CONCLUSION
Au cours de cet exposé nous avons tenté de
monter que le panafricanisme était un concept sur lequel l'Afrique
devait s'appuyer. Tout d'abord parce que ce concept a toujours bercé les
rêves d'avenir du continent. Il a existé et continue d'exister par
les Africains et pour les Africains, dès lors nous devons être
capables de lui trouver la place qui lui revient de droit.
Oui !Le panafricanisme est une solution aux problèmes
sécuritaires africains. Nous avons essayé de le montrer tout au
long de notre exposé en s'appuyant sur l'exemple de la CEDEAO et sur le
contre-exemple de l'OUA. Alors bien sûr la première se situe
à un niveau sous-régional alors que la seconde est une
organisation à échelle continentale ; on peut se servir de cet
argument pour essayer d'expliquer l'échec de l'OUA mais ce serait
passé à côté de l'essentiel. Car l'émergence
et le développement de la CEDEAO en Afrique de l'ouest n'a pas
été une chose facile, au contraire car on rappelle que la
région était secouée par les crises. De plus dans cette
région se sont rencontrées les 2 tendances du panafricanisme qui
s'étaient affrontés à Addis-Abeba. Malgré cela ,
les Etats de l'Afrique de l'ouest ont fini par comprendre qu'il était de
leur intérêt de se réunir autour d'une communauté
pour assurer la sécurité de la région et sa
stabilité face à des conflits qui non seulement menace la
stabilité du pays dans lequel il se déroule mais finit par causer
des dommages collatéraux à une échelle régionale :
les Etats ont réussi à faire coïncider leurs
intérêts particuliers et l'intérêt
général. Et même si les résultats ne sont pas les
meilleurs, ils témoignent d'une volonté d'avancer ensemble.
Si le panafricanisme manque de s'imposer en Afrique c'est donc
de la faute d' Etats africains qui n'ont pas compris l'intérêt de
réaliser l'union du continent à l'heure où les grands
ensembles régionaux se renforcent et pèsent de tout leur poids
dans le jeu international. Prisonnier de ce même jeu international, ils
ne voient pas l'extraordinaire opportunité qui leur est offerte de faire
entendre leurs exigences d'une seule voix peut-être,
mais d'une voix forte , sûr de sa force et soutenue par
près d'un milliard d'Africains. L'OUA est le symbole de ce manque de
clairvoyance des Etats africains qui n'ont jamais vu en l'organisation
internationale, un moyen de réaliser une Afrique unie mais plutôt
un instrument de leurs revendications particulières. L'OUA est ainsi
devenue le lieu de rendez-vous annuel des chefs d'Etats
désintéressés de la cause panafricaine mais profitant de
l'occasion pour régler des affaires d'autre ordre.
Le panafricanisme peut réussir à instituer une
Afrique forte mais à condition que les Etats l'encouragent et lui en
laissent l'occasion. Cependant cet engagement nécessite un sacrifice :
celui de la souveraineté. Les Etats doivent accepter de transmettre une
partie de leur souveraineté au profit d'une organisation panafricaine
qui saura ménager les intérêts de chacun mais
préserver l'intérêt général. La naissance de
l'UA sur les cendres de l'OUA peut-être l'occasion d'un nouveau
départ de l'idéal panafricain. En se basant sur le facteur
sécuritaire on peut être optimiste car l'organisation panafricaine
a évolué. De ses débuts en 1963 où elle sacralisa
le principe de non-ingérence à l'année 2005 marqué
par la naissance d'un Conseil de la Paix et de la Sécurité et
surtout des Forces Africaines en Attente, elle a évolué. Il
semble que l'UA ait retenue les leçons de son aîné et
travaille à ne pas les reproduire. Car si l'Afrique unie doit voir le
jour, il faut que l'UA soit capable de l'impulser et de la diriger, elle ne
doit plus être à la merci des seuls Etats, elle doit gagner une
autonomie qui lui permettra de mener une politique mue uniquement par cet
idéal.
Mais attention car la réussite du panafricanisme ne
repose pas sur la seule volonté politique il faut que les populations
adhérent au projet car si les populations ne soutiennent le
panafricanisme :l'échec est garanti. Le rôle de l'Etat africain
est de porter ce projet du vouloir vivre ensemble et d'y faire adhérer
les populations afin que les différences identitaires soient
transcendés. Car l'identité africaine n'existe pas, elle est
à construire. Elle ne fait pas partie des solidarités organiques
qui ont existé à travers le continent. Il revient donc aux masses
de favoriser la création d'une Afrique des peuples qui en
complément de l'Afrique des Etats permettra la réussite non
seulement de la communauté de sécurité mais de la le
succès de la communauté dans sa globalité.
Le défi panafricain est donc un défi global
où tous les aspects de la vie des Etats et des populations
s'entremêlent. C'est seulement lorsque les Etats auront compris
l'importance d'appréhender l'union africaine dans sa globalité
qu'une Afrique sûre, pacifiée et forte pourra voir le jour. Une
Afrique porté par un seul peuple partageant un même but et ayant
la même foi en l'avenir du continent comme entité.
Et à ce moment et ce seulement à ce moment nous
ne serons plus wolof, congolais ou maghrébin mais par-dessus tout nous
serons des Africains, fiers de l'histoire de leur continent et prêt
à écrire son futur.
« Là où s'abat le découragement
s'élève la victoire des persévérants.»
Thomas SANKARA.
« Lorsque nous luttons nous sommes en thérapie et
après le chaos survient la lumière.»42
M-1 de Dead Prez.
42 « When we struggle is therapy after chaos we get clarity.
» in Til we get there, Dead Prez, K'naan and Stori James (2000).
TABLE DES ANNEXES
V' Charte de l'OUA de 1963
V' Acte Constitutif de l'UA de 2002
V' Protocole relatif au mécanisme de prévention, de
gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la
sécurité.
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