7.1.5.3.2- Travail familial et salarié
L'analyse de la main-d'oeuvre familiale montre que sur un
total de 1032 hommes-jour, seuls 714 sont utilisés au cours de
l'année. Il reste donc plus de 318 hommes-jour supplémentaires
qui pourraient effectuer des travaux extra agricoles et ainsi ramener d'autres
ressources à l'exploitation. Malgré le surplus de mains d'oeuvre
familiale, il y a des périodes au cours desquelles le chef de
ménage est obligé de faire appel à la main-d'oeuvre
salariée. Il s'agit des périodes juillet, août et novembre
- décembre. Au total 63 hommes-jour serviront sur l'exploitation. Les
coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre familiale au cours de ces
périodes sont faibles, ce qui traduit le surplus de travailleurs de la
famille dans l'exploitation agricole.
Le surplus de main-d'oeuvre familiale serait probablement
lié à l'étroitesse des superficies disponibles. Lorsque
les contraintes de terre sont levées, 50 hommes-jour sont de nouveau
alloués aux travaux sur l'exploitation.
7.1.5.3.3 - Utilisation du capital propre de
l'exploitation
Il faut retenir ici que le capital total disponible n'est pas
utilisé. Sur les 391.100 francs CFA dont dispose l'exploitation, 267.965
francs CFA sont utilisés, soit une différence de 123.135 francs
CFA. Cette sous utilisation du capital est liée aux faibles superficies
emblavées pour les ignames. En effet, la production des ignames est
limitée par la disponibilité de capital au cours des
périodes de plantations de cette spéculation. Les coûts
d'opportunité du capital sont respectivement de 0,77 et 1,76 pour les
périodes de janvier - février et de novembre - décembre.
S'il était possible de faire un transfert de capital, l'exploitation
pourrait produire plus d'igname, ce qui nécessiterait des
dépenses supplémentaires pour acheter les semences. Dans ce cas,
bien que le revenu total obtenu augmente, la terre ne constitue plus une
contrainte en seconde saison.
7.2- ANALYSES DE SENSIBILITE
7.2.1- Augmentation du rendement de coton
Le but de cette simulation est de voir quels seront les
résultats du modèle lorsque le rendement du coton augmenterait.
Etant donné que le coton n'est pas retenu dans le modèle de base
et que la principale raison de cet état de chose est son faible
rendement, une simulation sur l'augmentation du rendement paraît
nécessaire. Cette simulation correspond aussi aux données des
périodes où le coton était abondamment produit dans le
village.
Les résultats de la simulation montrent que le coton
n'est retenu par le modèle que si son rendement est au minimum
égal à 1250 Kg/ha. Avec ce rendement et les mêmes
disponibilités de ressources, le modèle propose de produire dans
les proportions indiquées dans le tableau 48.
Tableau 48 : Résultats de la
simulation de l'augmentation du rendement du coton
|
Résultats
|
Résultats du modèle
|
Résultats de la
|
Cultures
|
observés
|
de base
|
simulation
|
Igname à piler
|
0,65
|
0,75
|
0,75
|
Igname ordinaire
|
0,94
|
0,90
|
0,62
|
Maïs 1
|
1,37
|
1,19
|
0,75
|
Arachide 1
|
0,45
|
2,52
|
2,52
|
Niébé 1
|
0,89
|
0,28
|
0,28
|
Sésame
|
2,26
|
0,86
|
1,24
|
Superficie 1
|
6,56
|
6,50
|
6,16
|
Maïs 2
|
1,00
|
0,65
|
0,65
|
Arachide 2
|
1,18
|
0,15
|
0,15
|
Niébé 2
|
1,10
|
0,39
|
0,39
|
Soja
|
0,92
|
2,00
|
1,02
|
Voandzou
|
0,00
|
0,04
|
0,04
|
Coton
|
2,20
|
0,00
|
1,18
|
Maïs avec engrais
|
0,78
|
1,97
|
1,69
|
Superficie 2
|
7,20
|
5,20
|
5,13
|
Source : Nos enquêtes, 2004
Du tableau 48, il faut retenir, la production de 1,18 ha de
coton. Les cultures dont les superficies sont réduites sont l'igname
ordinaire, le soja et le maïs fertilisé qui ne sont plus tellement
rentables par rapport au coton. Avec l'introduction du coton dans le
modèle, la surface du sésame a augmenté de 0,38 ha.
En terme de journées de travail, cette simulation
paraît un peu plus avantageuse pour le producteur car il utilise moins de
main-d'oeuvre, que cette main-d'oeuvre soit familiale ou salariée. Les
quantités sont respectivement de 907,15 et 50,40 pour la simulation
contre respectivement 911,94 et 63,88 hommes-jour, pour la main-d'oeuvre
familiale et la maind'oeuvre salariée du modèle de base. De plus,
le revenu est demeuré le même si non qu'il a connu une
légère augmentation de 6.367 francs CFA.
Malgré les avantages qu'offre cette simulation, le
problème ici, c'est que le rendement proposé par le modèle
est trop élevé par rapport à ceux actuellement obtenus par
les producteurs. En effet, ce rendement représente une augmentation de
près de 76% des rendements actuels. Une telle augmentation du rendement
est actuellement très difficile et serait plutôt utopique.
|
|