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Le panafricanisme d'intégration comme réponse aux problèmes sécuritaires africains.

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par Cheikh GUEYE
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master Relations Internationales Sécurité Internationale et Défense. 2009
  

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A. DU PNA A L'ECOMOG.

Le 9 juin 1977, les 7 des 9 pays francophones de l'Afrique de l'ouest23 se réunissent et signent ce qui fut le premier accord de défense collective signé dans la sous-région. L'ANAD (Accord de Non Agression et de Défense) est né. Moins d'un an plus tard son extension à toute la CEDEAO donnera naissance au Protocole de Non Agression (PNA).

Le 22 avril 1978, la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO réunie à Lagos signe le PNA proposé par le Nigéria et le Togo. Etaient présents tous les pays de la CEDEAO hormis la Gambie. Par le PNA, les Etats s'engageaient à ne pas recourir à la menace, à ne pas utiliser la force et l'agression ou à tout autre moyen contraires aux chartes de l'ONU et de l'OUA. Le PNA s'est réalisé dans un contexte particulier qui peut expliquer sa mise en place car à l'époque près de la moitié des pays sont dirigés par des militaires24.Le pacte resta au stade des bonnes intentions car chaque Etats continua à privilégier ses propres intérêts, les dirigeants défendant jalousement leur pouvoir, refusant de faire confiance à leurs homologues et surtout complotant les uns contres les autres contrairement à l'esprit du protocole.

La fin des années 1970 fut marquée par des troubles qui plongèrent la sous -région dans le chaos et dont l'acmé sera atteinte à la fin des années 90. Le début des années 80 marque une nouvelle prise de conscience symbolisée par la signature du Protocole d'Assistance en Matière de Défense (PAMD) le 29 mai 1981 à Freetown (Sierre Leone) et

23 Ces Etats étaient regroupés dans la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO)

24 Le Colonel KEREKOU au Bénin, le Major Général BOAKYE au Ghana, le Général LAM IZANA en Haute-Volta, le Sergent-chef DOE au Liberia, le Lieutenant TRAORE au Mali, le Colonel KOUNTCHE au Niger, le Général OBASANJO au Nigeria et le Général EYADEMA au Togo.

qui entrera en vigueur en 1986. La signature de ce traité collectif de défense prévoyait que les Etats signataires s'apporteraient une aide et une assistance mutuelle de défense et que toute menace d'agression armée ou toute agression armée dirigée de l'extérieur contre l'un quelconque des Etats membres constituerait une menace ou une agression contre l'ensemble de la communauté.25 L'autre grande nouveauté est la création des Forces Armées Alliés de la Communauté (FAAC) qui devaient permettre une réaction collective dans le cas où un Etat membre était victime d'un conflit armé intérieur fomenté et soutenu activement de l'extérieur et qui mettait en danger la paix et la sécurité d'autres états membres.

Tout comme son prédécesseur, le PAMD échoua et ce, toujours pour les mêmes raisons. Mais vers la fin des années 90, la tension qui émerge au Libéria « où l'ethnicisation des cercles politiques, économique et militaire au profit des Krahn et accessoirement des Mandingues, ainsi que la politique de répression à l'encontre des Gio et des Mano »26 fait craindre le pire et pousse les Etats de la Communauté à fournir un nouvel effort qui donner a naissance au Groupe de Surveillance du Cessez-le-feu27.

Cependant l'ECOMOG ne naquit pas spontanément, les circonstances d'alors permettent de l'expliquer. La guerre froide touche à sa fin et les Etats-Unis alliés historiques28 du Libéria n'ont pas l'intention d'intervenir militairement pour aider le président DOE. Devant le peu de réaction des américains (et des Nations Unies dans leur sillage) et la présence libyenne29, le Nigéria de BABANGIDA décida d'intervenir pour aider DOE. Face à la réaction du « grand » nigérian, la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny

25 Article 2 du PAMD.

26 Fabrice WEISSMAN, « Libéria : derrière le chaos, crises et interventions internationales », Relations internationales et stratégiques, n° 23, automne 1996, p. 83.

27 En anglais Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG).

28 Le Libéria a été fondé par des esclaves américains.

29 Kadhafi s'étant proclamé champion révolutionnaire depuis les années 70 espérait constituer un contrepoids aux Etats-Unis en faisant d'un Libéria révolutionnaire un allié stratégique et économique.

30 qui veut éviter l'hégémonie nigériane soutint TAYLOR chef du Front National et Patriotique du Libéria. Les pays de la communauté connaissent leurs première épreuve et se montrent incapables d'y apporter une réponse commune, chacun défendant ses propres intérêts. Finalement grâce à une réactivation du PNA, le président BABANGIDA obtint de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement la création du Comité Permanent de Médiation censé apporter une solution définitive à un conflit qui dure depuis 8 mois et dont on craint les dommages collatéraux à l'échelle régionale. C'est dans le cadre de ce comité composé cette année là du Ghana, du Mali, du Nigéria du Togo et de la Gambie présidente en exercice de la CEDEAO31 , que l'ECOMOG voit le jour au cours de la réunion des 6 et 7 août 1990 même si aucun accord de paix donc aucun cessez-le-feu n'existe encore ; pour la force l'objectif est de se positionner en force tampon pour mettre fin au conflit et provoquer le cessez-le-feu.

C'est ainsi que commence l'histoire de l'ECOMOG et que l'Afrique de l'ouest entre dans une nouvelle phase en ce qui concerne le maintien de la paix et la gestion des crises.

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