Etude des facteurs limitant l'adhesion des femmes enceintes au conseil dépistage volontaire dans le district sanitaire de Koupela( Télécharger le fichier original )par Jean Dieudonné DAMIBA Centre International de Formation en Recherche Action (CIFRA) - Certificat en recherche action dans le domaine du VIH/SIDA 1998 |
Résultats et discussions..............................................................13De la qualité du CDV au cours de la PTME................................13 à 16 De la perception des prestataires sur le processus de dépistage .........16 à 21De la perception des femmes enceintes sur le processus de dépistage.21 à 25 De la perception des conjoints sur le processus de dépistage.............26 à 34Que pouvons-nous retenir de cette étude.......................................34 à 35 Que pouvons-nous faire pour améliorer l'adhésion des femmes enceintes au dépistage du VIH dans les formations sanitaires................................35 Bibliographie.......................................................................36 à 37 Annexes.............................................................................38 à 49 RESUME DE L'ETUDE Le district sanitaire de Koupèla a débuté les activités de prévention de la transmission mère enfant du VIH en 2002. Depuis lors, on constate une faible adhésion des femmes enceintes au conseil dépistage du VIH pendant les CPN. C'est dans le but de mieux appréhender les raisons profondes de ce refus au test de dépistage que cette étude qualitative a été menée afin de développer des actions en faveur de la santé des FE, celle de leur conjoint et du futur nouveau né. Le groupe cible de cette étude était représenté par les femmes enceintes au sortir de la CPN, les conjoints et les prestataires des services de santé. Trois instruments ont été utilisés dans la collecte des données. Il s'agit: · du Guide d'Observation Semi Structuré (GOSS), · de trois (3) Guides d'Interview Semi Structuré (GIISS) pour les cibles respectives suivantes : les prestataires, les conjoints et les femmes enceintes, et · d'un (1) Guide du Client Simulé (GCS). La taille de l'échantillon n'a pas été prédéfinie si bien que les femmes enceintes, leurs conjoints et les prestataires ont été inclus dans l'enquête jusqu'à saturation. C'est ainsi que la saturation de l'information fut atteinte au bout de 25 femmes interrogées, 18 conjoints et 13 agents de santé. L'échantillonnage adopté était le choix raisonné des formations sanitaires sur la base de la disponibilité du service de CDV selon les statistiques de l'année 2006. C'est ainsi que neuf formations sanitaires ont été incluses dans l'étude. Ce sont : le CMA de Koupèla, le CM de Pouytenga, les CSPS de Tambogo, Dialgaye, Tensobtenga, Baskouré, Andemtenga, Boto et Kando. Le traitement des données a été à la fois manuel et informatisé avec les logiciels EXCELL et WORD. De la discussion des résultats, il est ressorti que malgré l'intégration de l'offre de CDV dans le PMA des formations sanitaires, le conseil dépistage n'est pas réalisé de façon régulière et les différents programmes d'activités des FS ne le prévoient pas non plus. En outre, on a pu réaliser que le niveau de connaissance des prestataires sur la PTME et ses processus est satisfaisant, mais du fait de l'obligation de référer la femme au CMA où l'accès au service n'est pas toujours continu, les agents n'encouragent pas ces dernières à se faire dépister lors des CPN. Quant aux femmes enceintes et les conjoints, leur comportement à l'égard de la PTME est toujours sous l'influence de l'entourage et certains maris vont même jusqu'à empêcher leur femme de faire le test par peur de la stigmatisation. De plus, ces derniers ne connaissent pas les avantages d'un dépistage précoce, condition nécessaire à l'adhésion ou à la demande de CDV. Et si parfois quelques uns ont apprécié positivement la PTME, beaucoup ont manifesté leur doute sur son efficacité. Chaque groupe cible a proposé des solutions afin d'améliorer l'adhésion des femmes enceintes au CDV. Que faire donc pour amener les femmes enceintes à se faire dépister dans le cadre de la PTME du VIH dans les formations sanitaires? Des résultats obtenus ci-dessus nous proposons : · d'intégrer le CDV dans le PMA (Offre systématique de CDV) · de sensibiliser la population à grande échelle en insistant sur les avantages du dépistage précoce · de décentraliser le test ou réorganiser la collecte, la transmission des prélèvements au laboratoire et le retrait des résultats · de nommer un répondant principal (point focal?) au CMA pour faciliter la centralisation des prélèvements et le retrait des résultats · d'organiser des sorties de suivi mensuel sur les sites, de préférence par le point focal. Il importe donc d'en tenir compte dans la mise en oeuvre des activités du District pour une amélioration significative de l'adhésion des femmes enceintes. I. PROBLEMATIQUEü Constat L a pandémie du Sida depuis son apparition frappe toutes les couches sociales à travers le monde. En 2005 selon l'OMS1(*), environ 40,3 millions de personnes seraient porteurs du virus du sida. Selon les spécialistes,2(*) sans intervention médicale le risque de transmission du virus de la mère à l'enfant oscille entre 30 à 35%.Au Burkina Faso, la situation est si préoccupante que les premiers responsables ont décidé de privilégier l'approche préventive. C'est dans ce contexte d'épidémie généralisée qu'un programme de réduction de la transmission mère enfant du VIH à été mis en place depuis 2001 et réajusté en 2006. Un des objectifs spécifiques de ce programme vise à amener 50% des femmes enceintes vues en CPN à réaliser le test de dépistage volontaire du VIH, dans les sites d'intervention. En 2004, à l'instar de plusieurs Districts, le District sanitaire de Koupèla a démarré les activités de PTME avec 02 sites et a sitôt généralisé à toutes les formations sanitaires en 2006. Cependant sur 11 341 femmes enceintes vues en CPN, seulement 465 ont réalisé leur test soit 4,10%, alors qu'elles ont toutes bénéficié du conseil de groupe. ü Causes probables Les causes probables sont les suivantes : · Insuffisances du contenu du conseil de groupe à cause du faible niveau de connaissance des agents à utiliser des termes adaptés à leur auditoire que sont les femmes enceintes · Irrégularité du conseil personnalisé lié à une insuffisance dans l'organisation des services · Faible pouvoir décisionnel de la femme en ce qui concerne le test VIH , domaine toujours perçu comme tabou dont l'apanage n'est pas seulement du ressort de la femme mais aussi et surtout de la grand-mère, des belles soeurs ... · Perceptions négatives du sida par la femme ; le sida étant perçu comme un mal incurable qui n'atteint que les infidèles et autres dévergondés. · Méconnaissance des risques encourus et des perspectives de prise en charge par les femmes enceintes (Beaucoup d'entre elles ne savent pas qu'il est désormais possible d'éviter la transmission mère enfant du VIH). ü Conséquences Les conséquences du problème peuvent se présenter comme suit : · Transmission du VIH de la mère à l'enfant accrue du fait de l'absence de mesure de prévention avant, pendant et après l'accouchement, le statut de la mère étant méconnu · Risques de propagation du VIH au sein de la population, · Risque de passage rapide au stade maladie des femmes enceintes porteuses du virus lié a l'absence d'un plan de vie saine et de prévention/prise en charge des infections opportunistes · Augmentation de la charge sociale (Il s'agit ici des dépenses pour maladies, entretien des OEV, augmentation de la charge de travail due aux hospitalisations fréquentes et prolongées...) · Décès précoce préjudiciable à l'absence de prise en charge. ü Actions déjà entreprises, résultats et limites/insuffisances Depuis la mise en oeuvre de la PTME dans le District sanitaire, plusieurs activités ont été réalisées dans le but d'amener les femmes enceintes à se faire dépister du VIH; il s'agit notamment du plan intégré de communication (PIC) et de la mise en oeuvre d'un plan de relance des activités avec l'appui technique des facilitateurs communautaires (FACOM) du projet survie de l'enfant (PSE I/Plan International) et appui financier de MNH (Maternel Neonatal Health/Plan). En outre, le District a procédé aussi au renforcement des compétences des agents de santé dans les formations sanitaires ; Tous les Infirmiers chefs de poste et les accoucheuses auxiliaires ont bénéficié d'une formation en conseil et dépistage VIH au cours de l'année 2006. Malgré ces activités d'appui, le conseil personnalisé n'est pas régulièrement mené et on assiste à un faible taux de dépistage. A cela, il faut ajouter la non disponibilité des substituts de lait maternel dans les sites PTME ; ce qui compromet quelquefois la bonne exécution des activités de prévention. ü Actions possibles Nous espérons qu'en améliorant le niveau de connaissance des mères par le conseil dépistage personnalisé, elles comprendront davantage les risques qu'elles courent et seront plus disposées à se soumettre au dépistage. En améliorant le contenu du counseling par la formation, les prestataires seront plus outillés à convaincre les femmes enceintes à se faire dépister. Il y'a aussi la supervision spécifique des agents en charge des activités PTME qui constitue un cadre idéal de formation sur site. Par ailleurs, nous pensons que la stratégie « paire éducatrice » qui consiste à exploiter les expériences d'une personne déjà infectée lors des activités de sensibilisation ou de conseil dépistage pourrait contribuer à lever l'inquiétude des femmes enceintes désirant se faire dépister. Enfin, en réorganisant nos services de santé, ils seront plus aptes à dispenser pleinement des soins continus, globaux et intégrés à même de satisfaire les desiderata des femmes enceintes. ü Informations manquantes Pour réaliser ces actions possibles, nous avons besoin d'information sur : · La qualité actuelle des prestations offertes dans le cadre du conseil dépistage du VIH · Les perceptions des femmes enceintes sur le CDV au cours de la PTME · Le rôle /influence des conjoints et de l'entourage dans la prise de décision à faire le test. ü Problème de recherche La majorité des femmes enceintes (96%) ayant bénéficié du conseil de groupe dans les sites PTME du DS/Koupéla refusent le test de dépistage et les raisons sont mal connues. ü Apport de la recherche · En connaissant la qualité actuelle du processus de dépistage, nous serons à mesure de réorganiser nos services de CDV et d'en adapter le contenu des étapes à la compréhension des femmes enceintes · L'information sur les perceptions des femmes enceintes envers le CDV, nous permettra d'adapter le contenu de nos messages et d'insister sur les avantages et les inconvénients de faire son test · La connaissance du rôle/influence des conjoints et de l'entourage sur le CDV facilitera l'implication de ces derniers dans la mise en oeuvre d'un plan de vie favorable au maintien de la santé dans le couple. II. BUT PRATIQUE DE LA RECHERCHE A l'issue de cette étude, nous voudrions appréhender les raisons profondes qui amènent les femmes enceintes à refuser le test de dépistage dans les sites PTME afin de développer des actions en faveur de leur santé, celle de leur conjoint et du futur nouveau né. III. QUESTION GENERALE DE RECHERCHE Pourquoi les femmes enceintes refusent-elles le test de dépistage du VIH dans les sites PTME? IV. QUESTIONS SPECIFIQUES DE RECHERCHE · Quelle est la qualité du processus de dépistage au cours de la PTME? · Quelle est la perception des prestataires sur ce processus de dépistage? · Comment les femmes enceintes perçoivent-elles ce processus de dépistage? · Quelle est la perception des conjoints et de l'entourage des femmes enceintes sur ce processus de dépistage? V. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS · Instruments utilisés Trois instruments ont été utilisés dans la collecte des données. il s'agit : d'un (1) Guide d'Observation Semi Structuré (GOSS), de trois (3) Guides d'Interview Semi Structuré (GIISS) pour les cibles respectives suivantes : les prestataires, les conjoints et les femmes enceintes, et d'un (1) Guide du Client Simulé (GCS). Ces instruments ont été validés par un pré-test qui s'est déroulé à Koupéla. · Échantillon et échantillonnage La taille de l'échantillon n'a pas été prédéfinie si bien que les femmes enceintes, leurs conjoints et les prestataires ont été inclus dans l'enquête jusqu'à saturation. C'est ainsi qu'elle fut atteinte au bout de 25 femmes interrogées, 18 conjoints et 13 agents de santé. L'échantillonnage adopté était le choix raisonné des formations sanitaires sur la base de la disponibilité du service de CDV selon les statistiques de l'année 2006. C'est ainsi que neuf formations sanitaires ont été incluses dans l'étude. Ce sont: le CMA de Koupèla, le CM de Pouytenga, les CSPS de Tambogo, Dialgaye, Tensobtenga, Baskouré, Andemtenga, Boto et Kando. Les caractéristiques de L'échantillon étaient les suivants : Au niveau des femmes (N : 25): L'âge des femmes interrogées oscille entre 19 et 36 avec un âge moyen de 26 ans. Niveau d'éducation : Aucun : 16 Primaire : 5 Secondaire : 4 Profession : Ménagère : 17 Commerçante : 8 Au niveau des prestataires (N : 13) Accoucheuse auxiliaire : 09 Sage femme : 01 Infirmier d'État : 03 Niveau de connaissance sur la PTME (Formation) : 13 Au niveau des conjoints (N:18) Niveau d'éducation : Aucun : 18 Profession : Commerçant : 8 Cultivateur : 10 · Le traitement des données a été à la fois manuel et informatisé avec les logiciels EXCELL et WORD. VI. Résultats et discussions * 1 VIH-SIDA et développement au Burkina Faso * 2 Dans UN Integraed Regional Information Networks du 24 septembre 2007 publié sur le Net |
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