IV.2.a. Les impacts sur le maïs
Figure 11 : Graphique des superficies, des
rendements et des productions du maïs en Casamance maritime de 1984
à 1997 ( Source Martin DIATTA )
Le maïs est une culture d'appoint et d'autoconsommation.
En se référant aux statistiques agricoles, nous remarquons d'une
manière générale que le rendement oscille entre 764 et
1254 kg/ha.
Les deux premières années, nous indiquent que
nous avons un rendement supérieur à 1000 kg/ha. En 1984, nous
avons 1060 et en 1985, 1150 kg. Ces deux années ont connu une
pluviométrie assez abondante pour l'année 1984 (1237,1 mm) et
l'année 1985 (1382,2 mm).
Cette bonne pluviométrie a eu des effets positifs sur
la production du maïs en Casamance maritime. Elle a connu une
évolution, passant de 5845 en 1984 à 8179 tonnes en 1985.
C'est le même cas pour les superficies cultivées
qui étaient de 5514 en 1984 à 7113 hectares l'année
suivante.
En 1986, le rendement a enregistré une baisse passant
de 1150 en 1985 à 890 kg/ha en 1986, soit un déficit de 260
kg/ha. Elle peut être amputée à la diminution de la
pluviométrie. La quantité de pluies recueillies est passée
de 1382,3 en 1985 à 976 mm en 1986. Il s'en suit une baisse de la
production en tonnes, passant de 8179 en 1985 à 4516 tonnes
l'année suivante.
L'année 1987 a connu une légère
augmentation du rendement. Il était de 890 en 1986 es de 983 kg/ha en
1987 soit une hausse de 93 kg/ha. Elle est due à une bonne
pluviométrie en 1987 avec 1042,6 mm. Malgré un meilleur
rendement que l'année précédente, la production en tonnes
a enregistré une baisse par rapport à 1986. Elle était de
3863 tonnes qui peut être liée à une diminution des
superficies emblavées qui sont passées de 5072 en 1986 à
3930 hectares en 1987.
En 1988, nous allons avoir le plus faible rendement, qui sera
de 764 kg/ha. Pourtant cette année là a connu une bonne
pluviométrie et la plus importante des trente années dont porte
notre étude. Avec une pluviométrie de 1683,6 mm, le rendement
devrait être meilleur ; mais tel n'est pas le cas. Cette baisse du
rendement peut être consécutive à un excès d'eau
pour une plante qui n'est pas très exigeante en eau. Elle peut aussi
être amputée par un mauvais entretien des champs, à un
problème phytosanitaire ou à une absence de fertilisants
(engrais).
La production en tonnes a connu une baisse passant de 3863 en
1987 à 2028 tonnes en 1988.
Les surfaces cultivées ont aussi le même cas,
passant de 3930 en 1987 à 2654 hectares, l'année suivante.
Entre 1989 et 1991, nous avons des rendements
supérieurs à 1000kg/ha. Ils étaient de 1122 en 1989, 1254
en 1990 et 1002 kg/ha en 1991. Au cours de ces trois années, la
pluviométrie était supérieure à la normale (1076,09
mm). Elle était en 1989 (1165,2 mm), 1990 (1110,4 mm) et 1991 (1550,2
mm). Cette bonne pluviométrie a eu des impacts positifs sur les
rendements.
Mais malheureusement, la production en tonnes n'a pas suivi,
avec seulement 1711 en 1989, 2949 en 1990 et 1430 tonnes en 1991. Cette baisse
de la production est consécutive à la faiblesse du nombre de
superficies emblavées qui était de 1525 en 1989, 2531 en 1990 et
1427 hectares en 1991.
En 1992, le rendement a connu une baisse. Il passe de 1002 en
1991 à 871 kg/ha l'année suivante. Cette baisse du rendement est
due à la diminution de la pluviométrie, qui passe de 1550,2 en
1991 à 968,8 mm en 1992. La production en tonnes est meilleure que celle
de l'année précédente parce que les superficies
cultivées sont passées de 1427 en 1991 à 2219 hectares en
1992.
Les trois années successives à savoir 1993, 1994
et 1995 sont marquées par une augmentation du rendement. Passant de 871
en 1992, il sera de 1447 en 1993, 1053 en 1994 et 1068 kg/ha en 1995.
L'année 1993 a été une année record, avec un
rendement de 1447 kg/ha.
La pluviométrie de ces trios années est assez
abondante ; 1993 (1481,7mm), 1994 (1203,5 mm) et 1995 (1095,4 mm). Cette
pluviométrie assez abondante a permis d'avoir de meilleurs rendements.
Ces derniers ont contribué à une augmentation de la production en
tonnes par rapport aux deux années précédentes. La
production était de 3210 tonnes en 1993, 2794 tonnes en 1994 et 3041
tonnes en 1995. Nous remarquons un accroissement des superficies
cultivées par rapport aux années précédentes. Elles
seront de 2219 en 1993, 2656 en 1994 et 2848 hectares en 1995.
L'année 1996 a connu une légère baisse du
rendement passant de 1068 en 1985 à 933 kg/ha en 1996. Au même
moment, la Casamance maritime a enregistré une pluviométrie assez
abondante avec une quantité de pluies recueillies de 1156,7 mm. Cette
diminution du rendement ne peut pas être due à la
pluviométrie mais plutôt au manque de fertilisants, bien à
un problème phytosanitaire ou à un mauvais entretien des champs.
De même, la production en tonnes a connu une baisse. Elle a baissé
de 3041 en 1995 à 1793 tonnes en 1996. Elle est consécutive
d'une part à la baisse du rendement et d'autre part aux superficies
emblavées passant de 2848 en 1995 à 1922 hectares en 1996.
IV.2.b. Les
impacts sur le mil
Le mil est une céréale qui est bien
présente dans le calendrier agricole de la Casamance maritime.
D'une manière générale, nous constatons
que les rendements ne dépassent pas 1000 kg/ha. Ils varient entre 484 et
847 kg/ha.
De 1984 à 1990, les rendements ont connu des
fluctuations consécutives à l'importance de la
pluviométrie mais aussi au nombre de surfaces cultivées.
Pour ce qui concerne la pluviométrie, nous pouvons dire
qu'elle est assez abondante. L'année la plus pluvieuse fut 1988 avec
1683,6 mm, suivie par les autres années comme 1985 (1382,3 mm), 1984
(1237,1 mm), 1989 (1165,2 mm), 1990 (1110,4 mm) et 1987 (1042,6 mm). C'est
seulement l'année 1986 qui est considérée comme une
année déficitaire avec ses 976 mm de pluies
précipitées.
Le seul obstacle pour avoir des productions importantes a
été le nombre infime de surfaces emblavées. Sur les quinze
dont porte notre analyse, il n'y a pas une année où les
agriculteurs ont mis en valeur plus de 30.000 hectares. Le manque d'engouement
de ces derniers est relatif au problème de la rébellion
casamançaise qui a atteint son paroxysme entre 1984 et 1997. La
présence de mines dans les champs, d'innocents paysans qui sautent sur
ces dernières, constitue un frein pour le développement de la
céréaliculture en Casamance maritime surtout dans les
départements de Ziguinchor et d'Oussouye.
Figure 12: Graphique des superficies, des rendements et
des productions du mil en Casamance maritime de 1984 à 1997 ( Source
Martin DIATTA )
Devant une telle situation, la diminution de surfaces
cultivées entraînera une baisse de la production. C'est la raison
pour laquelle les dernières années ont enregistré une
baisse de leur production. En 1987, elle était de 5420 tonnes, 1988
(6251 tonnes), 1989 (7593 tonnes) et 1990 (6775 tonnes).
De 1991 à 1996, les rendements sont inférieurs
à 800 kg/ha. En 1991, il était de 754, en 1992 (672 kg/ha),
1993(568 kg/ha), 1994(672 Kg./ha), 1995(706 Kg./ha ) et 1996(543 Kg./ha).
Quand à la pluviométrie, elle était assez
abondante en 1991(1550,2 mm), 1993(1481,7 mm), 1994(1203,5 mm), 1995(1095,4
mm), 1996(1156,7 mm) et 1997(1281,5 mm). Nous constatons que seule
l'année 1992 est déficitaire parce que la moyenne
pluviométrique est de 968,8 mm. Le rendement est de 672,
supérieur à celui de 1993 qui était de 568 kg/ha. Cela
nous fait dire qu'une année peut être moins pluvieuse et avoir un
rendement plus important qu'une année pluvieuse.
La production en tonnes n'est pas très importante parce
qu'elle est tributaire d'une part au rendement et d'autre part au nombre de
superficies emblavées. Elle est très moyenne en 1992 avec 12.519
tonnes et en 1994 avec 12.506 tonnes ; faible en 1993 avec 7957 tonnes et
1991 avec 8639 tonnes.
Pour ce qui est des superficies cultivées, nous avons
un léger mieux par rapport à la première phase. Mais elles
restent insuffisantes pour une région à vocation agricole. Elles
ne dépassent pas 20.000 hectares Cet engouement des agriculteurs est
toujours freiné par la présence de mines mais aussi par le
déplacement de populations vers la Guinée-Bissau et la Gambie.
|