné, de consistance molle ou demi-dure,dure ou extra dure qui
peut être enrobé et dans lequel le rapport protéines de
lactosérum :caséine ne dépassent pas celui du
lait(commission du codex Alimentarius,1978)
2-Les différents types de fromages
Il existe plus de 350
fromages
en France ! A
pâte
dure ou molle, pressée cuite ou crue, à croûte leurie ou
lavée...
On peut regrouper les fromages en 3 catégories :
Type de fromage
|
Fromage de type lactique
|
Fromage de type présure
|
Fromage de type mixte
|
Caractéristique
|
-Obtenus essentiellement par coagulation biologique appelé
aussi coagulation lactique ou coagulation par acidification.
-Ce sont des fromages à pâte fraiche.
-ils sont fabriqués à une température qui va
de 16 à23°C.
-Ce type de fromage demande pour ca fabrication 3 à 10ml
de présure pour 100l de lait.
|
-Obtenus essentiellement par coagulation chimique appelé
aussi coagulation par l'action des enzymes (la présure).
-Ce sont des fromages à pâte pressée,
à pâte ferme cuite et à pâte ferme non
cuite.
-ils sont fabriqués à une température qui va
de 34 à 40°C.
-Ce type de fromage demande pour sa fabrication 25 à 35 ml
de présure pour 100l de lait.
|
-Obtenus par coagulation chimique et par coagulation biologique.
-Ils sont obtenu par les deux méthodes de manière
équivalente.
-Ce sont des fromages à pâte molle.
-Ils sont fabriqués à une température de 28
à 37°c.
-Ce type de fromage demande pour sa fabrication 15 à 25 ml
de présure pour 100 l de lait.
|
Exemples
|
Fromage à pâte fraiche :
-Petit suisses
-Fromage demi-sel
-Chabichou
-Mothais sur feuille
-Rocamadour
-Picodons
|
Fromage à pâte
pressée :
-Saint-Nectaire
-Tome de Savoie
-Saint-Paulin
-Port-Salut
-Reblochon
Fromage à pâte ferme non
cuite :
-Cantal
-Laguiole
Fromage à pâte ferme
cuite :
-Comté
-Emmenthal
-Beaufort
|
Fromage à pâte molle :
-Camembert
-Brie
-Carré de l'est
-Bleu
-Roquefort
-Munster
-Pont-l'évêque
-Maroille
-Livarot
|
2.1-fromage à pâte
fraiche
La pâte fraîche est la base de tout
fromage, et existe au
début de tout processus de fabrication, avant toute
fermentation et tout
affinage. La pâte
fraîche est faite à partir de
lait et pour certains de
petit-lait (
lactosérum)
tiré du lait entier ou écrémé comme le fromage
à la
crème. D'autres
peuvent être enrichis de crème
Le caillage du lait est obtenu par l'ajout de culture
bactérienne et de présure au lait, puis s'amorce un processus
d'égouttage léger qui permet d'obtenir une pâte d'une
consistance plus ferme tout en lui conservant un taux d'humidité
très élevé, de 60 à 80 % et une teneur en
matière grasse réduite, de 0,5 à 30(Gripon et al.,
1975).
La pâte fraîche est d'un blanc éclatant,
d'une texture molle, granuleuse ou lisse, crémeuse et veloutée
selon le fromage. Elle se mélangent bien à d'autres
ingrédients et aromes comme les fines herbes, l'
ail, des
épices ou des
fruits
2.2-fromage à pâte
pressée :
2.2.1-Fromage à pâte pressée
cuite
Les Fromages à pâte pressée
cuite ou pâte dure, sont des
fromages pour lesquels,
après pressage, le caillé est chauffé à 65 °C
puis laissé à l'
affinage
Le terme cuite se dit d'un fromage
dont le caillé a subi un chauffage au moment de son tranchage
-Lorsqu'il est thermisé, le lait est
chauffé à environ 65 °C, ce qui ne détruit qu'une
partie de la flore
-Lorsqu'il est pasteurisé, le lait est
chauffé de 72 à 85 °C pendant 20 secondes maximum, puis
refroidi immédiat à 4 °C. Cette procédure
détruit la flore naturellement présente dans le lait, et
nécessite donc un réensemencement en flore standardisée,
ce qui peut avoir pour les industriels l'avantage d'obtenir un goût
régulier et une texture régulière
2.2.2-Fromage à pâte pressée non
cuite
-Le terme à pâte
pressée se dit d'un fromage dont le
caillé est
pressé au moment du moulage afin d'éliminer le maximum de
lactosérum,
puis laissé à l'
affinage
.
-Le terme non cuite se dit d'un
fromage dont le caillé n'a subi aucun chauffage au moment de son
tranchage
2.3-fromage à pâte
molle
Les fromages à pâtes molles ont une
texture généralement crémeuse et onctueuse avec une
légère élasticité dans la pâte
Les pâtes molles contiennent entre 50% et 60%
d'humidité. Ce type de fromages se divise en deux catégories: les
pâtes molles à croûte fleurie et naturelle et les
pâtes molles à croûte lavé. Ils sont fabriqués
à partir de lait pasteurisé ou de lait cru de chèvre, de
vache ou de brebis
2.3.1-fromage de pâte molle à
croûte fleurie :
"La texture coulante et crémeuse des fromages de
pâte molle à CROÛTE FLEURIE est due à sa
méthode de fabrication et à l'égouttage du caillé
qui est déposé (à la louche), sans être brisé
ou rompu, dans des moules: il s'égoutte naturellement sans pression; on
parle d'égouttage spontané. Après quelques heures, la
masse est salée à l'aide de sel, ou encore plongé dans une
saumure (Eck A et Gillis J.C ,1998).
La croûte blanche et fleurie est formée par un
champignon, le penicillium candidum, que l'on pulvérise sur la surface
avant l'affinage qui dure environ un mois
2.3.2-fromage de pâte molle à croûte
lavée
Le principe de fabrication d'une pâte molle à
CROÛTE LAVÉE est semblable à celui des pâtes molles
à croûte fleurie, sauf que le caillé est coupé plus
ou moins finement avant d'être mis en moule. Ce « rompage »
facilite l'écoulement du petit lait : la pâte sera plus
serrée, plus compacte mais néanmoins moelleuse, coulante ou plus
ferme, selon le degré de séchage
Durant l'affinage, qui s'étend sur deux à quatre
mois, le fromage est retourné régulièrement puis
brossé ou lavé à l'aide d'une saumure additionnée
de bière, d'hydromel, de vin ou d'eau-de-vie, ce qui contribue à
l'élaboration de ses diverses caractéristiques. Il
révèle des saveurs marquées ou prononcées, parfois
fortes.
3-les principales phases de fabrication du
fromage
Le fromage est le produit frais ou affiné, obtenu par la
coagulation de la caséine et de la
séparation du lactosérum du lait. La caséine se coagule
normalement sous l'effet des levains lactiques. Après la coagulation,
le fromage subit un certain nombre de procédés visant à
séparer le lactosérum du caillé, l'ensemble de ces
procédés permettent l'égouttage du
fromage, ce qui est suivi d'une période de vieillissement de
durée variable. L'affinement (vieillissement) du
fromage permet à sa saveur caractéristique de se
développer par l'activité microbienne et enzymatique (Gripon et
al., 1975).
.
Réception du lait cru
|
Dégazage
|
Filtration
|
Standardisation
|
Homogénéisation
|
Pasteurisation
|
Maturation
|
Emprésurage
|
Coagulation
|
Décaillage
|
Délactosage
|
Pré pressage
|
Moulage
|
Pressage
|
Egouttage
|
Salage
|
Affinage
|
Emballage
|
3.1-Le dégazage
Permet de débarrassé le lait des mauvaises odeurs,
permet aussi de réduire la destruction des vitamines c'est-à-dire
en diminuant fortement la teneure en oxygène ambiant.
3.2-La filtration
Ces techniques utilisent les procédés à
membrane, qui permettent de séparer les éléments en
suspension ou en solution dans un liquide, en le faisant circuler sur une
membrane percée de millions de pores de dimension connue. Ces membranes
semi-perméables peuvent être de nature cellulosique, plastique,
métallique ou céramique. Initialement développées
par l'industrie nucléaire pour séparer les isotopes de l'uranium,
puis par les médecins pour la dialyse rénale, ces techniques ont
été adaptées au traitement du lait et de ses
sous-produits.
Le premier procédé utilisé a
été l'ultrafiltration ; dès 1969, l'INRA a
déposé un brevet portant sur l'emploi de cette technique en
fabrication fromagère. Depuis, les procédés et les
applications se sont développés, valorisant les
générations successives de membranes, de plus en plus
performantes et sélectives, mises sur le marché par les
fabricants.
3.2.1-L'ultrafiltration
Les membranes d'ultrafiltration laissent passer les
molécules dont la taille est inférieure à 0,05 micron
(1/10000 millimètre), c'est-à-dire l'eau, les sels, le lactose et
quelques acides aminés. Elles permettent donc de retenir et de
concentrer toutes les protéines du lait écrémé :
les grosses molécules de caséines, mais aussi les petites
protéines solubles du lactosérum ("petit lait").
Si le projet d'ultrafiltration à la ferme, conçu
dans les années 1970 pour réduire les volumes collectés,
ne s'est pas concrétisé en raison du coût des
équipements, l'ultrafiltration s'est en revanche
développée rapidement au niveau des ateliers de transformation.
En fromagerie, elle est utilisée pour obtenir
différents niveaux de concentration.
Une concentration modérée est utilisée
pour standardiser la teneur en protéines du lait avant la transformation
en fromage. Ce traitement permet de pallier les variations saisonnières
de composition et la faiblesse des taux protéiques du lait de certaines
races à très forte production. D'abord utilisée pour les
fromages de type Camembert, cette technique s'étend progressivement aux
pâtes demi-dures et dures.
L'ultrafiltration peut également être
poussée jusqu'à l'obtention d'un produit dont le taux de
matière sèche est déjà proche de celui d'un fromage
à pâte molle. Ce "pré-fromage" liquide, après
adjonction de crème, est soumis aux étapes classiques de
fabrication. Le procédé a l'avantage de limiter les volumes
à traiter, de réduire considérablement l'égouttage
et de régulariser la composition de la matière première et
des produits. Il permet en outre de conserver les protéines solubles, et
donc d'accroître le rendement en fromage du lait.
Cette technique a rapidement été
appliquée à la fabrication de nombreux fromages : Cheddar en
Australie, Fêta au Danemark et en France... L'exploitation du
procédé a également conduit à la mise au point, en
collaboration avec des industriels fromagers, de plusieurs produits nouveaux,
dont l'un des plus connus est le Pavé d'Affinois .
L'ultrafiltration est également employée pour
traiter le lactosérum issu des fabrications fromagères
classiques. Cette utilisation constitue même la principale application de
l'ultrafiltration, puisque 80% des membranes de l'industrie laitière
mondiale y sont consacrés. La récupération des
protéines du lactosérum permet de réduire le
caractère polluant de ce produit tout en le valorisant. Ces
protéines solubles concentrées sont utilisées en
alimentation animale, incorporées dans des préparations
culinaires industrielles (charcuterie, biscuiterie) et employées pour
l'alimentation des patients en réanimation ou souffrant d'insuffisances
digestives .
3.2.2-La microfiltration
Les membranes de microfiltration ayant un diamètre de
pores de 1,4 micron, elles retiennent les particules d'une taille
supérieure, c'est-à-dire les micro-organismes et les cellules
d'origine mammaire passées dans le lait. Elles permettent donc
d'éliminer les bactéries indésirables ou pathogènes
et d'assurer ainsi une qualité hygiénique satisfaisante sans
recours aux traitements thermiques, susceptibles d'altérer le goût
du lait ou de réduire ses aptitudes fromagères.
Le "lait frais microfiltré" devrait bientôt
apparaître sur le marché des laits de consommation : le
procédé d'obtention mis au point par l'INRA et la
société Tétra Laval (à partir d'un matériel
à membrane céramique également utilisé pour l'eau,
le vin ou la bière) est en cours d'homologation. La microfiltration
devrait aussi permettre de sauvegarder la fabrication traditionnelle des
fromages au lait cru, tout en satisfaisant aux normes sanitaires
européennes.
Par ailleurs, les progrès récents concernant les
caractéristiques et les conditions d'utilisation des membranes de
microfiltration devraient permettre leur emploi pour extraire directement les
caséines du lait, voire séparer les différentes
caséines. Cette technique remplacerait avantageusement le
procédé actuel, qui nécessite leur insolubilisation en
conditions acides, puis leur resolubilisation avec des solutés
caustiques.
3.2.3-La nanofiltration
Les membranes nanofiltrantes sont les dernières venues
dans le secteur des industries agro-alimentaires. Leur domaine de
séparation se situe en deçà de celui de l'ultrafiltration
: elles ne laissent passer que les petites molécules (eau, sel, et une
partie des composés azotés de faible poids moléculaire),
mais en introduisant un critère supplémentaire de
sélection, la charge électrique. Elles permettent donc
d'opérer un tri des petites molécules.
La nanofiltration du lait modifie les équilibres
minéraux du lait tout en concentrant les protéines et le lactose
; elle permet d'obtenir des yaourts plus doux et dont la texture est plus ferme
que celle des yaourts traditionnels en raison d'une plus forte hydratation des
micelles de caséines.
Elle est également utilisée pour traiter le
lactosérum, domaine où elle se substitue à la fois
à la concentration par osmose inverse et à la
déminéralisation partielle par électrodialyse. Plus de
2000 m2 de membranes NF sont déjà installés dans
l'industrie laitière mondiale.
Les procédés à membrane permettent de
maîtriser la matière première "lait", qui peut ainsi
être modelée en fonction du produit final recherché. Ils
ont déjà profondément modifié la filière
laitière qui les utilise de plus en plus, pour réduire ses
coûts de production, mieux maîtriser ses fabrications,
améliorer les qualités organoleptiques (goût et texture) et
hygiéniques des produits, valoriser les sous-produits, traiter les
effluents polluants ou créer de nouveaux produits.
Ces techniques de séparation des constituants au niveau
moléculaire s'inscrivent dans la logique de craquage, qui se
développe également pour d'autres matières
premières agricoles, les céréales notamment. Ces
procédés permettent de diversifier les usages des productions
agricoles, en mettant à la disposition d'autres secteurs industriels des
molécules d'origine biologique.
3.3-La standardisation
Selon les espèces, le type
d'alimentation et les saisons, la composition du lait est variable. Le taux
de matière grasse peut s'élever de 30 à 70 g par
litre L'écrémeuse-standardisatrice permet d'harmoniser la
composition de laits provenant de différentes exploitations. En
particulier pour faire correspondre le taux de matière grasse à
celui exigé par la législation dans les laits de consommation et
les produits
laitiers.
3.4-L'homogénéisation
Ce traitement physique par pression fait
éclater les globules de matière grasse en fines particules
homogènes. L'objectif : éviter que la matière
grasse ne remonte à la surface, ne gêne l'écoulement du
lait ou ne se dépose sur l'emballage lors du traitement thermique de
conservation. L'homogénéisation est inutile pour les laits
concentrés sucrés, facultative pour le lait pasteurisé,
mais indispensable pour les autres types de lait.
3.5-Pasteurisation :
C'est un traitement thermique du lait il permet
l'élimination des germes pathogènes du lait se fait à une
température de 72°C pendant 15 secondes pour ne pas
altérer les propriétés organoleptiques du lait.
3.6-Maturation du lait :
Cette opération consiste à
régler ou standardiser la teneur en MG, en protéines et en sucre
et cela en lui ajoutant soit du lait en poudre (afin d'assurer une bonne
fermeté du coagulum), des ferments lactiques (mésophiles et
thermophiles), du calcium (car le traitement thermique altère les sels
minéraux) et du colorant.
Elle consiste à laisser séjourner le lait
à une température et un temps donné
La maturation du fromage s'effectue en deux temps :
*Une maturation I : c'est une maturation
de période plus au moins longue dure a peu prés 15 heures et se
fait à une température de 10 à 12°C, cette maturation
se fait en présence de ferments mésophiles.
*Une maturation II : c'est une
maturation de période courte, elle va de 30 minute à 2 heures 30
et se fait à une température de 32 à 35°C, cette
maturation se fait en présence de ferments thermophiles.
la maturation du lait a deux objectifs :
-rétablir les équilibres physico-chimiques du
lait donnant une meilleure aptitude à la coagulation
- permettre le développement d'une flore dominante de
bactéries lactiques au détriment des germes nuisibles qui ont
échappé à la pasteurisation.
Coagulation lactique ou par acidification
L'acidification du lait peut conduire suivant les conditions ,
soit à un précipité de caséine,soit à la
formation d'un gel. Si l'acidification est rapide , par addition d'un acide
minérale ou organique, il ya floculations des caséines à
pH 4.6 sous la forme d'un précipité plus ou moins granuleux
dispersé dans le lactosérum(Eck A et Gillis J.C ,1998).
.
3.7-Emprésurage :
Correspond au moment où l'on ajoute la présure
en vu de provoquer sa coagulation : Cette dernière se traduit par
une floculation des micelles de caséines qui s'unissent pour former un
gel accompagné d'une phase liquide appelée lactosérum on
peut distinguer deux types de coagulations :
Coagulation présure.
La Coagulation
présure :
Les micelles de caséine
s'agrègent en flocons puis en fébriles et forment un
réseau dans lequel sont retenues le sérum et les globules
gras.
La coagulation du lait,qui se traduit par la formation d'un
gel, résulte de certaines modifications physico-chimiques intervenant au
niveau des micelles de caséine.
Les mécanismes responsables de la formation du coagulum
différent totalement suivant que ces modifications sont induites par
action des enzymes coagulantes (Eck A et Gillis J.C ,1998).
La présure est utilisé surtout
pour faciliter l'égouttage du fromage on utilise des faibles doses de
présure avec une dilution de 1 /10000 c'est-à-dire (1,5
à 5mg par 100 l du lait) et cela à basse température de
l'ordre de 15 à 20°C. Le caillé se forme pendant 30-60mn la
fin de la coagulation est une phase très courte qu'il faut
déterminer d'autant plus vite que la fabrication à un
caractère présure, le temps de prise est le temps au cours duquel
le lait perd sa fluidité et gagne sa viscosité(kosokowski et
Mocquot,1985).
D'autre part, le temps de caillage est la
période qui s'écoule entre le moment de l'emprésurage et
la fin de la coagulation qui peut être déterminé de deux
manières :
En plaçant la rivière de la
main à la surface du callé si la consistance est bonne et le lait
n'adhère plus aux doigts la coagulation est finie.
Technique de la boutonnière :
plonger l'indexe dans le caillé et le relever lentement afin de former
une petite menti cule qui se fond pour former une boutonnière.
Le test à l'aide du couteau permet
d'évaluer la fermeté du coagulum
La cassure réalisée doit
être nette et franche et le sérum qui exsude doit être
limpide et de couleur jaunâtre sans contenir des partielles de
caséine.
3.8-Décaillage :
Cette étape consiste a découpé le
caillé en grain de petites tailles sous forme de grain de mais ,l'outil
utilisé lors de cette étape est le tranche -caillé
Le découpage facilite l'élimination du
lactosérum,
3.9-Délactosage :
Opération qui consiste à remplacer une partie du
sérum par de l'eau pour abaisser la richesse du caillé en lactose
pour éviter une sur acidification (réduire l'acidité par
l'ajout de l'eau). (Synonyme : lavage du caillé.)
3.10-Egouttage du coagulum :
Lorsqu'on laisse le caillé exsuder
spontanément le gel : Ce phénomène s'appelle
synérèse on peut accélérer. Ce
phénomène par égouttage mécanique qui se fait par
des moyens mécanique parmi lesquels on peut citer :
Découpage.
Brassage.
Pressage.
D'autre part l'égouttage peut se faire par des moyens
physico chimiques dont :
Le chauffage.
L'acidification.
Le salage. (Eck A et Gillis J.C ,1998).
3.11-Prépressage :
Transversement dans la table de pré-pressage a ce
moment Le fromager juge alors que l'égouttage est suffisant pour
commencer le moulage du fromage. Le mélange grain de caillé et
petit lait est soutiré directement de la cuve à la table de
prépressage où il subit un premier pressage. Dans le même
temps, le lactosérum est envoyé dans un tank de stockage à
5°c.
Le prépressage se fait à intensité de 1
bar pendant une durée de temps qui varie entre 30 et 45 min
3.12-Le découpage :
Après un court pressage, le « gâteau de
caillé » formé est découpé en cubes dont le
format dépend de la taille des moules du fromage.
3.13-Le moulage :
C'est la mise des tranches découpés du gâteau
de caillé dans les moules qui sont de l'ordre de 20 cm de
diamètre et de 6 cm d'épaisseur
3.14-Le pressage :
Le pressage se fait à l'aide d'une presse
automatique ;le pressage du fromage se fait en deux temps :
Le premier pressage se fait a une force de 1.5 bar pendant 45
minute
Le deuxième pressage se fait à 2.5 bar pendant
2h30min
Elle consiste
à
Eliminer forcement le
lactosérum.
Donner au fromage sa forme définitif
en utilisant des moules en plastique alimentaire
3.15-Le salage :
Elle est pratiquée par trempage des
boules de fromages dans un bain de saumure. Le salage permet :
L'égouttage du fromage.
e L'obtention du goût salé.
Le salage prend à peut prés 15 heures de temps
ceci est variable en fonction de la taille et du type de fromage, se fait a un
pH de 5.2 et varie aussi en fonction du type de fromage , la température
de salage est de 10°C et la densité est de 1.2 (Eck A et
Gillis J.C ,1998).
Trois méthodes de salage sont couramment
utilisées.La plus simple consiste,après démoulage,à
saupoudrer ou à frotter réguliérement chacune des surfaces
du fromage avec du sel.
Cette technique à sec évite de mouiller la
surface et permet de l'assécher et de la faire croûter.
Par contre ,elle entraine une baisse de rendement et des
fluctuations dont la teneur finale en sel(Carole L. Vignola,2002).
3.16-L'affinage :
C'est la phase ultime de la fabrication des fromages
caillés qui lui permet d'acquérir sa saveur
caractéristique, elle se fait dans des conditions particulières
de température de l'ordre de 13°C, d'humidité comprise entre
80-90%, et d'aération et cela pendant 30 jours. Enfin les boules
obtenues sont trompées dans une cire alimentaire de couleur jaune puis
stockées(Eck A et Gillis J.C ,1998).
Chapitre4 : présentation et signification
des signes de qualité du fromage
1-Définition des différents signes de
qualité
L'appellation d'origine constitue un signe d'identification de
la qualité et de l'origine reconnu depuis 1905 en France, depuis 1958
sur le plan internationale (dans la cadre de l'arrangement de Lisbonne) et
depuis 1992 au niveau européen (sous le vocale AOP.).
Pour les produits faisant partie du champ d'application du
règlement communautaire(CE) N° 510/06 relatif aux AOP et IGP (cf.
références réglementaires en annexes),la reconnaissance
d'une A.O.C.en France est une étape préalable à sa
reconnaissance finale au niveau européen en tant
qu'A.O .P.(Appellation d'origine protégée).
1.1-Définition de l'AOC
C'est la dénomination d'un pays, d'une région ou
d'une localité servant à désigner un produit qui en est
originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au
milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs
humains.
Le produit possède une notoriété
dûment établie et sa production est soumise à des
procédures d'agrément comportant une habilitation des
opérateurs, un contrôle des conditions de production et un
contrôle des produits.
1.2-Définition de l'AOP
L'appellation d'origine protégée, correspond
à l'appellation d'origine contrôlée au niveau
européen.
C'est le non d'une région, d'un lieu
déterminé ou, dans des cas exceptionnels, d'un pays, qui sert
à désigner un produit agricole ou une denrée alimentaire
originaire de cette région,de ce lieu déterminé ou de ce
pays, dont :
-La qualité ou les caractères sont dus
essentiellement ou exclusivement au milieu géographique comprenant les
facteurs naturels et humains.
-la production, la transformation et l'élaboration ont
lieu dans l'aire géographique délimitée.
1.3-Définition de l'IGP
C'est la protection du lien du produit avec son terroir au moins
à un des stades que ca soit de la production, de la transformation ou de
l'élaboration du produit.
1.4-Les labels régionaux
Les labels régionaux ont toujours existé mais
depuis 1994 ils ont été remplacé par les IGP.
Les labels régionaux qui ont existé sont toujours
en cours.
-le Label régional Franche Comté pour la
Cancoillotte
-le Label régional Savoie pour l'Emmental et la tomme du
même nom.
-le Label régional Nord Pas de Calais pour le vieux Lille
La grande différence entre les labels régionaux et
les IGP c'est qu'ils ne sont plus définitifs mais peuvent être
remis en cause.
1.5-Les labels rouges :
C'est un label agricole national qui atteste
que le produit possède une qualité supérieur le
distinguant des autres produits similaires.
1.6-Spécialité Traditionnelle Garantie
(STG)
La STG a pour objet de mettre en valeur et de
protéger une recette ou un mode de production traditionnel du produit.
Il s'agit d'un Signe d'Identification de la Qualité et de l'Origine
européen.
1.7-Le certificat de conformité
Créé en janvier 1988, il atteste qu'un produit est
conforme à des règles spécifiques portant, selon les cas,
sur la transformation, le conditionnement, et même, depuis la loi de
1994,sur l'origine du produit. Ce certificat peut être remis en cause.
Seuls 2 fromages bénéficient, à ce jour, de
ce certificat :
-La Tomme noire des Pyrénées.
-L'Emmental français sélection.
2-Signification des différents signes de
qualité :
Un outil de protection
L'appellation d'origine « ne peut jamais être
considérée comme présentant un caractère
génétique et tomber dans le domaine public ». Il en
découle la mise en oeuvre d'une protection spécifique afin
d'assurer la sauvegarde des intérêts tant des opérateurs
que des consommateurs.les appellation d'origine sont ainsi
protégées contre les fraudes, les contrefaçons, les
usurpations, et les tromperies.
A l'égard du produit
Cette protection du nom de l'appellation repose sur des
disposition réglementaires propres aux appellations d'origine et aux
indications géographiques que l'on retrouve à l'échelle
nationale, communautaire et internationale. Elle s'appuie également sur
les règles générales relatives à la tromperie, la
lutte contre les fraudes, la concurrence déloyale et le parasitisme.
Les ODG ,les opérateurs et l'INAO peuvent aller
jusqu'à agir en justice afin d'assurer la protection des appellations
d'origine et obtenir réparation des préjudices subis :
-par des contentieux civils(relevant notamment du domaine de
la propriété intellectuelle) ;
-en ce constituant partie civile dans le cadre de
procédure pénale, engagé sur le fondement des constats et
procédés-verbaux établis par les principales
administrations compétentes en France en matière de
répression des fraudes concernant les appellation d'origine (Direction
générale de la concurrence ,de la consommation et de la
répression des fraudes(D .G.C.C.R.F).
A l `égard du terroir
Les aires de production délimitées
bénéficient d'une protection générale contre toute
opération d'aménagement, d'urbanisme, d'équipement, de
construction, d'exploitation du sol ou du sous-sol ou d'implantation de toute
activité économique de nature à porter atteinte à
l'aire ou aux conditions de production, à la qualité ou à
l'image du produit d'appellation .
L'autorité publique chargée d'autoriser ou non
la réalisation de ces opérations est soumise à une
procédure de consultation préalable obligatoire, directe ou
indirecte, de l'INAO .
Chapitre5 : les organismes de certification et de
contrôle de la qualité
La reconnaissance d'une appellation d'origine consacre
l'existence d'un produit, dont la qualité et caractéristiques
sont liées à une origine géographique, et celle d'un nom
jouissant d'une notoriété établie.
Elle suppose donc des liens étroits entre le milieu
géographique (qui comprend les facteurs naturels et humains) et les
caractéristiques du produit.
Le produit AOC présente une typicité liée
à son terroir.
L'appellation d'origine constitue un patrimoine collectif, et
ne peut donc pas être la propriété d'opérateurs
économiques à titre privatif, contrairement à une marque
par exemple.
Tout producteur, situé dans l'aire géographique
et respectant les conditions fixées par le cahier de charges de
l'appellation peut en revendiquer le bénéfice. La
démarche en appellation d'origine est obligatoirement portée par
une structure collective : l'Organisme de Défence et de Gestion
(ODG), qui réunit l'ensemble des opérateurs de la filière
concernée et est l'interlocuteur officiel de l'INAO .
L'Organisme Certificateur est chargé
par l'Organisme de Défense et de Gestion de vérifier le
respect du cahier des charges par tous les acteurs de la filière. Pour
sa compétence, il est agréé par arrêté du
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche et du Ministre chargé de
la Consommation. L'accréditation délivrée par le
Comité Français d'Accréditation (COFRAC) garantit
l'indépendance et l'impartialité de l'organisme certificateur.
1-Présentation de L'Institut National de l'Origine
et de Qualité(INAO)
L'Institut National de l'Origine et de la Qualité est
un établissement public sous tutelle du Ministère de
l'Agriculture. Il est chargé de la mise en oeuvre de la politique
française relative aux produits sous Signe officiel
d'Identification de la Qualité et de l'Origine.
L'institut national de l'origine et de la qualité
(INAO) est un établissement public à caractère
administratif placé sous la tutelle du ministère chargé de
l'Agriculture.
L'INAO est chargé de la mise en oeuvre de la politique
française de valorisation es produits sous signes officiels
d'identification de l'origine et de la qualité (SIQO) : Appellation
d'Origine, Indication Géographique Protégée, Label rouge,
Spécialité Traditionnelle Garantie, Agriculture Biologique.
2-Rôle de l'INAO
Il a notamment pour mission de :
- proposer la reconnaissance des produits
susceptibles de bénéficier d'un signe d'identification ainsi que
la révision de leurs cahiers de charges ;
-prononcer la reconnaissance des organismes de défense
et de gestion de ces produits ainsi que l'agrément des organismes de
contrôle et assurer l'évaluation de ces derniers ;
-s'assurer du contrôle du respect des cahiers des
charges et,le cas échéant,prendre les mesures sanctionnant leur
méconnaissance ;
-contribuer à la défense et à la
promotion des signes d'identification de la qualité et de l'origine tant
en France qu'à l'étranger.
3-Présentation de l'organisme de défense
et de gestion (ODG)
L'Organisme de défense et de gestion(ODG) est
l'organisme doté de la personnalité civile, chargé
d'assurer la défense et la gestion du produit sous signe.
La qualité d'ODG est reconnue par le directeur de
l'INAO.
Il est l'interlocuteur de l'INAO lors de l'instruction de la
demande puis après par la reconnaissance du signe, pour la gestion de
celui-ci.
Un seul ODG est reconnu par le directeur de l'INAO.
Il est l'interlocuteur de l'INAO lors de l'instruction de la
demande puis après la reconnaissance du signe, pour la gestion de celui
-ci.
Un seul ODG est reconnu pour chaque produit (mais un ODG peut
gérer plusieurs produits et/ou plusieurs signes).
Il contribue à la mission d'intérêt
général de défense et de protection du nom, du produit et
du terroir, et à la valorisation du produit ainsi qu'a la connaissance
statistique du secteur.
4-Rôle de l'ODG
Le groupement reconnu en tant qu'ODG a en charge les missions
suivantes concernant le produit concerné :
-il élabore le projet de cahier des charges, contribue
à son application par les opérateurs et participe à la
mise en oeuvre des plans de contrôle et d'inspection (rôle
d'animation, réalisation du contrôle interne) ;
-il tient à jour la liste des opérateurs, qu'il
transmet périodiquement à l'organisme de contrôle et
à l'INAO ;
-il participe aux actions de défense et de protection
du nom, du produit et du terroir, à la valorisation du produit ainsi
qu'à la connaissance statistique du secteur ;
-il met en oeuvre les décisions du comité
national qui le concernent.
De part les missions d'intérêt
général qu'il assume, l'ODG conditionne la vie du signe.
Chapitre 6 : Contenu d'une demande de
reconnaissance en AOC
Le dossier à déposer auprès des services
locaux de l'INAO lors d'une demande de reconnaissance en AOC est composé
des documents suivants :
1-le courrier de transmission,
2-la note de présentation et de motivation du
projet,
3-la demande de reconnaissance de l'organisme de
défense et de gestion (ODG),
4-le projet de cahier de charges,
5-le projet de document unique.
Pour mémoire :
L'Organisme de contrôle choisi devra déposer un
plan de contrôle (ou d'inspection)auprés des services de l'INAO au
cours de l'instruction de la demande.
1-courrier de transmission
Le courrier doit comporter :
-le numéro et la date de version des documents
transmis,
-l'objet de la transmission (dépôt initial d'une
demande de reconnaissance, réponse aux demandes de
précisons...),
-et s'il s'agit du dépôt initial de la
demande : le nom de l'organisme de contrôle proposé, en
précisant si cet organisme est déjà agréé ou
non par l'INAO pour le signe et pour la catégorie de produits à
contrôler.
2-note de présentation et de motivation du
projet
Les porteurs de projet doivent présenter et motiver
leur demande dans cette note.
Motivations de la demande et son positionnement
vis-à-vis des produits de même catégorie :
-présenter les réflexions qui ont mené au
choix de cette démarche pour ce produit.
-positionner la démarche vis-à-vis des
éventuels autres produits de même catégorie, voire d'autres
signes d'identification de la qualité et de l'origine
préexistants sur ces produits.
-présenter et développer les éventuelles
interactions du nom proposé avec des noms de race, de
variétés ou de marques (noms reprenant tout ou partie du nom de
l'appellation) en complément de la rubrique 1 « le nom du
produit » du cahier des charges.
Présentation de la filière de
production :
Celle-ci doit permettre de situer la production dans son
contexte économique.
Les données attendues sont notamment :
-la description de la filière,
-le nombre d'opérateurs de la filière
(producteurs de la matière première, fabricants, affineurs,
conditionneurs.)Et leurs localisations géographiques,
-Le potentiel d'évolution de la production,
-un descriptif synthétique des systèmes de
production des exploitations(part du produit dans l'activité des
opérations, degré de spécialisation des
exploitations,...) .
-les volumes produits (par types d'opérateurs le cas
échéant).
Par exemple pour un fromage : producteurs de lait,
producteurs fermiers, laiteries coopératives, laiterie privées,
affineurs.
-les circuits de commercialisation du produit,
-les prix de vente (au départ de l'exploitation et lors
de la commercialisation finale du produit).
-le ou les conditionnements /modes de présentation
utilisés.
Ces données doivent être replacées dans le
contexte du marché d'autres produits de même type.
3-demande de reconnaissance de l'organisme de
défense et de gestion(ODG)
Il y a une fiche de reconnaissance en qualité d'ODG
pour un produit sous signe et aussi d'autres pièces à fournir
avec cette fiche qui sont :
1) Statut ou projet de statuts en cours de dépôts
(pour une structure en création) /de modification
2) règlement intérieur
3) informations permettant d'apprécier la
représentativité du porteur de projet :
-nombre d'adhérents
actuels par famille d'opérateurs et estimation du
nombre d'opérateur total
produisant le produit concerné,
-volume produit par les
adhérents actuels et estimation des volumes totaux
produits du produit
concerné.
4) Informations relatives à l'organisation et aux
moyens consacrés aux missions de l'ODG :
*Organigramme fonctionnel de la
structure
*Dernier rapport
d'activités
*procès-verbaux des trois
dernières Assemblées générales de la structure
demandeuse.
Les services de l'INAO tiennent à
disposition des structures intéressées une note
détaillée sur les conditions à remplir par les ODG et
leurs missions.
La nature de l'organisme demandeur :
Le règlement communautaire (CE) n°510/06 relatif
aux AOP et IGP précise que seul un groupement peut introduire une
demande d'AOP.
Le terme « groupement » correspond
à toute organisation de producteurs et/ou de transformateurs
concerné par le produit, quelle que soit sa forme juridique ou sa
composition. Toutefois, le règlement prévoit qu'une personne
physique ou morale peut, sous certaines conditions, présenter une
demande.
Le code rural reprend à l'article R642-33 la
définition du règlement communautaire, sans reprendre la
terminologie de groupement.
L'ODG est une structure qui est en général de
forme juridique syndicale (syndicat professionnels) ou associative. Sa forme
juridique doit être compatible avec les missions les conditions
précitées. La forme associative semble la plus
appropriée.
Condition à remplir pour la reconnaissance en
ODG d'une structure :
La reconnaissance en ODG est subordonnée à la
condition que ses règles de composition et de fonctionnement
permettent :
-la représentativité des opérateurs,
-une représentation équilibrée des
différentes catégories d'opérateurs pour le produit en
cause.
Tous les opérateurs , c'est-à-dire les personne
qui participent effectivement aux activités de production, de
transformation ou d'élaboration du produit prévues par le cahier
des charges, sont adhérents de l'ODG .
La structure doit donc être accessible à tout
opérateur intéressé.
Il ne doit pas donc y avoir de condition à
l'adhésion (ex :droits d'entrée...)
La production de la matière première
étant une composante forte de l'AOC, au travers de la notion de terroir,
les statuts du porteur de projet doivent permettre de vérifier que les
producteurs de la matière premières sont bien
représenté et son impliqués dans la démarche.
En particulier l'INAO s'attache à vérifier les
statuts conduisent à accueillir dans la démarche AOC, au travers
de la notion de terroir tous les producteurs (indépendants ou non).
L'ODG doit être représentatif des
opérateurs et des volumes de production, au sein de la filière
concernée. Si cette condition n'est pas remplie au moment du
dépôt de la demande, elle doit impérativement le devenir au
cours de l'instruction du dossier.
5) Procédure de reconnaissance en ODG :
La demande de reconnaissance en ODG est instruite par la
commission d'enquête en parallèle de la demande de reconnaissance
en AOC.
Le comité National compétent pour le produit en
cause donne un avis sur la demande.
L'organisme est reconnu en qualité d'ODG par
décision du directeur de l'INAO.
Suivi des ODG :
L'ODG communique à l'INAO, sur sa demande, toute
information collectée à l'occasion de l'exécution de ses
missions.
L'ODG communique également à l'INAO sur sa
demande notamment son budget, et le cas échéant, les
modalités de calcul des taux de cotisation votés, ses bilan et
compte de résultats, le rapport d'activité, le compte rendu des
assemblées générales et tous documents nécessaires
au suivi et au contrôle de son activité.
Lorsqu'un ODG ne remplit plus les conditions auxquelles est
subordonnée sa reconnaissance ou lorsqu'il n'assure plus ses missions,
le directeur de l'INAO peut prononcer, après avis du comité
national compétent, le retrait de sa reconnaissance.
4-projet de cahier de charge
Le règlement communautaire(CE) n°510/06 du
conseil, relatif à la protection des indications géographiques et
des appellations d'origine des produits agricoles et alimentaires, est la base
réglementaire Européenne des AOP. Il prévoit notamment un
cahier des charges AOP.
Au niveau national, c'est ce même cahier des charges qui
sera examiné en vu de la reconnaissance en AOC.
Après la reconnaissance de l'AOC, c'est ce cahier des
charges qui fixera les conditions à remplir par les opérateurs
pour bénéficier de l'AOC pour leur production. Il est
homologué par décret sur proposition de l'INAO.
5-projet de document unique
Le règlement communautaire(CE) n°510/06 du
conseil, relatif à la protection des indications géographiques et
des appellations d'origine des produits agricoles et alimentaires
prévoit un document synthétisant certains éléments
du cahier des charges appelé « document unique ».
Le document unique doit être élaboré sur
la base du modèle de document imposé par la réglementation
communautaire (annexe I du règlement n° 1898/2006).
Il s'agit d'une synthèse de quelques pages(en
général 3ou4)de certains éléments du cahier des
charges.
Le document unique est à remplir en gardant à
l'esprit le fait que :
-il doit suffire à un inspecteur des autres Etats
membres, réalisant un contrôle, pour s'assurer de la
conformité du produit au cahier des charges,
-il doit faire apparaître toute restriction à la
libre circulation des marchandises et prestation de services ;
-toute modification ultérieure de ce document demandera
la mise en oeuvre d'une procédure d'examen communautaire.
Le document unique doit comporter les rubriques
suivantes :
1. Dénomination (de l'AOP)
2. Etat membre ou pays tiers
3. Description du produit agricole ou de la denrée
alimentaire
3.1. Type de produit
3.2. Description du produit
3.3. Matière première
3.4. Aliments pour animaux (uniquement pour les
produits d'origine animale)
3.5. Etat spécifique de la production qui doit
avoir lieu dans l'aire géographique délimitée
3.6. Règles spécifiques applicables au
tranchage, râpage, conditionnement, etc.
3.7. Règle spécifique
d'étiquetage
4. Délimitation de l'aire géographique
5. Lien avec l'aire géographique
5.1. Spécificité de l'aire
géographique
5.2. Spécificité du produit
5.3. Lien causal entre l'aire géographique et
une qualité spécifique, la réputation ou une autre
caractéristique du produit
6. Référence à la publication du cahier
des charges.
5.1-Dénomination
Consiste à indiqué « le nom du
produit »
5.2-Etat membre ou pays tiers
5.3- description du produit agricole ou de la
denrée alimentaire
5.3.1. Type de produit
Indiquer le type du produit
5.3.2. Description du produit
5.3.3. Matière première (uniquement
pour les produits transformés)
5.3.4. Aliments pour animaux (uniquement pour les
produits d'origine animale)
Elément de réflexion :
Rappel : Pour une AOP, les approvisionnements doivent
être issus quasi-totalement de l'aire, sauf justifications à
décrire ici.
5.3.5. Etapes spécifiques de la production
qui doivent avoir lieu dans l'aire géographique
délimitée
Elément de réflexion :
Il est rappelé que la définition de l'AOP
suppose que toutes les opérations de production, transformation et
élaboration doivent se dérouler dans l'aire géographique.
Il importe en revanche de préciser si d'autres étapes doivent se
dérouler dans l'aire géographique : conditionnement,
découpe...
5.3.6. Règle spécifique applicable
au tranchage, râpage, conditionnement, etc.
-exigences en matière de conditionnement, râpage,
tranchage...
-Arguments justifiant que ces opérations doivent
obligatoirement se dérouler dans l'aire géographique
5.3.7. Règle spécifique
d'étiquetage
5.4- délimitation de l'aire
géographique
5.5- lien avec l'aire géographique
5.5.1. Spécificité de l'aire
géographique
5.5.2. Spécificité du produit
5.5.3. Lien causal entre l'aire géographique et
une qualité spécifique, la réputation ou une autre
caractéristique du produit
5.6- référence à la publication
du cahier des charges
Cette rubrique mentionne l'adresse Internet ou la version
finale du cahier des charges, validée par le comité national et
homologuée par décret, est mise à disposition. Cette
adresse est renseignée par l'INAO en vue de la transmission dudit cahier
des charges à la commission Européenne.
Chapitre 7: Les exigences du cahier des charges(exemple
cahier de charge duReblochon)
1-demandeur
1.1-nom :
Nom de la structure porteuse du projet
Exemple : syndicat interprofessionnel du Reblochon
1.2-coordonnées :
Adresse, téléphonne, fax et courriel (s'il
existe),
Exemple : Maison du Reblochon,
Rue Saint-Blaise,
BP55
74230 Thônes
Tél : 04.50.32.74.74
Fax : 04.50.32.11.00
Courriel : info@reblochon.fr
1.3-composition :
Il faudra faire figurer la nature et préciser la
composition en indiquant :
-sa nature juridique
-de quelles catégories d'opérateurs il est
composé.
Cas du Reblochon :
Conformément au projet de Statuts ayant reçus un
avis favorable de la commission permanente de l'INAO pour une reconnaissance en
ODG, la structure se compose des familles suivantes :
-famille professionnelle des producteurs de Reblochon fermiers,
représentés par 6 administrateurs
-famille professionnelle des producteurs de lait à
Reblochon, représentés par 6 administrateurs
-famille professionnelle des fromagers, représentés
par 6 administrateurs
-famille professionnelle des affineurs de Reblochon,
représentés par 6administrateurs
1.4-missions principales
-Elabore la définition du produit, des conditions de
production,
-Anime auprès des opérateurs la mise en oeuvre du
cahier des charges
-Participe à la mise en oeuvre des plans de contrôle
et d'inspection
-participe à la défense et à la protection
du nom du produit ainsi qu'a sa valorisation
-identifie des opérateurs pour le compte de l'INAO et
transmet périodiquement à l'organisme de contrôle la liste
des opérateurs identifiés.
-Met en oeuvre les décisions du comité national
-choisit l'organisme de contrôle chargé d'appliquer
le plan de contrôle de l'Appellation.
2-nom du produit
Il faudra faire figurer
-Nom du produit
-en signalant, si nécessaire, les termes de la
dénomination pour lesquels la protection est demandée
Cas du Reblochon
Le « Reblochon »ou « Reblochon de
Savoie »
3-type de produit
Classe1-3-Fromage
4-description de produit
Il faut faire figurer dans cette rubrique la description
précise du produit et ses modes de présentation.
La description du produit comprend les principales
caractéristiques organoleptique
(forme,couleur,saveur,texture,...),physicochimique(dimensions,taux de
matière sèche, taux de sucre...)ou microbiologique du produit.
Lorsqu'il s'agit d'un produit transformé comme le
fromage ,la description inclut la description des matières
premières utilisées.
Peuvent aussi être précisés :
-l'espèce, la race et/ou le type d'animal
-la variété ou le type variétal
utilisés
Concernant le mode de présentation, il convient
d'indiquer si l'AOC est demandée sur le produit frais ou
transformé,entier ou découpé, surgelé ou non...Ceci
permet au demandeur de déterminer à partir de quel stade de
transformation et/ou jusqu'à quel stade de transformation le produit
présente les caractéristiques de l'AOC.
Exemple :
Pour un fromage,il conviendra d'indiquer si l'AOC est
demandée sur le fromage conditionné ou non,et à quel stade
d'affinage il doit être présenté.
L'AOC « Mont d'Or »
ou « vacherin du Haut-Doubs » a été
définie comme un fromage cerclé d'une sangle
d'épicéa et inséré dans une boite en bois
d'épicéa. La sangle et la boîte font partie
intégrante des spécificités de l'appellation.
Exemple description du Reblochon
Le « Reblochon » ou « Reblochon
de Savoie »est un fromage au lait de vache entier et cru, à
pâte pressée non cuite en forme de cylindre plat ,
légèrement détalonné ,d'un diamètre de 14
centimètres environ, d'une hauteur de 3.5 centimètres environ et
d'un poids compris entre 450 et550 grammes.
Il contient au minimum 45 grammes de matière grasse
pour 100 grammes après complète dessiccation et sa teneur en
matière sèche ne doit pas être inférieure à
45 gramme pour 100 grammes de fromage.
Sa croûte, lavée lors de l'affinage, est de fine
épaisseur, régulière et uniforme. Elle présente une
couleur allant du jaune au jaune orange et est recouverte en tous ou en partie
d'une mousse blanche, fine et courte. (INAO,2007)
Sa pâte très peu ferme, est homogéne,
souple et onctueuse .de couleur crème à jaune ivoire, elle est
légèrement salée et peut présenter de petites
ouvertures.
Le fromage de format réduit ou petit modèle, de
même caractéristiques organoleptique mais possédant un
diamètre de 9 centimètres environ, une hauteur de 3
centimètres environ et d'un poids compris entre 230 à 280 grammes
bénéficie également de l'AOP et est nommé petit
« Reblochon » ou « petit Reblochon de
Savoie ».
5-aire géographique
-Description précise de l'aire géographique de
production proposée le porteur de projet, ou doivent se dérouler
toutes les étapes d'élaboration du produit (production de la
matière premiére,transformation..).
La description doit être précise, sans
ambiguîté,et consister en une liste de départements (s'ils
sont retenus en entier),commues ou partie de communes.
A l'intérieur de cette aire, des critères
appropriés peuvent permettre de définir des zones
spécialisées dans l'une ou l'autre étape de
l'élaboration du produit (Zone de production du lait, zone
d'affinage..).Ces zones doivent être décrites.
Une présentation géographique succincte de cette
aire est souhaitable.(Ex :zone de plateaux située au sud -est du
Massif Central, à l'ouest de Vallée du Rhône...).
-Liste des opérations devant impérativement se
dérouler dans l'aire géographique de production, ainsi que les
zones éventuelles qui la composent.Notament, il faut préciser si
des étapes du type :tranchage, râpage, conditionnement,
doivent obligatoirement s'y dérouler.
-Une carte géographique montrant les limites de l'aire
géographique de production et des éventuelles zones.
Exemple cas du Reblochon :
La production de lait, la fabrication, l'affinage et le
conditionnement des fromages ,peuvent être effectués dans des
lieux différents, mais doivent être effectués dans l'aire
géographique qui s'étend au territoire des communes
suivantes :
La découpe et le pré-emballage sont toutefois
autorisés hors de l'aire géographique de l'appellation.
Département de la Haute-Savoie
Abondance, Alex, Allinges, Amancy, Andilly, Annecy-le-Vieux,
Arâches-Ia-Frasse, Arbusigny, Arenthon,Armoy, Arthaz-Pont-Notre-Dame,
Aviernoz, Ayse
Ballaison, Beaumont,Bellevaux,Bernex, Bluffy, Boege,
Bogève,Bonne, Bonnevaux, Bonneville, Bons-en-Chablais, Brenthonne,
Brizon, Burdgnin
Cervens, Chamonix-Mont-Blanc, Charvonnex, Châtel,
Châtillon-sur-cluses, Chevaline, Chevenoz, Cluses,
Collonges-sous-Salève, Comblux, Cons-Sainte-Colombe, Contamine-Sur-Arve,
Copponex, Cordon, Cornier, Cranves-Sales, Cruseilles
Demi-Quartier, Dingy-Saint-Clair, Domancy, Doussard, Duingt
Entremont, Entrevernes, Essert-Romand, Etaux, Evires,
Faucigny, Faverges, Fessy, Féternes, Fillinges
Giez, Groisy
Habère-Lullin,Habère-Poche
Juvigny
La Balme-de-Thuy, La Baume, La Chapelle-d'Abondance, La
Chapelle-Rambaud, La Chapelle-Saint-Maurice, La Clusaz, La
Côte-d'Arbroz,La Forclaz, La Muraz, La Rivière-Enverse, La
Roche-sur-Foron, Lathuile, La Tour, Lavernaz, Le Biot, Le Bouchet,Le Lyaud, Le
Grand-Bornand, le Petit-Bornand-iles-Glières, Le Reposoir,Le Sappey,
Leschaux, Les Clefs, Les Contamines-Montjoie, Les gets, Les Gets, Les Houches,
Les Ollières, Les villards-sur-Thônes,Lucinges, Lullin,
Lully .
Manigod, Marcellaz-en-faucigny, Marlens,Machilly, Magland,
Margencel, Marignier, Marnaz, Megève, Mégevette,
Menthonnex-en-bornes, Menthon-Saint-Bernard, Mieussy,
Monnetier-Mornex, Montmin, Montriond, Mont-Saxonnex, Morillon , Morzine
Nancy-sur-Cluses, Nangy, Nâves-Parmelan, Novel
Onnin, Orcier
Passy, Peillonnex, Perrignier,Pers-Jussy,Praz-sur-Arly,
Présilly,
Quintal
Reignier ,Reyvro
Saint-André-de-Boege, Saint-Blaise,Saint-Cergues,
Saint-Eustache,Saint-Férréol,Saint-Gervais-les Bains,
Saint-Jean-d'Aulps, Saint-Jean-de-Sixt, Saint-Jean-de-Tholome, Saint-Jeoire,
Saint-Jorioz, SaintMartin-Bellevue, Saint-Pierre-en-Fraucigny, Saint-
Sigismond, Saint-Sixt, Sallanches, Sallanches, Samoens, Saxel, Scientrier,
Scionizier, Serraval, Servoz, Servier, Seythenex, Seytroux,
Sixt-fer-A-Cheva,
Talloires, Taninges, Thônes,
Thorens-Glières,Thyez
Vailly,Vacheresse, Vallorcine, Verchaix,
Vétraz-Monthoux, Veyrier-du-Lac,Villard, Villaz, Ville-en-sallaz,
Villy-le-Bouveret, Villy-le-Pelloux, Vinzier,Viuz-en-Sallaz, Vougy,
Vovray-en-Bornes
Département de la Savoie
Cohennoz,Crest-Voland,
Flumet
La Giettaz,
Mercury(Section G1 et G2)
Notre-Dame-de-Bellecombe
Plancherine(Section A1,A2,A3)
Saint-Nicolas-La-Chapelle,
Ugine
6-preuve de l'origine
-les modalités et les documents de
traçabilité mis en place pour assurer le suivi depuis la
production de la matière première jusqu'au stade suivant la
dernière condition de production.
Exemple :registres de comptabilité matière
faisant apparaître clairement les produit AOC ou déstinés
à l'AOC ,bons d'apports,etc.
Remarque :Les éléments relatifs aux
empreintes sur le fromage, aux plaques de caséine et autres marques
d'identification sont à mentionner dans cette rubrique.
-les données spécifiques nécessaires au
suivi et au contrôle des dispositions du cahier des
charges :préciser si ces données doivent être
enregistrées dans des déclarations ou registres
spécifiques ou figurent dans des documents dont la forme n'est pas
imposée.
Exemple : cahier de fromagerie, cahier de pâturage,
déclaration de récolte, déclaration de
commercialisation...
Remarque :il existe des obligations déclaratives
générales prévues dans le cadre des procédures de
contrôles spécifiques au AOC.Ces obligations doivent figurer dans
tous les cahiers des charges des AOC .
Exemple : déclaration d'identification des
opérateurs.
Cas du Reblochon
Les acheteurs de lait doivent fournir aux agents de
contrôle et à l'organisme de gestion, au moins une fois par an, la
mise à jour régulière de leurs fournisseurs de lait
habilités.
Il en est de même pour les affineurs qui devront
fournir, quant à eux, la liste de leurs fournisseurs.
Pour permettre le contrôle de la qualité et de
l'origine des fromages, tout opérateurs intervient dans les conditions
de production de l'AOC Reblochon doit tenir un registre de comptabilité
matière. Ce registre doit permettre de rétracter en lieu et date
le trajet des laits, fromages et plaques d'identification et faire
apparaître journellement :
-l'origine et les quantités de fromages
fabriqués,
-les quantités de fromages fabriqués,
-le numéro séquentiel inscrit sur les plaques
utilisées,
-les quantités de fromages affinés et
achetés,
-les quantités de sorties de lait, de reblochons
commercialisés, de reblochons déclassés avec leurs
destination,
-les quantités de reblochons destinés aux
préparations culinaires.
Il doit différencier les reblochon
dit « laitier »,les
Reblochon « fermiers » ainsi que les Reblochons dits
« petits modèles » tant au niveau de l'origine et de
la quantité de lait qu'au niveau des quantités de fromages
fabriqués.
Dans tous les cas, un stock réel doit être
effectué et renseigné au minimum 2 fois par an.
Pour les fabricants fermiers, ce registre doit faire
apparaître journellement :
-quantités totales de lait produites,
-quantités de lait transformées,
-le nombre de fromages fabriqués,
-le numéro séquentiel inscrit sur les plaques
utilisées,
-les quantités de fromages vendus avec leur
destination
Un état de stock réel des fromages et des
plaques doit être effectué au moins 1 fois par an.
Cette comptabilité être conservée sur une
durée conforme à la réglementation.
Dans le cas d'un registre informatique les fiches
justificatives servant de base de saisie sont conservées par le
professionnel pendant une durée minimum de 6 mois.
En outre, les ateliers de transformation et d'affinage doivent
communiquer mensuellement à l'organisme de gestion les
éléments statistiques se rapportant à leur
activité.
Tout fromage commercialisé sous le nom de l'appellation
d'origine contrôlée doit comporter une plaque d'identification
spécifique portant le numéro de l'atelier de fabrication.
Les plaques ont un diamètre de 25
millimètres.
Les plaques des reblochon dits »laitiers »
sont de couleur rouge
Les plaques des reblochon ayant droit à la
mention « fermier »sont de couleur verte.
Elles comportent toutes au minimum les mentions obligatoires
suivantes :
-le nom de l'ODG
-le numéro d'identification de l'atelier
attribué par l'ODG ,
-un numéro séquentiel.
Ces plaques sont apposées au cours du moulage, sur
l'une des faces du fromage
7-méthode d'obtention du produit
-Description des conditions de production composant la
méthode d'obtention :depuis la production de la matière
jusqu'au moment ou le produit peut bénéficier de l'AOC.Cette
partie constitue le corps technique du cahier des charges.
-Cette description peut être utilement
accompagnée d'un schéma synthétique.
-les conditions décrites doivent être claires,
sans ambiguité et feront l'objet de contrôles.
Il ne doit pas s'agir de préconisation
7.1-race
le lait utilisé pour la fabrication du fromage
reblochon doit provenir uniquement de troupeaux laitiers (entendu ici au sens
des vaches laitières Tarine, Abondance et Montbéliarde
respectivement de codes race 31,12,et 46 . Ces animaux devront
correspondre aux critères phénotypiques du livre
généalogique de ces races.Il en est de même pour les
mâles reproducteurs du troupeau laitier.
Les exploitations produisant le lait destiné à
la production de reblochon disposent d'un délai d'adaptation expirant le
1er janvier 2012 pour mettre leur troupeau laitier en
conformité avec les codes raciaux ci-dessus;
Afin d'assurer le contrôle de la
généalogie des animaux, dont le lait est destiné à
la production de reblochon,l'inscription à l'état civil bovin est
obligatoire au 31 décembre 2009.
Les vaches de combat de race Hérens ainsi que les
bovins de type allaitant sont tolérés dans les exploitations
produisant du lait destiné à la fabrication de
« reblochon », mais doivent être
séparées du troupeau laitier et leur lait ne doit pas être
mis en oeuvre pour la fabrication de « Reblochon de
Savoie ».
Les élevages comportant des vaches laitières de
race Simmental ou Brunes des alpes et présentant une
antériorité de production de lait destiné à l'AOC
Reblochon à la date de parution du présent cahier des charges
pourront continuer à produire du lait destiné à la
fabrication de « Reblochon de Savoie » dans un délai
fixé à 10 ans, à compter de la date de parution du
présent cahier des charges.A l'issue de ce délai,les troupeaux
laitiers concernés devront être constitués de vaches
laitières de races Tarine,abondance et montbéliarde.
7.2-alimentation
Les vaches laitières : l'alimentation du troupeau
doit être assurée essentiellement par des fourrages provenant de
l'aire géographique de l'appellation.
La ration de base est constituée essentiellement
d'herbe pâturée durant la période estivale, de
foin,distribué à volonté durant la période
hivernale.
Durant la période estivale, la durée de
pâturage est au minimum de 120 jours. Le chargement doit être au
maximum de 1.4 UGB par hectare sur l'exploitation. L'affourragement en vert est
autorisé mais il est limité à 25% de la ration
journaliére :la fourrage vert doit être distribué
à l'état frais immédiatement après sa
récolte et les crèches doivent être nettoyées de
tout refus avant que ne soit réalisé ce nouvel apport ;
Le mais vert d'automne est considéré comme
affourragement vert .
Un cahier de pâturage renseignant les dates de sortie et
de rentréé des animaux à l'étable, les dates de
montée et descente d'alpage ainsi que la quantité de surface
destinée à l'affouragement en vert devra être tenu à
jour.
Durant la période hivernale, la luzerne
déshydratée en bouchon peut être intégrée,
comme fourrage, dans la ration de base à condition que sa
distributionn'excéde pas 3 kilogrammes par vache et par jour.
L'apport de fourrage (foin,luzerne)produit à
l'extérieur de l'aire géographique de l'appellation n'est
autorisé qu'en appoint des ressources locales et ne peut
dépasser 25% des besoins annuels du troupeau de l'exploitation,besoin
exprimés en poids brut.Aussi,les factures d'achat des fourrages doivent
indiquer en clair la commune dans laquelle le fourrage a été
récolté.
Le seul conservateur autorisé pour ces fourrages est le
sel (chlorure de soduim).
L'utilisation de mélangeuse distributrice de la ration
de base est interdite ainsi que tout appareil qui réhumidifierait le
foin ou et qui couperait les brins.
L'utilisation dans l'alimentation du troupeau laitier de
produits d'ensilage, d'aliments fermentés, de balles enrubannées
ainsi que l'aliments pouvant influer défavorablement sur l'odeur ,le
goût du lait ou du fromage, ou qui présentent des risques de
contamination bactériologiques est interdite.la production de ce type
d'aliment sur l'exploitation est encadrée :ces aliments doivent
être vendus et ne doivent pas être stockés plus d'une
semaine sur l'exploitation ainsi que sur les champs qui lui sont
rattachés .une déclaration précisant le nom, le type
d'aliment, la quantité réalisé ainsi que la facture de
vent doit être transmise à l'ODG dans un délai d'une
semaine à compter de leurs réalisation.
Un producteur de lait déstiné à la
fabrication du « reblochon de Savoie » qui
élève en même temps que cette production de jeunes
bêtes, autres bovins ou autres animaux à l'aide d'aliments
d'ensilage ou d'aliments fermentés doit prendre les dispositions
suivantes :
-les silos ou les balles enrubannées et les
étables d'animaux nourris à l'aide d'aliments fermenté
doivent être séparés de toutes étables ayant des
animaux appartenant aux troupeaux laitier (sites différents) afin
d'éviter toute contamination.
-les silots devront être étanches avec une fosse
de récupération des jus.les silos type taupinière sont
interdits.
Le producteur doit respecter les procédures
suivantes :
-le matériel utilisé pour les animaux recevant
l'ensilage doit être utilisé exclusivement pour eux,
-le transport de l'ensilage doit être
réalisé dans des bennes étanches ,
-le bétail nourri à l'ensilage doit passer en
dernier lieu, le personnel chargé de le soigner doit prendre un minimum
de précaution d'hygiène (bottes différentes),
-sitôt terminé l'emploi des ensilages, les silos,
les crèches, les ustensiles d'affouragement doivent être
immédiatement nettoyés,
En complément de la ration de basse, des aliments
concentrés peuvent être distribués : leur
quantité est limitée en moyenne à 1800 kilogramme par an
et par animal pour les autres animaux tels que les génisses.
Seuls les aliments de complément simples ou
composés suivants, sont autorisés :
-les graines de céréales,
blé,orge,seigle,triticale,avoine,mais ,epeautre, les graines de
protéagineux
suivants :lin,pois,féverole,lupin,soja,colza ;
-les tourteaux de tournesol, de lin , de soja,,de
colza ;
-les pulpes et les dréches
déshydratées ;
-la mélasse et huile végétale à
titre de liant ;
-les minéraux, les vitamines et
oligo-éléments ainsi que le bicarbonate de sodium.
-les éleveurs doivent tenir à disposition des
agents de contrôle les facteures reprenant l'intitulé exact des
aliments de complément utilisés ainsi que les étiquettes
présentes sur les sacs précisant la composition des aliments. En
cas de livraison en vrac, l'éleveur doit présenter
l'étiquette ou le document qui accompagne la livraison.
L'approvisionnement en matière sèche total ne
provenant pas de l'aire géographique de l'appellation est limité
à 40% .
Les aliments liquides, les aliments comportant de la
mélasse liquide ou les aliments ré- humidifiés, dont
l'humidité est supérieure à 15% sont interdits.
Toutefois, l'utilisation de lactosérum produit sur
l'exploitation est autorisée en abreuvement uniquement dans un
délai de 24 h maximum.
En cas de distribution de bettraves, il est obligatoire de
nettoyer les stabulations de tous refus.
7.3-système d'exploitation
7.3.1-Les OGM
L'implantation de cultures transgéniques est interdite
sur toutes les surfaces d'une exploitation ayant souscrit une
déclaration d'aptitude.
Seuls, sont autorisés dans l'alimentation des animaux
de l'exploitation les végétaux et aliments complémentaires
issus de produits non transgéniques, le seuil toléré
devant être conforme à la réglementation en vigueur et il
s'entend pour chaque composant.
7.3.2-fumures
L'apport de fumure minérale ne doit pas dépasser
en moyenne :
-33.5 unités d'azote par Ha et par an sur les parcelles
en zones classées Haute Montagne et Montagne 1,
-60 unités d'azote par Ha et par an sur les parcelles
en zones classées Montagne 2 et Montagne 3.
Afin de préserver l'alimentation des vaches de tout
risque de contamination par des éléments polluants à
travers les fumures organiques, les fumures organiques autorisées sont
en priorité :
-les fumures d'origine
agricole :fumier,lisier,purin,compost ;
-les effluents d'ateliers de fabrication fromagère.
L'épandage des fumures organiques suivantes est
toléré sur l'exploitation produisant du lait destiné
à l'AOC Reblochon :
-les fumures organiques agricoles provenant d'animaux nourris
à l'ensilage,
-les fumures organiques agricoles provenant d'élevage
de volaille,
-les fumures organiques non agricoles type boues
d'épuration(ou sous produits)
-les fumures organiques non agricoles type déchets
verts provenant de l'aire géographique de la zone de l'AOC.
Cependant, les conditions d'épandage suivantes devront
être respectées :
-un suivi de la qualité des fumures d'origine non
agricole est obligatoire : tout épandage d'une fumure organique non
agricole doit s'accompagner d'un suivi analytique lot par lot
(camion,citerne,...)des germes pathogènes,des métaux lourds et
des composés-traces organiques retenus dans la
réglementation ;
-avant épandage sur une de ces parcelles,l'exploitant
devra préalablement en avertir l'ODG.
L'épandage est autorisé sur les surfaces de
l'exploitation,mais avec enfouissement immédiat,et en respectant la
réglementation en vigueur concernant les restrictions
particulières(dates,périmètres
protégés,quantités) ;
-dans le cadre d'un épandage sur les prés et
pâtures destinés à l'alimentation des vaches,dont le lait
est transformé en « reblochon » il conviendra de
respecter une période de latence après épandage d'au moins
8 semaines avant toute utilisation.
De fait,les surfaces doivent être utilisées
pendant cette période à d'autres fins que la production de
fourrage pour l'AOC reblochon.
L'ensemble de ces fumures organiques devront provenir de
l'aire géographique de la zone de l'AOC .
La tenue d'un cahier d'épandage est obligatoire,
l'éleveur qui réalise l'épandage de fumures organiques
d'origine non agricole doit y inscrire les éléments fournis par
le producteur de boues et le tenir à la disposition des agents de
contrôle.
7.4-condition de traite et de collecte du
lait
En matière de suivi sanitaire, les producteurs de lait
devront au minimum répondre aux mentions précisées dans
leur contrat d'achat de lait.
Les producteurs fermiers seront soumis une fois par an
à :
-deux appuis technico-sanitaires :enregistrement et
mesures des paramètres techniques et sanitaires à
différents stades de fabrication.Une visite sanitaire sera incluse dans
l'un de ces deux appuis au cours de laquelle le contrôle de
l'efficacité des procédures de nettoyage et de
désinfection (ambiance et hygiène du matériel) sera
effectué ;
-11 suivis qualitatifs des laits par an et vache
(MSU,leucocytes).
La traite doit se faire deux fois par jour, le matin et le
soire,à des heures régulières.
La suppression d'une traite et l'utilisation du robot de
traite permettant la traite en libre service et de tout autre appareil ayant le
même effet sont interdits.
Le fonctionnement de l'installation de traite est
vérifié au minimum 1 fois par an par un technicien
agréé et l'ensemble des manchons trayeurs et tuyaux à lait
remplacé au minimum une fois par an .
Le producteur doit pouvoir fournir la preuve écrite de
ces contrôles.
Le nettoyage et l'essuyage des pis avant la traite sont
obligatoires. Le pré trempage systématique de la mamelle n'est
pas préconisé afin de préserver la flore des laits
L'utilisation de produits désinfectants chlorés
n'est autorisée pour le nettoyage,la désinfection ou le
rinçage, qu'en cas de nécessité.
Dans le cas d'une collecte, la conservation du lait à la
ferme doit s'effectuer à une température inférieure ou
ègale à +10°C.Il en est de même pour le stockage en
fromagerie.
7.5-la fabrication
La fabrication ne peut s'exercer que dans un atelier
approvisionné exclusivement avec des laits répondant aux
prescriptions du cahier des charges.
Lorsque cet atelier est situé au sein d'une usine de
fabrication de produits laitiers, les services généraux peuvent
être communs aux différents ateliers, mais le lait destiné
à la fabrication de « Reblochon » doit être
collecté, stocké indépendamment des autres laits, et les
circuits reliant les citernes de stockage de lait à l'atelier doivent
être isolés et spécifiques.
7.5.1-le lait mis en oeuvre
Le lait est mis en oeuvre pour la fabrication à
l'état cru et entier. Il ne doit subir aucune modification, ni
standardisation, ni microfiltration, ni aucun traitement modifiant son
état cru depuis la traite. l'ajout ou le retrait de crème est
donc interdit.
Dans l'atelier de fabrication, la détente de tout
appareil permettant de pasteuriser, de thermisé ou de micro filtrer le
lait, ou toute installation susceptible, dans un temps très court,
d'obtenir le même effet sur le lait mis en oeuvre est interdite.
Le lait doit parvenir à l'atelier de fabrication et
être mis en fabrication dans les plus brefs délais après la
dernière traite.
L'emprésurage est réalisé sur le lait des
2 dernières traites consécutives au maximum.
L'emprésurage de la première cuve de la
journée doit intervenir dans un délai maximum de 24 heures
après la traite la plus ancienne ;
La dernière cuve travaillée doit, elle,
être emprésurée avant 14h00 du jour suivant celui de la
traite la plus ancienne .
Si en fin de fabrication, le volume du fond du dernier tank
à lait est inférieur au volume d'une cuve s'agissant de la plus
petite cuve présente dans l'atelier, le report de ce lait est
toléré pour la fabrication suivante.
7.5.2-les auxiliaires de fabrication et
additifs
Les seuls auxiliaires de fabrication autorisés
sont :
-les cultures sélectionnées de levains ou
ferments lactiques, qui permettent une cinétique d'acidification rapide
mais d'intensité faible en cours d'affinage,
-les chlorures de sodium et de calcium,
-les présures traditionnelles ou commerciales
fabriquées à partir de la caillette de veau avant sevrage,
-les cultures sélectionnées d'ensemencement
fongiques.
Les cultures sélectionnées doivent respecter la
spécificité des flores de reblochon et recevoir un
agrément préalable de l'Organisme de défense et
gestion ; Elles sont répertoriées dans une liste par ce
dernier qui les tient à disposition des agents de contrôles.
Les seuls additifs autorisés sont les colorants de
crôutesuivant : le carotène, le rocou et le caramel
carmin.les colorants de pâte sont interdits.
Les bactéries utilisées pour la fermentation
lactique du reblochon n'auront ni été modifiées dans leur
patrimoine génétique ni subi d'induction chimiques ou
enzymatiques destinées à modifier leur biosynthèse
aromatique.
Elles devront permettre une protection lactique significative
dés le travail en cuve sans toutefois générer de
défauts de pâte consécutifs à une acidification trop
intense en cours d'affinage.
Les conditions de pré-affinage et d'affinage, les
pratiques fromagères et la nature des flores de surface devront
permettre l'expression de celles-ci et leurs succession
(levures,géotrichum,microcoques,corynébactéries)sur la
croûte du reblochon lui conférant ainsi son aspect
caractéristique spécifique et unique(INAO,2007).
7.5.3-les étapes de la fabrication
L'emprésurage doit intervenir à
une température comprise entre 30 et 35°c ;
La dose de présure doit permettre d'obtenir un temps de
prise compris entre dix et vingt minutes.
Le grain de caillé doit être de
la taille d'un grain de blé à un grain de mais et son
réchauffage ne doit pas constituer un moyen d'égouttage, mais
doit simplement permettre de compenser la déperdition de chaleur de la
cuve de fabrication.
Le délactosage, c'est-à-dire l'ajout d'eau dans
le caillé est interdit.
Le moulage du fromage doit être effectué en moule
perforé de 13 à 14 centimètres de diamètre
intérieur.
L'utilisation de moules d'acidification de même que tout
autre moule ou corset qui maintiendrait le fromage pendant sa durée au
séchoir est autorisée.
Le pressage est individualisé par fromage, et est
réalisé à l'aide d'un poids pouvant être posé
sur un foncet, poids proportionnel à la taille du fromage, soit 1.5
à2 kilogrammes pour le reblochon. La durée de pressage ne peut
être inférieure à1h30.
Durant l'égouttage et avant
saumurage, le fromage doit subir 1 ou 2 retournements.
Le salage doit être effectué
soit à la main au sel fin, soit en saumure d'une densité
supérieure à 1130.tout salage en cuve de fabrication est
interdit.
La durée totale de fabrication, de pré-affinage
et d'affinage est de 15 jours minimum à compter de la date de
fabrication. Ainsi,le fromage ne poura quitter l'atelier de fabrication ou
d'affinage avant le 16 éme jour.
7.5.4- le pré-affinage et
l'affinage
Le fromage subit alors deux phases distinctes,une phase de
pré-affinage en séchoir et une phase d'affinage en cave.
A l'issue du démoulage,le fromage entame la phase de
pré-affinage en séchoir. Sa durée doit conduire le fromage
dans son quatrième jour au moins.
La température en séchoir doit être
comprise entre 14 et 21 °C et l'hygrométrie supérieure
à 90% .
Pendant la durée en séchoir, des retournement
selon les besoins doivent être effectués.
Après la phase de séchage, un lavage du fromage
est obligatoire.
Le fromage est ensuite conduit en cave pour effectuer la phase
d'affinage.
Durant cette phase ,le fromage doit subir de fréquents
retournements selon les besoins.
Une première étape en cave allant jusqu'au
12ème jour minimum à compter de la date de fabrication est
obligatoire.
La température de la cave doit alors être
comprise entre 12 et 14 °C et l'hygrométrie supérieure
à 90% .
A partir du 12ème jour, les fromages peuvent
être conditionnés individuellement et doivent alors être
affinés pendant encore au moins 3 jours à une température
minimum de 6°C.
Dans le cas ou les fromages ne sont pas conditionnés ,
l'affinage doit se poursuivre en cave à une température comprise
entre 12 et 14°C et à une hygrométrie supérieure
à 90%.
7.5.5-la fabrication fermière
La mention fabrication fermière ou reblochon fermier ou
toute autre indication laissant entendre une origine fermière du fromage
est réservée aux producteurs transformant, selon les techniques
traditionnelles,le lait de leur seul troupeau sur le lieu de traite de
celui-ci.
Le fromage de fabrication fermière collecté et
affiné par un affineur peut également porter cette mention.
Pour pouvoir bénéficier de cette mention,les
exploitations doivent également répondre aux conditions suivantes
encomplément des dispositions générales :
-la fabrication des fromages doit intervenir deux fois par
jour,aussitôt après la traite, sans qu'aucune
réfrigération ne soit appliquée au lait mis en
oeuvre ;
-la production totale du lait produit sur l'exploitation doit
être inférieur à 500 000 kilogrammes, toutes
destination du lait confondues comprenant la fabrication fermière et la
livraison en laiterie.
Au cours du processus de fabrication du reblochon fermier,un
certain nombre d'opération doivent être effectuées
manuellement et ne peuvent être mécanisées ; il
s'agit :
-du découpage du caillé,
-du moulage du fromage,celui-ci devant se faire avec une
toile, celle-ci étant constituée d'une ou plusieurs toiles
végétales (lin ou coton) qui se positionnent sur l'ensemble des
moules,
-du retournement du fromage qui doit être
individualisé.
De plus, des spécificités de fabrication doivent
être respectées.
La dose de ferments lactiques utilisés est
limité à 0.5% (0.5L de ferments de grand levain pour 100L de
lait) de la quantité totale de lait mis en oeuvre pour la fabrication du
reblochon fermier.
L'utilisation de moules d'acidification de même que tout
autre moule ou corset qui maintiendrait le fromage pendant sa durée de
toilage est au minimum d'une heure.
Un retournement du fromage doit être individuel et d'une
durée minimale de six heures.
La durée au séchoir doit conduire le fromage
dans son cinquième jour au moins.
La température du séchoir ne doit pas
dépasser les 18°C maximum et doit respecter le seuil de
14°C.
Durant cette phase, un retournement manuel est obligatoire
tous les jours.
Afin de recevoir les soins prévus, liés à
l'affinage traditionnel, les fromages ne doivent pas quitter l'exploitation
avant leur passage au séchoir et au lavage.
Les fromages doivent séjourner au minimum durant 8
jours sur l'exploitation compter du jour de fabrication.
Lorsque le fromage est en cave, il est obligatoire de
prodiguer des soins humides au moins une fois .
La température de la cave d'affinage doit être
comprise entre 10°C et 15 °C.
La durée totale de fabrication, de pré-affinage
et d'affinage est de 15jours minimum à compter de la date de
fabrication.
L'emballage des fromages à 12 jours est autorisé
mais les fromages doivent être gardés à une
température comprise entre 10 et 15°C.
L'utilisation de planches en bois (genre épicéa
abies) rabotées ou non comme support d'affinage est autorisée.
7.5.6. Conditions de préparation des
reblochons destinés aux préparations
culinaires .
La conservation par maintien à une température
négative du lait, des produits en cours de fabrication, du
caillé ou du fromage est interdite.
Cependant, la congélation du fromage est
tolérée pour les reblochons destinés aux
préparations culinaires. Les règles suivantes doivent être
respectées.
Un reblochon venu comme ingrédient culaire doit
être conforme au cahier des charges de l'AOC. Il doit faire l'objet d'une
facture distincte pour intégration à un plat cuisiné.
Dans le cas où une demande d'AOC Reblochon
destiné à l'intégration dans un plat préparé
est formulée par un Industriel de Seconde Transformation, la vente d'une
prestation de service de congélation et/ou de reconditionnement est
obligatoire à cet opérateur. Cette prestation doit faire l'objet
d'une facture distincte et l'acheteur doit être l'utilisateur final du
produit. Un intermédiaire ne pourrait vendre ce produit sous
l'appellation « Reblochon » (INAO,2007).
Les seules possibilités de conditionnement dans le
cadre de cette prestation de service sont :
. congélation en masse par 10,20 ou 30
fromages sans emballage ni faux-fond
. congélation des reblochons
individuellement sans plaques avec faux fond et
emballage spécifique
Le reblochon ainsi conditionné devient
« Reblochon IST » ( INDUSTRIE DE SECONDE TRANSFORMATION
).
7.6. Le conditionnement
Le conditionnement doit être réalisé
dès la sortie des ateliers d'affinage, avant de sortir de la zone de
l'AOC Il doit être présent jusqu'à la vente aux
consommateurs.
Afin d'assurer la protection du fromage et d'en
préserver les qualités essentielles tant en ce qui concerne le
croûtage, la esture de la pâte et l'intensité odorante, les
fromages présentés sous l'appellation d'origine
contrôlée « reblochon » ou
« reblochon de Savoie » doivent être
conditionnées sous la forme de fromages entiers ou de demi-fromages sauf
lorsqu'il s'agit de découpe spécifique réalisée au
stade de la vente devant le consommateur.
Ce conditionnement inclut la présence sur au moins une
des faces du fromage, d'un faux fond en bois d'épicéa.Toutefois,
les opérations dedécoupe et de pré emballage sont
autorisées dans les ateliers situés hors de l'air
géographique à condition que le fromage y arrive
condtionné individuellement conformément aux conditions
définies et que ces actions de découpe et préemballage
soient réalisées dans le respect des règles suivantes.
La pose d'un faux-fond est obligatoire. Ausage unique, ce
dernier doit être de 120 mm en « Reblochon de
Savoie » et de 70 mm en « Petit Reblochon de
Savoie ».
Afin d'assurer une bonne conservation des reblochons la
découpe en ½ reblochon, dans tous les lieux ou elle est
effectuée devra permettre de préserver une partie du faux fond
d'épicéa sur chaque portion de fromage.
Les types de conditionnement utilisés pour l'emballage
individuel des fromages, vendus entiers ou en demi, doivent recevoir un
agrément préalable de l'organisme de gestion. Ils sont
répertoriés dans une liste évolutive par ce dernier qui
les tient à disposition des agents de contrôles.
La découpe du reblochon fermier est possible si les
conditions suivantes sont respectées :
. les affineurs doivent fournir à l'ODG la liste des
producteurs dont les fromages sont susceptibles d'êtres coupés en
demi,
. la durée totale de fabrication, de
pré-affinage et d'affinage de ces fromages est de 21 jours minimum, 5
jours minimum de séchoir et 16 jours minimum de cave,
. les caractéristiques du film d'emballage de ces
½ fromages sont répertoriées par l'ODG et tenues à
disposition des emballages,
. les pré-emballeurs devront respecter les conditions
de la découpe ( otamment la présence d'une partie de la plaque et
du faux fonds) sous la responsabilité de leur affineur-fournisseur,
. la DLUO de ces fromages ne dépassera pas les
21jours(INAO,2007).
8. LIEN AVEC L'AIR GEOGRAPHIQUE
C'est une partie fondamentale du cahier des charges, car c'est
dans cette rubrique qu'il faut apporter tous les arguments permettant de
justifier une reconnaissance en AOC aux seuls opérateurs situés
dans l'aire géographiques et respectant le cahier des charges et les
dispositions liées aux contrôles.
Les porteurs de projet doivent réfléchir aux
éléments pouvant être mis en avant pour justifier ce lien
et se demander s'il existe une typicité du produit liée au
terroir,avant de rédiger l'ensemble du cahier des charges.
Il faut faire figurer dans cette partie :
-la spécificité de l'aire
géographique,
-la spécificité du produit,
-lien causal entre l'aire géographique et la
qualité ou les caractéristiques du produit (cette dernière
partie doit permettre de montrer en quoi les facteurs naturels et humains de
l'aire contribuent aux spécificités et à la
notoriété du produit).
8.1.. Facteurs humains
Né en Haute-Savoie dans les montagnes du Pays de
Thônes, le reblochon est bien connu dans la région dès le
XIVème siècle.
A cette époque, le fermier qui louait un alpage devrait
au propriétaire une rétribution proportionnelle à la
quantité de lait produite. Aussi, le jour où ce
propriétaire venait mesurer cette production, le fermier ne trayait pas
complètement les vaches. Dés le départ du
propriétaire, il achetait la traite . Ce lait de seconde traite,
produit de la « reblâche » était
employé à faire un fromage que l'on nomma
« Reblochon ».
Du XIV ème au XVII éme siècle, la
production fromagère de la région est souvent citée, mais
le reblochon reste un fromage clandestin du fait de sa fabrication frauduleuse.
Au XVIII ème siècle, lorsque le droit d'auciège est
remplacé par des redevances fixes en argent ou en fromage, le Reblochon
se rèvèle au grand jour et notamment sur la table des bourgeois,
du clergé et des nobles. Louis XIV et sa cour l'appréciaient
beaucoup « ce sont des présents fort précieux qui ne
se refusent point et à l'aide desquels on s'insinue.....)
Le commerce de reblochon prit de l'ampleur au XIV ème
siècle, créant une activité de négoce
spécifique, facilité par l'extension des voies de
communication .
La première moitié du XXème siècle
voit se développer la production de reblochon, y compris en dehors du
berceau d'origine. Les procteurs tentent de sauvegarder les
spécificités de leur fromage, mais leurs démarches n'ont
pu aboutir avant la seconde guerre mondiale. Il fallut attendre le decret du 27
Octobre 1903 pour que soit défini le reblochon, qui fut
complété en ce qui concerne la délimitation de la zone par
le décret du 7 août 1908.
Enfin, le décret du 22 avril 1976 consacra le reblochon
en Appellation d'origine Contrôlée et permis de lutter plus
efficacement contre les contrefaçons.
8.2.Facteurs naturels
Les chaines des Aravis, du Reposoir et des Grandes Bornes,
c'est-à-dire les pré-Alpes du Nord, constituent un terrain de
formation calcaire et d'une altitude élevée : l'aire de
production s'étend à des zones de formation géologique
analogue et d'altitude comparable vers l'ouest en Haute-Savoie, jusqu'au massif
du Semnoz et du Salève.
Ces reliefs bénéficient du climat
lémanique (climat montagnard et pluviosité élevée),
i confère une très grande richesse aux alpages constitués
de flore de montagne. Cette zone est caractérisée au niveau du
climat par :
. Des précipitations annuelles
importantes : en moyenne 1 600 mm en fond vallée. Ces
précipitations augmentent avec l'altitude, elles dépassent
2 800 mm sur les plus hauts sommets.
. Des précipitations estivales
élevées (> 400 mm en fond de vallée) ; elles
assurent en montagne une alimentation hydrique très satisfaisante pour
la production de l'herbe.
. Un enneigement important.
Dans ce vastge ensemble comprenant des massifs calcaires et
cristallins, le domaine pastoral laitier a tendance à se concentrer,
aujourd'hui presque exclusivement sur les milieux d'origine
sédimentaire, eux-mêmes très diversifiés. Dans
l'ensemble des Alpes Externes du Nord, les alpages laitiers son
situés :
. En majeur partie dans l'étage subalpin et la partie
supérieure de l'étae montagnard : la
végétation y est abondante
. En faible proportion dans l'étage alpin : la
végétation est composée essentiellement de groupements
herbacés stables dont la répartition dépend tout
particulièrement des conditions d'enneigement.
Les vaches sont de races locales ( Abondance, Tarentaise,
Montbéliarde). Ces races ont démmontré leur
capacité d'adaptation aux contraintes physiques et climatiques du
milieu :
. Morphologie adaptée à la pâture sur
des praires en pente et à la montée en alpage
. Thermo tolérance
. Valorisation du pâturage durant la période
estivale et des fourrages secs en période hivernale.
De plus, le lait produit est plus riche en protéines et
de meilleure aptitude fromagère que celui d'autres races conduites dans
les mêmes conditions : le gel obtenu après adjonction de
présure est plus ferme et le rendement fromager plus
élevé. Les différences entre les races s'expliquent par le
taux de caséines et par la fréquence des variants des
différents loctoprotéines, variables d'une race à l'autre
(INAO,2007).
8.3. Spécificité du
produit :
L'alimentation des vaches laitières est principalement
composée d'herbe pâturée durant la période estivale
et de fourrages secs durant la période hivernale. L'alimentation
complémentaire est quant à elle limitée en quantité
afin de préserver une conduite peu intensive des élevage. Elle
est exempte d'aliments fermentés qui peuvent influencer
défavorablement sur l'odeur et le gôut du lait et par
conséquent du fromage.
L'une des caractéristiques des exploitations
laitières de l'aire géographique de l'appellation est
l'utilisation en été d'alpage. La végétation est
caractérisée par son
hétérogénéité : elle résulte de
la diversité des conditions de milieu et de la gamme des pratiques,
toutes deux sont fortement accentuées en alpage. Ces alpages
présentent une grande diversité de végétation
liée aux variations des conditions du milieu (roche mère, sol,
régime hydrique, exposition, altitude ....) et aux différences de
conditions d'utilisation (pratiques pastorales).
11 types principaux de végétations des alpages
et 25 sous-types ont été établis permettant ainsi se
classer l'enemble des végétations rencontrées.
90% des prairies sont des prairies permanentes à
dominante de dactyle considérée comme une très bonne
graminée fourragère (bonne à très bonne
appétence pour les animaux et productivité élevée )
et de trèfle blanc et trèfle des prés.
On y retrouve des prairies de fauches grasses avec de
l'oseille sauvage, des prairies de fauche ou pâtures moyennes avec la
grand boucage et les prairies de fauche ou pâtures maigres ou
sèches avec la sauge de prés et l'origan. Ces plantes
témoins des diversités floristiques sont des plantes à
forte valeur aromatique participant à la typicité du reblochon.
Des différences de caractéristiques sensorielles peuvent
être associées aux natures différentes des foins et
pâtures que l'on retrouve dans nos régions.
Le système de conduite traditionnelle des troupeaux
laitiers de la zone qui conduit à privilégier l'utilisation des
ressources alimentaires qu'offre l'environnement décrit ci-dessus est
favorable à l'élaboration de fromages typés d'odeur
intense et agréable, texture fondante, goût intense et persistant,
typique.....
L'alimentation modifie de manière sensible les
caractéristiques des fromages. La fabrication du reblochon à
partir du lait cru permet de la exprimer qu mieux.
La croûte du reblochon est spécifique et unique.
De fine épaisseur, elle est de couleur allant du jaune au
jaune-orangé et recouverte tout ou en partie d'une fine mousse blanche,
sa pâte, très peu ferme, est homogène, souple et onctueuse.
De couleur crème à jaune ivoire, elle est
lègèrement salée et peut présenter de petites
ouvertures. Elle se caractérise par un petit arrière -goût
de noisette(INAO,2007).
Plusieurs groupes microbiens coexistent à la surface du
reblochon et leurs croissances se succèdent, dans l'ordre levure - et
géotrichum - corynébactéries, microcoques . Cette
succession s'explique essentiellement par l'évolution du ph et de la
teneur en sel de la croûte.
Cette microflore et plus particulièrement le
géotrichum candidum donne au reblochon non seulement son aspect
spécifique, mais elle participe largement à l'évolution de
la pâte. Autrement dit la microflore a une forte influence sur la
qualité des fromages, aspect extérieur, texture, flaveur. Le
géotrichum candidum est le seul champignon filamentaux permanent en
surface du reblochon. C'est lui qui est responsable de la fine
« fleur » blanche qui caractérise la croûte du
reblochon. La température d'affinage du reblochon a une influence sur
cette flore fongique.
Le faible poids ( 500 g) et la taille relativement
réduite du reblochon se traduisent par un affinage de courte
durée (15 jours d'affinage ) et un croûtage fin.
8.4. Interaction causale
Le berceau historique de l'appellation est centré sur
la massif des Aravis, ce massif appartient aux Alpes du Nord (Préalpes
calcaires) et reçoit une pluviométrie importante du fait de son
exposition directe aux flux d'Ouest ( les fonds de vallée ont une
pluviométrie > 1600 mm). Cette humidité conjuguée
à une altitude relativement modérée favorise le
développement des herbages et de la forêt. Cependant si les
alpages sont nombreux et de bonne productivité herbagère en
quantité et diversité, ils sont limités dans leur
étendue par la présence de formations de calcaires urgoniens qui
marquent leur présence par des formes de reliefs abrupts (falaises,
avens), des sols maigres dépourvus de sources. Les superficies des
alpages correspondent donc bien au pâturage d'un troupeau issu d'une
exploitation familiale. La ressource alimentaire de base pour les animaux reste
l'herbe, abondante en période estivale et qui permet de constituer des
réserves pour l'hiver.
De même les particularités du relief distinguent
cette zone par la proximité de l'habitat permanent et des alpages. Cette
situation permet une organisation familiale de l'exploitation de l'alpage avec
des allers-retours fréquents entre l'alpage et la vallée
nécessaires à la commercialisation assez rapide du reblochon.
Le reblochon est un fromage de montagne dont les
caractéristiques organoleptiques sont liées à
l'alimentation reçue par les vaches laitières tant au
pâturage que lors de la consommation des réserves hivernales,
issues d'une flore inféodée aux conditions climatiques
décrites ci-dessus. L'origine frauduleuse du fromage
« Reblochon » ainsi que la quantité de lait produit
par un troupeau familial a conduit à la fabrication d'un fromge de
dimension et de poids réduits.
De plus, la mise en oeuvre d'une technologie simple (peu de
réchauffage, ensemencement rapide, pas d'assèchement en cuve)
entraîne des durées d'affinage courtes. Cet affinage, mené
tout d'abord à l'alpage s'est développé ensuite dans la
vallée dont l'accès relativement aisé a facilité
également du métier d'affineur.
9. Structure de contrôle
A faire figurer dans cette partie :
-Nom et coordonnées de l'organisme chargé de
vérifier le respect du contenu du cahier des charges de l'AOP.
-Préciser s'il intervient en tant qu'organisme
certificateur
-Partie qui sera complétée lors de l'envoi
à la Commission Européenne par le nom des autorités
nationales de contrôles (INAO et DGCCRF).
Nom : QUALUNION
Adresse : 2 rue de Rome
67 300 SCHILTIGHEIM
Tél : 03 88 19 16 79
Fax : 03 88 18 90 42
Site Annecy
52 av des iles
74 994 Annecy cedex 9
Tél /Fax : 04 50 88 18 78
QUALUNION est une association de droit local alsacien dont le
domaine d'activité est la certification de produits agricoles et
alimentaires (CCP, Label rouge, IGP,STG, AOC) la qualiation en agriculture
raisonnée, la certification IFS, la certification de services et le
contrôle privé.
Nom : DIRECTION GENERALE DE LA
CONCURRENCE , DE LA
CONSOMMATION ET DE LA
REPRESSION DES FRAUDES
(DGCCRF)
Adresse : 59, Boulevard Vincent Auriol
75703 PARIS Cedex 13
Tél : 01.44.87.17.17
Fax : 01.44.97.30.37
La DGCCRF est un service ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie.
10- Etiquetage :
-Dispositions spécifiques relatives à
l'étiquetage du produit candidat à L'AOC .
Exemples :
-tailles minimales des caractères composant le nom de
l'AOC ou de la mention AOC (ou Appellation d'origine contrôlée)
par rapport aux autres lettres des étiquettes.
-définition de mentions complémentaires
(spécifiques à l'AOC ,liées à des conditions
de production )
Cas du Reblochon
L'étiquetage des fromages bénéficiant de
l'Appellation d'Origine Protégée
« Reblochon » ou « Reblochon de
Savoie », doit comporter le nom de l'appellation d'origine
contrôlée inscrit en caractères de dimensions au moins
égales au deux tiers de celles des caractères les plus grands
figurant sur l'étiquetage.
L'apposition du logo comportant le sigle INAO, la mention
« Appellation d'origine contrôlée » et du nom
de l'appellation est obligatoire dans l'étiquetage des fromages
bénéficiant de l'appellation d'origine contrôlée
« Reblochon ».
L'emploi de tout qualificatif ou autre mention accompagnant
ladite appellation est interdit dans l'étiquetage, la publicité,
les factures et les papiers de commerce, à l'exception :
. des marques de commerce ou de fabrique
particulière
. de la mention « Reblochon
Fermier » ou « Fabrication fermière » ou
« Fromage fermier »,ou toute
autre indication laissant entendre une origine
fermière dans l'étiquetage, qui
est réservée aux producteurs fermiers répondant aux
dispositions de l'article 6 du présent
cahier des charges.
Le sigle INAO apposé sur chaque conditionnement est de
couleur verte pour les reblochons de fabrication fermière. Lorsque la
mention fermière est utilisée, elle doit être inscrite dans
un disque vert de 3cm minimum de diamètre. Les modalités
d'inscription de cette mention, sont tenues à disposition par l'ODG
(INAO,2007).
Déclassement :
Lorsque des fromages comportant la plaque d'identification ne
correspondent plus aux critères de l'AOC Reblochon, ils doivent
être déclassés par le professionnel. Cette opération
de déclassement est portée le jour même sur un registre
spécifique comportant la date du déclassement, le nombre ou le
poids de fromages déclassés, leur numéro de lot
attribué au cours de la fabrication ou de l'affinage. Dès cette
opération de déclassement et jusqu'au lieu de vente, ces fromages
doivent être placés dans un conditionnement individuel ne devant
présenter aucune référence à l'AOP Reblochon et
être exempts de faux fond.
Une même marque commerciale ne pourra pas être
utilisée à la fois pour le « Reblochon » ou
« Reblochon de Savoie » et pour des reblochons ayant subi
un déclassement.
11-Points principaux à contrôler et
méthodes d'évaluation
Chapitre 8 : Organisation du plan de
contrôle
1-cadre général
Le contrôle des conditions de production, de
transformation et d'élaboration ou de conditionnement comporte
l'autocontrôle, le contrôle interne et le contrôle officiel
du respect du cahier des charges appelé contrôle
externe.
Le contrôle externe est assuré par l'organisme
certificateur agréé. Le contrôle externe est
constitué:
- du contrôle des produits et du respect des conditions
de production, de transformation, d'affmage et des conditions d'habilitations
des opérateurs;
- de la vérification de l'effectivité et des
résultats des autocontrôles et du contrôle interne;
- du suivi des actions correctrices.
Les opérateurs réalisent des
autocontrôles. Ils doivent conserver des traces de ces contrôles et
pouvoir en justifier à la demande de 1'ODG et de l'Organisme de
Contrôle.
L'ODG met en place une procédure de
contrôle interne auprès de ses membres et de tout autre
opérateur habilité volontaire. Ce contrôle interne peut
donner lieu à des mesures correctives. En cas de mise en évidence
d'une anomalie grave listée dans le chapitre «traitement des
manquements », l'ODG informe dans les meilleurs délais l'Organisme
de Contrôle aux fins de déclenchement de contrôles relevant
du contrôle externe.
Toutes ces opérations sont liées à une
grille de suivi des Manquements qui défnit les suites à donner en
fonction de la Gravité de chaque Manquement et suivant des
modalités et délais de correction appropriés.
2-condition nécessaires au
contrôle
a) Chez chaque Opérateur engagé dans une
des activités régies par l'Appellation:
mise en oeuvre des Autocontrôles :
Chaque opérateur identifié et habilité,
partie prenante de la traçabilité et de l'origine, est en mesure
de s'assurer de ses propres moyens, mesures et résultats décrits
dans le cahier des charges et d'en rendre compte pour tout type de
contrôle exercé à son égard. Sa capacité
à exercer dans le cadre de l'Appellation est liée aux
résultats et suites données aux contrôles diligentés
par l'ODG et l'Organisme Certificateur telles que définies par le Plan
de Contrôle.
Une fois par an les producteurs laitiers et les producteurs
fermiers devront réaliser un auto diagnostic concernant leurs pratiques:
cet autodiagnostic permettra de décrire et d'analyser les conditions de
production du lait et le process de fabrication au vu des exigences du cahier
des charges:
· Conditions de production du lait:
organisation de la traite, gestion des rations sur l'année.
· Process de fabrication:
description des étapes de fabrication et des indicateurs suivants:
T° emprésurage, durée d'égouttage, T° et
Humidité du séchage, T° et Humidité de l'affinage,
système de gestion des étiquettes, système de
traçabilité
Cet auto diagnostic sera réalisé tous les ans par
l'opérateur et son résultat sera transmis à l'ODG: il
servira de support pour les contrôles internes et externes.
Les opérateurs devront tenir les enregistrements
suivants
Type d'opérateurs
|
Enregistrement prévus
|
Producteur laitier
|
Registre de chèvrerie ou d'elevage, cahier de traites,
bons de collecte
|
Producteur de fromages frais
|
Registre de chévrerie ou d'elevage, cahier de
traites,registre de fromagerie,registre des ventes
|
Producteurs fermiers
|
Registre de chevrerie ou d'elevage,cahier de traites,registre de
fromagerie,registre des ventes
|
Entreprise d'affinage
|
Documents d'apport,registre de fabrication,registre des ventes ou
equivalent
|
Entreprise de transformation
|
Carnet de collecte, fiche de fabrication ,fiche de suivi des
séchoirs et haloirs, fiche de suivi du poids des meules de
fromage,registre des ventes
|
Toutefois ,tout enregistrement autre, mis en place par
l'opérateur, répondant aux exigences du cahier des charges, sera
pris en considération.
b)syndicat de défense de
l'appellation :organisation du contrôle interne.
L'ODG contribue à l'application du cahier des charges
et participe à la mise en oeuvre du plan de contrôle grâce
aux actions suivantes :
1-réception des déclarations d'identification et
engagement de la procédure d'habilitation
2-information des opérateurs des exigences du
contrôle et communication à ces derniers du plan de
contrôle,
3-réception et gestion des enregistrements et
données remontant des opérateurs (auto diagnostics,
enregistrements prévus dans le cahier des charges),
4-réalisation des actions de contrôle interne
5-suivi des actions correctives mises en oeuvre par les
opérateurs en cas de manquement constaté lors du contrôle
interne,
6-l'information de QUALISUD en cas de manquement grave
7-la proposition à QUALISUD de personnes
compétentes pour permettre la composition de la commission
organoleptique .L'ODG assure la formation des membres de la commission :
formation initiale et formation continue.
L'ODG dispose des moyens humains et d'une organisation
documentée permettant d'assurer les missions citées ci-dessus. En
particulier:
· l'organisation des moyens humains et technique est
décrite,
· les liens de l'ODG avec le personnel chargé
du contrôle interne sont décrits dans des fiches de missions
(personnel salarié) ou convention (personnel mis à disposition)
précisant entre autre les critères d' impartialités et les
responsabilités,
· la liste des opérateurs
bénéficiant de l'habilitation est tenue à jour
· les modalités de gestions des
enregistrements transmis par les opérateurs, les modalités de
contrôle interne citées --ci-dessus ainsi que de suivi des actions
correctives mises en oeuvre par les opérateurs sont décrites dans
des documents (instructions, procédures...) à jour et
diffusés aux endroits nécessaires.
· Les résultats du contrôle interne
(rapport de contrôle, rapport d'analyse éventuelle) ainsi que les
manquements constatés lors du contrôle interne sont
enregistrés et conservés pendant une durée de 5 ans:
ils devront pouvoir être consultés à tout
moment sur simple demande par QUALISUD ou l'INAO.
· Le suivi des actions correctives mises en oeuvre
par les opérateurs suite au contrôle interne doit faire l'objet
d'un enregistrement conservé selon les modalités citées
précédemment.
· Les modalités mises en oeuvre pour
d'information de QUALISUD (transmission des dossiers de demande d'habilitation,
information des manquements graves ...) sont décrites.
3- Identification et habilitation des
opérateurs
a) Déclaration
d'identification-engagement
La déclaration d'identification est
présentée par tout opérateur, c'est-à-dire tout
acteur de la mise en oeuvre du cahier des charges, défmi au chapitre
décrivant le schéma de vie du produit: Les Producteurs Laitiers,
Les producteurs Fermiers de fromages frais, les Producteurs Fermiers, Les
Entreprises d'Affmage, Les Fromageries.
Elle est adressée au Syndicat de Défense de
l'Appellation Picodon, suivant le modèle-type défini par l'ODG
et validé par les services de l'INAO Annexe 2, et
contient toutes les informations et pièces exigées notamment afin
de décrire l'outil de production, ainsi que les engagements requis.
· l'identité du demandeur
· les éléments descriptifs des outils
de production
· l'engagement du demandeur à:
- respecter les conditions de production
fixées par le cahier des charges
· réaliser les autocontrôles et se soumettre
aux contrôles internes et externes, au suivi des manquements prévu
par le plan de contrôle.
· Accepter les sanctions prévues dans le plan de
contrôle (traitement des Manquements)
· supporter les frais liés aux contrôles
susmentionnés
· accepter de figurer sur la liste des opérateurs
habilités
· informer l'ODG de toute modification le concernant ou
affectant ses outils de production, cette information étant
immédiatement transmise à l'Organisme de Contrôle.
L'ODG enregistre cette déclaration, et selon le cas
peut procéder à une visite d'évaluation ou transmet la
demande à l'Organisme de Contrôle afin de procéder à
une visite d'évaluation.
b) Habilitation des opérateurs dans le cadre de
dispositions transitoires
Tout opérateur préalablement
déclaré avant la date de validation du présent plan de
contrôle est réputé habilité sous réserve de
l'enregistrement de sa déclaration d'identification avant le
31/12/2009.
L'ODG établit et tient à jour une liste des
habilitations réputées acquises : cette liste est transmise,
à chaque modification, à QUALISUD et à l'INAO.
QUALISUD vérifie lord de l'évaluation annuelle
de l'ODG que chaque habilitation réputée acquise a fait l'objet
au préalable d'une déclaration d'identification conforme au
modèle.
C) Habilitation des nouveaux
opérateurs
Tout opérateur doit faire l'objet d'une habilitation,
par l'Organisme Certificateur. Le plan de contrôle précise le
contenu de l'évaluation préalable à l'habilitation. Au
stade de la production, les contrôles liés à l'habilitation
sont préalables à la commercialisation.
Aucune habilitation ne peut être prononcée avant
correction des manquements graves ou majeurs; le suivi des est traité,
programmé et joint au rapport d'évaluation initiale selon les
modalités et délais prévus .
En cas de modification majeure de l'outil de production, une
nouvelle procédure d'habilitation doit être engagée selon
les mêmes modalités. Constituent une modification majeure d'un
outil de production, les éléments suivants :
· Mise en place d'un nouvel atelier d'élevage ou
de fabrication affinage sous la même entité juridique.
· Ajout d'une activité qui a pour
conséquence un changement de catégorie d'opérateurs; par
exemple producteur laitier qui devient fermier, producteur fermier qui devient
aussi affineur ....
En cas de changement de raison sociale, de cession ou reprise
de l'outil de production, sans modification majeure de l'outil de production,
il n y aura pas de nouvelle habilitation, cependant une nouvelle
déclaration d'identification sera signée.
Les tableaux ci-dessous précisent les modalités
d'habilitation ainsi que les points contrôlés lors de
l'évaluation initiale.
Opérateur
|
Partie responsable de l'évaluation
initiale
|
Délai de réalisation de
l'évaluation initiale à partir de la réception de la
déclaration d'identification
|
Procédure
|
Décision d'habilitation et information du
demandeur et de l'ODG
|
Producteurs de lait
|
ODG
|
Dans les 45 jours
|
Le syndicat transmet le rapport de visite d'évaluation
à l'OC, avec la copie de la déclaration d'identification de
l'opérateur
|
Le Comité de Certification de l'OC prend la
décision d'habiliter l'opérateur sur la base du rapport de visite
d'évaluation et en informe le syndicat et l'opérateur.
|
Producteurs de Fromages frais ou « Tommes
à Picodons »
|
Producteurs fermiers
|
Entreprises de transformation
|
OC
|
L'auditeur de l'OC rédige un rapport de visite
d'évaluation et
le transmet au Comité de Certification
|
Ateliers d'affinage
|
d) Arrêt/reprise de production dans le cadre de
l'AOC
Tout opérateur peut adresser à l'ODG une
déclaration de non-intention de production qui peut porter sur tout ou
partie de son outil de production; elle doit être transmise sous 48
heures à l'ODG, en précisant la date prévue de reprise de
la production. En l'absence d'une telle déclaration, l'opérateur
est redevable de tout contrôle effectué sur tout ou partie de son
outil de production. L'ODG en informe immédiatement QUALISUD.
L'opérateur souhaitant reprendre sa production dans le
cadre de l'appellation adresse à l'ODG une déclaration
préalable de reprise de la production; L'ODG en informe aussitôt
QUALISUD.
e) Liste des opérateurs habilités
La liste des opérateurs habilités est disponible
auprès de l'ODG. Cette liste est diffusée à QUALISUD sur
demande, et au minimum à chaque nouvel opérateur ou arrêt.
Dans ces cas, la transmission est immédiate par message
électronique.
f) Déclaration annuelle
Tout opérateur habilité est tenu de
déposer auprès du syndicat, tous les ans, une déclaration
de production de lait, une déclaration de transformation, et une
déclaration reprenant les quantités commercialisées en
AOC. Le syndicat tient à disposition ces informations à
QUALISUD.
4 - Contrôle du cahier des
char1!es : contrôle des conditions de production et contrôle
produit :
a) Contrôle des conditions de production:
Type d'opérateurs
|
Contrôle interne
|
Contrôle externe
|
Fréquence an/globale
|
Fréquence annuelle
|
Fréquence annuelle
|
Producteurs laitiers
|
Contrôle de 20 % Producteurs laitiers
|
Contrôle de 2 % Producteurs laitiers
|
22 %
|
Producteurs fermiers
|
Contrôle de 33 % Producteurs fermiers
|
Contrôle de 5 % Producteurs Fermiers
|
38 %
|
Producteurs fermiers de Fromages Frais ou
« Tomes à Picodon »
|
Contrôle de 33 % Producteurs fermiers de Fromages Frais
ou « Tomes à Picodon»
|
Contrôle de 5 % Producteurs fermiers de Fromages Frais ou
« Tomes à Picodon »
|
38 %
|
Entreprises d'Affinage
|
100%
|
Si tonnage > 50T 100%
Si tonnage < 50T 20%
|
Si tonnage > 50T 200%
Si tonnage < 50T 120%
|
Entreprises de Transformation
|
100%
|
Si tonnage > 50T 100%
Si tonnage < 50T 20%
|
Si tonnage > 50T 200%
Si tonnage < 50T 120%
|
ODG
|
|
1 audit/an
|
1 audit/an
|
b) Contrôle du produit :
Type d'opérateurs
|
Type d'analyse
|
Nombre d'échantillons analysés par
producteur et par an
|
Contrôle interne
|
Contrôle externe
|
% des échantillons
|
% des échantillons
|
Producteur Fermier
|
Humidité, MG, MS, G/S et pH
|
Contrôle aléatoire sur 10 % des
échantillons globaux présentés à la Commission
organoleptique
|
90 %
|
10 %
|
Producteur Fermier
|
Organoleptique
|
1
|
90 %
|
10 %
|
Entreprise d'Affinage
|
Humidité, MG, MS, G/S et pH
|
Contrôle aléatoire sur 10 % des
échantillons globaux présentés à la Commission
organoleptique
|
90 %
|
10 %
|
Entreprise d'Affinage
|
Organoleptique
|
1
|
90 %
|
10 %
|
Entreprise de Transformation
|
Humidité, MG, MS, G/S et pH
|
Contrôle aléatoire sur 10 % des
échantillons globaux présentés à la Commission
organoleptique
|
90 %
|
10 %
|
Entreprise de Transformation
|
Organoleptique
|
1
|
90 %
|
10 %
|
5 - Modalités des contrôles :
autocontrôles - contrôles interne et externe :
5.1-autocontrôles
Il s'agit des obligations d'enregistrement ou de
déclaration dont doivent s'acquitter les opérateurs
(étiquettes et factures d'achats des semences garantissant le non OGM,
étiquettes des aliments complémentaires, cahier
d'épandage, cahier de fabrication en fromagerie, résultats
d'analyse des fromages, etc.)
5.2-contrôle interne et externe
CONTRÔLE INTERNE :
Les contrôles internes des exploitations agricoles
seront réalisés au minimum tous les 4 ans par des agents de
terrain (Chambre d'agriculture, Contrôle laitier...). Les ateliers seront
quant à eux passés en revue tous les 2 ans par le CTFC. Pour les
caves d'affinage et les ateliers de préemballage, le rythme des visites
dépend de la fréquence des contrôles diligentés par
les distributeurs.
Les contrôles qualité des fromages sur quai
d'expédition se poursuivront dans ce cadre avec environ 2 500 fromages
contrôlés tous les ans. Les contrôles internes peuvent
donner lieu à des recommandations, des demandes de correction, mais en
aucun cas à des sanctions. L'ODG doit informer l'organisme de
contrôle en cas d'écart majeur.
CONTRÔLE EXTERNE : Il s'agit des
contrôles organisés par un organisme agréé et
accrédité et qui permettent de crédibiliser le
système. L'organisme de contrôle constate les manquements et
procède aux sanctions. Entre 3 % et 5 % des éleveurs seront
contrôlés chaque année et un certain nombre de fromages
seront prélevés, dégustés et analysés dans
chaque entreprise d'affinage (environ 80 fromages par an). Les ateliers de
transformation seront audités de manière inopinée et
l'activité de l'ODG sera contrôlée deux fois par an.
6- Modalités d'organisation du contrôle
produit :
Les prélèvements des échantillons sont
effectués par des agents agréés par l'ODG pour le
contrôle interne et par des agents de l'OC pour le contrôle
externe. Ces agents ont libre accès dans tous les locaux où sont
détenus les fromages pouvant prétendre ou portant l'AOC Picodon.
Pour les opérateurs concernés, les prélèvements se
font sur avis de passage dans les jours qui précèdent au cours de
la semaine de ramassage : appel le lundi pour ramassage le mardi, mercredi,
jeudi ou vendredi matin. Donc pour un ramassage du jeudi c'est l'avant
avant-veille etc.
Le prélèvement ne peut être annulé
qu'en l'absence de production. Tout refus de prélèvement et son
motif est enregistré par l'agent de prélèvement.
Les agents de prélèvement ne pourront
opérer qu'en présence d'un responsable de l'entreprise ou d'une
personne mandatée.
Chaque producteur doit clairement identifier les fromages
qu'il considère «non conformes» à l'appellation.
L'agent choisit lui-même les fromages dans les fromages
identifiés et tracés.
Les fromages sont prélevés dans la fromagerie au
sein d'un même lot dans la catégorie PICODON soit 5 fromages
fabriqués depuis au moins 14 jours à partir de
l'emprésurage.
Deux seront destinés à l'examen organoleptique.
2 seront destinés à l'analyse physico-chimique dans le cas
où cette analyse est demandée par au moins un des membres du jury
sur le critère texture et sur le motif suivant: manque de tenue. Le
5ème servant de témoin si nécessaire.
(2 fromages pour l'analyse si elle est demandée par la
Commission, 2 pour la dégustation, 1 pour témoin si
nécessaire).
La traçabilité de l'échantillon
prélevé est validée sur un document de
prélèvement individuel ou ne figurent que les informations
d'origine et de traçabilité de fabrication de
l'échantillon signé par l'opérateur prélevé.
Le prélevé conserve un double de ce document.
Les fromages destinés à l'analyse
physico-chimique seront transmis en l'état et anonymement au laboratoire
compétent.
Les fromages sont emballés dans des sachets plastiques
et munis d'une étiquette permettant la traçabilité du lot,
un sachet pour l'analyse et un pour la dégustation. Ils sont
transportés dans une glacière à une température
permettant leur bonne conservation.
Les fromages sont entreposés dans un frigidaire
spécifique, mis à disposition par l'ODG. Pour les cas les plus
Extrêmes, les fromages ramassés le mardi y
restent du mardi soir 18h jusqu'au vendredi 13 heures soit 66 heures.
Le jury de la Commission n'a aucun accès à
quelconque information nominative concernant chaque échantillon
jusqu'à la fin des délibérations.
Le préleveur attribue et appose, après chaque
prélèvement, un numéro de prélèvement sur
chaque échantillon aux fins de stockage. Ce numéro de
prélèvement individuel est reporté sur un document
récapitulatif où est consignée la
traçabilité de l'origine et de la fabrication de chaque
échantillon.
Le prélevé n'a accès à aucune
information spécifique à la procédure (Numéro de
prélèvement, Numéro
d'Anonymat)
Avant le début de la Commission Organoleptique, le
représentant de l'ODG ou de l'Organisme de Contrôle attribue et
appose un Numéro d'anonymat sur chaque échantillon, en
substitution au numéro de prélèvement.
Chaque numéro d'Anonymat est lié
documentairement au numéro de prélèvement sur un document
confidentiel
6.1-contrôle organoleptique
6.1.1 Composition de la commission «d'examen
organoleptique»
Les commissions chargées de l'examen organoleptique des
produits, organisées pour le contrôle interne et le contrôle
externe sont composées des mêmes personnes et fonctionnent selon
les mêmes règles. Toutefois:
- dans le cadre d'un contrôle interne, la commission
organoleptique est sous la responsabilité de l'ODG.
- dans le cadre d'un contrôle externe, la commission
organoleptique est sous la responsabilité de l'oc.
Aussi dans la suite du plan de contrôle on parlera de
la commission d'examen organoleptique.
La commission d'examen organoleptique est composée,
afin de lui assurer un fonctionnement indépendant et j impartial, de 10
membres répartis dans les trois collèges suivants:
ü techniciens: ARC des entreprises, techniciens des
entreprises et des affineurs, tous opérateurs de la filière
reconnus de fait comme technicien de cette filière,
ü porteurs de mémoire du produit: professionnels
(en activité ou retraité) issus des collèges de
l'appellation,
ü usagers du produit: restaurateurs et emplois de la
restauration, opérateurs participant au commerce alimentaire,
consommateurs avertis issus d'associations de consommateurs reconnues, toute
personne proposée à l'ODG par l'organisme de contrôle.
Le président de l'ODG ne peut être membre de cette
commission d'examen organoleptique.
Les membres de la commission organoleptique sont nommés
par QUALISUD sur proposition d'une liste établie par l'ODG.
La formation des dégustateurs est
réalisée par l'ODG selon un plan de formation
préétabli. Les dégustateurs sont évalués
régulièrement par QUALISUD au cours des séances de
dégustation.
La commission organoleptique est présidée par un
président, désigné par ses membres.
6.1.2-Fonctionnement de la commission d'examen
organoleptique
La commission d'examen organoleptique est chargée de
l'examen organoleptique. Elle décide de la conformité ou de la
non conformité des produits. Elle peut valablement
délibérer lorsque 5 membres au minimum sont présents.
Les 5 membres doivent appartenir à deux collèges
distincts. Un représentant du collège des porteurs de
mémoire devra être présent à toute séance.
Cette commission est convoquée par l'ODG dans le cadre
du contrôle interne et par QUALISUD dans le cadre du contrôle
externe selon un calendrier arrêté d'un commun accord par l'ODG et
QUALISUD, avant le début de la campagne annuelle de contrôle
organoleptique. Les commissions auront lieu de mars à octobre. Ces
commissions ont lieu par demi-journées au siège de l'ODG ou dans
tout autre lieu susceptible de les accueillir valablement.
Le secrétariat de la commission d'examen or2anoleptigue
est assuré:
- par l'ODG, pour les commissions de contrôle interne:
Inventaire des fiches de prélèvements,
vérification de la traçabilité, de la durée
d'affinage et de l'anonymat,
- par l'oc pour les commissions externes: Inventaire des
fiches de prélèvements, vérification de la
traçabilité, de la durée d'affinage et de l'anonymat,
suivi des résultats et des dégustateurs.
6.1.3- Protocole de dégustation
Au minimum une heure ou deux avant le début de la
séance de dégustation, les échantillons sont sortis de
leur sachet plastique et mis à température ambiante.
La dégustation se fait en une fois. Sur une table sont
disposés 12 PICODON
Chaque jury se dirige vers l'échantillon qu'il veut. Il
n'y a pas d'ordre établi.
Le nombre maximum d'échantillons par séance est
de 12.
6.2-contrôle analytique
L'examen analytique sera réalisé sur un
échantillon ayant eu un défaut sur le critère texture et
pour le motif suivant: manque de tenue.
L'analyse est effectuée par un laboratoire
conventionné par l'ODG (contrôle interne) ou sous-traitant de
QUALISUD et référencé par l'INAO (contrôle
externe)
L'examen porte au minimum et obligatoirement sur les
éléments suivants:
Gras/sec > 45% matières grasses / matières
sèches
Matières sèches >40%
6.3- Barème de classement --
Cotation
Les dégustateurs procèdent individuellement
à la dégustation des produits qui leur sont
présentés. Ils remplissent une fiche individuelle de
dégustation.
C'est l'ODG ou l'OC qui prépare tous les documents
nécessaires, grille de cotation, feuille de résultat individuelle
ainsi que tous les éléments permettant le bon déroulement
de la séance: fromages présentés dans des assiettes
blanches jetables identifiées avec le N° d'anonymat de chaque
échantillon, avec des couteaux sans dents, du pain basique et de l'eau
neutre de goût.
L'appréciation de la qualité des fromages donne
lieu à cotation suivant les références
détaillées dans la grille jointe en annexe.
Schéma d'Evaluation de l'AOC
Picodon
Forme......................... petit palet régulier,
légèrement arrondi sur les bords
Croûte........................ fine, avec ou sans
moisissures blanches ou bleues
Texture...................... pâte homogène,
blanche ou jaune pouvant être cassante après un affinage
prolongé
Goût.......................... franc et
caractéristique, sans excès de salinité ni
d'acidité.
Schéma d'Evaluation de l'AOC Picodon
affiné méthode Dieulefit
Forme....................... petit palet circulaire
irrégulier
Croûte...................... blanche, ivoire, grise ou
crème claire avec quelques traces colorées
Texture.................... fine, régulière et
souple
Goût......................... franc,
caractérisé par un goût caprique et un léger
piquant.
Les notes données pour les différents
critères ont pour valeur maximum 20, représentent la moyenne des
jurys et sont décomposées à raison de :
Pour la présentation (forme et croûte) : 4 (note
maximum)
Pour la pâte (pâte et texture) : 6 (note
maximum)
Pour le goût: (goût et arrière
goût) : 10 (note maximum)
Les notes de pâte inférieures à 3 et les
notes de goût inférieures à 6, doivent être
notifiées et motivées individuellement aux opérateurs
concernés.
Le dépouillement des résultats est
effectué sous contrôle de l'ODG ou de l'OC, qui rédige un
procès-verbal de séance dans lequel figure notamment, en face de
chaque numéro d'échantillon, la décision prise .
Les décisions de la commission sont formulées
par les mentions :
· Apte ou conforme lorsque la note totale est
supérieure ou égale à 12, la note de pâte
supérieure ou égale à 3 et la note de goût
supérieure ou égale à 6,
· Avertissement avec mention des motifs lorsque la note
totale est inférieure à 12, ou la note de pâte est
inférieure à 3, ou la note de goût est inférieure
à 6.
· Déclassement avec mention des motifs lorsque la
note totale est inférieure à 8.
· Exclusion au minimum 3 mois = 2 déclassements
consécutifs.
Conclusion
Dès la fin du XIXe siècle de nombreux
facteurs comme la connaissance et la diffusion des processus de fabrication, la
standardisation des techniques, ont concouru à la
« délocalisation » de la production d'un petit
nombre de fromages et à la disparition d'autres. Et de plus en plus, les
échanges de collecte, la concentration des entreprises,
l'évolution des pratiques d'achat et de consommation ont
accéléré ce processus et donné naissance à
des fromages de type ubiquiste, qui par construction ne tiennent pas leurs
caractéristiques de la qualité du milieu naturel environnant.
D'ailleurs, les économistes et les scientifiques cherchent depuis le
début du XXe siècle à produire un fromage
standardisé, régulier, aux qualités constantes, qui puisse
être fabriqué et consommé n'importe où, quelles que
soient les saisons ; un fromage affranchi des « contingences
géographiques ».
Toutefois, pour un certain nombre de fromages, les liens avec
le milieu géographique sont encore aujourd'hui revendiqués.
Depuis l'entre-deux-guerres, la législation française
reconnaît deux types de fromages : les
« génériques » qui peuvent être
produits n'importe où, et les fromages d'appellation d'origine dont les
caractéristiques sont liées à une aire de production bien
définie. Mais cette notion d'appellation d'origine est elle-même
contestée et donne lieu à des débats passionnés
dans le cadre de l'harmonisation européenne. Il existe, en effet, deux
écoles juridiques concernant la dénomination des produits et leur
protection. L'une s'inscrit dans la logique du droit
« romain », l'autre dans celle du droit
« anglo-saxon ». Pour la première
« l'appellation préexiste à la jouissance, dans cette
optique les noms de lieux ne peuvent tomber dans le domaine public ».
Inversement, pour les anglo-saxons, les noms géographiques qui
évoluent vers une signification générique tombent dans le
domaine public. Jusqu'à présent, pour les appellations d'origine
françaises, les liens entre le milieu naturel et la
spécificité du produit apparaissent souvent comme une
construction. La loi de juillet 1990 sur les appellations d'origine,
votée précisément pour prévenir les critiques de
Bruxelles, évoque largement les liens entre le fromage et le milieu
géographique. Les modalités d'application de la loi de 1990
réinterrogent la notion de terroir et semblent aboutir au constat qu'il
n'y a pas qu'un simple lien au terroir agronomique mais que les liens à
la société locale comptent pour beaucoup dans la relation du
fromage à son origine.
Les liens avec la société locale sont ainsi
souvent reconstruits, comme pour d'autres produits alimentaires. La notion de
terroir est à la fois de plus en plus vague et englobante, ainsi terroir
et tradition sont souvent utilisés conjointement. D'ailleurs, un grand
nombre de nouveaux fromages et de fromages de type ubiquiste font appel aux
notions de terroir et de tradition comme arguments de vente et de communication
avec la clientèle. Leurs campagnes publicitaires comme celles de la
promotion collective utilisent l'image de la nature, champ de blé,
paysages, ours des Pyrénées, ou font appel à des
scènes « paysannes » ou campagnardes.
Pourquoi ce regain d'attention portée au terroir ?
Certes, y faire appel revêt des enjeux économiques et notamment
d'aménagement du territoire ; les appellations d'origine et les
indications de provenance sont le plus souvent localisées dans des
régions défavorisées et contribuent à y maintenir
une agriculture et des emplois. Mais la notion de terroir comprend
également des enjeux symboliques. En effet, les fromages
n'échappent pas au discours nostalgique qui oppose, depuis les
années 1960-1970, le couple terroir et tradition garant de la
diversité à la modernité uniformisatrice.
Après avoir joué un rôle identitaire pour
les régions ou les pays, et de revendication de la diversité dans
le cadre d'une France centralisatrice, les fromages de terroir deviennent des
enjeux de l'identité française face à la peur de
l'uniformisation cette fois internationale, dans le cadre de l'Europe unie,
comme en témoigne l'abondance d'articles de presse grand public
consacrés aux fromages dits de terroir ou traditionnels. Les discussions
sur les appellations d'origine et surtout la proposition de règlement
concernant le lait cru et les produits à base de lait cru ont
soulevé en France un vaste mouvement d'opinion publique en faveur de ces
fromages. On peut être étonné de cette réaction
puisque c'est la France qui a demandé que Bruxelles édicte un
règlement en faveur des produits au lait cru. En fait, si l'affaire des
fromages au lait cru a eu une telle résonance, c'est parce qu'elle s'est
trouvée au cour du débat sur le traité de Maastricht et
notamment du principe de subsidiarité. Les fromages au lait cru
cristallisent ainsi un mouvement d'opposition aux « technocrates de
Bruxelles » non seulement supposés être ignorants de la
culture française mais également soupçonnés par une
partie de l'opinion publique française de vouloir faire
disparaître les éléments constitutifs de l'identité
française à travers une atteinte à ses produits
agroalimentaires, au profit d'un identité européenne
uniformisatrice.
Même si la notion de terroir n'est pas opérante
pour éclairer les liens que le fromage entretient avec son espace de
production, ni suffisante pour expliquer la diversité de la France
fromagère et par conséquent pour faire une géographie de
la France fromagère, elle permet d'éclairer les liens symboliques
qui unissent une société et son espace à travers un
produit agro-alimentaire. L'étude d'un produit agro-alimentaire peut
ainsi contribuer à celle de l'espace vécu et se satisfaire d'une
démarche de géographie culturelle.
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