II. 2 La normale est-elle la seule indicative des phases
humides et des phases sèches ?
Bien que la normale pluviométrique constitue une
indicatrice pour nous permettre de connaître les phases humides et les
phase sèches , mais il y a d'autres paramètres qui peuvent entrer
en ligne de compte pour avoir une bonne lecture des différentes phases
.Parmi ces paramètres nous avons la situation climatique de la Casamance
naturelle , la répartition géographique des précipitations
et les écarts pluviométriques entre la Casamance maritime et la
Casamance continentale Comme nous venons de le dire , la Casamance naturelle a
deux climat subguinéen dont la normale de 1968 à 1997 est de
1178,70 mm , alors que la Casamance continentale a une normale de 973,48 mm
La répartition spatiale des précipitations est
inégale sur l'ensemble de la région naturelle de la Casamance.
Elle constitue un paramètre très important quand nous analyserons
les impacts sur l'agriculture.
Quand aux écarts pluviométriques, ils nous
permettront de voir ses conséquences sur la production agricole, mais
aussi son importance par rapport aux deux entités
géographiques.
II .3. Les différentes phases
![](Limpact-des-variations-pluviometriques-sur-la-production-agricole-dans-la-region-naturelle-de-la-10.png)
Figure 1 : Evolution de la pluviométrie
annuelle en Casamance de 1968 à 1997
(Source M. DIATTA)
Nous allons nous baser sur l'évolution de la
pluviométrie de la région naturelle de la Casamance, pour
déterminer quelles sont les phases humides et les phases
sèches ?
II.3.1. Les phases humides
Une phase humide est une période pendant laquelle, la
quantité de pluies enregistrées est supérieure à la
normale qui est de 1076,09 mm.
Nous avons principalement deux phases humides de 1968 à
1997.
II.3.1.a La première phase humide de
1968 à 1976
La première phase humide a une moyenne
pluviométrique de 1142,94 mm avec un cumul de 10286,46 mm et un
écart moyen de 66,85mm pour une période de neuf ans. Cette
moyenne pluviométrique cache la réalité. Si nous nous
basons sur les deux entités éco géographiques à
savoir la Casamance maritime et la Casamance continentale.
La Casamance maritime est plus pluvieuse que la Casamance
continentale. La première a enregistré une pluviométrie
de 1226,15 mm tandis que la dernière reçoit 1085,61 mm en moyenne
durant cette période.
La première année de cette phase (1968) est
marquée par une diminution de la pluviométrie très
marquée avec une quantité moyenne de 821,05 mm. Au cours de cette
année, la Casamance maritime a reçu 882,5 mm de pluies tandis que
la Casamance continentale en a reçu 759,6 mm.
La région naturelle de la Casamance a eu cette
année là, un déficit pluviométrique de 255,04 mm
par rapport à la normale.
Si nous nous référons aux années
précédentes à savoir de 1960 à 1967, qui furent des
années pluvieuses, l'année 1968 est une année noire pour
la région et plus particulièrement pour les agriculteurs
casamançais
![](Limpact-des-variations-pluviometriques-sur-la-production-agricole-dans-la-region-naturelle-de-la-11.png)
Figure 2 : Evolution de la pluviométrie à
Ziguinchor et à Kolda, entre 1968 et 1997
(Source M. DIATTA)
.
Une autre année sèche , c'est l'année
1972 avec une moyenne pluviométrique de 912,25 mm et 912.25 mm et un
déficit de 163,84 mm .Les autres années comme 1969
(1435,25mm) ; 1970 (1222,25 mm ) ; 1971 (1240,7 mm ) ; 1973
(1230,8 mm ) ; 1974 (1129 mm) ; 1975 (1302 ,5 mm ) ; et 1976 (
1108,45 mm) sont considérées comme des humides parce que leur
quantité pluviométrique est supérieure à la
normale.
II.3.1.b. La deuxième phase humide de 1988
à 1994
La seconde période humide va de 1988 à 1994.
Cette phase sera moins longue que la première, elle aura une
durée de sept ans. Elle a enregistré une quantité moyenne
pluviométrique de 1169,34 mm, un cumul de 8185,38 mm et un écart
de 93,25 mm par rapport à la normale. La moyenne pluviométrie de
cette phase cache la réalité. Si nous prenons les deux éco
géographiques à savoir la Casamance maritime et la Casamance
continentale, la première est plus arrosée que la seconde .Elles
ont respectivement une moyenne pluviométrique de 1309,77 mm avec un
cumul de 9168,4 mm et 1036 mm avec un cumul de 7257,5 mm. Cela prouve que la
Casamance maritime est plus humide que la Casamance continentale.
La phase humide de 1988 à 1994 est composée
d'années humides et une année sèche. Les années
humides sont successivement : 1988 (1350,65mm) ; 1989 (1133,7
mm) ; 1991 (1103 mm) ; 1992 (1146,7 mm) ; 1993 (1338,8
mm) ; 1994 (1189,05 mm). La seule année sèche pour cette
phase humide est l'année 1990 avec une pluviométrie de 948,55
mm.
En se basant sur la moyenne pluviométrique de cette
phase humide qui est de 1178,7 mm en Casamance maritime, les années 1989
(1133,7 mm) ; 1990 (1110,4 mm) et surtout 1992 (968,8 mm) sont
considérées comme sèches. Elles ont des écarts
respectifs de 13,5 mm, 68,3 mm et 209,9 mm. L'année 1992 constitue
véritablement une année sèche pour la Casamance maritime.
La quantité de pluies précipitées est inférieure
à la normale (1076,09 mm) et à la moyenne pluviométrique
(1309,77 mm) de la phase humide.
Quand à la Casamance continentale, en se basant sur la
moyenne pluviométrique (1036 mm) pendant cette période humide,
nous constatons qu'elle a connue deux années sèches successives
à savoir 1990 et 1991. L'année 1990 a reçu 786,7 mm de
pluies tandis que l'année 1991 en a reçu que 655,6 mm. Pour cette
dernière année, comparativement à la Casamance maritime,
qui à cette même année a reçue 1550,2 mm de pluies,
nous pouvons dire sans risque de nous tromper que l'année 1991 est
véritablement une année sèche avec un déficit de
317,68 mm par rapport à la normale (1076,09 mm) et par rapport à
la moyenne pluviométrique (1036 mm) pendant la phase humide en Casamance
continentale.
Les années humides de la Casamance continentale par
rapport à la normale sont :
1989 (1102,2 mm) ; 1992 (1324,6 mm) ; 1993 (1195,9
mm) et 1994 (1174,6 mm).
L'année 1988 (1017,7 mm ) est considérée
comme une année sèche par rapport à la normale ,mais
elle est humide si nous nous basons sur la moyenne pluviométrique
(973,48mm) pendant cette phase humide.
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