CHAPITRE 8 :
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
8.1- CONCLUSION
L'étude des caractéristiques des exploitations
agricoles du village Alawénonsa a montré qu'il existe plusieurs
systèmes de cultures. Par rapport à notre objectif de recherche,
quatre systèmes de cultures ont été retenus :
- les systèmes de cultures intégrant la culture de
coton et celle de l'igname ;
- les systèmes de cultures intégrant la culture
de l'igname et non celle du coton ; - les systèmes de cultures
intégrant la culture du coton et non celle de l'igname ; - les
systèmes de cultures n'intégrant ni la culture du coton ni celle
de l'igname.
L'analyse des différents systèmes de production
a révélé que les principales cultures produites par les
paysans sont le maïs, le sésame, l'arachide, l'igname, le
niébé et le soja. L'étude a aussi montré que les
superficies de coton, de même que le nombre de producteurs ont beaucoup
régressé dans le village pour les raisons suivantes : les
aléas climatiques, le coût élevé des intrants
agricoles qui entraîne une diminution des marges de production, le
détournement des intrants à d'autres fins par les producteurs, la
qualité douteuse des intrants fournies par les sociétés
distributrices et le mauvais entretien des champs de coton. Toutes ces raisons
font que le coton ne présente plus un intérêt
économique important pour le village.
Quant à l'igname, elle a toujours occupé une
place de choix dans les exploitations à cause de son rôle dans la
sécurité alimentaire des populations et les revenus qu'elle peut
faire engranger aux producteurs.
La détermination des marges brutes a montré que
l'igname est la spéculation la plus rentable de l'exploitation agricole.
L'arachide, le maïs et le soja présentent des marges moyennes et
sont moins exigeantes en main-d'oeuvre, ce qui pousse à les produire en
quantité suffisante. Cela a aussi permis de trouver que les
systèmes de cultures qui intègrent l'igname sont les plus
performantes.
Les modèles d'optimisation exécutés pour
l'exploitation moyenne et les cinq plus grandes exploitations productrices
d'igname (superficie d'igname > 1,80 ha) ont permis de noter que parmi les
cultures vivrières, il y en a qui sont rentables et qui peuvent fournir
des revenus non négligeables à l'exploitation. Il s'agit surtout
de l'arachide et en partie du maïs en première saison de cultures
et du maïs fertilisé en seconde saison. Les ignames, surtout les
variétés d'igname à piler constituent une
spéculation très intéressante. Malgré cela, la
solution optimale proposée par le modèle pour cette
spéculation n'est que légèrement supérieure
à celle observée. La production de l'igname est en effet
limitée par le capital monétaire destiné à l'achat
des semences. Outre la contrainte de main-d'oeuvre qui limite la production de
l'igname, le capital constitue donc une contrainte majeure à la
production de cette spéculation.
Au nombre des résultats obtenus, le modèle
propose de ne pas produire le coton car il n'est plus en mesure de fournir
assez de ressources financières aux exploitants.
Le modèle d'optimisation effectué pour les cinq
plus petites exploitations productrices d'igname (superficie d'igname < 0,85
ha) a révélé que ces exploitations peuvent emblaver plus
de superficies totales dans leurs exploitations. Ces exploitations sont
également confrontées au manque de capital si bien que les
investissements dans l'agriculture sont faibles. Le modèle montre aussi
que ces exploitations présentent une mauvaise utilisation de la
main-d'oeuvre familiale. Il s'agit en fait de systèmes de production
dans lesquels, si la main-d'oeuvre familiale est bien utilisée, les
exploitants n'auront plus besoin de faire recours à une importante
quantité de main-d'oeuvre salariée.
Les résultats confirment aussi l'existence d'une
concurrence entre le coton et l'igname, concernant la main-d'oeuvre et dans une
certaine mesure le capital. Bien que cette concurrence ne se transpose pas
encore à la ressource terre, il est clair que les résultats ne
peuvent demeurer tels, si on sait que la population croît rapidement et
que la superficie disponible par producteur évolue en diminuant.
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