Les associations sénégalaises en France à l'épreuve du codéveloppement.( Télécharger le fichier original )par Malamine Maro Université d'Evry Val d'Essonne - Master 2 Recherche 2007 |
ConclusionSi jusqu'à maintenant les émigrés ont fait face à toutes les initiatives de développement de leur localité d'origine, cette situation ne peut se prolonger graduellement dans le temps, compte tenu des difficultés qu'ils rencontrent dans leur pays d'accueil, des départs à la retraite des premières générations d'immigrés et des difficultés de renouvellement des mouvements, vu les restrictions des politiques migratoires. Cette situation pose une nécessité de trouver des solutions, car l'enjeu est de taille aujourd'hui au niveau de toutes les organisations associatives d'immigrés. La forte implication des émigrés dans la mise en place d'actions de développement local a tendance à évoluer de nos jours. L'objet fondamental de ce changement de comportement est à situer à plusieurs niveaux. Pour ce qui est de l'éducation et de la formation, point d'investissement prioritaire de l'Association Solidarité Entreaide en France (ASEF), il y a d'abord les soucis de responsabiliser la population locale qui était un travail de longue à laine. L'Asef n'intervient que dans la collection du matériel scolaire et la logistique de ces biens mais quant à la réception et le suivi de ces biens scolaires, il revient à la population d'en faire comme une affaire de soi même et par conséquent d'en veiller à sa bonne gestion quotidienne. Sans impliquer les politiques locales et même nationales, l'Asef, grâce à son expertise est arrivée à la réalisation des actions en direction de l'éducation et de la formation d'une telle importance. Par ailleurs, le modèle de déconcentration dans lequel le Sénégal s'est engagé depuis l'indépendance montre que l'administration centrale a toujours détenu les pouvoirs en matière de définitions et d'exécution des programmes tant sur le plan national que régional ou local. Bien que de nombreuses organisations associatives se sont constituées en structures communautaires, l'Etat reste toujours le principal animateur, en particulier pour ce qui concerne la réalisation des actions en direction de l'éducation et de la formation. Aujourd'hui, à l'image des associations d'émigrés, l'Asef constitue un véritable acteur de développement local dans la communauté rurale de Bambaly. Elle met au service de sa localité d'origine le savoir, l'expérience et l'expertise acquis lors du séjour de ses membres à l'étranger. Face au désengagement et au manque de volonté par fois des pouvoirs publics sur les domaines les plus sensibles et importants comme par exemple l'éducation et la formation et la santé, ces organisations associations d'émigrés surgissent comme relais et moteur de développement local. Comme plusieurs associations d'émigrés, l'association solidarité entreaide en France (ASEF) a prise des initiatives biens orientés principalement vers l'éducation et la formations en disposant à son actif un programme d'investissement en matériels scolaires pour les écoles de la localité d'origine des intervenants. (voir l'annexe n°1) Cependant, leur bonne volonté d'intervenir se traduit par des projets qui répondent aux besoins locaux en matière d'éducation et de la formation de la population locale notamment les plus jeunes d'une part et d'autre part par le travail de sensibilisation et de conscientisation de la population sur le retard existant et le danger qui guette la jeunesse de la communauté rurale de Bambaly si les initiatives éducatives ne sont prises en temps et en heure. « L'éducation au développement permet aux jeunes d'être informés sur les inégalités dans le monde, d'éveiller leur esprit critique et d'agir en citoyen responsable », explique Laurence Rigollet, chef de projet à Educasol, la plate-forme française d'éducation au développement et à la solidarité internationale43(*). En ce qui concerne ma méthode de travail, elle a consisté à réaliser des entretiens et des interviews avec des acteurs associatifs notamment les membres de l'association Asef qui sont la plupart des parents d'élèves et à mener des observations pendant leurs différentes rencontres à chaque fois que l'occasion se présent. Tout compte fait, l'ASEF malgré les quelques contraintes notées ça et là dans leurs interventions et la faiblesse de leur expertise, peut se prévaloir des acquis sur trois points essentiels : en premier, leurs interventions sont calquées sur les vrais besoins touchant la population locale, ensuite chaque action faite fait l'objet de justification publique et en fin toutes les actions réalisées ont fait l'objet de bilan général annuel. Condition qui peut faciliter l'intégration locale des réalisations car pour la population, c'est sa prise de conscience, son dévouement bref son investissement qui a permis sa réalisation. Elle est donc plus enclin à le suivre et à demander des comptes. Enfin, dans le contexte de l'immigration et du codéveloppement et l'affirmation de la communauté rurale comme seule véritable référence territoriale pour les populations, l'ASEF se présente aujourd'hui dans la communauté rurale de Bambaly comme un maillon presque incontournable pour la mise en place d'actions de développement local et comme un acteur exemplaire au premier rang pour le développement local en matière de l'éducation et de la formation . La liste d'abréviation
CREDOC : Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie ASEF : Association Solidarité Entre aide en France BM : Banque Mondiale FMI : Fonds Monétaire International UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfant ONG : Organisation Non Gouvernementale OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique MIOSES : Mission Socio-économique du Fleuve Sénégal INSEE : Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques MIIICODEV: Ministère de l'Immigration, de l'Identité Nationale de l'Intégration et du Codéveloppement ONU : Organisation des Nations Unies HCCI : Haut Conseil de la Coopération Internationale CMFSCODM : Comité Mixte Franco-Sénégalais sur le Co développement et les Migrations CODEV : Codéveloppement CR : Communauté Rurale CRB : Communauté Rurale de Bambaly CEM : Collège d'Enseignement Moyen SC : Services Communaux PSIDEL : Programme de Soutien aux Initiatives de Développement Local PROMER: Programme de Micro Entreprises Rurales CAPEC : Caisse d'Epargne et de Crédit CERP : Centre d'Expansion Rurale Polyvalent ADC : Associations Communales de Développement AJCB : Association des Jeunes de la Communauté Rurale de Bambaly ARCRBD : Association de Ressortissants de la Communauté Rurale de Bambaly à Dakar ALA : Association Lire en Afrique CGE : Conseil Général de l'Essonne DGVLC : Direction Générale de la Vie Locale et de la Citoyenneté SFRADE : Session de Formation des Responsables d'Associations du Département de l'Essonne GPF : Groupement de Femmes PILCRB : Programme d'Investissement Local de la Communauté Rurale de Bambaly PA : Programme d'Action PAEPCRB : Programme d'Action Educatif Prévu de la Communauté Rurale de Bambaly ER : Ecole Régionale EFI : Ecole de Formation des Instituteurs APE : Association des parents d'Elève * 43 Laurence Rigollet, chef de projet à Educasol, la plate-forme française d'éducation au développement et à la solidarité internationale, « alternatives Economiques », n°263 bis 2007 |
|