CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
GENERALE
1.1- INTRODUCTION
L'agriculture occupe une place primordiale dans
l'économie de la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne. Elle y
mobilise une grande partie de la population active et participe à une
part importante du Produit Intérieur Brut (PIB). Le secteur agricole
reste cependant confiné dans une situation qui ne présage pas des
lendemains meilleurs. Pourtant, le développement socio-économique
des régions intertropicales du monde est étroitement lié
à la capacité des pays concernés à promouvoir le
secteur agricole qui y représente le secteur le plus important, en
raison de la part des populations nationales qu'il mobilise, de la part des
ressources qu'il assure à l'économie nationale et du
caractère renouvelable de celles-ci (Aho et Kossou, 1997).
Le Bénin n'échappe pas à cette situation.
L'agriculture y représente le socle des activités
économiques. Le secteur agricole assure l'emploi à près de
70% de la population active et participe pour 38% au PIB (Berkani, 2002).
Toutefois, le secteur agricole est caractérisé par une faible
productivité (Ministère du Plan, 2000). Cela s'explique par le
fait que l'agriculture ne bénéficie pas encore de façon
encourageante des techniques et méthodes les plus modernes pour son
développement tant au niveau de la production que de la conservation, de
la transformation et de la commercialisation des produits agricoles
(Ministère du Plan, 2000).
Dans ce contexte déjà complexe, on note, encore,
que les clefs de la politique de développement agricole qui passent par
la formation des techniciens et cadres, la recherche agricole, l'encadrement
des structures de production et l'aménagement du territoire,
évoluent de manière balbutiante. On comprend, alors, que
l'absence d'un vrai système de connaissance et d'information agricole
n'est pas une chose surprenante.
Cette inorganisation du secteur agricole, ajoutée
à l'absence d'une politique agricole claire sont à l'origine des
poches d'insécurité alimentaire qui subsistent malgré
l'autosuffisance globale constatée. En effet, selon une étude
réalisée par le PNUD en 1997, certaines couches de la population
sont en permanence dans la menace d'une insécurité alimentaire
à cause des difficultés d'accès aux ressources, des
aléas climatiques, de l'enclavement des zones de production et des
pratiques culturales inappropriées qui entraînent
l'appauvrissement des sols.
Face à cette situation, il serait important de mettre
l'accent sur certaines spéculations telles que l'igname dont
l'organisation des filières peut non seulement résoudre le
problème d'insécurité alimentaire mais constituer aussi
une source de devises pour le pays.
La présente étude est donc une contribution
à une meilleure connaissance des systèmes de production de
l'igname et aux améliorations qu'on peut apporter à sa production
aux plans techniques et économiques.
Ce document qui présente les résultats de cette
recherche est organisé en huit chapitres à
- Une introduction générale qui présente la
problématique et situe l'importance du sujet ;
- Une revue de la littérature sur les travaux
effectués sur l'igname et l'analyse de quelques
concepts ;
- Un cadre méthodologique où sont
présentées les démarches qui ont permis de conduire les
travaux ;
- Un chapitre sur la présentation du milieu ;
- Un chapitre sur les caractéristiques des systèmes
de production ;
- Une analyse de la rentabilité des spéculations et
performance des systèmes de cultures ; - Une modélisation des
exploitations agricoles ;
- Et enfin, une conclusion générale qui fait le
point du travail accompli.
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