CONCLUSION ~
A son indépendance, le Mali a hérité de
quelques unités, infrastructures et établissements industriels ;
des lors les efforts des autorités ne cessent de croître pour
consolider le tissu industriel et promouvoir le développement
économique. En effet le nombre des industries a augmenté de
presque la moitié en dix ans (entre 1990 et 2000).
Cependant, au Mali des contraintes sévères
limitent le développement du secteur privé : non accès au
capital, incertitude juridique, corruption, procédures lourdes,
difficultés d'accès au foncier. Et pourtant, la levée de
ces contraintes demeure la mission principale assignée au
ministère de la promotion des investissements et des PME.
Selon une étude de la Commission économique des
Nations unies pour l'Afrique (CEA) sur le financement des investissements, le
Mali figure parmi les derniers des 155 pays où les entrepreneurs
rencontrent le plus d'obstacles. Cette
14 Indépendant:
«Répertoire des industries au Mali en 2006», Maliba mars 2007,
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15 Indépendant:
«Répertoire des industries au Mali en 2006», Maliba mars 2007,
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mauvaise posture s'explique par le fait que le pays
possède des réglementations compliquées, des droits de
propriétés non solides, une protection sociale inadaptée,
des taxes trop élevées et des infrastructures peu
adaptées. L'étude révèle que le chemin à
parcourir pour arriver à un bon environnement d'ensemble des affaires
reste très long pour certains pays africains, notamment le Mali.
CONCLUSION GENERALE
Délaissée par tout un courant de
l'économie - la PME fut le « vilain canard » de la
théorie néoclassique(1) - la PME/PMI est aujourd'hui
un objet privilégié des recherches, d'expérimentations et
de politiques économiques de développement.
L'analyse des diverses définitions a le mérite
de montrer la diversité de ce phénomène multiforme que
constitue la PME/PMI. Elle contribue aussi à expliquer les limites de
l'analyse empirique qui s'appuie sur des critères quantitatifs. Le choix
de ces critères est de nature à biaiser plus ou moins les
conclusions de plusieurs études. Les définitions qualitatives
cernent mieux le phénomène. Elles sont cependant peu
fonctionnelles. Par contre, elles s'approchent le mieux des
réalités de la PME/PMI. Elles montrent la réalité
de ces types d'entreprise. Elles cernent les caractéristiques en mettant
en lumière la difficulté d'une définition unique et
universelle. Un caractère s'avère cependant déterminant,
c'est la personnalité du dirigeant.
La PME/PMI se distingue de la grande entreprise dans sa
stratégie financière. Le dirigeant de PME/PMI asservit la
fonction financière à sa propre fonction d'utilité. En
effet, la structure optimale du capital ou encore l'effet levier de
l'endettement ne s'intègre pas dans les objectifs de la PME/PMI. Son
dirigeant est rarement un financier. Il peut le devenir lorsque sa fonction
d'utilité incorpore la croissance de son entreprise et notamment la
croissance externe(2). C'est le cas de l'entreprise moyenne qui va
sur le marché boursier, commence alors l'histoire d'une PME/PMI qui
devient grande.
Réalité du tissu industriel des économies
développées, la PME/PMI occupe une fonction centrale dans
celles-ci. Diverses études ont progressivement permis de mettre en
exergue le rôle de ce type d'entreprise. Elles sont d'abord un facteur
déterminant d'économie en mutation. Même si l'amplitude de
leur rôle est parfois difficile à cerner, on peut conclure que la
PME/PMI a une fonction déterminante tant en matière d'emplois que
d'innovation ou encore d'adoption des technologies nouvelles. Ceci confirme le
rôle des PME/PMI du point de vue de l'intérêt
général et justifie les politiques économiques à
leur égard.
(1) R. WTTERWULGHE: «La PME, une entreprise humaine
», page 150
(2) Exemple : l'entreprise familiale « Djurdjura
» dans le Groupe Danone.
Depuis son accession à la souveraineté nationale
en 1960, le Mali s'est fixé comme stratégie de
développement, la promotion des PME/PMI. C'est surtout avec
l'avènement de la démocratie en 1991, que se sont
concrétisées les politiques de promotion des PME/PMI au Mali,
notamment avec la création d'un ministre délégué
auprès du ministre des finances chargé des investissements et de
la promotion des PME, devenu un ministère plein en 2004,
l'amélioration des codes des investissements et des impôts en 2005
; ainsi que la mise en places de cellules de promotion des PME/PMI (CNPI,
Guichet unique, CFE, CEMAPI,...). Nous pouvons aussi remarquer
l'élargissement du secteur bancaire, qui compte actuellement dix (10)
banques contre six (06) en 1991 dont quatre (04) sont entièrement
privées. Tous ceux-ci associés à la présence de
trois (03) sociétés financières, nous pouvons dire que les
PME/PMI maliennes disposent aujourd'hui d'un environnement financier assez
comparable à ceux des autres pays de la sous region. En plus des efforts
réguliers d'amélioration du climat des affaires et du lancement
dans les entreprises du programme qualité, un programme de
restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles a
été mis en place en 2005 pour conforter la
compétitivité des entreprises maliennes.
Par ailleurs, ces politiques de promotions de PME/PMI ne sont
pas restées sans résultats. En effet, le recensement
réalisé en 2006 a enregistré un total de 343 entreprises
industrielles en activités contre 243 en 2003, soit une augmentation de
plus de 41%. On constate aussi similairement une nette augmentation du nombre
d'emplois permanents : 13 805 en 2003, 14 431 en 2004, 16 981 en 2005 et 17 593
en 2006 (soit une augmentation de 27,44% entre 2003 et 2006).
Certes, cette augmentation croissante est la
conséquence de la politique d'industrialisation du gouvernement et de la
volonté d'investissement des opérateurs économiques, mais
ces unités sont confrontées à certaines difficultés
réelles : la fraude et la concurrence déloyale, le coût
élevé des facteurs de production comme
l'électricité, le coût élevé de la
matière première, la lourdeur administrative. Une étude de
la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) fait
remarquer au Mali des réglementations compliquées, des droits de
propriétés non solides, une protection sociale inadaptée,
des taxes trop élevées et des infrastructures peu
adaptées. La procédure de création d'une entreprise est
très coûteuse et lourde au Mali. En effet, il faut treize (13)
procédures pour créer une entreprise contre
seulement deux (02) en Australie et huit (08) au Bénin. Le temps
consacré à la création d'une société est de
42 jours contre deux (02) en Australie et 35 au Niger. Pour obtenir une licence
au Mali, il faut remplir 17 procédures avec un coût d'obtention de
4903 % contre 175,9 % au Sénégal. Le nombre de signature à
l'importation est de 60 contre seulement 9 en Afrique du Sud et 12 au
Sénégal. Il faut 61 jours pour importer au Mali et 67 jours pour
exporter. En fin les entreprises au Mali payent au total 60 taxes par an contre
35 au Ghana et 40 au Burkina.
Face à tous ces problèmes qui n'encouragent en
rien la promotion des PME/PMI, il nous est convenu de terminer cette conclusion
par un certain nombre de recommandations. Par conséquent, notons qu'un
bon climat de l'investissement nécessite tout d'abord la
stabilité politique et économique en l'occurrence la
sécurité du droit de propriété. Aussi, la promotion
de l'investissement requiert la bonne gouvernance définie comme
étant le moyen par lequel l'Etat fonctionne et ce, non seulement par les
lois qu'il édicte mais aussi par les moyens de lutter contre la
corruption, de protéger l'ordre public et par la qualité de la
politique économique et sociale. Ces réflexions sont d'ailleurs
à la base de l'avènement du ministère de la promotion des
investissements et des PME. Mais, selon des entrepreneurs, la création
de ce département n'a jusque-là pas comblé leurs attentes
dans le domaine de l'amélioration de l'environnement des
investissements. En plus de ces efforts, il faudra juger de l'instauration d'un
tarif préférentiel d'électricité plus soutenable
pour les industries, l'assouplissement des procédures administratives,
la création de zones industrielles aménagées et
équipées d'outils de traitement des déchets, l'utilisation
des moyens de protection adéquats par le personnel des entreprises.
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHES
Tableau 1 : Classification des PME/PMI
selon la taille, source : Commission Européenne .p
08 Tableau 2 : Différences entre
crédit bancaire et capital-risque, source : C.REGAMEY : « Le
capital-risque, une alternative au crédit valide et durable
pour le financement de certaines activités en Bolivie
» .p 26 Tableau 3 : Le Mali en chiffre, source
: Ministère des affaires étrangères du
Mali p 40 Tableau 4 : Les
étapes de création d'une entreprise au Mali, source :
www.IZF//comment s'implanter au Mali, Décembre 2006 p
68 Graphe 1 : ventilation sectorielle du PIB en
2004, source : La direction
nationale de la statistique et de l'informatique 2005 ..p 47
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