Il constitue le support de la production agricole. On distingue
deux types de sol :
· Les sols ferrugineux tropicaux formés de
granitoïdes, courant dans les Collines. Ils sont
caractérisés par une texture grossière, un drainage
interne satisfaisant, une profondeur relative, une faible teneur en
concrétions, une granulométrie sableuses, une texture en argile
supérieure à 30% à un mètre de profondeur, un taux
moyen de restauration du complexe absorbant de 50% environ et des
réserves minérales en potassium satisfaisantes (Togbénou,
1990). Ces sols qui occupent la majeure partie du territoire sont de deux types
:
- les sols ferrugineux lessivés à
concrétions sur roche cristalline ;
- et les sols ferrugineux lessivés à pseudo gley
et à concrétions.
· Les sols hydromorphes rencontrés dans les zones de
bas-fonds (surtout les bas-fonds de Ouèdèmè, Hoco et
Sokponta) sont de profondeur généralement très faible.
La mauvaise gestion de la plupart de ces sols (brûlis
des résidus de récolte, feux de brousse, système de
production extensif, utilisation anarchique des engrais minéraux dans la
production cotonnière) est à l'origine de la baisse de leur
fertilité, ce qui pousse les producteurs à s'aventurer
très loin du village à la recherche de bonnes terres de culture ;
d'où les nombreuses fermes présentes dans la zone. A l'origine de
la création de ces fermes se trouve souvent la culture d'igname. En
effet, confrontés à l'épuisement des terres les plus
proches du village, les paysans sont obligés de s'éloigner pour
trouver des terres fertiles propices à la culture de l'igname. Les temps
de marche deviennent donc importants et diminuent les efforts physiques. Pour
éviter cette situation, les producteurs sont contraints de construire
des logis temporaires sur les champs et y demeurent pendant les périodes
de pointe d'activité.
4.3.3- La végétation
La végétation naturelle a presque
complètement disparu sous l'effet de l'action anthropique
(défrichements répétés, prélèvement
abusif du bois de chauffe, feux de brousse incontrôlés,
agriculture itinérante sur brûlis, production du charbon de
bois,...). Ainsi, la végétation, originellement une savane
arbustive voir arborée, a progressivement évolué pour
faire place à une savane à graminées parsemée de
baobab (Adansonia digitata) et de nérés (Parkia
biglobosa). On rencontre également des îlots de forêts
sacrées un peu partout dans les villages, des forêts
classées dont celle d'Aklamkpa et de rares forêts galeries.
Dans ces différentes forêts fétiches ou
classées, on rencontre les espèces suivantes : Daniela
oliverrii, Kaya senengalensis et Borassus aethiopium.
La végétation artificielle est composée de
plantations de palmiers à huile (Elaeis guineesis),
d'anacardier (Anacardium occidentalis) et de teck (Tectona
grandis).
4.3.4- L'hydrographie
En matière d'hydrographie, la commune de
Glazoué est pauvre en cours d'eau. En dehors du fleuve
Ouémé qui sert de frontière naturelle entre cette commune
et celles de Ouessè au Nord-Est et de Savè à l'Est, la
commune ne compte que quelques rivières. Ce sont : Riffo (affluent de
l'Ouémé), Agbanlin-Djetto, Kotobo, Ahokan, Trantran, Klou,
Agbavi, Djelo, Femanou et Douga (Togbénou, 1990). Ces rivières
alimentées essentiellement par les eaux de pluie rendent impraticables
les pistes de desserte rurale en saison pluvieuse et tarissent totalement en
saison sèche.
Les bas-fonds recueillent également de l'eau pendant la
saison des pluies, ce qui permet de cultiver, sur les sols hydromorphes, le riz
de bas-fond.
4.3.5- Le climat
La commune de Glazoué, en raison de sa situation
géographique jouit d'un climat de transition entre le climat
subéquatorial à deux saisons de pluie et le climat
soudano-guinéen à une seule saison de pluie. Ainsi, d'une
année à une autre, l'évolution des précipitations
change radicalement passant tantôt d'une année à une saison
de pluie tantôt à une année à deux saisons de pluie
et vice versa. La grande difficulté pour les producteurs consiste
à prévoir à l'avènement d'une année à
deux ou une seule saison de pluie. Face à cette situation d'incertitude,
ils sont contraints de développer des stratégies de production
dont notamment la diversification des cultures.
Les figures 4 et 5 ci-dessous montrent l'évolution
mensuelle des précipitations de ces quatre dernières
années. D'une manière générale, jusqu'aux
années 1990, les précipitations annuelles variaient entre 800 mm
et 1300 mm. De nos jours, avec les aléas climatiques, les
précipitations peuvent descendre en deçà de 800 mm ( cas
de 2001 avec 717 mm) ou être au-delà de 1300 mm (cas de 2003 avec
1450 mm).
Pour l'année 2003 en particulier, la pluviométrie
est unimodale, couvrant les mois d'avril à novembre (soit 7 à 8
mois de pluie), avec un pic de précipitations en août.
350
300
250
200
150
100
50
0
jan mar mai juil sep nov
Mois
2000 2001 2002 2003
Figure 4 : Evolution des précipitations
mensuelles de 2000 à 2003
Ces figures montrent la très grande variation des
précipitations mensuelles d'une année à l'autre. Dans de
telles conditions le développement d'une agriculture complètement
dépendante de la pluie se trouve compromis. Nos enquêtes sur le
terrain ont coïncidé avec cette période d'incertitude car
jusqu'au 03 juillet, les paysans attendaient toujours les premières
pluies de la seconde saison pour pouvoir ensemencer les champs de coton,
opération culturale prévue du 15 juin au 10 juillet. Ces
aléas climatiques ont pour corollaire, la concentration des
activités et donc des dépenses supplémentaires pour payer
la main-d'oeuvre salariée. De plus, on assiste à des
dégâts de cultures (pluies tardives détruisant les capsules
de coton déjà ouvertes, plusieurs resemis, pourriture des
récoltes).
350
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003
Années
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov
Figure 5 : Evolution des
précipitations annuelles de 2000 à 2003
Cette situation fait que des activités prévues
pour normalement s'étaler sur une période plus ou moins longues
doivent désormais se dérouler en peu de temps entraînant
ainsi des demandes supplémentaires de main-d'oeuvre si on veut rester
dans les délais et atteindre ses objectifs de début de
campagne.