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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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7.1.5.3.2- Travail familial et salarié

L'analyse de la main-d'oeuvre familiale montre que sur un total de 1032 hommes-jour, seuls 714 sont utilisés au cours de l'année. Il reste donc plus de 318 hommes-jour supplémentaires qui pourraient effectuer des travaux extra agricoles et ainsi ramener d'autres ressources à l'exploitation. Malgré le surplus de mains d'oeuvre familiale, il y a des périodes au cours desquelles le chef de ménage est obligé de faire appel à la main-d'oeuvre salariée. Il s'agit des périodes juillet, août et novembre - décembre. Au total 63 hommes-jour serviront sur l'exploitation. Les coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre familiale au cours de ces périodes sont faibles, ce qui traduit le surplus de travailleurs de la famille dans l'exploitation agricole.

Le surplus de main-d'oeuvre familiale serait probablement lié à l'étroitesse des superficies disponibles. Lorsque les contraintes de terre sont levées, 50 hommes-jour sont de nouveau alloués aux travaux sur l'exploitation.

7.1.5.3.3 - Utilisation du capital propre de l'exploitation

Il faut retenir ici que le capital total disponible n'est pas utilisé. Sur les 391.100 francs CFA dont dispose l'exploitation, 267.965 francs CFA sont utilisés, soit une différence de 123.135 francs CFA. Cette sous utilisation du capital est liée aux faibles superficies emblavées pour les ignames. En effet, la production des ignames est limitée par la disponibilité de capital au cours des périodes de plantations de cette spéculation. Les coûts d'opportunité du capital sont respectivement de 0,77 et 1,76 pour les périodes de janvier - février et de novembre - décembre. S'il était possible de faire un transfert de capital, l'exploitation pourrait produire plus d'igname, ce qui nécessiterait des dépenses supplémentaires pour acheter les semences. Dans ce cas, bien que le revenu total obtenu augmente, la terre ne constitue plus une contrainte en seconde saison.

7.2- ANALYSES DE SENSIBILITE

7.2.1- Augmentation du rendement de coton

Le but de cette simulation est de voir quels seront les résultats du modèle lorsque le rendement du coton augmenterait. Etant donné que le coton n'est pas retenu dans le modèle de base et que la principale raison de cet état de chose est son faible rendement, une simulation sur l'augmentation du rendement paraît nécessaire. Cette simulation correspond aussi aux données des périodes où le coton était abondamment produit dans le village.

Les résultats de la simulation montrent que le coton n'est retenu par le modèle que si son rendement est au minimum égal à 1250 Kg/ha. Avec ce rendement et les mêmes disponibilités de ressources, le modèle propose de produire dans les proportions indiquées dans le tableau 48.

Tableau 48 : Résultats de la simulation de l'augmentation du rendement du coton

 

Résultats

Résultats du modèle

Résultats de la

Cultures

observés

de base

simulation

Igname à piler

0,65

0,75

0,75

Igname ordinaire

0,94

0,90

0,62

Maïs 1

1,37

1,19

0,75

Arachide 1

0,45

2,52

2,52

Niébé 1

0,89

0,28

0,28

Sésame

2,26

0,86

1,24

Superficie 1

6,56

6,50

6,16

Maïs 2

1,00

0,65

0,65

Arachide 2

1,18

0,15

0,15

Niébé 2

1,10

0,39

0,39

Soja

0,92

2,00

1,02

Voandzou

0,00

0,04

0,04

Coton

2,20

0,00

1,18

Maïs avec engrais

0,78

1,97

1,69

Superficie 2

7,20

5,20

5,13

Source : Nos enquêtes, 2004

Du tableau 48, il faut retenir, la production de 1,18 ha de coton. Les cultures dont les superficies sont réduites sont l'igname ordinaire, le soja et le maïs fertilisé qui ne sont plus tellement rentables par rapport au coton. Avec l'introduction du coton dans le modèle, la surface du sésame a augmenté de 0,38 ha.

En terme de journées de travail, cette simulation paraît un peu plus avantageuse pour le producteur car il utilise moins de main-d'oeuvre, que cette main-d'oeuvre soit familiale ou salariée. Les quantités sont respectivement de 907,15 et 50,40 pour la simulation contre respectivement 911,94 et 63,88 hommes-jour, pour la main-d'oeuvre familiale et la maind'oeuvre salariée du modèle de base. De plus, le revenu est demeuré le même si non qu'il a connu une légère augmentation de 6.367 francs CFA.

Malgré les avantages qu'offre cette simulation, le problème ici, c'est que le rendement proposé par le modèle est trop élevé par rapport à ceux actuellement obtenus par les producteurs. En effet, ce rendement représente une augmentation de près de 76% des rendements actuels. Une telle augmentation du rendement est actuellement très difficile et serait plutôt utopique.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci