II/ 1- Financement Endogène
Les entreprises ,spécialement les plus petites se
financent d'abord par elles mêmes, au départ,elles sont
constituées à partir d'une épargne
personnelle,complétée par celle des parents ou des amis les plus
proches . Par la suite,elles financent leurs propres investissements avec leurs
propres bénéfices . De cette façon,elles ne s'endettent
pas envers des personnes étrangères ou envers certaines
institutions.
Au Gabon, les enquêtes effectuées sur le terrain
révèlent le recours systématique des entrepreneurs
à leur épargne personnelle, comme à celle ou de leurs amis
. Ces, dons,ne sont pas vraiment sans contrepartie,car le
bénéficiaire doit à son tour, le moment venu en aide
à ceux qui l'ont précédemment aidé. La contrainte
sociale est à cet égard extrêmement forte en Afrique.
Toutefois,'épargne familiale ne fait pas naitre une
obligation de remboursement précise quant à son montant et
à son échéance. Elle n'entraine pas le paiement d'un
intérêt comme prix du service rendu. De telles
transactions,fortement personnalisées,échappent totalement
à la logique financière .
Le tableau ci-dessus représente les différentes
réponses à la création et au financement des
micro-entreprises au Gabon .
Création d'entreprise
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
%
|
Épargne
|
25
|
60
|
85
|
62
|
Aide familiale et amis
|
10
|
20
|
30
|
22
|
Crédit bancaire
|
3
|
4
|
7
|
5
|
Ressources tontine
|
5
|
9
|
14
|
11
|
Financement ultérieur de l'investissement
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
%
|
Revenu de l'activité
|
30
|
70
|
90
|
72
|
Autofinancement
|
11
|
21
|
32
|
24
|
Ressources tontine
|
3
|
2
|
5
|
4
|
Source : S Engone MVE ; Thèse de Doctorat : Financement de
la croissance dans les pays africains au sud du Sahara( cas du Gabon) .
Plus de la moitié de l'échantillon,soit en moyenne
: 63 % des exploitants créent leur entreprise à partir de leur
épargne personnelle,qui dans 2 cas sur 3 est le résultat d'une
activité antérieure d'entreprise.
Par ailleurs, 90 exploitants financent leurs investissements
ultérieurs par les revenus de leurs activités, soit 67% et parmi
eux ,32 ont procédé par autofinancement.
En montrant à quel point l'accumulation du capital dans
les entreprises gabonaises est largement endogène , cette enquête
précis et conforte les observations résultant d'études
conduites au début des années 80.
L'une d'elles a été réalisée sous
l'égide du Ministère gabonais de la planification auprès
de 25 PME dans les secteurs de l'industrie et du bâtiment . Son principal
intérêt est d'avoir distingué trois catégories : Des
entreprises modernes respectant la comptabilité légale des
entreprises dites de transition n'utilisant qu'une comptabilité
rudimentaire mais employant au moins un salarié permanent ,des
entreprises informelles ne tenant aucune comptabilité et n'ayant aucun
employé en permanence.
Le capital initial provient de l'épargne personnelle dans
70% des cas dans le secteur informel,52% dans le secteur en transition et 31%
dans le secteur moderne.
L'épargne familiale suit la même évolution :
Avec elle,c'est respectivement 71 %;62% et 24% des entreprises qui se sont
financées de façon endogène.
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