7.2.4.2- Cas de la vente de l'arachide au prix plafond
Les arachides doivent être vendues ici à leurs
prix plafond qui est de 250 francs par Kg. Les cultures qui sont
éliminées par la vente des arachides au prix plafond sont les
variétés d'igname ordinaire, le maïs et le sésame en
première saison puis, le maïs fertilisé en seconde saison. A
l'opposé de ces cultures l'arachide et le soja connaissent une
augmentation de leur superficie (tableau 51). La superficie des ignames
à piler n'a pas varié, ce qui montre que les ignames à
piler restent toujours concurrentes.
Le mois de juillet constitue toujours une période
critique pour la main-d'oeuvre alors que pour le capital, il s'agit des
périodes de juillet et novembre - décembre. Quant au revenu il a
connu une augmentation sensible de près de 10% ,par rapport au
modèle de base exécuté.
7.2.4.3- Cas de la vente des ignames au prix plafond
Dans cette simulation, l'igname à piler sera vendue
à 250 francs par Kg et les ignames ordinaires à 80 francs par Kg.
Aucune culture ne bénéficie de cette hausse des prix des ignames
car les superficies proposées par le modèle sont identiques
à celles du modèle de base (tableau 51). La main-d'oeuvre est une
contrainte majeure à la production principalement dans les mois de juin
et juillet surtout avec un coût d'opportunité de plus de 5.000
francs en juillet. En ce qui concerne le capital, les périodes critiques
sont janvier - février, juillet et novembre - décembre. Bien que
les superficies soient restées les mêmes, l'augmentation des prix
des ignames a entraîné une amélioration du revenu global de
53% par rapport au modèle de base et de près de 98% par rapport
à la réalité observée.
D'une façon générale, lorsqu'une
spéculation doit être produite et vendue à son prix
plafond, le modèle propose d'en produire plus, ce qui entraîne la
réduction des superficies des cultures qui deviennent moins
intéressantes économiquement. Il faut tout de même signaler
que dans tous ces cas de figures, les superficies des variétés
d'igname à piler n'ont pas varié, ce qui montre le haut niveau de
concurrence qu'elles peuvent supporter dans le système de production.
7.2.5- Simulation de la production de coton et
d'igname
Dans le modèle général, quoiqu'il en
soit, le coton et l'igname subissent la concurrence des autres cultures. La
simulation de modèles comportant seulement ces deux cultures ou l'une
des deux permettra de voir ce qui se passe entre elles. Il s'agit ici de voir
comment les deux cultures se concurrencent effectivement au niveau de la
main-d'oeuvre. Le tableau 52 ci-dessous présente les résultats de
quatre simulations réalisées dans ces conditions.
Le premier constat, c'est qu'une augmentation de la superficie
d'igname entraîne une diminution de celle de coton et vice versa. Dans
ces différentes simulations l'igname ordinaire est peu produite.
Tableau 52 : Résultats de la
simulations de la production du coton et de l'igname
|
Superficies
|
Superficies igname
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|
Simulations
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|
|
|
coton
|
A piler
|
Ordinaire
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Revenu optimal
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Coton seul dans le modèle
|
4,86
|
0,00
|
0,00
|
368.890.60
|
Coton et igname autoconsommée
|
3,85
|
0,29
|
0,27
|
585.640,47
|
Coton et igname dans le modèle 0,37 2,09
0,00 1.553.486,13
Igname seule dans le modèle 0,00 0,00
2,09 1.525.109,93
Source : Nos enquêtes, 2004
L'examen des besoins en main-d'oeuvre a montré que
chacune des deux cultures a une production limitée. La contrainte qui
limite la production de coton est la main-d'oeuvre masculine en d'août.
Le coût d'opportunité de la main-d'oeuvre durant cette
période est de 5.424,86 francs, ce qui incite le producteur à
s'offrir les services de la main-d'oeuvre salariée.
En ce qui concerne la production de l'igname seule, elle est
limitée par la main-d'oeuvre masculine en novembre - décembre.
Pendant cette période, le producteur est capable de payer la somme de
11.214 francs pour s'offrir les services de travailleurs salariés. En
effet, durant ces deux mois non seulement se poursuivent les activités
de récolte de l'igname de la campagne en cours mais aussi, a lieu le
buttage et la plantation de l'igname de la campagne prochaine.
Lorsque le coton et l'igname sont les deux cultures
introduites dans le modèle, celui-ci nous propose de produire 3,86 ha de
coton et 2,09 ha d'igname dans les conditions actuelles de production. Dans ce
modèle, les périodes d'août et de novembre -
décembre se révèlent comme les périodes de pointe
d'activité.
Les différents résultats montrent que de toute
évidence, il existe une concurrence entre les deux cultures en ce qui
concerne la main-d'oeuvre. En effet, les deux cultures sont exigeantes en
main-d'oeuvre. Cette conclusion partielle infirme l'hypothèse n° 1
de recherche car la production de coton n'a pas une incidence positive sur
celle de l'igname en ce qui concerne l'allocation de la main-d'oeuvre. Au
contraire, les deux cultures se concurrencent négativement par rapport
cette contrainte.
Le coton et l'igname sont donc deux cultures concurrentes
concernant l'utilisation de la main-d'oeuvre. Dans les systèmes
production où le coton est encore efficace, le producteur a le choix
entre produire assez de coton pour avoir des revenus ou produire de l'igname en
quantité pour assurer la sécurité alimentaire et avoir
aussi des revenus. C'est là le dilemme que rencontre les producteurs au
cours de leurs prise de décision concernant les spéculations
à produire.
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