INTRODUCTION
De nos jours, avec la mécanisation de tous
les secteurs de l'économie et surtout de la modernisation de plus en
plus poussée du trafic routier, nous assistons à une augmentation
exponentielle du nombre d'accidents de la route. Selon les statistiques de
l'OMS, chaque année, 1,2 millions de
personnes trouvent la mort sur la route soit plus de 3.000
personnes tuées par jour ; en plus de ces
tuées, il y a 140.000 blessés dont
15.000 personnes resteront handicapées à vie
[1]. Cette hécatombe et cette somme de souffrances, qui
frappent tout particulièrement les jeunes n'épargnent aucun pays.
Un patrimoine humain considérable se trouve ainsi anéanti,
entraînant avec lui de très lourdes conséquences sociales
et économiques. Si les actuelles statistiques sont déjà
alarmantes, les tendances le seront encore plus. Si elles se confirment, on
assistera selon l'OMS d'ici à l'an 2020 à une
augmentation de 60% du nombre des personnes tuées. Les
accidents de la circulation seront alors l'une des principales causes de
morbidité dans le monde. Ce fardeau pèse plus lourdement sur les
pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire
où nous recensons aujourd'hui 90% des
décès et des incapacités résultant d'accidents de
la route. Cette tendance devrait bientôt passer à 95% [1],
c'est dire combien les accidents de la route constituent aujourd'hui
un enjeu majeur de santé publique à l'échelle mondiale.
Mieux connaître ce problème et ses multiples déterminants,
en identifier les acteurs, nombreux et dispersés, en comprendre le
contexte et les enjeux, chasser quelques idées reçues comme«
les accidents interviennent surtout quand le trafic est dense, quelques km/h de
plus, ce n'est pas bien dangereux... » dans le monde et en particulier
dans deux pays d'Afrique à savoir le Bénin en
Afrique subsaharienne et l'Algérie en Afrique du nord
ne serait pas vain. Grâce à la contribution d'auteurs d'horizons
variés, nous essayerons de croiser les regards, de
générer des idées, afin d'améliorer la politique
de prévention des accidents de la circulation dans ces deux pays.
DEFINITIONS
L' accident de la route (ou accident de la voie
publique : AVP) est un choc qui a lieu sur le réseau routier entre
un engin roulant (automobile, moto, vélo, etc.) et tout autre chose ou
personne et qui engendre des blessures humaines et/ou des dégâts
matériels, que ces dégâts soient occasionnés aux
véhicules, à un élément de la route
(chaussée, panneaux, barrières de protection, etc...) ou un
élément extérieur à celle-ci (bâtiment,
mobilier urbain, cabine de téléphone, arbre)
[2].
Les accidents de la route se définissent aussi
comme des évènements malheureux ou dommageables survenus sur une
route, un chemin ouvert à la circulation et appartenant au domaine
public.
Selon le ministère français de
l'équipement, il s'agit des accidents corporels de la circulation
routière. Ils doivent survenir, comme le rapportent Vallin
et CHESNAIS [3]:
- sur la voie publique
- impliquer au moins un véhicule (plus les animaux)
- provoquer un traumatisme corporel nécessitant un
traitement médical avec ou sans hospitalisation.
Selon Wallar, un accident arrive
lorsqu'il se crée un déséquilibre entre le potentiel de
l'organisme et les exigences de l'environnement. Ce potentiel peut être
insuffisant par rapport à l'environnement normal ou exceptionnel
(accident de la circulation) ou une situation inhabituelle
[4].
2-1) INCIDENCE DANS LE MONDE
On rapporte lors de l'enquête sur
le premier décès dû à un accident de la
circulation, en 1896, le coroner aurait déclaré : « Cela ne
doit plus jamais se reproduire » ; Pourtant, plus tard,
1,2 million de personnes meurent chaque année sur les
routes et l'on recense plus de 50 millions de blessés.
Les accidents de la route occupent le 11e rang parmi les causes de
décès et 2,1% du taux de mortalité
mondiale pour l'ensemble des groupes d'âges. Plus de
3000 personnes meurent chaque jour dans le monde des suites
d'un accident de la circulation. 85% de l'ensemble des
décès et 90% des années de vie
corrigées de taux de capacité perdu à la suite
d'accidents de la circulation sont enregistrés dans des pays à
revenu faible ou intermédiaire. Selon les projections, entre 2000 et
2020, les cas de décès dus aux accidents de la circulation
diminueront d'environ 30% dans les pays à haut
revenu ; mais augmenteront notablement dans les pays à revenu
faible ou intermédiaire. Si l'on ne prend pas des mesures
appropriées, les accidents de la circulation devraient
représenter d'ici 2020 la troisième principale cause mondiale de
maladies et traumatismes [1].En 1998 et selon une étude
publiée par Krug (1999) les accidents
de la circulation ont causé la mort d'environ 1170694
personnes dans le monde et sur l'ensemble des décès,
1029037 soit 87,9% se sont produits dans les pays à
faible revenu et 12,1 dans les pays à revenu
élevé [5]. Ceci peut être mieux
apprécié à travers le tableau ci-dessous.
Répartition des décès dus
aux Accidents de la Circulation (AC) et taux de mortalité, par
région de l'OMS et par niveau de revenu (élevé et faible /
moyen), en 1998.
PAYS
|
AFR
|
AMR
|
EMR
|
EUR
|
SEAR
|
WPR
|
MONDE
|
NIVEAU REVENU
|
|
Elevé
|
Faible
|
|
Elevé
|
Faible
|
|
Elevé
|
Faible
|
|
Nombre de décès dû aux AC (000)
|
170
|
49
|
126
|
72
|
66
|
107
|
336
|
25
|
220
|
1171
|
% des décès mondiaux dus aux AC
|
14,5
|
4,2
|
10,8
|
6,1
|
5,6
|
9,1
|
28,6
|
2,1
|
18,8
|
100
|
Taux de mortalité dus aux AC pour 100.000
|
28,2
|
16,1
|
25,3
|
15,2
|
16,8
|
22,4
|
22,6
|
12,6
|
15,5
|
19,9
|
% de l'ensemble des décès dû aux AC
|
1,8
|
1,9
|
4
|
1,9
|
1,7
|
2
|
2,5
|
1,7
|
2,1
|
2,2
|
Pour chaque personne tuée,
blessée ou rendue infirme à la suite des accidents de la
circulation, tout un ensemble d'autres personnes, y compris la famille et
l'entourage de l'intéressé, sont profondément
affectées. A l'échelle mondiale, des millions de personnes
doivent faire face au décès ou à l'incapacité de
membres de la famille rendus infirmes des suites d'un accident de la
circulation. Il est impossible d'attribuer une valeur à chaque vie
humaine perdue ou à chaque souffrance endurée, et d'additionner
ces valeurs pour calculer un chiffre rendant compte du coût social global
des accidents de la circulation et des traumatismes qu'ils occasionnent. Le
coût économique des accidents de la circulation et des
traumatismes qu'ils engendrent est estimé à 1%
du produit national brut (PNB) dans les pays à faible
revenu, 1,5% dans les pays à revenu
intermédiaire et 2% dans les pays à revenu
élevé [6].Le coût mondial est
estimé à environ US $518 milliards par an. Pour
les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, ce
coût se chiffre à US $65 milliards,
c'est-à-dire plus qu'ils ne reçoivent au titre de l'aide au
développement. Les accidents de la circulation grèvent lourdement
non seulement les économies mondiales et nationales, mais aussi les
finances des familles. De nombreuses familles sombrent dans la pauvreté
à la suite du décès d'un de ses membres qui en constitue
le soutien ou du surcroît de dépenses qu'entraîne la prise
en charge de membres de la famille rendus infirmes par un accident de la
circulation. Les études menées sur l'impact mondial des
accidents de circulation par plusieurs auteurs ont montré l'ampleur de
ce qui peut être appelé un drame. En 1997, le laboratoire de
recherche en transport (Transport Resarch Laboratory TRL Ltd) a estimé
que les traumatismes consécutifs aux accidents de la circulation avaient
coûté, 518 milliards de dollars US à l'échelle
mondiale soit 453 milliards pour les pays à haut revenu et 65 milliards
de dollars US pour les pays à revenu faible et
intermédiaire.
Tableau : Coût des
accidents de la circulation, par région (milliards de dollars
US)
Région
|
PNB de la région
1997
|
Estimation du coût annuel
|
|
PNB
|
Coût
|
Afrique
Asie
Amérique latine / Caraïbes
Moyen-Orient
Europe centrale / orientale
|
370
2454
1890
495
659
|
1%
1%
1%
1,5%
1,5%
|
3,7
24,5
18,9
7,4
9,9
|
Total intermédiaire
|
5615
|
|
64,5
|
Pays à taux élevé de motorisation
|
22665
|
2%
|
453,3
|
TOTAL
|
|
|
517,8
|
Selon une nouvelle étude du Bureau
régional de l'OMS pour l'Europe, les enfants et les
personnes âgées, en raison de leur vulnérabilité,
sont plus exposés que le reste de la population au risque de mourir dans
un accident de la circulation routière. L'étude, intitulée
Preventing road traffic injury: a public health perspective
for Europe, passe en revue les principaux facteurs de risques sanitaires
liés à la circulation et examine leur impact dans
différents pays et groupes de population de la région
européenne de l'OMS. L'étude
révèle que sur le total des personnes impliquées dans un
accident de la route 34000 environ se situent
dans la tranche d'âge de 0 et 14 ans ou plus de 60
ans. Les piétons et les cyclistes courent un risque
élevé d'être heurtés par des véhicules
motorisés : ils représentent 33% des accidents
de la route qui se soldent chaque année par près de 40
000 décès. Les touristes, les professionnels de la route
et les personnes appelées à effectuer le même trajet chaque
jour pour se rendre sur leur lieu de travail sont également
vulnérables à ce genre de risque au sein de l'Union
européenne.
Les traumatismes dus à des accidents de
la circulation routière sont la principale cause de mortalité
chez les enfants de 5 à 14 ans, et représentent
environ 5% (soit à peu près 5 000 cas) de la
totalité des décès imputables à des accidents de la
route chaque année. Les enfants de la tranche d'âge comprise entre
9 et 10 ans, en raison de leur incapacité à
concentrer leur attention sur la circulation environnante sont
particulièrement vulnérables. C'est particulièrement le
cas lorsque la circulation est intense ou rapide, lorsque la visibilité
est limitée ou que les conducteurs sont distraits. Dans la Région
européenne la Fédération de Russie, la Lettonie, la
République de Moldova et la Roumanie connaissent les taux les plus
élevés de mortalité infantile imputable à des
accidents de la route.
Les personnes âgées de
plus de 60 ans sont vulnérables aux traumatismes dus
à des accidents de la route en raison de leur fragilité physique
et de leur faible capacité à faire face à des conditions
de circulation difficiles. Dans la Région européenne,
plus de 27000personnes âgées perdent la vie dans un
accident de la circulation.
Les piétons, les cyclistes et les
motocyclistes subissent en général les traumatismes les plus
graves, ils souffrent par ailleurs davantage de problèmes de
santé persistants, qui demandent plus d'assistance.
Dans la Région européenne de
l'OMS, en moyenne 20% des personnes
impliquées dans des accidents graves sont les piétons et les
cyclistes, mais ils courent un risque disproportionné de
décès ou de traumatismes par rapport aux occupants de
véhicules automobiles. En 1997, les piétons et les cyclistes ne
représentaient que 22% des personnes victimes
d'accidents graves, mais 33% des personnes
décédées à la suite des accidents de la
circulation. L'analyse des risques pour l'Union européenne fait
apparaître pour tous les moyens de transport confondus, un risque de
décès plus élevé chez les cyclomotoristes : en
moyenne, 20 fois celui des occupants de voitures
particulières.
Dans l'espace de l'UE, les
accidents de la route semblent être la principale cause de
décès chez les touristes, représentant près de
50% des causes de décès, 20%
des admissions à l'hôpital et 30% des visites aux
services des urgences.
Les traumatismes dus à des accidents de
la circulation sont une cause importante de décès non seulement
chez les professionnels de la route mais également chez les personnes
effectuant un trajet quotidien pour se rendre sur leur lieu de travail en
raison de leur incapacité à faire face aux conditions de
circulation intense. Ainsi, dans l'espace de l'Union Européenne, en
1999, les accidents de la route survenus sur le trajet menant au lieu de
travail comptaient pour 41% de l'ensemble des
décès enregistrés sur cet itinéraire.
En plus d'être responsables de
décès et de traumatismes, les accidents de la circulation
routière augmentent de bien des manières le fardeau qui
pèse sur le système social et le système de santé
.Dans l'espace UE seule, 200 000 familles ont eu à
déplorer le décès ou l'incapacité permanente d'au
moins un membre de leur famille.
Des conditions de circulation dangereuses
restreignent la mobilité des citoyens et les occasions qui leur sont
offertes de mener une vie physiquement active en s'adonnant, par exemple, au
cyclisme, à la marche ou à des jeux en plein air. Or, il a
été démontré que le manque d'activité
physique constitue un risque majeur pour la santé. L'inactivité
physique est considérée comme responsable de 500000
à 1000000 de décès par an, soit entre 5
et 10% de l'ensemble des décès dans la région
européenne.
Environ un
cinquième des personnes blessées dans des accidents de
la route examinées dans le cadre d'une étude ont
développé une réaction de stress aiguë et un quart
d'entre elles présentaient des problèmes mentaux au cours de la
première année après l'accident. Les troubles mentaux
à long terme sont principalement des troubles de l'humeur
(environ 10% des cas), une phobie des déplacements
routiers (20%) et un stress post-traumatique
(11%).
Les pays à revenu
élevé font apparaître une forte disparité
socioéconomique pour les taux de traumatismes chez les piétons,
et la relation entre classe sociale défavorisée et nombre
élevé de traumatismes chez les enfants piétons a
été démontrée. De plus, les enfants appartenant
à des minorités ethniques ont un risque accru de subir de tels
traumatismes.
Aux États-Unis, les accidents de la
circulation ont causé en 1988 le décès de
47093 personnes et ont coûté plus de
60 milliards de dollars. En France, le nombre de perte en
vie humaine le nombre de blessés s'élevaient en
1980 à 12384 et 333541. En
1989, les chiffres furent respectivement de
10528 décès et de 236000
blessés, dont 55 000 grièvement.
En fait, les accidents de la circulation font, en France,
plus de 30 morts et 750 blessés par jour,
avant la loi Badinter ils suscitaient
250 procès par jour ; chaque année,
ils obligent les compagnies d'assurances à ouvrir
10 millions de dossiers et à décaisser plus
de 40 milliards de francs, le coût social de ces
accidents s'élevant à plus de 100 milliards de
francs.
ï 1,2 million de morts par an
ï de 20 à 50 millions de
blessés et de handicapés
ï 11ème cause de décès
ï Responsables de 2,1% des
décès dans le monde
Environ 90% des accidents
de la circulation mortels ont lieu dans les pays à faible revenu et
à revenu intermédiaire. Les accidents de la circulation, qui
arrivent au neuvième rang parmi les principales causes de
morbidité à travers le monde, sont responsables de
2,8% de l'ensemble des décès et d'incapacité
à l'échelle mondiale. Bien que le nombre de véhicules
automobiles par habitant soit beaucoup plus élevé dans les pays
développés, il y a comparativement plus de décès
dus aux accidents de la circulation dans les pays en développement.
Près de 50% des
décès par accidents de la circulation dans le monde concernent
des jeunes adultes entre 15 et 44 ans, ce qui correspond
à la tranche d'âge la plus productive au plan
économique. [1]
Répartition des décès dus aux accidents de
la circulation, par Région de l'OMS, 1998
2- 2) INCIDENCE EN ALGERIE
Le nombre de morts sur les routes
d'Algérie, estimé à 3379 victimes en 2006.
De 1996 à 2004, le
nombre des accidents n'a cessé d'aller crescendo jusqu'à
atteindre un seuil critique. Le bilan est impressionnant : chaque année,
entre 40000 et 50 000 accidents de
circulation, causant entre 4000 et 5000
décès, soit une fois et demie le nombre des victimes du
séisme de Boumerdès et 60000 blessés,
dont 10% nécessitent une chirurgie
lourde .En 24 heures en Algérie, 120 accidents
sont enregistrés dont 12 décès et 175
blessés.
Selon le Centre national de prévention
et de sécurité routière (CNPSR), les taux
de mortalité due aux traumatismes causés par les accidents de la
route sont les plus élevés au monde.
D'après un document du ministère
de la Santé, les accidents de la circulation sont à l'origine
de 95% des traumatismes crâniens. Les séquelles
invalidantes sont attribuées dans 80% des cas aux
accidents de la circulation. Le handicap étant d'autant plus grave qu'il
survient chez l'enfant et qu'il cumule plusieurs handicaps (moteur, sensitif,
sexuel). Une étude faite au niveau du CHU N'fissa Hamoud (ex-
Parnet), au service de chirurgie infantile, durant la période
comprise entre juin et novembre 2003, a montré que
280 cas pris en charge étaient victimes d'accidents de
la route sur les 5366 cas d'urgence hospitalisés. Les
victimes des accidents de la voie publique sont plus fréquemment
âgées entre 5 et 10 ans et touchent surtout les
garçons. La clinique centrale de chirurgie plastique et des
brûlés a enregistré, durant la période comprise
entre janvier 2003 et juillet 2004, la prise en charge de
142 cas d'accidents de la circulation dont 85 cas sont
des enfants et 37 des adultes. Les handicaps cumulés chez les
blessés (paralysie motrice, sensitive et sexuelle) sont graves, en
particulier chez l'enfant. Leur surveillance médicale dure toute la vie,
ce qui explique le lourd coût financier pour la société.
Bouslimane Abdelhafid, sous-directeur de la promotion de la
santé mentale au ministère de la Santé, a souligné
les conséquences de ces accidents qui suscitent un traumatisme
psychique. « Le sujet peut être uniquement témoin et ne pas
avoir été en danger réel. Cela peut constituer un tournant
de leur vie. Un chauffeur peut perdre son travail et un écolier peut
stopper sa scolarité car il ne voudra plus aller à l'école
».
Les statistiques des accidents de la route en
Algérie et leurs interprétations montrent un constat très
alarmant. En 2007, l'Algérie comptait 34,1
millions d'habitants et possédait un parc automobile de
3,7 millions de véhicules roulant sur un réseau routier
d'un linéaire de 109.452 km. La même année, les
services de sécurité ont enregistré
39.010 accidents corporels qui ont eu pour
conséquence 4.177 personnes tuées et 61.139 autres
blessées dont plus de 3 mille en état grave. Le
coût total de l'insécurité routière est
estimé à plus de 1 milliard de dollar US
par an. Ce simple constat place l'Algérie parmi les pays
où le risque d'accidents de la route est le plus élevé au
monde [7]. Le risque d'être impliqué dans
un accident de la circulation en Algérie en 2006est 1,9 fois
supérieur à celui de 1970.
ETAT COMPARATIF DES ACCIDENTS CORPORELS DE LA
CIRCULATION ROUTIERE ENREGISTRES AU COURS DES PREMIERS SEMESTRES DES
ANNEES 2007 ET 2008.
Désignation
|
1ERSemestre 07
|
1ERSemestre 08
|
Différence
|
Pourcentage(%)
|
Accidents
|
8232
|
8512
|
+ 280
|
+ 03.40
|
Blessés
|
9285
|
9804
|
+ 519
|
+ 05.58
|
Tués
|
343
|
368
|
+ 25
|
+ 07.28
|
Source :
[8]
2- 3) INCIDENCE EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE EN PARTICULIER
LE CAS DU
BENIN
Les pays en
développement sont les plus gravement touchés: plus de
70% des morts et des blessés en sont originaires. Si
l'Asie est en première ligne, l'Afrique n'est guère mieux lotie.
Selon la Banque mondiale, le nombre des accidents, conséquence du
très mauvais état des routes et des véhicules, y aurait
augmenté de plus de 350% entre 1968 et 1990. Le taux
des accidents mortels par véhicule qui pourrait être
multiplié par 8 et par 50 (selon les États)
serait supérieur à celui des pays industrialisés. Pour la
tranche d'âge des 5-44 ans, les accidents de la
circulation sont la deuxième cause de mortalité sur le
continent. Ce sont les jeunes piétons qui, dans ce domaine,
paient le plus lourd tribut : le pourcentage des accidents impliquant des
enfants de moins de 15 ans oscille entre 32%
(à Addis-Abeba) et 40%
(à Abidjan). Viennent ensuite les deux-roues,
précédent de peu les usagers des transports en commun. À
l'inverse des pays industrialisés, ce ne sont pas les collisions qui, en
Afrique, font le plus de victimes, mais les accidents dans lesquels un seul
véhicule bus ou taxi collectif, en général est
impliqué. L'imprudence des conducteurs est souvent à l'origine de
drames : excès de vitesse, véhicules trop chargés,
consommation excessive d'alcool par le conducteur. Selon des études
réalisées en Afrique du Sud et au
Kenya, 69% des conducteurs ne respectent pas les
limitations de vitesse, 37% des occupants des sièges
avant des véhicules s'abstiennent d'attacher leur ceinture de
sécurité, et environ 7% des automobilistes
conduisent la nuit en état
d'ébriété. En avril
1997, à Pretoria, un congrès consacré à la
sécurité routière en Afrique avait déjà
permis de se faire une idée précise. Depuis, la publication
annuelle des statistiques de la Fédération des assurances
africaines permet aujourd'hui de se faire une idée plus précise
de l'ampleur du désastre. Ainsi, en dix ans, plus de trois cent
mille personnes sont mortes sur les routes d'Afrique et plusieurs
millions restent invalides à vie. Les organisations internationales,
Banque mondiale en tête, préconisent donc la mise en place d'un
plan d'urgence pour arrêter l'hécatombe car ce fléau
constitue une véritable saignée démographique et une
catastrophe économique. L'OCDE estime à environ
2% du PIB (10 milliards de dollars) l'incidence
financière des accidents de la route sur les économies locales,
et la situation va inéluctablement empirer. Le nombre des accidents de
la circulation devrait augmenter de 80% ou 90% tous les cinq
ans. Plus de 1.2 million de personnes sont tuées chaque
année sur les routes. Presque 50 millions sont
blessées ou handicapées chaque année. L'Afrique est la
région qui enregistre les taux d'accidents de la route les plus
élevés - 27 morts par 100, 000 habitants - comparé
à la moyenne globale qui est de 19 morts par 100,000 habitants.
La grande majorité des utilisateurs de la route tués en Afrique
sont des utilisateurs vulnérables (piétons, cyclistes et
passagers des transports publics). Dans un rapport présenté
à la 53ème session de son comité régional pour
l'Afrique, l'OMS indique que les accidents de la route ont
provoqué la mort d'environ 725.000 personnes sur le
continent en 2000, précisant que ce chiffre représentait
7% dans ce même espace et 15% des morts
par accident dans le monde. Le rapport de l'OMS-AFRO
précise qu'en Afrique, les catégories les plus touchées
par ce carnage sont les piétons, les passagers et les cyclistes. Les
accidents coûtent cher parce qu'il faut détourner les rares
ressources d'autres secteurs prioritaires pour assurer le traitement en
urgence, l'hospitalisation et le traitement à long terme, note le
rapport. Il souligne aussi que les accidents peuvent causer des
infirmités à vie entrainant d'autres problèmes de
santé avec des conséquences graves pour l'individu, sa famille,
sa communauté et le système de soins de santé. Les
accidents de la circulation n'épargnent aucun pays africain. Et, bien
souvent, le taux des accidents est proportionnel à la densité du
trafic qui, comme on le constate, est de plus importante sur nos routes, du
fait de leur mauvais état et de l'indiscipline des conducteurs. Sur les
108 milliards de f.CFA résultant du dysfonctionnement
du système de transport collectif à Dakar, les 4
milliards sont imputables aux accidents. Les accidents mortels de la
route ont augmenté de 350% en Afrique
entre 1968 et 1990 et il faut s'attendre à ce que leur
nombre ne cesse de croitre à mesure que le trafic de véhicules
progressera, si des mesures de prévention ne sont pas mises en place.
S'il est vrai que dans la plupart des pays africains, le nombre de tués
et de blessés par suite d'accidents de la route rapporté à
la population n'est pas aussi élevé qu'en Europe ou en
Amérique du Nord, ce n'est plus le cas lorsqu'on le rapporte au nombre
de véhicules à moteur. S'agissant du Kenya, les risques
d'accident causés par un autobus ou un taxi étaient, en
1990, quatre fois plus élevé que ceux causés par
une voiture ou un véhicule léger. L'Afrique subsaharienne paie un
lourd tribut aux accidents de la route. En 2000, 65000
à 82000 personnes auraient trouvé la mort dans des
accidents de circulation et les coûts économiques de ces
accidents ont été estimés à environ 2% du
PIB. En Afrique subsaharienne, les accidents de la route
représentent 11% de l'ensemble des accidents
enregistrés dans le monde [9].
Le Bénin se situe
pleinement dans cette catégorie depuis 1987. Le taux
des accidents de la circulation y va de façon grandissante. En
1987, on y a enregistré 1581 cas d'accidents
de circulation dont 199 tués et 1330 blessés. En
dix ans, le nombre de ces cas d'accidents a doublé et est passé
à 3272, dont 475 tués et 2766 blessés en
1997 (le volume du trafic routier étant en nette augmentation
depuis 1990). La situation en 2003 est encore alarmante. Sur 5500 cas,
550 personnes sont tuées et 3802 sont blessés
(CNSR 2003). Il s'agit d'accidents qui surviennent aussi bien
en zone urbaine, qu'en zone rurale. Le Département de
l'Atlantique et particulièrement la ville de
Cotonou, constitue la zone où le risque d'accidents est majeur.
Mais les accidents survenus en zones rurales sont beaucoup plus dangereux que
ceux des villes. Les ¾ de ces accidents sont
mortels [10].Le nombre de ces accidents, la gravité des
lésions occasionnées et le coût financier engendré,
constituent au Bénin un problème de santé publique auquel
il convient d'apporter des solutions appropriées. Pays à faible
revenu, le Bénin compte selon les chiffres du dernier Recensement
Générale de la Population et de l'Habitat (RGPH) de
Février 2002, 6.769.914 habitants sur une
superficie de 114.762 km². Ouvert sur la mer, le Bénin
sert de pôle de transit pour plusieurs pays enclavés de la
sous-région comme le Burkina-Faso, le Mali, le Niger, le Tchad
et même le Nigéria avec l'engorgement de ses ports. Cette
situation accroît considérablement le nombre de véhicules
qui circulent sur les routes du pays, et rend très dangereux le
transport routier. De plus, le phénomène ``venu de
France'', a augmenté considérablement le parc automobile
du Bénin. En cinq ans, le taux d'accroissement est de
61%, soit 138.044 véhicules à moteurs en
1995. Les départements de l'Atlantique et du Littoral et plus
particulièrement la ville de Cotonou est la zone
où le risque d'accident est majeur. En effet, la concentration de toutes
les forces économiques, politiques dans cette ville constitue une source
d'insécurité routière. Les mouvements des populations vers
cette contrée ne cessent de croître de jour en jour. Capitale
économique du pays, Cotonou attire beaucoup de jeunes ruraux en
quête d'emploi. Ces derniers, après plusieurs mois de
chômage finissent par s'adonner aux activités de conduite de taxis
motos. De plus, la fougue des gens impatients qui sont pressés et ne
trouvent aucun inconvénient à brûler les feux de
signalisation et à violer les autres règles de
sécurité routière. Pour l'ensemble du pays, deux
accidents sur trois, ont lieu entre 7 h et 18 h et
90% de ces accidents mettent en cause les véhicules
légers à quatre roues, surtout dans les villes ; (ceux des
poids lourds n'étant mis en cause qu'une fois sur quatre). Quant aux
deux roues (motos et bicyclettes) largement utilisés au Bénin,
ils sont impliqués dans près de 40% des
accidents surtout avec l'avènement des taxis-moto qui ne
maîtrisent pas souvent le code de la route et conduisent parfois dans un
état d'ivresse. [10]
Taux d'accidents de la circulation mortels (pour 100
000 habitants) par Région de l'OMS, 2002

Source : projet OMS sur la charge mondiale de
morbidité, 2002, version 1
"Un accident est rarement dû
à une cause unique, il réside dans le comportement du complexe
conducteur - milieu - véhicule au cours de quelques instants
précédent" formule de L.G NORMAN. [11]
Ces trois facteurs sont
étroitement liés et tout accident a son origine dans la
défaillance d'un seul ou de plusieurs de ces facteurs. Des études
menées de part le monde ont tenté d'évaluer l'incidence de
chacun de facteurs.
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Multiplication et interaction des facteurs dans
l'accident [12]
3-1) FACTEURS DE RISQUE LIES A
L'HOMME
Les statistiques mondiales accablent
l'homme de la responsabilité de80-95% des accidents de
la voie publique .Le conducteur est sans doute l'élément
primordial du complexe. C'est lui qui, à tout moment, doit s'adapter si
certains paramètres changent au niveau des deux autres facteurs
(véhicule-milieu), par exemple le conducteur règle sa vitesse par
rapport:
- au profil de la route
- au revêtement de la chaussée
- aux conditions climatiques
- à l'état des pneumatiques ou des freins de son
véhicule
- à la zone traversée (agglomération ou
campagne)
L'état psychologique et physique est
chez les conducteurs l'un des paramètres essentiels dont les
fluctuations régissent l'adaptabilité à la conduite. Pour
la psychologie du conducteur, Il apparaît que
l'automobiliste, une fois dans sa machine, vit un fantasme qui le place
au-dessus des autres en lui assurant une impunité
absolue.
Le Prof. Policier dit de lui : "Derrière le
métal et le vitre, dans la pénombre derrière ses glaces,
il se sent plus ou moins inaccessible". [4]
Quant à l'état
physique, la conduite d'engins par l'effort physique et l'attention
soutenue qu'elle nécessite, réclame obligatoirement de l'individu
une certaine aptitude dont la carence sera génératrice
d'accident.
Une étude en Californie a
décelé 24% d'automobiliste anormalement sensible
à l'éblouissement. En effet les conséquences d'une crise
épileptique ou celle d'une simple lipothymie surprenant un automobiliste
à son volant sont dangereuses pour la conduite.
Les différents éléments intervenant chez
l'homme sont donc complexes.
Le schéma de Michel
ROCHE résume les fonctions psychologiques de la conduite en
trois stades:
ü Stade de perception, d'information
ü Stade d'interprétation
ü Stade d'action
[13]
1-1) la
vitesse
La vitesse des véhicules motorisés
est au coeur du problème des accidents de la route entrainant des
blessures [1]. Elle influe à la fois sur les risques
et sur les conséquences des accidents .La vitesse
a un effet négatif exponentiel sur la sécurité au fur et
à mesure qu'elle augmente, le nombre d'accident et la gravité des
traumatismes augmentent aussi. Des études montrent que plus la vitesse
d'impact est élevée plus le risque de blessures grave ou
mortelles grandit .Quantité d'éléments
démontent qu'il existe une relation importante entre la vitesse moyenne
et les accidents. [1]
Ø La probabilité d'accident avec blessures est
proportionnelle au carré de la vitesse, la probabilité
d'accidents grave est proportionnelle au cube de la vitesse, la
probabilité d'accident mortel équivaut à la vitesse
à la puissance 4.
Ø Des données empiriques tirés des
études sur la vitesse menées dans différents pays montrent
qu'avec une augmentation de la vitesse moyenne de la circulation de 1km /h
l'incidence des accidents avec blessure augmente de 3%.
Ø Dans leur étude sur différents types de
routes au Royaume Uni Taylor et Al concluent que chaque fois
que la vitesse moyenne diminue de 1mile/ h
(1,6km/h), le volume des accidents diminue au maximum
de 6% sur les routes urbaines ou la vitesse moyenne est
basse.
Ø Une méta analyse de 36 études sur les
changements de limites de vitesse révèle qu'au dessus de
50 km /h les accidents diminuent de 2% chaque
fois que la vitesse moyenne est réduite de 1km/h.
Ø Les accidents sont aussi associés aux
différences de vitesse entre les véhicules pris dans le flot du
trafic.
La vitesse excessive ou inappropriée
contribue à 30% environ aux accidents mortels dans les
pays à revenu faible [14].
Les Algériens roulent vite, trop vite
à en croire les statistiques du groupement de la Gendarmerie nationale
d'Alger qui a révélé, lors des journées portes
ouvertes qui se sont tenues du 18 au 20 juin 2008 à
Maqam Echahid, que près de 18000
véhicules ont été
«flashés» par les radars fixes et mobiles
(Laser et Doppler) durant la période allant de janvier à
fin mai 2008. Pire, les gendarmes ont eu à vérifier cet
excès de vitesse à travers une opération pilote, à
savoir le respect des plaques de signalisation et de limitation de vitesse sur
les autoroutes d'Alger, où la vitesse est limitée
à 80 km/heure ; il est à noter
que91% des accidents de la route en Algérie sont dus au
facteur humain, et parmi ces facteurs figure en première place
l'excès de vitesse. L'excès de vitesse, lié au
dépassement dangereux notamment en zone rurale où l'on enregistre
le taux le plus élevé d'accidents avec 54,66%,
est dans tous les cas, la cause principale des accidents de la route en
Algérie [15].
Selon les estimations du
CNSR, 70% des accidents de la route à
Cotonou sont dus à l'excès de la vitesse.
1-2) Présence d'alcool, de
médicaments ou de drogues à usage
récréatif
a)Alcool
Il ressort d'une étude de
contrôle réalisée au Michigan en 1964
connue sous le nom d'étude de Grand Rapid que les
conducteurs qui avaient consommé de l'alcool risquaient plus
d'être impliqués dans une collision que ceux qui n'en ont pas
consommé, et que ce risque augmentait rapidement avec
l'alcoolémie. Ces résultats ont alors servi de base dans de
nombreux pays du monde pour fixer les limites légales de
l'alcoolémie et du taux d'alcool dans l'haleine qui est
généralement de 0 ,8 g/dl [1] .En
effet, des enquêtes menées dans les pays à faible revenu
sur les conducteurs, il ressort que 33% et 69% des conducteurs
tués au volant et près de 8% et 29% de
conducteurs impliqués dans un accident non mortel avaient
consommé de l'alcool[16]. Peden et al
(1996) conclurent qu'en Afrique du sud, l'alcool intervient pour
29% des cas où les conducteurs sont blessés et
dans plus de 47% des cas où les conducteurs meurent des
suites d'une collision [17].
Encore secret de polichinelle il y a un
moment, des sensibilisations plus accrues se développent actuellement
pour prévenir les conducteurs contre les méfaits de la
consommation de la drogue et de l'alcool et surtout leur danger lors de la
conduite sous leur emprise en Algérie.
Au Bénin la conduite sous emprise
d'alcool constitue un véritable problème surtout les weekends.
b)
Médicaments et drogues à usage
récréatif
Le rôle de l'alcool dans les collisions
est beaucoup plus important que celui de toute autre drogue ; mais les
médicaments et les drogues qui ont une incidence sur le système
nerveux central peuvent amoindrir les facultés des conducteurs ;
Toutefois on comprend beaucoup moins bien les conséquences des
médicaments et des drogues à usage récréatif sur la
conduite et leur rôle dans les collisions que ceux de l'alcool, surtout
dans les pays à faible ou à moyen revenu. Il n'est pas
aisé d'établir le lien entre les doses de médicaments ou
de drogues et le risque accru de collision. Il est très
difficile à cause de divers problèmes, dont ceux qui
suivent, d'analyser la relation entre les doses de médicaments ou de
drogues, qu'elle qu'en soit la quantification et la sécurité
routière.
§ Contrairement à l'alcool ; avec la plupart
des drogues ; il n'apparait pas de relation simple entre la
quantité de drogue dans le sang et le degré d'affaiblissement des
facultés.
§ L'influence de médicaments d'une
catégorie particulière, comme les antidépresseurs, sur le
comportement, par exemple sur la distance de freinage du conducteur, peut
varier considérablement.
§ Certains conducteurs sous l'effet de
médicaments, comme les schizophrènes sous anti psychotiques,
présentent moins de danger quand ils conduisent en suivant les
prescriptions médicales.
§ Les réactions aux médicaments varient
beaucoup d'une personne à l'autre.
§ Les effets à court terme de certains
médicaments peuvent être différents des effets à
long terme.
§ Beaucoup de médicaments sont actuellement
utilisés et souvent plusieurs sont pris au même moment ; les
combinaisons de médicaments peuvent avoir des effets synergiques comme
la codéine et les médicaments antipsychotiques avec l'alcool ou
des effets antagonistes .Les interactions possibles sont nombreuses.
L'état de fatigue physique des
conducteurs, qui se manifeste par la somnolence au volant, et l'état
d'ébriété dû à la présence d'un fort
taux d'alcool dans le sang, qui se traduit par le ralentissement des
réflexes au volant, sont des causes directes des différents cas
d'accidents de la route dans la ville de Cotonou. Ces états se
justifient par :
§ Le temps de travail des chauffeurs qui varie entre
12 et 14 heures par jour contre 8 heures
requises.
§ La consommation d'alcool pour diverses raisons
.Malheureusement, il est difficile de faire une estimation de la proportion de
ces faits dans les causes des accidents de la route, compte tenu du temps qui
sépare les accidents et les constats de police ,d'une part ,et d'autre
part les difficultés à retrouver parfois les parties
impliquées . Dans cet intervalle de temps, chaque partie en cause
retrouve sa faculté et il devient difficile de mesurer l'état de
fatigue et l'alcoolémie [1].
1-3) Fatigue du conducteur
La fatigue ou la somnolence peuvent
être associées à divers facteurs ; certains
concernent la circulation routière, comme la conduite sur de longues
distances, le manque de sommeil et la perturbation des rythmes circadiens.
Différents groupes de personnes présentent des risques
élevés.
· Les jeunes âgés de 16 à
29ans surtout les hommes.
· Les travailleurs de quarts surtout au niveau des usines
où les ouvriers exercent 24 sur 24h.Pour ces employer le sommeil est
perturbé par un travail de nuit ou par des heures de travail longues et
irrégulières [1].
Selon une étude
française 17 heures de veille active
équivalent à 0,5 g d'alcool par litre de sang. [18]
1-4) Téléphones cellulaires
Dans beaucoup de pays à revenu
élevé, le nombre de téléphones cellulaires a
augmenté rapidement. L'usage du téléphone peut nuire
à la conduite autant sur le plan physique qu'en ce qui concerne les
perceptions et la prise de décision .En composant un numéro,
le conducteur n'est plus attentif à la route. D'après les
résultats des études sur la distraction et la charge mentale, le
temps de réaction des conducteurs qui utilisent le
téléphone cellulaire au volant augmente de 0 ,5
à 1 ,5[1]. L'usage du téléphone portable au
volant constitue une charge additionnelle qui vient corrompre l'attention
requise du conducteur en circulation .Si assez souvent les risques
liés à cette activité sont contestés, c'est parce
que l'usage du portable au volant n'entraine pas toujours des perturbations
visibles telles que la modification de la vitesse, les déviations
notoires de trajectoire etc. Mais on note plutôt une certaine
fixité du regard. En effet, très souvent les conducteurs,
portable au volant adoptent parfois sans s'en rendre compte un regard droit
devant. Ce qui réduit sensiblement la fréquence moyenne de
changement de regard. Par conséquent, le conducteur surveillera mal son
champ de vision périphérique. Les coups d'oeil sur le tableau de
bord ne sont plus réguliers. Il découle également de cette
activité une augmentation du temps de réaction du
conducteur .Chose dangereuse car pour s'assurer du niveau de concentration
du conducteur, le test de performance le plus usité est celui du temps
de réaction .C'est à dire le temps que met un conducteur
pour réagir face à un obstacle soudain. Or, plus ce temps
s'allonge et plus le conducteur est rapproché de l'accident. Toutes ces
réalités montrent à l'évidence qu'il y a
compétition entre les deux tâches (conduire et
téléphoner).Téléphoner en conduisant, on peut
l'affirmer, constitue un facteur de risque pour le conducteur
[19].
1-5) Facteurs démographiques
Différents groupes de personnes sont
exposés à différents risques. Les populations
évoluent au fil du temps tout comme les risques auxquels elles sont
exposées. Les fluctuations dans la taille relative des différents
groupes de population influeront beaucoup sur le nombre de victimes de la
route. Ainsi dans les pays industrialisés les jeunes conducteurs et les
jeunes motocyclistes qui risquent plus d`être impliqués dans des
collisions sont actuellement surreprésentés dans les chiffres des
victimes ,cependant l'évolution démographique que connaitront ces
pays dans les 20 à 30 prochaines années
fera que les personne âgées ( plus de 65 ans)
formeront numériquement le premier groupe d'usagers de la route,
toutefois en raison de leur fragilité physique, ils risquent
d'être grièvement blessés ou tués dans les accidents
de la circulation. Dans les pays à faible revenu l'évolution
démographique attendue porte à croire que les jeunes usagers de
la route continueront d'être le principal groupe impliqué dans les
collisions. Dans certains de ces pays plus de 20% de la
population sera âgé de 65 ans ou
plus en 2030.Malgré le nombre croissant de personnes
âgées titulaires de permis de conduire dans ces pays ,la
diminution de leurs facultés et les contraintes financières
éventuelles obligeront beaucoup d'entre eux à ne plus prendre le
volant. A l'échelle mondiale les accidents de la route sont une des
principales causes de décès chez les jeunes conducteurs et les
jeunes motocyclistes ; leur jeune âge et leur inexpérience
contribuent au risque élevé qu'ils encourent, les jeunes
conducteurs risquent plus d'avoir un accident que les conducteurs plus
âgés. Les risques d'accident sont également plus
élevés pour les jeunes hommes au volant. Il est établi
que dans les pays industrialisés les hommes et plus
particulièrement les jeunes dans les premières années qui
suivent l'obtention d'un permis sont plus impliquées dans les accidents
que les femmes, même en tenant compte des facteurs
d'exposition .Les risques d'accidents sont plus grands pour les
conducteurs adolescents que pour tout autre groupe d'âge comparable, les
conducteurs de 16 à 17 ans étant les plus
exposés[1] .
L e risque plus élevé tient aux
facteurs suivants :
ü Schéma de mobilité et
caractéristiques du véhicule qui est souvent emprunté
ü Caractéristiques psychologiques, comme la
recherche de sensations fortes ou une confiance aveugle.
ü Alcool moins bien toléré que chez des
personnes plus âgées.
ü Vitesse excessive ou inappropriée, ce qui est
l'erreur la plus commune chez les jeunes conducteurs et les jeunes
motocyclistes.
ü La conduite de nuit : Il est trois fois plus
dangereux pour un jeune de 16 ans de conduire de nuit que de
jour.
S'il est plus risqué pour les jeunes de
conduire la nuit c'est dans le groupe des 20 à 44 ans
que le ratio des risques de la conduite de nuit par rapport aux
risques de la conduite de jour est le plus élevé
[1] .Certains travaux ont montré que les facteurs
démographiques influencent beaucoup sur le nombre de victime de la
route. Selon Hakamies- Blomqvist. L. (2003) l'évolution
démographique que connaîtront les pays dans les 30 prochaines
années fera que les personnes âgées de plus de 65 ans, en
raison de leur fragilité physique risquent d'être plus
exposées aux accidents de la circulation. [1]
1-6) Défaut de port
de casque chez les utilisateurs
de
deux roues motorisées
C'est le principal facteur de risque chez ces
utilisateurs. Il est démontré que le port du casque réduit
de 20% à 45% le nombre des traumatismes crâniens
graves et mortels chez les motocyclistes et que c'est la meilleure approche
pour qu'ils ne se blessent pas .Le défaut de port de casque est le
principal facteur de risque pour les utilisateurs des deux roues
motorisées. Les travaux de Hijar et al (2003) ont
montré que le port du casque réduit de 20% à
45% le nombre de traumatismes crâniens graves mortels chez les
motocyclistes et est la meilleure approche pour qu'ils ne se blessent pas.
Kulanthayan et al (2000) conclurent qu'en cas de collision,
les utilisateurs de deux roues motorisées qui ne portent pas de casque
risquent trois fois plus d'être victimes de traumatismes crâniens
que ceux qui en portent. Quant aux conducteurs et passagers des
véhicules, l'ampleur de ces traumatismes crâniens réside
selon Mackay M. (1997) dans le défaut de port de la
ceinture de sécurité et la non utilisation de sièges pour
enfants dans les véhicules automobiles [1].
Au Bénin le port du casque chez les
conducteurs d'engins à deux roues surtout les
Zémidjans n'est pas encore automatique, cependant le
CNRS organise depuis plusieurs années des campagnes de sensibilisation
dans ce sens.
1-7)
Défaut de port de ceinture et non utilisation de
de
siège pour enfants dans les véhicules
Le défaut de port de ceinture est
un facteur de risque important pour les occupants d'un véhicule ;
en cas de choc frontal, les traumatismes crâniens sont les blessures les
plus fréquentes et les plus graves pour les occupants du véhicule
qui ne portent pas la ceinture [1]. Le défaut de port
de ceinture constitue un réel problème de société
au Bénin.
1-8) Le non
respect du code de la route
En Algérie la majorité des
conducteurs estime que le Code de la route limite leur liberté
individuelle. Les statistiques sont effarantes, ahurissantes. Une étude
du département de sociologie et des sciences humaines de
l'université de Bouzaréah révèle
que 70% des Algériens ne respectent pas
spontanément le nouveau Code de la route et ajoute, après
évaluation d'un certain nombre d'interviewés dans le cadre de
cette enquête, que 68% des algériens ne tiennent
pas sérieusement compte de la signalisation routière, voire la
transgressent violemment en l'absence d'un agent de l'ordre. Puisque la
même étude ajoute que 72% des automobilistes
algériens questionnés n'hésitent pas à commettre
sciemment une infraction au Code de la route lorsque l'occasion le
permet .Les auteurs de cette enquête qui a concerné
une centaine de conducteurs font savoir que l'usager de la route a une
propension à confondre espace public et espace privé puisqu'une
fois ce dernier s'engage sur la chaussée, il la considère comme
sa propriété et ne fait preuve de partage de cet espace commun
qu'est la route.
La Gendarmerie a identifié cinq
facteurs à l'origine de cette dramatique situation :
§ Perte du contrôle du véhicule
(1.232 cas enregistrés),
§ L'excès de vitesse (961 cas)
§ L'imprudence des piétons (580
cas)
§ Les dépassements dangereux (575
cas)
§ Le non-respect de la distance de sécurité
(318 cas).
Autrement dit, le non-respect du code de la route
est la principale cause des accidents meurtriers [15].
1-9) Conduite sans
permis de conduire
Selon la DGTT, les
difficultés liées à l'obtention du permis de conduire ont
donné naissance à des circuits parallèles de
délivrance .Il est difficile d'estimer le nombre de faux permis en
circulation dans la ville de Cotonou. De la même manière, beaucoup
de conducteurs circulent sans permis de conduire ou n'en possèdent
même pas, ignorant que, le défaut du permis constitue un
délit puni par le code pénal. [19]
3-2) FACTEURS DE RISQUE LIES AU
MATERIEL ROULANT
Ces causes occupent une place non
négligeable dans la survenue des accidents. Des statistiques
Nord américaine (National Mighway Trafic Safety
Administration) et française (Prof SICARD) évaluent
à 7% le nombre d'accident de la voie publique imputable
à des vices techniques du véhicule [8].Le
National Safety Council des USA estime à 2/5 le nombre
des véhicules potentiellement dangereux. Si les progrès
techniques ont réduit le nombre d'accident imputable aux vices de
fabrication et augmenté très notablement la
sécurité des usagers des véhicules modernes, ils n'ont pas
encore réussi à diminuer les vices imputables au vieillissement
des organes.
En 1958, la police britannique estimait
à 2,5% les accidents occasionnés par les
défectuosités et le mauvais fonctionnement des véhicules.
En 1980 au Sénégal, des contrôles techniques
inopinés ont retenu le chiffre astronomique de 97,54%
de véhicules en mauvais état [13].Toutes les
zones urbaines en expansion connaissent un mouvement de résidents des
villes vers les banlieues. Dans bien des endroits, l'évolution socio
économique entraine l'ouverture d'une perfusion de supermarchés
et de centres commerciaux en dehors de la ville au détriment des
magasins locaux. Ces phénomènes font augmenter le trafic,
diminuer les occasions d'utiliser les transports en communs et accroitre les
risques [11] .Khayesi M (1998) et Tiwari G. (2000) ont
montré que le risque d'être blessé dans les accidents de la
route sera donc plus grand pour les occupants de voitures et encore plus pour
les usagers de la route vulnérables comme les piétons, les
cyclistes et les utilisateurs de deux - roues motorisées. De plus dans
beaucoup de pays à faible revenu, la mixité du trafic routier
où se côtoient piétons, vélos, pousse-pousse,
cyclomoteurs, vélomoteurs et autres motocyclettes, fourgonnettes,
camions et autobus influent sur les facteurs d'exposition. La conception d'un
véhicule peut influencer considérablement sur les blessures
subies en cas d'accident .L'inspection régulière ne semble
pas contribuer à diminuer le nombre d'accidents de la circulation mais
les inspections et les contrôles qui visent la surcharge et l'entretien
liés à la sécurité des poids lourds commerciaux et
des autobus sont probablement importants pour les véhicules de
plus de 12 ans [1].
2-1) Motorisation
rapide : les véhicules motorisés
Le nombre croissant de véhicules est
l'un des principaux facteurs qui contribuent à l'augmentation du nombre
de traumatismes dus aux accidents de circulation dans le
monde [1].
2-2) Deux roues
motorisées
Même si c'est dans les pays asiatiques
que le taux de croissance du nombre de véhicules automobiles devrait
être le plus élevé, l'essentiel de l'augmentation du parc
motorisé devrait concerner les deux ou trois roues. Dans beaucoup de ces
pays, on estime que les deux roues motorisées représentent de
40 à70% de ce parc [1].
2-3) Trafic non
motorisé
Dans les zones rurales et urbaines
des pays à faibles et à moyen revenu, ce sont les
véhicules non motorisés qui prédominent .Dans ces
pays la part des traumatismes dus aux accidents de la circulation subis en
utilisant des moyens de transport non motorisés varie selon la
proportion de moyens de transport motorisés et non motorisés. En
Asie la prédominance des motocyclettes explique en partie la forte
proportion de décès et de traumatisme parmi les utilisateurs. En
général dans les pays en développement, le trafic de
piétons et cyclistes a augmenté sans amélioration
parallèles des installations prévues pour ces usagers de la
route. Le grand nombre de victimes parmi les piétons et les cycliste
dans ces pays s'explique non seulement par leur vulnérabilité
intrinsèque ; mais aussi par l'attention insuffisante
accordée à leurs besoins dans l'élaboration des
politiques [1].
2-4) Manque de
protection anti collision intégrée au
Véhicule
Ces dix
dernières années, la résistance aux chocs des voitures
particulières s'est considérablement améliorée pour
les occupants dans les pays à revenu élevé, même
s'il reste encore beaucoup de progrès à réaliser. Dans les
pays à revenu faible, la réglementation des normes de
sécurité des véhicules automobiles n'est pas aussi
systématique que dans les pays à revenu élevé.
Beaucoup d'innovations techniques que l'on retrouve dans les véhicules
vendus dans les pays à revenu élevé ne le sont pas
automatiquement dans les pays à revenu faible, de plus dans ces pays la
majorité des victimes des accidents de la route se trouvent à
l'extérieur des véhicules, car ce sont des piétons, des
motocyclistes des cyclistes ou des passagers d'autobus ou de camions
[1].
2-5)
Utilisation de pièces de rechange
non
conformes aux normes
Selon une étude
réalisée par Mr BEHLOULI Houcine ingénieur en
équipement au bureau des études du CNPSR, la
commercialisation de produits contrefaits est souvent fatale sur les
routes .En 2005, au moins 15% des
décès sur les routes sont imputables aux fausses pièces
de rechange selon les statistiques de la sécurité
routière. Les experts estiment au moins entre 2000 ou
3000 le nombre de personnes qui meurent chaque année pour cause
de fausses pièces de rechange .En Algérie, les produits
contrefaits coûtent en général jusqu'à
30% moins cher. Dans un pays avec un parc roulant
vieillissant et dont plus de 99% des pièces de rechange
commercialisées sont importées, les fausses pièces
détachées de voitures font des ravages sur les routes.
Le made in China reste plus que jamais
répandu ; des millions de commerçants vivent de ce commerce.
Les fausses pièces détachées de voitures sont de
véritables copie bon marché .La disponibilité
du Taiwan un peu partout dans les points de vente et la
difficulté de différencier l'original et la contrefaçon a
grandement favorisé l'émergence d'un commerce parallèle de
pièces détachées en Algérie
[20].
Le Bénin aussi, est exposé à ce
problème surtout avec la proximité du Nigéria d'où
sont ramenées de nombreuses pièces de rechange non conformes
déversées sur les marchés béninois
2-6) Visite technique
douteuse
Aussi paradoxal que cela puisse
paraître, il est fréquent de constater la présence de
nombreux véhicules aux pneus usés, sans phares, ni de
système de freinage au point sur les routes de Cotonou. Mieux la
majeure partie de ces engins ont leur visite technique en règle. Cette
situation pourrait se justifier par le fait que dans une approche
stratégique et économique, les conducteurs prêtent chez des
tiers les pneus, les phares etc, pour effectuer le contrôle technique et
après celui-ci les véhicules retrouvent leur état
initial [19].
2-7) Surcharges en
tout genre
Aussi bien au niveau des taxis motos que
des véhicules, les surcharges constituent un véritable
problème de sécurité routière au Bénin car
elles sont à l'origine de déséquilibre de la moto, de
conduite nerveuse, d'usure d'autres pièces etc. [19]
2-8) Taxis
moto
Le transport public urbain est
assuré par les conducteurs de taxis motos
appelés « Zémidjans »
qui sillonnent par milliers toutes les rues de Cotonou de jour comme de nuit.
Leur effectif n'a cessé de croitre passant de 3842 en1992
à 59213 en 2001 soit un taux d'accroissement annuel de
57,42%.
Selon une étude réalisée
au Bénin entre janvier 1997 et décembre 2007,
les conducteurs de taxis moto sont impliqués dans
40,64% des accidents de la route et les motifs les plus
cités sont : le non respect de l'ordre de passage à droite
(14,40%) et l'excès de vitesse (12%)
[19]
3-3) FACTEURS DE RISQUE LIES A L'ETAT DES
INFRASTRUCTURES
ROUTIERES
Les accidents de la circulation ne sont
pas répartis uniformément sur l'ensemble du réseau
routier .Ils se produisent par grappes aux mêmes endroits sur
certains tronçons de routes ou un peu partout, notamment dans les
quartiers socialement défavorisés. Les techniques
routières peuvent sensiblement aider à réduire la
fréquence et la gravité des accidents. Mais elles peuvent aussi
contribuer aux collisions .Le réseau routier influence le risque de
collision parce qu'il détermine la façon dont les usagers de la
route perçoivent leur environnement et leur indique au moyen de
signalisation et de contrôles routiers ce qu'ils devraient
faire .Quant aux travaux de Promising (2001) et Kandela (1993),
ils ont mis l'accent sur les défauts de conception de la route
selon des accidents de la route [1].
L'état des infrastructures
routières justifie également le phénomène des
accidents de la route au Bénin. Au Bénin, les
chaussées sont exigües et ne peuvent supporter un trafic croissant.
Le parc automobile est passé de 11187 en 1995 à 11901 en
1996, et de 15058 en 1997 à 32482 en
2001 .On estime aujourd'hui à plus de
1500000 le nombre d'engins à deux roues et à
plus de 300000 le nombre de voitures en circulation dans tout
le pays. On note également l'insuffisance des feux tricolores surtout
au sens giratoires, et à l'intersection des voies secondaires. Il y a
également peu de panneaux de signalisation sur les voies et aux abords
immédiats des écoles. A ce niveau, il faut signaler que le
développement de la filière d'exportation des ferrailles, fait
que les panneaux de signalisation sont volés par les populations pour
être transformées en ustensiles de cuisine par les forgerons ou
revendus au exportateurs de métaux. Il est à noter aussi
le paradoxe de la circulation routière au Benin :
lorsque les usagers disposent d'infrastructures routières avec un niveau
élevé de service, ils développent des comportements
d'insécurité. Les nids de poules et aussi les trous
creusés et non bouchés par la SBEE, la SONEB, ou
Bénin Télécom favorisent dans une grande mesure
les accidents de la route au Benin [19].
En Algérie la
saturation du trafic peut justifier des accidents de la route. Sur
certaines sections routières, en particulier la RN5 et la RN4
(Constantine - Oran), le niveau de saturation du trafic a
été atteint et dépassé depuis longtemps.
La lenteur de la circulation, rendue plus dangereuse par la
gêne des poids lourds sur de très grandes distances ne fait
qu'augmenter l'impatience des conducteurs. Les risques qui deviennent
très grands, sont concentrés sur dix wilayates et constituent la
cause de 45% des accidents.
Les dix wilayates siège de 45% des
accidents en 2007
Wilaya
|
Accidents
|
Parc x 1000
|
Alger
|
5 476
|
638
|
Sétif
|
2 096
|
52
|
Oran
|
1 351
|
142
|
Blida
|
1 316
|
190
|
Batna
|
1 263
|
87
|
Tlemcen
|
1 223
|
89
|
Mostaganem
|
1 216
|
75
|
Biskra
|
1 103
|
41
|
Mascara
|
1 035
|
64
|
Constantine
|
1 028
|
104
|
[21]
L'inadaptation entre l'augmentation
vertigineuse du parc roulant et les infrastructures routières accroit
de 10% par an le risque d'accident en Algérie. Avec un parc
relativement modeste, d'environ 3 millions de
véhicules, l'Algérie se retrouve avec un taux de risque
50 fois plus élevé que celui des pays
scandinaves et 20 fois plus élevé que celui de
la France, à titre comparatif. Il y a lieu de noter que si la route
n'intervient que pour moins de 3% dans les statistiques
d'accidents, le retard dans le passage au niveau autoroutier pour les sections
qui franchissent le seuil de saturation (plus 9.000 véhicules
par jour en moyenne) devient la première cause des accidents,
sachant que pour une même section et à trafic égal, le
nombre d'accidents est divisé par 3 sur une autoroute
(2x2 voies) par rapport à une route simple à deux
voies .Cette année, l'Algérie devrait
importer près de 250.000 véhicules neufs, selon
les prévisions des concessionnaires automobiles. Le marché de
véhicule neuf augmentera de 25% en moyenne chaque
année durant les trois prochaines années. Déjà
saturés, les principaux axes routiers du pays auront du mal à
supporter un trafic toujours en hausse d'autant que le rythme de
réalisation et de livraison de nouvelles routes ne suit pas
l'augmentation du parc automobile estimé à présent entre
3 et 4 millions d'unités. L'élévation du
niveau de vie des Algériens les années à venir, les
formules de facilité d'achat de véhicules de moins en moins chers
(asiatiques et indiennes) avec un coût d'utilisation de l'automobile pas
vraiment dissuasif (un carburant pas cher à 20 DA le
litre), encouragent les ménages à s'équiper en
automobiles. Cette situation est à mettre en perspective avec le
développement des villes, l'étalement urbain, la conurbation, et
la métropolisation qui génèrent de fortes
mobilités. L'usage de la voiture et sa généralisation
inévitable constitue le véritable problème dans les
années à venir avec toutes les conséquences de congestion,
de perte de temps, de pollution, de sécurité routière,
etc., et cette situation ira en s'accentuant et en se
généralisant dans la plupart des villes du pays. D'ores et
déjà se dessinent les tendances lourdes difficiles à
contrebalancer dans le futur. Le nombre des accidents de la circulation et des
morts ne cesse d'augmenter d'une année sur l'autre depuis
1970 malgré les nombreuses mesures et modifications des textes
réglementaires [22].
Evolution de quelques agrégats en
Algérie de 1970 à 2003
|
1 970
|
2 003
|
Croissance en %
|
Tués par accidents de circulation
|
1374
|
4300
|
300
|
Taux de motorisation
|
1véh/25 habitants
|
1véh/9 habitants
|
280
|
Population totale
|
10 500 000
|
31 000000
|
295
|
Parc véhicules
|
430 000
|
3 200000
|
750
|
Réseau total revêtu
|
35 000 km
|
75 000 km
|
200
|
Source : CNPSR
4-1PREVENTION SELON LE RAPPORT L'OMS (AVRIL
2004) [1]
1-1) Gérer l'exposition au risque par une
politique adaptée de transports et d'organisation de
l'espace
1-1-1) Exposition au risque d'accidents de la
circulation
L'exposition au risque suppose une exposition au trafic
routier, qui résulte elle-même de la nécessité
d'utiliser les routes et du volume du trafic sur ces dernières, ainsi
que de la composition de ce trafic. Si de nouvelles mesures de
sécurité ne sont pas prises, tous les usagers de la route
pourraient être exposés à des risques encore plus grands
à mesure que l'intensité du trafic augmentera, en particulier
quand différents types de véhicules à moteur, dont
certains circulent à des vitesses élevées, se
côtoient sur la chaussée et partagent celle-ci avec les
piétons et les cyclistes.
1-1-2)
Réduction de l'exposition par une bonne utilisation
de
l'espace et par la planification des transports
Il n'est pas possible de supprimer la
nécessité ou le désir de se déplacer, mais on peut
réduire la longueur et l'intensité de l'exposition aux types de
trafic qui font courir des risques aux usagers de la route.
1-1-3)
Nécessité de procéder à des évaluations
d'impact sur
la
sécurité avant de prendre des décisions de
planification
Les politiques et les projets proposés sont
souvent évalués du point de vue de la sécurité,
mais leurs effets sur la sécurité d'un système de trafic
routier tout entier le sont rarement.
1-1-4) Promouvoir des
modèles efficaces d'utilisation de
l'espace
L'organisation de l'espace dans une communauté
influe sur le nombre et la longueur des trajets que les usagers sont appeler
à effectuer et sur le choix de leur itinéraire ainsi que leur
mode de transport. Une politique de croissance intelligente consistera, par
exemple, à privilégier des pôles de développement
compacts à haute densité et à vocations multiples, de
manière à ce que les lieux où les gens vivent,
travaillent, vont à l'école, font leurs courses et trouvent des
activités de loisir et des possibilités de divertissement soient
proches les uns des autres. Ils pourront ainsi choisir de se déplacer
à pied ou en vélo, ou d'emprunter les transports publics
plutôt que d'utiliser des voitures particulières.
1-1-5) Aménager
des itinéraires plus courts et plus sûrs
pour
les usagers de la route vulnérables
La plupart des piétons et des cyclistes
empruntent les itinéraires les plus courts et les plus faciles
même s'ils sont moins sûrs. Le système de trafic routier
devrait être conçu de manière à ce que les
itinéraires les plus courts soient aussi les plus sûrs pour les
usagers de la route vulnérables. Le trafic des véhicules à
moteur devrait être autant que possible redéployé vers
d'autres itinéraires dans les zones où les piétons et
cyclistes sont nombreux. Ainsi par exemple, le trafic de passage qui n'est ni
en provenance ni à destination des quartiers résidentiels ne
devrait pas y pénétrer. En outre, le trafic local devrait
être limité à des vitesses présentant moins de
danger pour les usagers de la route vulnérables.
1-1-6)
Décourager les déplacements inutiles
Les mesures visant à réduire le nombre
des véhicules à moteur, notamment dans les zones où il y a
beaucoup d'usagers de la route vulnérables peuvent faire diminuer les
risques d'accidents. Les politiques consistant à interdire ou à
décourager l'entrée des voitures particulières dans les
centres-villes ou les campus universitaires (par exemple en exigeant des permis
spéciaux, en imposant des péages ou en limitant les aires de
stationnement), et à interdire la circulation des camions et des autobus
de tourisme dans certaines zones et à certaines heures peuvent
être efficaces. Parmi les autres possibilités, on peut mentionner
par exemple le développement du télé travail.
1-1-7) Encourager
l'utilisation de modes de transport plus
sûrs
Sur les quatre principaux modes de transport (route,
rail, avion et bateau), la route est celui qui fait courir de loin le plus de
risques aux usagers par kilomètre parcouru.
Si l'on offre des systèmes de transports publics plus
commodes et un prix abordable par train et/ou autocar et autobus, on peut
réduire les distances que les usagers parcourent en utilisant des modes
de transport à haut risque. Un déplacement par les
transports publics suppose généralement de parcourir une certaine
distance à pied ou à vélo. Bien que cette composante
puisse être relativement à haut risque, les piétons et les
cyclistes font courir moins de danger aux autres usagers de la route que les
véhicules à moteur. La politique nationale de transports
adoptée par de nombreux pays à revenu élevé
consiste désormais à combiner développement des transports
publics et amélioration de la sécurité des
itinéraires pour piétons et cyclistes .Les stratégies
visant à encourager l'utilisation des transports publics passent par un
aménagement des itinéraires, des arrêts, des horaires et
des systèmes de distribution des billets pour rendre ces transports
commodes et faciles d'accès. Il est aussi important de pratiquer des
tarifs abordables (y compris la gratuité ou des tarifs
préférentiels pour les étudiants), de prévoir des
parkings de dissuasion offrant de bonnes conditions de sécurité,
des stations de taxis, des espaces de stationnement pour les vélos, des
chemins d'accès pour les piétons et des aires d'attente
aménagées, et de rendre l'intérieur des véhicules
attrayant. En outre, des mesures peuvent être prises pour
décourager l'utilisation d'autres modes de transport, y compris
l'augmentation des taxes sur les carburants et certains autres moyens
déjà mentionnés pour dissuader les usagers d'utiliser
inutilement leur voiture particulière. Dans les pays à haut
revenu, on estime que l'on pourrait réduire les déplacements
individuels en voiture de 20 à 49 % par une intégration des
politiques d'utilisation de l'espace, de gestion du trafic routier et de
développement des transports publics. Toutefois, dans de nombreux pays
à revenu faible ou intermédiaire, les services de transports
publics ne sont pas réglementés et n'offrent pas des conditions
de sécurité satisfaisantes aux voyageurs et aux autres usagers de
la route. Dans ces pays, l'amélioration de la sécurité et
de la qualité générale de ces services constitue un enjeu
très important.
1-2) Réduire au maximum les scénarios de
trafic routier à haut risque
1-2-1) Limiter
l'accès à certaines parties du réseau
routier
Empêcher les piétons et les cyclistes, et
même parfois que les véhicules agricoles ou les engins de chantier
circulant lentement d'emprunter les autoroutes et les voies rapides est une
mesure de sécurité routière classique. Empêcher les
véhicules automobiles d'accéder aux zones piétonnes en est
une autre.
1-2-2) Donner la
priorité aux véhicules à fort taux
d'occupation
En donnant la priorité aux véhicules
à fort taux d'occupation (tels que les autobus ou les voitures
transportant deux ou plusieurs personnes) et en créant pour eux des
couloirs spéciaux, on peut réduire l'utilisation des
véhicules automobiles.
1-2-3)
Réglementation de l'utilisation de véhicules à
moteurs
par les jeunes conducteurs
A l'échelle mondiale, les accidents de la
circulation sont la principale cause de décès parmi les jeunes
conducteurs d'engins à deux ou quatre roues. Les taux de
mortalité sont particulièrement élevés chez les
adolescents et jeunes adultes de sexe masculin.
Une étude sur la répartition des victimes
d'accidents de la route en Australie, au Japon, en Malaisie et à
Singapour a montré que les usagers de la route courant le plus grand
risque d'accident étaient les motocyclistes détenteurs d'un
permis provisoire, suivis de ceux qui conduisent depuis moins d'un an.
1-3) Planifier et construire les routes dans une
optique de sécurité
1-3-1) Risques de
traumatisme résultant d'une mauvaise
planification et d'une mauvaise conception
Dans de nombreuses villes asiatiques, au moins sept
catégories de véhicules motorisés et non motorisés
auxquelles il faut ajouter les piétons et les cyclistes se partagent les
routes. Les différences dans l'énergie cinétique
générée par les véhicules lourds circulant à
grande vitesse et les véhicules légers allant plus lentement font
courir des risques élevés de traumatisme aux occupants de
nombreux véhicules à moteur.
Dans tous les pays, les réseaux routiers sont
conçus et la plupart des routes construites en fonction essentiellement
des besoins des utilisateurs de véhicules à moteur ; alors
que, la coexistence des piétons et des cyclistes avec des
véhicules motorisés capables de circuler à grande vitesse
est le problème de sécurité routière le plus
important. Les piétons et cyclistes ne sont en sécurité
relative que sur les routes où les véhicules à moteur
circulent à moins de 30 km/h et, même dans ce
cas, uniquement s'ils sont séparés des véhicules à
moteur et qu'il existe des trottoirs, des allées ou des couloirs qui
leur sont réservés. Pour ces usagers, la traversée des
carrefours est le deuxième principal problème de
sécurité routière. Dans les zones urbaines, la plupart des
accidents mortels ou graves dans lesquels sont impliqués des cyclistes
se produisent à des intersections.
1-3-2) Une conception
routière au service de la sécurité
Un réseau routier pensé en fonction
de la sécurité comporte toute une hiérarchie de routes
classées par catégories selon les fonctions auxquelles elles sont
destinées.
En 1998, les Pays-Bas ont entrepris de revoir le classement de
leurs routes pour attribuer à chacune d'elles une fonction claire et
sans ambiguïté. Une étude antérieure avait en effet
montré que cette clarification des fonctions de toutes les routes
était susceptible de réduire de plus d'un tiers le nombre moyen
d'accidents de la circulation par véhicule-kilomètre parcouru.
1-3-3) Une conception
adaptée à la fonction de la route
Chaque route devrait être conçue en
fonction de sa destination particulière dans le réseau routier.
Une des caractéristiques essentielles d'une route bien conçue est
qu'elle incite les conducteurs à respecter naturellement la vitesse
limite souhaitée.
· Les routes à circulation rapide (autoroutes,
voies express et routes à plusieurs voies) devraient se
caractériser par :
ü Un accès limité.
ü Des courbes horizontales et verticales à large
rayon.
ü Des accotements limitant les effets des chocs.
ü Une barrière centrale de
sécurité.
ü Un système de voies superposées aux
intersections avec des rampes d'entrée et de sortie.
Les routes qui présentent toutes ces
caractéristiques sont actuellement les plus sûres. De nombreux
pays à revenu faible ou intermédiaire devraient également
se doter des voies de circulation séparées pour les deux-roues
motorisés.
· Les routes secondaires ou rurales devraient
être équipées de :
Ø Voies de dépassement à intervalles
réguliers, ainsi que de voies de présélection pour tourner
en coupant la circulation venant en sens inverse.
Ø De barrières centrales pour empêcher
les dépassements sur les tronçons dangereux.
Ø D'éclairages aux carrefours.
Ø De ronds-points.
Ø De panneaux de limitation de vitesse avant les
virages accentués.
Ø De panneaux rappelant régulièrement
les limitations de vitesse et de bandes rugueuses.
Ø Les obstacles situés sur le
bas-côté de la route tels que les arbres ou pylônes pouvant
présenter un danger devraient être enlevés.
· Les tronçons de route faisant la
transition entre les voies à circulation rapide et les voies
secondaires ou entre les portions à grande vitesse et à vitesse
limitée (par exemple les routes rurales pénétrant dans des
villages) devraient être équipés de signaux et autres
pictogrammes pour inciter les conducteurs à ralentir en temps voulu. Les
bandes rugueuses, les ralentisseurs, les inscriptions sur la chaussée et
les ronds-points constituent des solutions possibles. Au Ghana, l'installation
de bandes rugueuses a permis de réduire de 35% le
nombre d'accidents et de 55% le nombre de décès
par la route dans certaines localités.
· Les routes d'accès aux zones
résidentielles devraient être conçues et
aménagées de manière à ralentir le trafic et la
vitesse devrait y être limitée à un maximum de 30
km/h.
1-3-4) Des aménagements
pour piétons et cyclistes
La sécurité des piétons et
cyclistes peut être assurée par des aménagements
intégrés à l'échelon de toute une zone.
· Des réseaux de voies de circulation
séparées ou protégées pour les piétons et
cyclistes leur permettant d'accéder à un système de
transports publics sont l'idéal . Ces réseaux peuvent être
constitués par des tronçons de chemins piétonniers ou de
voies cyclables séparés de la route, complétés par
des trottoirs ou des pistes cyclables longeant la chaussée, en veillant
tout particulièrement à assurer la sécurité aux
carrefours et intersections. Les piétons courent deux fois plus de
risque d'être victimes d'un accident quand ils ne sont pas
séparés ou protégés du trafic motorisé. Des
études réalisées au Danemark ont montré qu'en
aménageant des pistes ou des voies cyclables séparées le
long des routes en ville, on réduisait le nombre de morts chez les
cyclistes de 35%.
· Des mesures de ralentissement du trafic dissuadent
les automobilistes de circuler à des vitesses mettant les piétons
et les cyclistes en danger. Elles consistent à rétrécir
par exemple les chaussées, à construire des ronds-points et
à installer des bandes rugueuses et des ralentisseurs.
La vaste expérience de la gestion
intégrée de la sécurité routière
accumulée en Europe montre qu'une telle gestion peut permettre de
réduire le nombre des accidents et des blessés de 15
à 80%. La ville de Baden en Autriche a lancé en
1988 un plan de gestion du trafic qui a conduit à
imposer des limitations de vitesse de 30 km/h ou moins sur
environ 75% de son réseau routier et à mettre en
place un système intégré de transports publics et de voies
piétonnes ou cyclables. Avec cette disposition, le taux d'accidents de
la circulation a baissé de 60%.
Les pays à revenu faible ou intermédiaire ont
peu d'expérience de la gestion intégrée de la
sécurité routière de toute une zone, mais certains
experts de la sécurité routière estiment que cela devrait
être une priorité pour les zones urbaines dans tous les pays.
1-3-5) Une conception visant
à protéger les conducteurs et
passagers de
véhicules à moteur
Les chaussées et accotements devraient
être conçus et entretenus de manière à ce que les
sorties de route aient le minimum de conséquences graves.
· Il est particulièrement important
d'éliminer les arbres, les rochers, les pylônes en métal ou
en ciment et tous autres objets rigides se trouvant sur le
bas-côté des routes où les véhicules circulent
à grande vitesse.
· L'utilisation de réverbères et
pylônes d'éclairage et de panneaux de signalisation cédant
sous le choc, montés sur des boulons de cisaillement ou fabriqués
avec des matériaux flexibles et présentant une bonne
sécurité électrique, est recommandée.
· Des glissières de
sécurité peuvent être utilisées pour maintenir les
véhicules à moteur sur leur voie de circulation et
prévenir les collisions frontales ou latérales et pour
empêcher les véhicules de sortir de la route. Ces
glissières devraient être conçues de manière
à freiner et rediriger les véhicules sans causer de dommages
graves à leurs occupants. Le Danemark, le Royaume-Uni, la Suède
et la Suisse donnent la préférence aux barrières -
câbles souples (plutôt qu'aux rails rigides en ciment ou
semi-rigides en acier), parfois pour empêcher les dépassements
dangereux sur les routes à une seule voie. Utilisées sur les
routes à deux voies (sans piétons, ni cyclistes) pour
empêcher les véhicules d'empiéter sur l'autre partie de la
chaussée et d'entrer en collision avec le trafic venant en sens inverse,
elles ont permis de réduire les accidents graves et mortels de
45 à 50% .
· Les amortisseurs d'impact freinent et
protègent les véhicules à moteur qui entrent en collision
avec des objets rigides situés en bord de route tels que des piliers de
ponts, des extrémités de glissières de
sécurité et des poteaux. Ils ont permis de réduire le
nombre de morts et de blessés graves causés par ce type
d'accident jusqu'à 75% aux Etats-Unis et de
67% ou plus au Royaume-Uni.
1-3-6) Evaluations de la
sécurité
Des évaluations de sécurité
routière sont généralement effectuées à
différentes étapes (pouvant aller jusqu'à cinq) d'un
nouveau projet routier : au niveau de l'étude de faisabilité, de
la conception de l'avant-projet et de la conception détaillée,
ainsi qu'avant l'ouverture et quelques mois après celle-ci. Ces
évaluations doivent être effectuées par des équipes
expérimentées indépendantes des équipes
responsables du projet.
La plupart des pays n'effectuent pas de telles
évaluations ; mais ceux qui le font, comme la Malaisie, peuvent
fournir des principes directeurs. Les analyses coût/efficacité ont
démontré que ces évaluations étaient très
rentables, l'argent dépensé se traduisant plus tard par des
économies substantielles. Une étude réalisée au
Danemark a montré que, dès la première année, le
retour sur investissement était largement supérieur
à 100% pour 13 projets. D'après les estimations de
Transit New Zealand , on peut tabler sur un rapport
coût/efficacité de 1 à 20.
1-4) Fixer des
règles de sécurité routière et les faire
respecter
1-4-1) Risque de traumatismes
liés à l'absence de
règles
ou à la non -application de celles-ci
L'excès de vitesse ou le fait de
rouler à une vitesse inadaptée, ou sous l'influence de l'alcool,
ou en étant somnolent ou fatigué et sans dispositif de protection
(ceinture de sécurité, dispositifs de retenue pour enfants et
casque) est un grand facteur d'accidents de la circulation et une cause majeure
de décès et de blessures graves pour les occupants de tous les
véhicules. La législation ne suffit pas à éviter
ces problèmes : encore faut-il qu'elle soit respectée. Dans
l'Union européenne, on estime que l'amélioration de l'application
de la législation en vigueur permettrait de réduire de
50% le nombre de tués et de blessés graves sur
les routes.
Une vaste étude de l'expérience
internationale en matière d'application de la réglementation a
abouti aux conclusions suivantes :
· Il est capital de mettre en place des moyens de
dissuasion efficaces.
· Les exigences en matière de respect de la
loi doivent être suffisamment diffusées ; mais aussi
maintenues de façon à contraindre les conducteurs au risque de
se faire arrêter.
· L'interception d'un conducteur pour mauvais
comportement sur la route devrait être suivie d'une sanction
pénale.
· Les moyens de contrôle automatisé
tels que les radars photographiant les véhicules en excès de
vitesse sont efficaces.
· L'éducation du public a des effets
négligeables si l'on ne fait pas appliquer la loi mais, combinée
à un système efficace de répression, elle accroît le
respect de la réglementation.
1-4-2)
Fixer les limitations de vitesse et les faire
respecter
Les limitations de vitesse que les usagers de la
route perçoivent comme réalistes et qu'ils respectent par
eux-mêmes ont plus de chance de produire les effets escomptés. La
configuration du réseau routier et l'aménagement des routes,
peuvent mettre les conducteurs mal à l'aise s'ils dépassent la
vitesse autorisée. Des radars automatiques peuvent être
utilisés pour prendre en flagrant délit les conducteurs
fautifs.
1-4-3) Fixer des taux
maximums d'alcoolémie et les faire
Respecter
Tout comme la vitesse, la consommation d'alcool
accroît à la fois la probabilité d'accident et le risque
que celui-ci soit mortel ou occasionne des blessés graves.
En 1964, la Grand
Rapids Study a montré que le risque d'accident augmentait avec
la quantité d'alcool consommée par les conducteurs et a servi de
base pour fixer le taux maximum d'alcoolémie de 0,08
g/dl qui est encore en vigueur dans de nombreux pays. Des
études réalisées par la suite ont prouvé que,
même avec des niveaux d'alcoolémie encore plus bas, le risque
d'accident était majoré.
Des taux maximums d'alcoolémie de
0,05 g/dl pour les conducteurs adultes de véhicules
à quatre roues sont maintenant couramment appliqués en Europe.
Aux Etats-Unis, chaque état fédéré fixe son propre
taux maximum d'alcoolémie qui varie entre 0,08 et 0,10
g/dl. Une étude de l'expérience accumulée dans 16
Etats a montré que les Etats appliquant les taux maximums
d'alcoolémie les plus bas avaient 7% de moins
d'accidents liés à l'alcool. En Ouganda, la
limite est de 0,15 g/dl. De nombreux pays européens et
de nombreux états de la fédération des Etats-Unis fixent
un taux maximum d'alcoolémie de 0,02 g/dl pour les
jeunes conducteurs (d'une manière générale, les
conducteurs âgés de moins de 21 ans aux Etats-Unis) ainsi que pour
tous les conducteurs de deux-roues motorisés. Certains pays appliquent
les taux maximums les plus stricts à tous les nouveaux conducteurs. Une
synthèse des études publiées a montré que
l'imposition de taux maximums d'alcoolémie compris
entre0 et 0,02 g/dl pourrait
permettre de réduire de 4 à 24% les taux
d'accidents chez les jeunes conducteurs ou les conducteurs novices.
1-4-4) Usage de drogues
à des fins médicales et récréatives
Les effets des drogues sur le comportement des
conducteurs et leur implication dans les accidents de la circulation que ceux
de l'alcool. Cette situation est en grande partie due au fait que les drogues
utilisées sont multiples, qu'elles sont consommées à des
doses variables et dans toutes sortes de combinaisons .Par ailleurs leurs
effets d'un individu à un autre. Des conducteurs présentant
certaines pathologies, par exemple, peuvent conduire de manière plus
sûre lorsqu'ils prennent certains médicaments que lorsqu'ils n'en
prennent pas. Il n'existe pas de preuves très nettes que la prise de
médicaments par les conducteurs constitue un risque notable d'accident
de la circulation.
Toutefois, on observe que les conducteurs font un usage
croissant de nombreuses drogues psychoactives, à des fins tant
médicales que récréatives, souvent en association avec
l'alcool. Des recherches devraient être entreprises d'urgence sur ce
sujet. Dans l'intervalle, des études récentes menées en
France et au Royaume-Uni ont montré que les facultés des
conducteurs étaient réduites sous la double influence du cannabis
et de l'alcool, et que l'on retrouvait plus fréquemment la combinaison
alcool-drogue chez les conducteurs impliqués dans des accidents de la
circulation que chez les autres conducteurs.
1-4-5) Se
préoccuper du problème de la fatigue des
conducteurs
Une récente étude effectuée en
Nouvelle-Zélande a montré que l'on pourrait réduire de
19% les accidents de la circulation si les gens ne
conduisaient pas :
ü Lorsqu'ils ont sommeil.
ü Après avoir dormi moins de cinq heures dans les
24 heures précédentes.
ü Entre 2 et 5 heures du matin.
Une étude réalisée
antérieurement aux Etats-Unis avait distingué trois groupes de
conducteurs particulièrement exposés au risque d'accidents dus
à la fatigue :
Ø Les jeunes, et en particulier les sujets de sexe
masculin âgés de 16 à 29 ans.
Ø Les personnes travaillant en équipes de nuit
ou ayant des horaires de travail prolongés et irréguliers.
Ø Les personnes présentant des apnées du
sommeil non traitées ou des narcolepsies.
Une autre étude a permis de mettre en
évidence, outre les facteurs susmentionnés, d'autres causes
contribuant à la fatigue des conducteurs et à leur implication
possible dans un accident de la circulation .Le fait de conduire sur une
longue distance, sous pression, sur des routes monotones ou mal connues,
après avoir consommé de l'alcool, ;dans des conditions
météorologiques extrêmes, à des heures normalement
consacrées au sommeil, après un sommeil de mauvaise
qualité et à certains moments de la journée (par exemple
l'après-midi) pendant lesquels le conducteur se sent
généralement somnolent.
Plusieurs études ont montré
que la fatigue était particulièrement fréquente chez les
chauffeurs professionnels. Des études réalisées dans les
pays à revenu faible ou intermédiaire ont montré que des
sociétés de transports forçaient souvent leurs chauffeurs
à travailler pendant beaucoup d'heures d'affilée, à
prendre le volant alors qu'ils étaient fatigués et à
conduire à des vitesses excessives. Des études aux Etats-Unis
ont prouvé que la fatigue était un facteur intervenant dans
30% des accidents mortels dans lesquels étaient
impliqués des poids lourds et dans 52% de l'ensemble
des accidents de camions n'impliquant pas d'autres véhicules. Dans ce
dernier cas, 18% des conducteurs admettaient s'être
endormis. De nombreux pays à revenu élevé ont une
législation limitant le nombre d'heures pendant lesquelles les
chauffeurs professionnels peuvent conduire sans interruption, mais
l'efficacité de ces restrictions est discutable. Les données
actuelles montrent que le moment de la journée pendant lequel la
conduite a lieu a davantage d'importance et que, par ailleurs, le fait de
changer d'équipe peut entraîner un besoin de sommeil accru et des
troubles du rythme circadien. D'après les recherches effectuées,
il faudrait que la législation soit guidée par les
considérations suivantes : le risque d'être impliqué dans
un accident double après 11 heures de conduite ; le
risque d'accident lié à la fatigue est 10 fois
plus élevé la nuit que le jour ; et il faudrait
prévoir du temps et des installations adéquates pour permettre
aux conducteurs de se reposer, de se restaurer et de se faire un temps de
sommeil.
1-4-6) Réduire
le risque d'accidents aux carrefours
Une des causes majeures d'accidents de la
circulation sont les collisions aux carrefours. En améliorant la
configuration et l'aménagement des intersections par exemple en
remplaçant les carrefours équipés de feux tricolores par
des ronds-points on peut réduire le risque d'accidents. Une mesure d'un
bon rapport coût/efficacité consiste à installer des
caméras de surveillance pour détecter les véhicules
brûlant les feux tricolores allumés au rouge.
1-4-7) Imposer le
port de la ceinture de sécurité et
l'utilisation de ceinture de sécurité et de
dispositifs de retenue pour enfants
a)Ceintures de sécurité
Le port obligatoire de la ceinture de
sécurité a été l'une des grandes victoires de la
prévention routière et a permis de sauver de nombreuses vies. Les
ceintures de sécurité ont été proposées en
option sur les nouvelles voitures dans les années 60. Elles se sont
rapidement avérées si efficaces pour réduire les accidents
mortels ou faisant des blessés graves qu'en 1971,
l'Etat de Victoria en Australie a ouvert la voie en rendant leur installation
et leur usage obligatoire dans toutes les voitures. A la fin de l'année,
le pourcentage de tués dans des accidents de voiture avait
diminué de 18%. D'autres pays ont pu se rendre compte
qu'en faisant mieux respecter cette règle, on pouvait obtenir de
meilleurs résultats.
Plusieurs études sur les avantages du
port de la ceinture de sécurité pour les conducteurs et les
passagers avant des véhicules ont montré que la ceinture pouvait
réduire de 40 à 50% le risque de traumatismes,
de 43 à 65% le risque de blessures graves, et de
40 à 60% le risque de blessures mortelles. La ceinture
est par exemple, très efficace en cas de choc frontal, qui est le type
d'accident le plus répandu et est souvent à l'origine de graves
traumatismes crâniens. Cependant, son efficacité pour les
personnes assises à l'avant du véhicule est réduite si les
passagers arrière ne portent pas eux aussi la ceinture ou s'il y a des
objets non attachés tels que des bagages sur les sièges
arrière.
Les taux d'utilisation de la ceinture de
sécurité varient d'un pays à l'autre en fonction de la loi
en vigueur et de la manière dont elle est appliquée.
Une campagne de prévention
routière bien ciblée avait fait monter ce taux à
90% en 1993. Une autre solution efficace consiste à
recourir à des programmes d'incitation dans le cadre desquels les
personnes qui portent leur ceinture peuvent gagner un prix comme elles
pourraient le faire dans une loterie.
b)
Dispositifs de retenue pour enfants
Les dispositifs de retenue pour enfants
fonctionnent de la même manière que les ceintures de
sécurité. Une étude réalisée aux Etats-Unis
a montré que l'utilisation de tels dispositifs réduisait le
nombre de tués dans des accidents de la circulation de
71% chez les nourrissons et de 54% chez des
jeunes enfants.
Il existe différents dispositifs
de retenue adaptés aux enfants ; ils varient en fonction de
l'âge. Ainsi pour les bébés de 0 à 15
mois, pesant jusqu'à 13 kg, les dispositifs de retenue dans
lesquels l'enfant est face à la route réduisent les risques de
blessures en général de 34% et les risques de
blessures graves de 60%.Mais les dispositifs plaçant
l'enfant dos à la route réduisent les risques de blessures en
général de 76% et les risques de blessures
graves de 90%. Les systèmes de retenue dans lesquels
l'enfant est placé dos à la route assurent une répartition
optimale de l'impact sur le dos et la tête du bébé.
Pour les enfants âgés de
9 à 18 mois et pesant entre 9 et 18
kg, les dispositifs de retenue faisant face à la route sont
bien adaptés. Pour les enfants plus âgés, jusqu'à 11
ans, des coussins rehausseurs d'une épaisseur appropriée peuvent
être utilisés avec la ceinture de sécurité
ordinaire .En l'absence de dispositifs de retenue spécialement
adaptés aux enfants, il faut conseiller aux parents de ne pas asseoir
ceux-ci sur leurs genoux, car ils risquent d'être écrasés
en cas d'accident.
1-4-8) Imposer le
port du casque pour les deux-roues
Les blessures à la tête sont la
principale cause de décès chez les conducteurs de deux-roues. Le
casque protège très efficacement contre ce type de
traumatisme.
1-4-9) Interdire aux
conducteurs d'utiliser des téléphones
portables tenus à la main
Au cours des 20 dernières années,
les téléphones portables tenus à la main sont devenus un
vrai problème de sécurité routière. Aux Etats-Unis
par exemple, le nombre de ces téléphones est passé de
500000 en 1985 à plus de 120 millions
en 2002. Les recherches ont montré que le temps de réaction des
conducteurs est majoré de 0,5 à 1,5 seconde
lorsqu'ils parlent dans un téléphone portable tenu à la
main, et qu'ils ont des difficultés à rester dans leur file de
circulation, à conserver une vitesse appropriée et à
évaluer puis respecter les distances de sécurité dans le
trafic. D'après certaines études, les conducteurs utilisant des
téléphones portables tenus à la main courent des risques
d'accident quatre fois plus élevés que les autres conducteurs, se
mettant eux-mêmes en danger, plaçant aussi de ce fait en danger
les autres.
Les téléphones mains libres peuvent
aussi distraire les conducteurs, mais les données montrent actuellement
que les téléphones tenus à la main posent un plus grand
problème de sécurité. Près de la moitié des
conducteurs utilisent désormais leur téléphone portable
pour appeler les secours en cas d'urgence, de sorte qu'il n'est peut-être
pas souhaitable d'interdire leur présence à bord de
véhicules ; mais 35 pays répartis dans
toutes les régions du monde interdisent maintenant de
téléphoner au volant.
1-5) Eduquer et informer le
public
A elles seules, les campagnes d'éducation
et d'information du public ne produisent pas de résultats tangibles et
durables en matière de réduction des accidents de la route graves
ou mortels. C'est pourquoi les premiers efforts d'éducation et
d'information du public avaient laissé beaucoup de gens sceptiques sur
leur efficacité. Toutefois, ces campagnes se sont avérées
très efficaces lorsqu'elles sont accompagnées par un dispositif
législatif et répressif.
Il est clair que l'éducation et
l'information peuvent aider le public à mieux connaître les
règles de la circulation et à mieux les respecter. Elles peuvent
aussi être l'occasion d'indiquer aux gens quels sont les véhicules
les plus sûrs et, ainsi, d'influencer leurs achats. Enfin, elles peuvent
aider le public à prendre conscience des problèmes de
sécurité routière et à lui faire mieux accepter les
interventions efficaces.
1-6) Effectuer des recherches
Toutes les interventions connues visant à
réduire les risques d'accidents de la circulation et de traumatismes qui
y sont associés sont le résultat de travaux scientifiques de
recherche-développement, réalisés pour la plupart dans des
pays à revenu élevé. Des recherches visant à mettre
au point de nouvelles interventions et à améliorer ou adapter les
interventions existantes devraient notamment être entreprises
prioritairement dans les domaines suivants :
· La réalisation d'essais pour évaluer
les interventions connues, déterminer si elles sont appropriées
et voir comment elles pourraient être adaptées aux pays à
revenu faible ou intermédiaire.
· La conception de réseaux routiers avec des
hiérarchies et des configurations de routes adaptées aux pays
à revenu faible ou intermédiaire et, en particulier,
l'élaboration de normes et de principes directeurs pour la conception
des routes de liaison inter villes sur lesquelles se côtoient
différents types de véhicules .
· La mise au point de parties avant plus sûres
pour tous les véhicules à quatre roues, afin qu'ils soient moins
dangereux pour les usagers de la route vulnérables.
· L'élaboration de normes de résistance
au choc pour les motocyclettes, et la mise au point de casques de
sécurité plus légers et mieux ventilés.
· L'élaboration de meilleures méthodes
pour évaluer l'efficacité des différents ensembles
d'interventions et déterminer quelles sont les combinaisons
d'interventions qui sont les plus efficaces.
· La recherche de moyens peu coûteux
d'améliorer la prise en charge des victimes après un accident de
la circulation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, y
compris en améliorant la compréhension et le traitement des
traumatismes crâniens et des syndromes cervicaux post-traumatiques.
· L'élaboration de meilleures
stratégies dans les pays à revenu élevé pour
gérer l'exposition aux risques et s'attaquer au problème de
l'incompatibilité entre les petits véhicules légers et les
gros véhicules lourds.
4-2) STRATEGIE EN ALGERIE POUR LA PREVENTION DES
ACCIDENTS DE
LA ROUTE
En matière de
sécurité routière, la réduction des
accidents reste fortement liée à la mise en oeuvre d'une
politique énergique de prévention et de lutte combinant
l'aménagement du réseau, l'éducation des usagers et les
moyens employés pour faire respecter la réglementation de la
circulation routière. Le Conseil National Economique et
Social(CNES) demeure convaincu que la lutte contre
l'insécurité routière restera au stade embryonnaire tant
qu'il n'est pas mis en place une organisation au service d'une volonté
forte et durable de diminuer le nombre des accidents de la circulation dont la
responsabilité incombe entièrement à l'Etat.
L'infrastructure doit être exploitée selon les techniques
récentes d'aménagement de sécurité
routière ; pour cela les gestionnaires du réseau routier
doivent être convaincus que quelques soient les causes de l'accident, son
évitement ou la diminution de sa gravité est liée d'abord
à l'aménagement de l'infrastructure. La formation à la
sécurité devient une nécessité. Compte tenu de la
diversité des champs dans lesquels se posent les problèmes de
sécurité, il est important de désigner une structure
minimale d'agents formés, capables de pouvoir dialoguer avec les
élus et avec l'ensemble des services (bureau d'études, espaces
verts, circulation, chantier, urbanisme...) pour porter la préoccupation
sécurité. Cette formation pourra se faire sur des thèmes
comme «Le diagnostic de sécurité» ou
«L'analyse statistique d'accidents». En plus de la
formation classique, des visites sur le terrain, avec les élus,
notamment dans des villes ayant des expériences positives et des
pratiques innovantes sont aussi très riches d'enseignements ainsi que
des séminaires d'échange d'expériences entre
villes[21].Pour stopper l'hécatombe routière, la
gendarmerie met en exergue la nécessité d'une stratégie
nationale pour prévenir les causes de la hausse des accidents de la
circulation. Elle propose également de soumettre la vente de
pièces détachées à un contrôle rigoureux, car
elle a constaté qu'une grande partie de la marchandise disponible sur le
marché n'était pas des pièces d'origine. L'accent sur le
contrôle technique des voitures parmi les principales mesures de lutte
contre l'insécurité routière, aux côtés de la
révision du système d'examen pour l'obtention du permis de
conduire, de l'amélioration de l'environnement qui inclut la
sécurisation des routes et d'une signalisation plus adaptée. En
outre, et parallèlement à son action de sensibilisation, le
CNPSR s'attache à effectuer un sondage pour mieux
connaître les motivations qui poussent un conducteur fatigué
à prendre le volant. Dans ce cadre, une équipe du centre a
visité la ville de Béni-Saf pour sensibiliser
les usagers de la route, automobilistes et piétons, afin de leur faire
prendre conscience sur les conséquences dramatiques des accidents de la
circulation. Les organisateurs ont consacré cette première
journée sur le terrain au dialogue avec les automobilistes en vue de
«recueillir leurs opinions» et
«rappeler les règles de prudence au volant»,
notamment, les risques de conduite en état de fatigue et de somnolence.
A propos de la sécurité routière, la gendarmerie nationale
prévoit l'ouverture prochaine de brigades de sécurité
routière (BSR) dans les localités de
Taoudmount, R'djem Demmouche, Oued
Sebaâ et Tafessour. L'utilisation du radar a
par ailleurs aidé à l'identification de nombreux conducteurs
coupables d'excès de vitesse, qui est le plus souvent à l'origine
des accidents de la route, indique la gendarmerie .Le dossier
sécurité routière est confronté à plusieurs
questions [29] :
*La saturation des grands axes routiers et sa
conséquence sur le nombre des accidents.
*La faiblesse des moyens de lutte en particulier les
radars.
*L'inefficience du système législatif de
dissuasion.
*La faiblesse des crédits consacrés
à la sensibilisation de la société civile.
*Les interrogations sur la véracité des
statistiques.
*Les difficultés de coordination d'une
activité qui fait appel à des structures multisectorielles,
interministérielles et institutionnelles pour atteindre l'objectif de
réduction des accidents.
4-3) POLITIQUE DE PREVENTION
DES ACCIDENTS DE LA ROUTE AU
BENIN
(Mission du CNSR)
Un certain nombre de Ministères se
partage la responsabilité de la gestion des activités de
sécurité routière au Bénin. Il s'agit : du
Ministère des Travaux Publics et des Transports (MTPT)
qui coordonne l'ensemble des activités se rapportant à la
sécurité routière à travers, la Direction
Générale des Transports Terrestres (DGTT) et le
Centre National de la Sécurité Routière
(CNSR), chef de file du système de prévention des accidents au
Bénin .La mission du CNSR consiste donc en la
prévention par l'information ,l'éducation, la sensibilisation et
par des actions coercitives notamment les contrôles routiers
diligentés et exécutés par une équipe
spécialisée du CNSR en collaboration avec les
forces de sécurité publique. Ce pan de l'activité du
CNSR s'inscrit dans une pédagogie qui offre à
l'usager de la route les notions indispensables à une attitude correcte
sur la voie publique et qui assure une répression judicieuse, efficace
et dissuasive des déviances. En réalité, les sorties
coercitives dont il s'agit visent à agir sur deux facteurs de survenance
du risque routier que sont l'homme et le matériel roulant L'objectif est
de parvenir à terme, à une véritable mutation des
comportements et à l'émergence d'un ensemble de convictions et
d'un système de valeurs au profit de la sécurité
routière. Faire en sorte que la société elle même
reprouve l'excès de vitesse en agglomération, qu'elle condamne
fermement et sans appel la conduite en état
d'ébriété ,que l'ensemble du corps social se mobilise en
faveur de la sécurité routière et en fasse une
préoccupation partagée et intégrée dans les
habitudes de chaque famille. Il s'agit également de la prévention
par une analyse scientifique des indicateurs pertinents d'orientation de
l'ensemble de la politique de sécurité routière au Benin.
Ici apparait toute l'importance de la mise en place et de la gestion actuelle
par le CNSR d'une banque de données statistiques sur
les accidents de la route au Benin. Cette analyse de l'information au moyen de
nouvelles technologies de l'information et de la communication permet au
CNSR d'éviter les solutions hasardeuses et de se mettre
résolument sur la voie de la réduction des accidents aussi bien
en nombre qu'en gravité. Les données statistiques se posent
aujourd'hui et de façon incontestable comme des repères, des
gages de visibilité, de lisibilité et d'évaluation des
actions du CNSR. L'examen des informations recueillies appelle
la mise en oeuvre des actions pertinentes en vue d'agir qualitativement sur
les facteurs d'accident que sont : l'homme, l'infrastructure
routière et le matériel roulant.
Enfin cette prévention est
également mise en oeuvre à travers le contrôle technique
automobile dont le CNSR a la charge sur toute l'étendue
du territoire national .Véritable action de prévention des
accidents liés aux défaillances mécaniques, la
vérification technique est effectuée au quotidien à la
direction du CNSR ,dans les structures déconcentrées et sur les
parcs de vente de véhicules d'occasion.[19]
4-4) LEGISLATION ALGERIENNE
EN MATIERE DE SECURITE
ROUTIERE[23]
Art. 7. Les véhicules
doivent être conçus et construits de manière à
répondre aux normes fixées par voie réglementaire.
Art. 9. Tout conducteur de
véhicule doit observer les règles de la circulation
routière de manière à ne constituer aucun danger pour lui-
même et pour les autres usagers.
Art. 11. Le port de la ceinture
de sécurité est obligatoire.
Art. 16. Toutes les précautions doivent être
prises pour que le chargement d'un véhicule automobile ou
remorqué ne puisse être une cause de dommage ou de danger pour
autrui.
Tout chargement et quelque soit le produit transporté,
doit être effectué dans des conditions fixées par voie
réglementaire.
Art. 18. Tout conducteur doit
s'abstenir de conduire lorsqu'il a consommé des boissons
alcoolisées ou lorsqu'il est sous l'effet de toute autre substance
susceptible d'altérer ses réflexes et ses capacités de
conduite
Art. 19. En cas d'accident
corporel de la circulation, les officiers ou agents de la police judiciaire
soumettent à des épreuves de dépistage de
l'imprégnation alcoolique par la méthode de l'expiration d'air
toute personne présumée en état d'ivresse ou tout
conducteur ou accompagnateur d'un élève conducteur
impliqué dans l'accident.
Ils pourront soumettre par ailleurs aux mêmes
épreuves tout conducteur à l'occasion de tout contrôle
routier .Ces épreuves sont faites au moyen d'appareil homologué
permettant de déterminer le taux d'alcool par l'analyse de l'air
expiré appelé "alcootest" et/ou "éthylomètre". Un
second contrôle pourra être immédiatement effectué
après vérification du bon fonctionnement de cet appareil. Lorsque
les épreuves de dépistage permettront de présumer d'un
état alcoolique ou lorsque le conducteur ou l'accompagnateur de
l'élève conducteur aura contesté les résultats de
ces épreuves ou refusé de les subir, les officiers ou agents de
la police judiciaire feront procéder aux vérifications
médicales, cliniques et biologiques destinées à en
administrer la preuve.
Art. 20. En cas
d'accident corporel de la circulation ayant entraîné un homicide
involontaire, les officiers ou agents de la police judiciaire soumettront le
conducteur à des examens médicaux, cliniques et biologiques en
vue d'établir s'il conduisait sous l'influence de substances ou plantes
classées comme stupéfiants.
Art. 22. Les
résultats des analyses médicales, cliniques et biologiques sont
transmis au procureur de la République de la juridiction
compétente ainsi qu'au wali du lieu de l'accident.
Art. 23. Tout
conducteur doit adapter la vitesse de son véhicule aux
difficultés et obstacles de la circulation à l'état de la
chaussée et aux conditions météorologiques.
Il doit constamment rester maitre de la vitesse de son
véhicule et conduire avec prudence.
Il doit notamment réduire la vitesse:
- lorsque la route ne lui apparaît pas libre
- lorsque les conditions météorologiques sont
mauvaises
- lorsque les conditions de visibilité sont
insuffisantes
- lorsque la visibilité est limitée du fait de
l'usage de certains dispositifs d'éclairage et en particulier des feux
de croisements
- dans les virages, les descentes rapides, les sections de
routes étroites ou encombrées ou bordées d'habitations et
à l'approche des côtes et des intersections
- lors du croisement ou du dépassement d'une troupe de
piétons en marche
(Civils ou militaires) ou d'un convoi à
l'arrêt
- lors du croisement ou du dépassement des
véhicules de transports en commun de personnes faisant l'objet d'une
signalisation spéciale au moment de la descente ou de la montée
des voyageurs
- lors du croisement ou du dépassement d'animaux
Art. 29. Les
véhicules doivent être munis de systèmes et de dispositifs
d'éclairage et de signalisation appropriés.
Art. 30. L'usage manuel
par le conducteur du téléphone portable et le port du casque
d'écoute radiophonique sont interdits lorsque le véhicule est en
mouvement.
Art. 34. Les
piétons sont tenus d'emprunter les trottoirs ou accotements
spécialement aménagés à leur usage. Est interdite
toute utilisation des trottoirs à des fins entravant la circulation
piétonne.
Art. 36. Lorsque la
traversée de la chaussée par les piétons devient
dangereuse ou impossible suite à des travaux et aménagements de
la route, des mesures doivent être prises pour offrir aux piétons
des passages alternatifs sécurisants et accessibles
Art. 39. Il est
interdit à tout conducteur de s'arrêter ou de stationner en
empiétant sur un passage prévu à l'intention des
piétons.
Art. 41. Aucun
véhicule ne sera admis en circulation s'il n'est pas conforme aux
prescriptions techniques en vigueur.
Art. 42. En
application de l'article 7 ci-dessus les véhicules automobiles doivent
faire l'objet avant leur première mise en circulation d'un
contrôle de conformité aux prescriptions techniques et
réglementaires.
Art. 43. Le
contrôle technique des véhicules automobiles est obligatoire.
L'organisation de ce contrôle et les modalités de
son exercice sont définies par voie réglementaire.
Art. 44. Tous les
équipements et organes de véhicules ayant un lien avec la
sécurité doivent répondre aux normes fixées par
voie réglementaire.
Art. 45. Il est
interdit à tout véhicule automobile d'émettre des
fumées, des gaz toxiques et des bruits au delà des seuils
fixés par voie réglementaire.
Art. 46. Tout
véhicule doit disposer d'équipements permettant au conducteur
d'avoir un champ de visibilité suffisant aussi bien vers l'avant et vers
l'arrière que vers la droite et vers la gauche, pour que ce dernier
puisse conduire avec sûreté.
Art. 47. Toutes les
vitres y compris celles du pare-brise doivent être en substance
transparente et conforme aux normes fixées par voie
réglementaire.
Art. 48. La pose de
tout film plastique ou tout autre procédé opaque sur les vitres
du véhicule est interdite.
Art. 49. Tout
véhicule de transport de marchandises dont le poids total
autorisé en charge est supérieur de 3.500 kg et
de transport de personne de plus de (15) quinze places doit
être équipé d'un dispositif de contrôle et
d'enregistrement de la vitesse.
Art. 51. Tout
véhicule doit être muni d'une plaque d'immatriculation.
Les caractéristiques des plaques d'immatriculation
ainsi que les conditions et les modalités de leur fabrication et
installation sont définies par voie réglementaire.
Art. 56. Le
contrôle médical périodique est obligatoire pour l'ensemble
des conducteurs. Il sera effectué dans les conditions fixées par
voie réglementaire.
Art. 57. L'enseignement
de la conduite automobile à titre onéreux est dispensé par
des établissements de formation agréés.
Ces établissements sont organisés et
contrôlés dans les conditions fixées par voie
réglementaire.
Art. 60. L'enseignement
des règles de la circulation routière de prévention et de
sécurité routière est obligatoire dans les
établissements scolaires.
Art. 65. Est puni
conformément aux dispositions des articles 288 et 289 du code
pénal tout conducteur qui par maladresse, imprudence, inattention,
négligence ou inobservation des règles de la circulation
routière commet un délit de blessures ou d'homicide
involontaire.
Art. 66. Est puni d'un
emprisonnement d'un (1) an à cinq (5) ans et d'une
amende de 50.000 à 150.000 DA tout conducteur en
état d'ivresse qui sous l'effet de substances ou de plantes
classées comme stupéfiants aura commis le délit de
blessures ou d'homicide involontaire. En cas de récidive, la peine est
portée au double.
Art. 67. Sera punie
d'une peine d'emprisonnement de deux (2) mois à dix-huit
(18) mois et d'une amende de 5.000 a 50.000
DA ou de l'une de ces deux peines seulement, toute personne qui aura
conduit un véhicule ou accompagné un élève
conducteur dans le cadre de l'apprentissage à titre gratuit ou à
titre onéreux tel que défini par la présente loi, alors
qu'elle se trouvait en état d'ivresse caractérisé par la
présence d'alcool dans le sang égale ou supérieure
à 0.10 gramme pour mille.
La même peine est infligée à toute
personne qui aura conduit un véhicule sous l'effet de substances ou
plantes classées comme stupéfiants. En cas de récidive, la
peine est portée au double.
Art. 68. Sera puni d'une
peine d'emprisonnement de deux (2) mois a dix-huit (18) mois
et d'une amende de 5.000 a 50.000 DA ou de l'une de ces deux
peines seulement tout conducteur qui aura refusé de se soumettre aux
examens médicaux cliniques et biologiques prévus à
l'article 19 ci- dessus.
Art. 69. Sera puni d'un
emprisonnement de deux (2) mois à dix-huit (18) mois et
d'une amende de 5.000 à 50.000 DA ou de l'une de ces
deux peines seulement sans préjudice des peines afférentes aux
crimes ou délits commis tout conducteur d'un véhicule qui sachant
que ce véhicule vient de causer ou d'occasionner un accident ne se sera
pas arrêté et aura ainsi tenté d'échapper à
la responsabilité pénale ou civile qu'il peut encourir.
Lorsque ce même conducteur aura commis dans les
mêmes circonstances le délit de blessures ou d'homicide
involontaire, il sera puni d'un emprisonnement de six (6) mois à
cinq (5) ans et d'une amende de 50.000 à 150.000
DA ou de l'une de ces deux peines seulement. En cas de récidive
la peine est portée au double.
Art. 71. Sera puni d'une
amende de 800 à 1.500 DA tout conducteur qui aura
contrevenu aux dispositions concernant:
1 - Les limitations de vitesse des véhicules à
moteur avec ou sans remorque ou semi-remorque se rapportant a certaines
sections de routes et a chaque catégorie de véhicule.
2 - La réduction anormale de la vitesse, sans raison
impérieuse, de nature à diminuer la fluidité du trafic.
3 - Les croisements et dépassements.
4 - Les signalisations prescrivant l'arrêt absolu.
5 - Les interdictions ou restrictions de circulation
prévues sur certains itinéraires pour certaines catégories
de véhicules ou pour des véhicules effectuant certains
transports.
6 - Les obligations ou interdictions relatives à la
traversée des voies ferrées établies sur une route.
7 - L'arrêt ou le stationnement dangereux.
8 - L'arrêt ou le stationnement sans nécessite
impérieuse sur la bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute ou d'une
route express.
9 - Le port de la ceinture de sécurité pour les
personnes assises aux places avant du véhicule lorsqu'il est muni de ce
dispositif.
10 - Le port obligatoire du casque pour les motocyclistes et
les passagers.
11 - Les règles régissant la circulation des
piétons notamment celles afférentes à leur circulation au
niveau des passages pour piétons. En cas de récidive la peine est
portée au double.
Art. 72. Sera puni
d'une amende de 1.500 à 5.000 DA tout conducteur qui
aura contrevenu aux dispositions concernant:
1 - Le sens imposé à la circulation.
2 - Les intersections de route et la priorité de
passage.
3 - L'usage des dispositifs d'éclairage et de
signalisation.
4 - Les manoeuvres interdites sur autoroutes et routes express
séjour sur la bande centrale séparatrice des chaussées
d'une autoroute et d'une route express marche arrière et demi-tour sur
autoroute et route express ou en utilisant la bande centrale
séparatrice.
5 - Le chevauchement ou franchissement d'une ligne continue
seule ou si elle est doublée d'une ligne discontinue dans le cas
où cette manoeuvre est interdite.
6 - Le changement important de direction sans que le
conducteur ne se soit assuré que la manoeuvre est sans danger pour les
autres usagers et sans qu'il n'ait averti ceux-ci de son intention.
7 - L'accélération d'allure par le conducteur
d'un véhicule sur le point d'être dépassé.
8 - La circulation ou le stationnement sur la chaussée,
la nuit ou par temps de brouillard, en un lieu dépourvu
d'éclairage public, d'un véhicule sans éclairage ni
signalisation.
9 - L'interdiction de circulation sur la voie
immédiatement située à gauche dans le cas d'une route a
trois voies ou plus affectées à un même sens de la
circulation pour les véhicules de transport de personnes ou de
marchandises d'une longueur dépassant 7 m ou d'un poids total autorise
en charge (P.T.A.C) supérieur à deux (2) tonnes.
10 - L'interdiction du transport des enfants ayant moins de
dix (10) ans aux places avant.
En cas de récidive, la peine est portée au
double.
Art. 73. Sera punie d'une
amende de 300 à 800 DA toute personne qui aura
contrevenu aux dispositions relatives à:
1 - La vitesse des véhicules sans moteur avec ou sans
remorque ou semi-remorque.
2 - L'emploi des avertisseurs.
3 - Le nombre d'animaux d'un attelage.
4 - L'obligation d'allumer le ou les feux d'un véhicule
à traction animale.
5 - Au stationnement abusif à l'arrêt ou au
stationnement gênant lorsque l'infraction est commise sur les
chaussées, voies, pistes, bandes, trottoirs ou accotements
réserves a la circulation des véhicules de transports en commun
et autres véhicules spécialement autorisés, et à la
circulation des piétons.
6 - La circulation sur les chaussées, voies, pistes,
bandes, trottoirs , ou accotements réservés à la
circulation des véhicules de transport en commun et autres
véhicules spécialement autorisés, et à la
circulation des piétons.
Art. 74. Sans
préjudice des sanctions relatives au retrait du permis de conduire et
lorsque l'infraction est constatée par des équipements
appropriés, agréés par les autorités
compétentes, sera puni d'une amende de 5.000 à 10.000
DA tout conducteur qui aura dépassé:
- de 40 km/h les vitesses réglementaires
autorisées sur autoroute et route express.
- de 30 Km/h les vitesses autorisées hors
agglomération.
- de 20 km/h les vitesses autorisées en
agglomération. En cas de récidive la peine est portée au
double.
Art. 75. Sera punie d'une
amende de 1.500 à 5.000 DA toute personne qui aura
contrevenu aux dispositions réglementaires concernant l'interdiction de
stationnement ou d'arrêt sur les parties de route traversées
à niveau par la voie ferrée ou de circulation sur les rails de
véhicules non autorisés. En cas de récidive, l'amende est
portée à 10.000 DA.
Art. 76. Sera puni d'une
amende de 800 à 1.500 DA tout conducteur qui aura fait
usage manuel du téléphone portable ou porté un casque
d'écoute radiophonique alors que le véhicule est en mouvement. En
cas d'accident corporel entrainant blessures ou homicide involontaire et s'il
est établi, par des moyens appropriés, que le conducteur
utilisait les instruments cités à l'alinéa
précédent au moment de l'accident, il sera puni d'une amende de
5.000 à 50.000 DA et d'une peine d'emprisonnement de trois (3)
mois à trois (3) ans ou de l'une de ces deux peines seulement.
En cas de récidive, la peine est portée au double.
Art. 77. Sera punie
d'une amende de 1.500 à 5.000 DA tout conducteur qui
aura emprunte certains tronçons de route rendus impropres à la
circulation par suite d'intempéries ou de travaux signales par
l'implantation de signaux réglementaires et le passage sur certains
ponts à charge limitée. En cas de récidive, il est puni
d'un emprisonnement d'un (1) mois à deux (2) mois et
d'une amende portée au double ou de l'une de ces deux peines
seulement.
Art. 78. Sera puni d'une
amende de 50.000 à 150.000 DA, quiconque organise sur
la voie publique des courses à pied ou des courses de véhicules
à moteur ou des courses cycles et motocycles, sans autorisation de
l'autorité compétente.
Art. 138. Il est
créé un fichier national des infractions aux règles de la
circulation routière dont les caractéristiques et les conditions
de sa tenue seront définies par voie réglementaire.
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I /OBJECTIFS
- Evaluer les différentes causes des accidents de la
route.
- Identifier les facteurs de risque.
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