L'appréhension des professionnels de la petite enfance face à l'accueil en collectivité des enfants en situation de handicap( Télécharger le fichier original )par Samira Chabane Université Paul - Valéry Montpellier III - Master 1 Actions de Prévention Sanitaire et Sociale 2009 |
B. D'une étendue notion d'intégrationL'intégration des enfants en situation de handicap dans les établissements de jeunes enfants est primordiale pour le bien-être de l'enfant. Il est donc nécessaire de définir non seulement l'intégration pure et simple mais aussi les étapes de l'acceptation de l'handicap par les parents pour ainsi voir les bénéfices que cela apporte à l'enfant. 1. Du concept de l'intégrationLa notion d'intégration désigne habituellement en France la politique et les actions visant à placer les enfants en situation de handicap parmi les autres au sein d'institutions communes. Une définition de l'intégration est essentielle afin de comprendre au mieux ce que cette notion renferme. Est, alors, considéré comme « intégré un enfant qui trouve sa place et son rôle à l'intérieur d'un groupe d'enfants ; il n'est pas en marge, monopolisant en permanence un adulte. Mais il ne faut pas considérer la question de l'intégration uniquement sous l'angle des préoccupations de l'adulte, car un enfant ayant sa place réelle dans le groupe est porté par lui, ce qui pour l'adulte se traduit en gain de temps et en allègement de tension »18(*). Dans les structures petite enfance, il existe 2 types de projet d'établissement19(*) : les lieux où il n'y a pas de projet préalable pensé en fonction de l'intégration des enfants en situation de handicap et ceux où se décline un projet structuré, innovant et délibéré en leur direction. Les projets d'établissement mettent donc au jour essentiellement deux significations de la notion d'intégration : l'intégration individuelle et l'intégration collective. · l'intégration individuelle : l'intégration se fait au cas par cas ; une rencontre, une mobilisation plus difficile des équipes. On y retrouve certaines contraintes des moyens humains. En effet, puisque le projet d'intégration individuelle est généralement à l'initiative d'une personne de l'équipe, cette dernière peut à un moment donné être indisponible ou encore partir de la structure. La dite expérience est alors fragile dans ses objectifs et sa continuité. De fait, les équipes se disent peu préparées à ce type d'accueil. En pratique, l'accueil d'un enfant en situation de handicap est soumis à la discussion et à l'acceptation par un référent et par l'équipe. Cependant, lors d'une intégration individuelle, comme il n'y a pas de projet d'établissement sur cette problématique de l'accueil de l'enfant « différent », il est fort probable que l'équipe ne se limite à accueillir qu'un enfant en situation de handicap, si ce dernier est lourd. · l'intégration collective : elle se situe toujours en amont de la prise en charge de l'enfant en situation de handicap. Il n'y a pas de conditions spécifiques pour accueillir l'enfant en situation de handicap. De plus, en ayant un projet d'établissement axé sur cet accueil, toutes les activités correspondent à tous les enfants et que ce soit tant au niveau du matériel qu'au niveau des locaux. Par ailleurs, l'intégration collective est justifiée par la solitude que l'enfant en situation de handicap peut ressentir dans l'intégration individuelle car, dans cette dernière, l'enfant se retrouve seul. Cette intégration joue un rôle important dans les phases d'acceptation du handicap puisqu'elle permet au parent d'accepter plus facilement le handicap de leur enfant. Et d'une certaine manière, l'accompagnement des professionnels de la petite enfance dans ces étapes permet aussi leur intégration. * 18 Neuro psychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, Expériences d'intégration en crèches d'enfants aiipsychotiques et autistiques, , 35, n° 7, Tissier G., Ollivier A., 1987, p. 305 * 19 Quel accueil demain pour la petite enfance, « Elaborer une politiques et des pratiques adaptées aux évolutions aiide la société française », Erès, Sous la direction de Sylvie Rayna et Xavier Belan, 2007, p. 127 |
|