INTRODUCTION :
De nos jours la petite et moyenne entreprise et industrie
(PME/PMI) occupe la pointe de l'actualité. Elle fait l'objet de
sollicitudes intéressées de la part des autorités
politiques. Les études scientifiques relatives à ce type
d'entreprise se sont multipliées depuis les années 1980.
Désormais il est d'une unanimité politique qu'il
faut soutenir, aider et encourager le développement des PME/PMI au sein
de l'économie. Cependant, il convient néanmoins de disposer,
d'une part d'une définition opérationnelle et d'autre part des
moyens de financement appropriés de la PME/PMI pour l'application des
différents programmes gouvernementaux.
Dans ce chapitre, nous tenterons de cerner au mieux la notion
de PME/PMI d'une manière générale, à travers un
essai de définitions en passant par le processus de création, le
financement pour en fin conclure sur le rôle macroéconomique de
celle-ci.
SECTION 1 : DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DE LA
PME/PMI
Avant une tentative de définition de la PME/PMI, nous
avons jugé nécessaire de définir tout d'abord l'entreprise
en général, comme pour dire qu'une étude préalable
d'un groupe facilite celle d'un élément.
La vie économique est aujourd'hui organisée
autour des entreprises qui donnent à la civilisation occidentale
plusieurs de ses caractères essentiels : urbanisation, rythme de vie,
cadre immédiat de l'activité professionnelle de millions de
salariés sont autant de conséquences directes de la montée
en puissance de cette catégorie de la vie économique et sociale.
Si la place de l'entreprise dans la vie économique est aujourd'hui
largement reconnue, cela ne signifie pas pour autant que sa définition
fasse l'objet de consensus. Il est donc difficile de définir
l'entreprise. Deux définitions peuvent servir à titre de point de
départ :
- La définition de l'INSEE : il s'agit de : «
toute unité légale, personne physique ou morale qui, jouissant
d'une autonomie de décision, produit des biens et services marchands
».
- une définition un petit peu plus précise : il
s'agit, « d'une unité économique, juridiquement autonome,
relevant d'une forme cataloguée du droit, qui exerce, a titre principal
et habituel une activité indépendante de production de biens et
services destinés à être vendus perçoit des
ressources et gère un patrimoine » (Merigot)1.
Enfin, le concept d'entreprise recouvre des
réalités socioéconomiques difficilement comparables dans
leur mode de fonctionnement interne et externe. Ainsi les notions de TPE
(très petites entreprises), de PE (petites entreprises), de ME (moyennes
entreprises) et de GE (grandes entreprises) sont regroupées sous un
même vocable alors qu'elles présentent une large diversité
de forme.
Le sigle PME/PMI est aujourd'hui d'usage courant pour parler
de la réalité des petites et moyennes entreprises que l'on oppose
à celle des grandes entreprises. Or, ce concept est souvent peu
précisé et recouvre des perceptions différentes. La
problématique de la définition de la PME/PMI a fait couler
beaucoup d'encre. Jusqu'aujourd'hui encore il n'existe pas de définition
exhaustive de la PME à l'échelle mondiale. Toutefois les
définitions de la PME/PMI peuvent se subdiviser en deux approches
distinctes selon les critères de référence utilisés
: d'une part, les définitions utilisant les critères qualitatifs
et d'autres parts, celles utilisant des critères quantitatifs.
1.1. les approches quantitatives :
Pour obéir à des impératifs
d'efficacité, la PME/PMI est souvent définie au moyen de
paramètres quantitatifs tels que le chiffre d'affaire, le total
bilantaire, le bénéfice ou plus souvent l'emploi. Ceux ci visent
en fait à cerner le critère de taille.
Les entreprises qui correspondent à ce critère
de taille ne répondent pas nécessairement à la
spécificité de la petite et moyenne entreprise. D'autres, plus
grandes peuvent à l'inverse s'inscrire dans le contexte de PME/PMI. Ce
critère de taille est néanmoins celui qui fut à la base de
nombreuses études empiriques consacrées à la PME/PMI. Le
critère de taille aboutit à fixer de manière quelque peu
abstraite la frontière entre les petites, moyennes et les grandes
entreprises pour sélectionner un échantillon. La
définition retenue de l'entreprise se limite au concept juridique de
personnalités morales. Cette notion est aussi sujette à
1 Les memos : Théorie des
organisations, page 13
des biens non négligeables. L'indépendance
juridique de la personne morale est un concept de droit qui a un
caractère fictif et ne correspond guère à
l'indépendance économique qui devrait être retenue pour
cerner le concept de PME/PMI.
Dans cette étude sur la PME/PMI en Europe, la
commission de la CE, constate que dans les différents Etats membres, la
PME/PMI est en général définie au moyen de critères
essentiellement quantitatifs, mais souvent différents, ce qui rend
difficile les comparaisons internationales. Ceci répond à des
impératifs d'ordre statistique ou fiscal, et permet de déterminer
les conditions d'octroi d'aide, d'accès à certains financements
ou du droit d'établissement. Ces critères varient non seulement
d'un Etat à un autre mais aussi au sein d'un même Etat, d'une
politique ou d'un programme à un autre.
Les critères les plus utilisés sont le chiffre
d'affaire et le nombre d'employés. Chacun d'eux présente un
inconvénient majeur. Le premier a le grand désavantage
d'être soumis aux fluctuations monétaires. Le second pose le
problème de la capitalisation des emplois à temps partiel et des
travailleurs membres de la famille non rémunérés. Ainsi
mêmes combinés, les critères quantitatifs ne permettent pas
de cerner avec précision la réalité des PME/PMI, dans la
mesure où ils ne donnent que peu d'indications sur son
indépendance à l'égard d'autres entreprises. « Les
définitions fondées sur des critères quantitatifs sont
inopérantes et trompeuses » comme le soutien P.A.
JULIEN2. En effet, lorsqu'on se préoccupe plus d'une approche
socioéconomique, une définition qualitative parait plus
adaptée.
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