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Strategies de promotion et de financement des PME au Mali

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par adama BERTHE
Université Mouloud Mammeri Tizi-ou - Maitrise 2007
  

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SECTION 2 : LA CREATION D,UNE PME/PMI

Selon F. BOUYACOUB, dans son ouvrage : l'entreprise et le financement bancaire5, on peut distinguer cinq étapes essentielles dans la création d'une entreprise :

- l'idée de projet et sa maturation ;

- l'étude technico économique ;

- la construction de variantes ;

- le choix du projet définitif, l'établissement des documents prévisionnels et la détermination du point mort ;

- la réalisation du projet et son exploitation.

Chacune de ces étapes comprend plusieurs sous étapes dont certaines peuvent se chevaucher.

2.1. L,idée du projet et sa maturation :

2.1.1. La période de gestation :

C'est la période pendant laquelle une idée naît, mûrit, s'affine et s'affirme. Cette étape ne nous permet pas toutefois de qualifier l'idée du projet comme « une idée géniale » ou « une idée lumineuse », aucune idée n'est à priori plus intéressante ou plus réalisable qu'une autre, c'est celle qui finit par se concrétiser, réussir et se développer qui fait l'objet d'une étude approfondie de faisabilité, de viabilité et de rentabilité.

2.1.2. La pré étude de faisabilité :

La pré étude de faisabilité est une ébauche écrite et chiffrée du projet, c'est la sous étape qui vise à sortir le projet de sa phase de conception. Elle consiste :

- à collecter des informations sommaires sur le secteur d'activité et le marché ;

- à déterminer, brièvement, le procédé de fabrication envisagé et les équipements nécessaires ;

- à évaluer le montant approximatif des dépenses à effectuer et des recettes escomptées.

5 F. BOUYACOUB : L'entreprise et le financement bancaire, pages 44-88

2.2. L,étude techno économique :

C'est une étude approfondie de faisabilité du projet. Elle a pour objet d'évaluer les risques liés au marché, d'examiner les aspects techniques et organisationnels et de déterminer les coûts. C'est la phase la plus importante d'une création de PME/PMI et d'entreprise en général. Elle concerne plusieurs points essentiels.

2.2.1. L'étude de marché :

Elle a pour objet :

- d'acquérir une connaissance approfondie du secteur dans lequel évoluera l'entreprise et des besoins réels de ce marché ;

- de définir, d'une manière plus précise, la nature et la consistance du bien ou du service que l'entreprise se propose de produire et d'écouler ;

- de déterminer la place que l'entreprise entend occuper dans ce secteur d'activité.

2.2.2. L'étude technique :

En fonction de l'importance du marché et du poids qu'elle se propose d'avoir sur ce dernier, l'entreprise effectue des choix quant aux techniques de production et au type d'équipement à acquérir. L'étude technique comprend :

- une analyse et une description précise du processus de production choisi ;

- la détermination des principales caractéristiques des équipements à acquérir et notamment leurs capacités de production ;

- une étude sur les caractéristiques et les disponibilités des matières premières nécessaires à la fabrication du produit ;

- une étude des sites d'implantation.

Les éléments de cette étude sont généralement interdépendantes les uns des autres.

2.2.3. L'étude organisationnelle :

L'organisation structurelle est une sous étape importante. Elle exerce une influence directe sur la vie et l'évolution d'une entreprise. Elle concerne l'agencement des fonctions, la composante humaine et les équipements de gestion.

L'étude organisationnelle doit aboutir :

- à la détermination et l'évolution des moyens humains et matériels à mettre en place ;

- à une évaluation plus précise des surfaces nécessaires à chaque atelier et magasin (magasin, maintenance, stockage...) ainsi qu'au bloc administratif et autres aménagements nécessaires ;

- à une estimation des besoins en équipements de gestion et de transport (matériels de bureau, matériels informatiques, matériels de communication...).

2.2.4. L'estimation des coûts :

Apres avoir eu une idée sur la surface du bâtiment nécessaire, les caractéristiques des équipements, le nombre d'ouvriers, les besoins en équipements de gestion et de transport, les consommations d'eau et d'électricité ainsi qu'une évaluation sommaires des coûts à travers les études précédentes (technique, économique et organisationnelle) ; il s'agit maintenant d'effectuer un travail d'évaluation plus élaboré des coûts d'investissement et d'exploitation du projet. Cette étude doit être plus optimale tout en tenant compte du facteur inflation. Ce travail aboutit à la détermination d'un écrit global du projet qui sera justifié et matérialisé par des facteurs pro forma et des devis.

2.3. Construction de variantes :

De la confrontation de tous les éléments d'information et notamment les caractéristiques du marché (dimension, particularités des produits offerts, prix et gammes des produits à fabriquer), les solutions techniques pour assurer la production, les diverses possibilités d'organisation et de gestion, les coûts et les contraintes financières se dégageront deux ou plusieurs variantes. Chaque variante fait ressortir les coûts d'investissement, les coûts d'exploitation, les bénéfices et les cash flows prévisionnels. Il est établi pour chacune d'elles des tableaux financiers étalés sur une période suffisamment longue pour apprécier la rentabilité à moyen et long terme de l'investissement projeté.

2.4. Choix du projet définitif, établissement des documents prévisionnels et détermination du point mort :

Confronté à un choix entre deux ou plusieurs variables, le promoteur dispose, pour les comparer d'un certain nombre de critères d'appréciation :

- le critère du bénéfice actualisé ;

- le critère du taux de rentabilité interne ;

- le critère du temps de récupération ;

- les critères comptables.

2.5. La réalisation et l,exploitation du projet :

La réalisation d'un projet peut s'étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années lorsqu'il s'agit de gros projet. Cette phase nécessite de nombreuses démarches et met en oeuvre des compétences juridiques, administratives (l'entreprise doit faire l'objet d'un agrément auprès d'une cellule ou organe de tutelle), techniques et organisationnelles.

Il s'agit en effet de négocier des contrats puis de veiller à leur bonne exécution, de suivre les opérations de réalisation, de réceptionner les équipements puis de superviser leur montage etc. Le bon démarrage et la bonne exploitation de l'affaire dépendent de l'organisation de la gestion et de la production, ainsi que de la compétence et du savoir faire du personnel recruté.

SECTION 3 : LES SOURCES DE FINANCEMENT DE LA PME/PMI

Pour atteindre ses objectifs et jouer pleinement son rôle, la PME/PMI comme toute autre entreprise nécessite des moyens matériels, humains et financiers. Ainsi elle a besoin de moyens de financement qui peuvent être internes (autofinancement) ou externes.

Longtemps, les PME/PMI ont été considérées comme des grandes entreprises en puissance. Leurs problèmes financiers étaient aussi perçus comme étant similaires à ceux des grandes entreprises. Cette analyse se révèle cependant impropre au regard des caractéristiques spécifiques aux PME/PMI.

Cette section se veut de répondre à la question suivante : quels sont les types de financement préférés par les PME/PMI ?

3.1. Les sources de financement internes

(autofinancement) :

C'est le financement de l'exploitation et de l'investissement par les ressources propres à l'entreprise notamment les fonds propres. Les fonds propres qui sont nécessaires pour la sécurité financière de l'entreprise sont représentés initialement par le capital social et l'accroissement ensuite par la mise en réserve des bénéfices ou par les augmentations du capital social. D'une façon ou d'une autre ils appartiennent toujours aux actionnaires ou associés.

La répartition de la propriété des parts ou actions détermine également la répartition des voix dans les assemblées générales. Ainsi les fonds propres jouent le double rôle dans les entreprises, d'assurer la sécurité financière, aussi bien pour les tiers créanciers que pour l'entreprise elle même et de représenter la base sur laquelle s'effectue le partage originaire du pouvoir dans l'entreprise. Ainsi sont les procédures habituelles d'augmentation des fonds propres :

3.1.1. Mise en réserve du résultat annuel :

L'affectation du résultat net par l'assemblée général aboutit :

- s'il s'agit d'une perte, à la porter en report à nouveau déficitaire qui vient en déduction des fons propres.

- s'il s'agit d'un bénéfice, à le partager à un dividende distribué aux actionnaires et un solde porté aux réserves et venant en accroissement des fonds propres.

L'affectation du résultat doit obéir dans ces deux parties de dividendes et de réserves :

- aux règles du droit des sociétés ;

- et à la réglementation fiscale.

Du point de vue financier l'affectation doit réaliser un juste équilibre :

- entre les désirs des actionnaires de voir leurs titres normalement rémunérés ;

- et les besoins de l'entreprise qui ne peuvent survivre et se développer par un accroissement régulier des fonds propres.

L'affectation du bénéfice net aux réserves accroît les fonds propres, mais n'accroît pas le capital social. L'intégration des réserves au capital constitue une opération différente qui se justifie par l'opportunité de donner au capital social un montant en apport avec l'importance de l'entreprise.

Du point de vue des actionnaires ce rapport n'est qu'une question de standing ; il ne modifie pas le partage de droit de propriété dans l'entreprise. Pour les créanciers de l'entreprise, il présente une importance certaine car les réserves peuvent être distribuées par une décision de l'assemblée générale ordinaire tandis que la modification du capital nécessite une décision de l'assemblée générale extraordinaire.

3.1.2. Augmentation du capital par appel de numéraire :

En dehors de l'incorporation des réserves, l'augmentation du capital nécessite un apport par les associés qui peut être soit un apport en fonds de commerce, soit un apport en industrie, soit un apport en numéraire. Cet apport en numéraire peut être fait par les associés actuels qui disposent d'un droit préférentiel pour la souscription de nouvelles actions.

Si les associés actuels ne souscrivent pas en tout ou partie à l'augmentation du capital, il doit être fait appel à des associés nouveaux ; la géographie du capital se trouve alors modifier.

En tout état de cause l'augmentation du capital doit obéir : - aux règles du droit des sociétés ;

- et à la réglementation fiscale.

3.1.3. Action à dividende prioritaire sans droit de vote :

Cette innovation a pour but de permettre l'augmentation du capital des sociétés par action sans modifier par le fait même la composition des votes aux assemblées générales. Elle trouve son application naturelle dans les moyennes entreprises où ce facteur de la structure du pouvoir peut avoir une influence prépondérante. D'ailleurs, l'exclusion du régime fiscal pour les dividendes versés à ce type d'action constitue un frein à leur utilisation à l'intérieur des groupes de sociétés.

3.1.4. Participation des salariés au capital de l'entreprise :

Cette innovation a inauguré l'intéressement des travailleurs au résultat de l'entreprise avec la possibilité d'une participation au capital de l'entreprise. Un certain nombre de textes sont venus inciter les entreprises avec des modalités diverses, à développer l'actionnariat de leur personnel.

Donc après avoir déterminé année par année le total des besoins financiers à couvrir par des capitaux propres et s'être assuré de la rentabilité des investissements à engager, l'entreprise examine les moyens financiers nécessaires pour la réalisation du programme et détermine les besoins financiers qui ne peuvent être couverts par ces moyens propres afin de rechercher des financements externes.

3.1.5. Les limites de l'autofinancement :

Le principal inconvénient de l'autofinancement est qu'il limite la croissance de la PME/PMI à sa capacité bénéficiaire diminuée de l'impôt qui affecte les résultats. En effet, la croissance des fonds propres par dotation aux réserves, suppose la mise en évidence d'un bénéfice qui subit un prélèvement fiscal. La fiscalité a donc un impact sur les possibilités de croissance des PME/PMI. En induisant un comportement de limitation de bénéfice, la fiscalité réduit le potentiel d'autofinancement de l'entreprise, alors qu'il est la source de financement privilégiée des PME/PMI.

3.2. Les sources de financement externes :

Les entreprises peuvent rarement s'appuyer exclusivement sur leurs ressources internes et elles sont forcées de trouver ou de rechercher des fonds externes, qui peuvent provenir des institutions financières (les banques et les institutions financières non bancaires) et/ou l'Etat.

3.2.1. Financement par les institutions financières :

On définit l'institution financière comme l'agent dont la fonction principale est d'effectuer des opérations financières par opposition avec l'agent dont la fonction principale est soit de produire des biens marchands ou non marchands soit de consommer. Toute entreprise qui sollicite une demande de crédit auprès des institutions financières est amenée à présenter un dossier justifiant le besoin existant qui permet ainsi à ces institutions financières de connaître la situation (la santé) financière de l'entreprise. Nous présentons ici un essai de montage d'un dossier de crédit.

3.2.2. Montage du dossier crédit :

Les dossiers de crédit de la clientèle doivent être constamment tenus à jour. L'ensemble des renseignements, pièces et documents relatifs à l'affaire, tels que les bilans, les tableaux de compte de résultat, les attestations fiscales et

parafiscales, les comptes rendus de visites, le dossier immobilier etc. doivent y figurer.

De ce fait, la demande de crédit présentée par le client doit contenir un certain nombre de pièces et documents nécessaires à une bonne analyse financière et à une juste évaluation du risque. Nous verrons au fur et à mesure quels sont ces pièces et documents, mais dors et déjà, nous pouvons affirmer que la documentation comptable et les attestations fiscales et parafiscales constituent un minimum obligatoire et indispensable à toute étude de crédit, y compris lorsqu'il s'agit « de petits crédits « et bien que dans ce cas les formalités de montage de dossier soient simplifiées. Le banquier ne donne aucune suite à la demande d'un client qui manifesterait peu d'empressement à la remise de ces documents de bases.

Le client qui sollicite un ou des crédits est donc tenu :

- d'en faire la demande par écrit, d'y joindre ces documents de base, si ceux qui figurent déjà dans son dossier ont plus d'un an ;

- de compléter sa demande par tout autre document ou pièce que le banquier jugera nécessaire à l'étude de sa demande.

Après la demande de crédit par le client dans laquelle est contenue tous les pièces et documents nécessaires, le prêteur passe aux vérifications préalables qui révèlent de deux volets : le volet juridique et le volet statistique.

3.2.2.1- Le volet juridique :

A- document de base : deux documents de base importants : - l'extrait du registre de commerce ;

- les statuts.

B- éléments à vérifier

B.1- Adresse du siège social : où exerce effectivement l'entreprise ? Est-ce la même adresse que celle portée sur le registre de commerce et les statuts ? (à vérifier par une visite sur site)

B.2- locaux :

Les locaux industriels et administratifs appartiennent-ils à l'entreprise ou s'agitil d'une location ? Dans le cas d'une location, quelle est la durée du bail et quelles sont les conditions de renouvellement ?

B.3- durée de vie de l'entreprise :

Vérifier la durée de vie des entreprises commerciales, cette durée ne peut en tout état de cause dépasser 99 ans.

B.4- Personnes habilitées à faire fonctionner les comptes :

Le gérant est-il nominativement désigné dans les statuts ? Est-ce la même personne que celle qui est en relation avec la banque ? Y a-t-il d'autres personnes habilitées à faire fonctionner les comptes de l'entreprise ? Quel est l'étendu des pouvoirs du gérant (ou du président directeur général, ou du directeur général) en matière d'emprunts et d'une manière générale d'engagement de l'entreprise ? Quelle garantie est il habilité statutairement à donner sans en référant aux associés (ou actionnaires) ? Quelle est l'étendue des pouvoirs des autres gestionnaires (le président par exemple) en matière d'emprunt et d'une manière générale d'engagement de l'entreprise ? Quelle est la durée de validité des mandats de chaque gestionnaire habilité à engager l'entreprise ? Y a-t-il eu changement de gérant par exemple ou de prorogation de mandat ? Si oui, a-t-on versé le procès verbal de l'assemblée général des associés ?

B.5 - Libellé de l'activité :

Le libellé de l'activité de l'extrait du registre de commerce et l'objet social sont ils identiques ?

B.6 - Vérification et modifications actes constitutifs :

Les actes constitutionnels des modifications ont-ils été publiés au bulletin officiel et d'annonces légales (BOAL) ?

B.7- Centre des impayés :

Le gérant ou les associés sont ils recensés à la centrale des impayés ? Sont-ils interdits de chéquier ?

B.8- Renseignement à trois sources :

Essayer d'obtenir des renseignements sur l'entreprise et ses dirigeants à trois sources différentes au moins.

3.2.2.2. Volets statistiques :

A - la fiche des mouvements :

La fiche des mouvements décrits le fonctionnement du compte. Elle enregistre l'ensemble des mouvements transitant par le compte.

A.1- Elément à vérifier :

Comparer l'évolution du mouvement confié à celui du chiffre d'affaire tel qu'il ressort de la documentation comptable remise par le client. Si le mouvement confié est inférieur au chiffre réalisé, demander des explications et s'inquiéter de la destination de la part non confiée. Y aurait-il une autre banque ?

Si le client bénéficiait déjà d'un crédit par caisse, vérifier l'adéquation entre les utilisations et l'autorisation de crédit. Si l'encours utilisé dépasse le montant de l'autorisation, la cause doit être identifiée :

- s'agit-il d'une évaluation inutile des besoins de crédit ?

- est ce dû à un développement de l'activité du client d'où une augmentation de ses charges d'exploitation ?

- l'entreprise connaît elle une dégradation de sa trésorerie ?

Analyser périodiquement (à chaque trimestre au moins) le fonctionnement du compte et les mouvements enregistrés par rapport aux prévisions d'évaluations de l'activité, telles que communiquées par le client au renouvellement du dossier.

A.2- Situations possibles :

A. 2.1- Le fonctionnement du compte s'alourdi :

Cela peut être dû à :

- une détérioration de la trésorerie ;

- des conditions d'exploitations différentes,

- un recours plus important au concours bancaires ;

- des investissements financés sur des ressources d'exploitations.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams