WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Avenir du système éducatif ivoirien

( Télécharger le fichier original )
par Yves Gérard Yassi DALI
Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2008
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Sommaire

Avant-propos 2

Liste des sigles et acronymes 3

Liste des illustrations 4

Introduction générale 5

Première partie : Cadre théorique et conceptuel 6

Chapitre 1 : Contexte de l'étude 7

1.1 Objectifs de l'étude 7

1.2 Hypothèses de l'étude et Méthodologie de recherche 7

1.3 Revue de littérature 8

Chapitre 2 : Présentation du système éducatif ivoirien et des principaux concepts étudiés 9

2.1 Présentation des principaux concepts 9

2.2 Généralités sur le système éducatif ivoirien 9

Deuxième partie : Cadre méthodologique et empirique 12

Chapitre 1 : Diagnostic du système éducatif ivoirien 13

1.1 Le contexte macroéconomique et des finances publiques 13

1.2 Situation d'ensemble de l'état de scolarisation 20

1.3 Comparaison internationale de la scolarisation 21

Chapitre 2 : Analyse de l'impact des déterminants 23

2.1 Données et approches méthodologiques 23

2.2 Estimation du modèle vectoriel autorégressif et tests 27

Conclusion générale et recommandations 33

Bibliographie 36

Avant-propos

L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA d'Abidjan est certainement la meilleure des écoles de statistique d'Afrique Francophone. Elle est d'une grande réputation et dispense depuis 1962 une formation de haut niveau en statistique et en économie appliquée aux étudiants venant de tous les horizons. Dans le cadre de la formation des Ingénieurs Statisticien Economiste (ISE), il est de coutume, pendant la troisième année, d'initier ces derniers aux réalités du monde professionnel; Un Groupe de Travail est organisé à cet effet.

Ce Groupe de Travail a pour buts essentiels de permettre aux élèves ingénieurs de pousser leur analyse au-delà du cadre académique en abordant des faits économiques ou sociaux et d'apprendre à travailler en équipe.

Le présent document est élaboré dans ce cadre et a pour thème : « L'avenir du système éducatif ». La nécessité pour la Côte d'Ivoire d'identifier les interventions nécessaires pour améliorer les différents indicateurs de scolarisation est aujourd'hui une exigence incontournable.

L'éducation, base du développement de toute nation s'impose comme secteur prioritaire dans l'élaboration de toute stratégie de développement. Il est difficile d'espérer produire un capital humain si rien n'est fait dans le sens de l'amélioration de la qualité et de la quantité de l'offre et de la demande de scolarisation. C'est aux états d'innover, c'est à eux d'identifier les secteurs sources d'impulsion et d'amélioration de la qualité de l'éducation.

Liste des sigles et acronymes

BM

Banque Mondiale

EPSSIM

Modèle de Simulation des Stratégies et Politiques Educatives

OMD 

Objectif du millénaire pour le développement

UNESCO 

Organisation des Nations unies pour l'Education, Science et la Culture

PNUD 

Programme des Nations Unies pour le Développement

TALPH

Taux d'alphabétisation des adultes

TBS

Taux Brut de Scolarisation

TNS

Taux Net de Scolarisation

UNICEF

Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UNESCO

Organisation des Nations Unies pour l'éducation. science et culture

 
 

Liste des illustrations

Tableau 1 : Principaux agrégats macroéconomiques et recettes de l'état, 1999-2001. 15

Tableau 2 : Les recettes et les dépenses de l'état 1990-2001. 16

Tableau 3 : Les dépenses publiques d'éducation, 1990-2001 19

Tableau 4 : Evolution des taux bruts de scolarisation par niveau. 21

Tableau 5 : Comparaison internationale des taux bruts de scolarisation. 22

Tableau 6 : Notations des variables du modèle 23

Tableau 7 : Test ADF sur les variables de l'étude 25

Tableau 8 : Test d'autocorrélation (LM-test) 28

Tableau 9 : Test d'homoscédasticité de White 29

Tableau 10: Test de cointegration des variables du modèle 34

Tableau 11 : Choix de l'ordre du modèle 34

Tableau 12 : Estimation du modèle 34

Figure 1 : Evolution des dépenses courantes d'éducation par jeune 7-16 ans en Fcfa constants de l'année 2000 18

Figure 2 : Résultat du test de stationnarité globale du modèle 28

Figure 3: Réponses de TBS suite aux chocs sur le nombre d'enseignants 30

Figure 4: Réponses du TBS suite aux chocs sur le nombre de salle de classes 30

Introduction générale

La production de capital humain constitue une des clés importantes du développement économique et social à moyen terme d'un pays et il est important que soient déterminées les voies par lesquelles le système éducatif dans son ensemble peut apporter sa contribution à cet objectif global, sachant que le rôle de l'éducation est par ailleurs crucial dans la perspective du développement économique et social du pays. Le contexte nouveau (lié à la crise que traverse la Côte-d'Ivoire) demande qu'une politique éducative nouvelle soit élaborée et que des arbitrages budgétaires suffisamment favorables au secteur soient obtenus.

Le but de cet article est double ; Il s'agit dans un premier temps de faire l'état des lieux du système éducatif ivoirien et ensuite de fournir un outil d'aide à la décision en identifiant les variables d'action afin d'aboutir à une amélioration du système éducatif.

L'article est structuré en deux parties. La première partie donne un aperçu général et théorique. Dans le chapitre 1, le contexte de l'étude est abordé. Ensuite nous donnons dans le second chapitre un aperçu du système éducatif de la Côte d'Ivoire ainsi que des différents concepts qui font l'objet de l'étude.

La seconde partie aborde les analyses empiriques. Dans son premier chapitre nous faisons un diagnostic approfondi du système éducatif ; Le cadre macroéconomique et celui des finances publiques est également abordé ainsi que les dépenses publiques liées à l'éducation. Dans le deuxième chapitre de cette partie, nous présentons l'impact sur les indicateurs d'une variation de leurs déterminants ainsi que les conséquences en termes de politiques éducatives.

Première partie : Cadre théorique et conceptuel

Chapitre 1 : Objectifs et Contexte de l'étude

Cette section décrit la problématique, les objectifs ainsi que le cadre méthodologique de cette étude.

1.1 Objectifs de l'étude

La présente étude vise à explorer le fonctionnement du système éducatif ivoirien dans sa dynamique temporelle pour mieux comprendre quelles sont ses forces et ses faiblesses; elle vise par là-même à identifier les sources actuelles d'inefficience et à suggérer les voies possibles de les réduire en étudiant les déterminants quantitatifs du taux brut de scolarisation.

1.2 Hypothèses de l'étude et méthodologie de recherche

Les hypothèses de l'étude représentent des soupçons que l'étude se propose de vérifier. La méthodologie de recherche quant à elle nous donne les outils mis en oeuvre dans la conduite de cette étude.

1.2.1 Hypothèses de l'étude

Les hypothèses de recherche appuyant les objectifs de cette étude sont les suivantes :

1.2.1 Hypothèse 1

L'amélioration des équipements liés au système éducatif ivoirien peut améliorer les indicateurs de scolarisation.

1.2.2 Hypothèse 2

Un accroissement du nombre d'enseignants peut améliorer de façon significative les indicateurs actuels de scolarisation.

1.2.2 Méthodologie de recherche

Pour répondre aux objectifs assignés à cette étude les outils que nous utiliserons sont : la recherche documentaire, l'analyse économique, la statistique descriptive et l'analyse économétrique.

La recherche documentaire servira à la revue de la littérature et à la présentation du système éducatif, sa structure, son fonctionnement et le contexte socio-économique du pays, autant d'éléments nécessaires à la compréhension de l'étude.

L'analyse économétrique servira à étudier les déterminants du taux brut de scolarisation afin de tester les hypothèses de recherche.

La statistique descriptive et l'analyse économique serviront à commenter les résultats et à tirer des enseignements en matière de politique de développement éducative.

1.3 Revue de littérature

L'analyse du secteur éducatif ivoirien dans un but prospectif a été l'objet de maints articles. Déjà en 2002, la Banque Mondiale publiait une étude intitulée «  Rapport d'Etat du Système Educatif Ivoirien: Eléments d'analyse pour instruire une politique éducative nouvelle dans le contexte de l'EPT et du PRSP » et dont l'objectif immédiat était de constituer et/ou de conforter la base de connaissances pour le développement des politiques éducatives nationales. Ce rapport menait une analyse détaillée du système éducatif ivoirien et se proposait d'établir une mesure de l'efficience globale du secteur à des fins comparatives et prospectives.

JEAN-MARC.B. (2003), dans «Eléments d'appréciation de la qualité de l'enseignement primaire en Afrique francophone» conduisait également une analyse comparative des systèmes éducatifs francophones et mettait en exergue l'important rôle joué par le secteur public dans le développement du secteur éducatif.

TCHUENKAM Eric (2007), dans « Evaluation des coûts de l'éducation à l'horizon 2015 par le modèle EPSSIM » identifiait les interventions nécessaires pour l'atteinte de l'objectif du millénaire pour le développement lié à l'éducation : « Education Primaire Pour Tous à l'horizon 2015 à travers le modèle de simulation EPSSIM développé par l'UNESCO. Dans cette étude l'auteur concevait un indicateur de scolarisation et étudiait également les déterminants de cet indicateur.

Chapitre 2 : Présentation du système éducatif ivoirien et des principaux concepts étudiés

Il est question dans ce chapitre de présenter le système éducatif ivoirien de façon globale et de ressortir les principaux concepts qui feront l'objet de notre analyse.

2.1 Présentation des principaux concepts

Taux brut de scolarisation (TBS): c'est le nombre d'élèves scolarisés dans un niveau d'enseignement donné, quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d'âge officiel qui correspond à ce niveau d'enseignement. Il est donné par la formule :

Où : Eht = population officielle en âge d'être scolarisé au niveau h

et Pat = population scolaire au niveau h.

Taux net de scolarisation : c'est le rapport entre le nombre d'élèves du groupe d'âge correspondant officiellement à un niveau d'enseignement donné et la population totale de ce groupe d'âge, exprimé en pourcentage. Il est donné par la formule :

Où : Eh,at désigne la population officielle en âge d'être scolarisé au niveau h et ayant un âge dans le groupe d'âge officiel d'être scolarisé et Pat la population scolaire au niveau h.

2.2 Généralités sur le système éducatif ivoirien

Depuis son accession à l'indépendance en 1960, la Côte d'ivoire a inscrit l'éducation et la formation au rang de ses priorités. Cette décision a fait accorder une importance majeure à l'éducation et plus généralement au développement des ressources humaines. Le but de cette section est de présenter, d'une part, la structure du système éducatif et quelques actions du gouvernement dans le cadre de la promotion de l'éducation et son accessibilité par tous.

2. 2. 1 Structure du système éducatif ivoirien

Le système éducatif de Côte d'Ivoire, est fondé sur le modèle hérité de l'époque coloniale ; il comprend : l'enseignement préscolaire; l'enseignement primaire; l'enseignement secondaire général, dont le premier cycle constitue, avec le primaire, l'éducation de base ; l'enseignement technique et la formation professionnelle ; l'enseignement supérieur ; et l'alphabétisation et l'éducation des adultes.

L'enseignement préscolaire est essentiellement concentré dans les zones urbaines et connaît une expansion rapide. Le secteur privé assure l'accueil de plus de 50%1(*) des enfants scolarisés à ce niveau, mais avec des frais de scolarité relativement élevés.

L'enseignement primaire, d'une durée de 6 ans, concerne théoriquement les enfants âgés de 6 à 11 ans. Il conduit au certificat d'études primaires élémentaires (CEPE), tandis que l'accès au 1er cycle de l'enseignement secondaire, d'une durée de 4 ans, est subordonné à la réussite à l'examen d'entrée en 6ème.

Le 1er cycle du secondaire est assuré dans des collèges et sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Le deuxième cycle, qui dure trois ans, se déroule dans des lycées et il est sanctionné par le Baccalauréat, qui autorise l'accès au supérieur. Le secteur privé accueille 35% environ des effectifs de l'enseignement secondaire général.

La formation professionnelle et l'enseignement technique se situent essentiellement au niveau secondaire, même si différentes filières du supérieur sont professionnelles ou conduisent à des BTS, notamment dans le privé.

L'enseignement supérieur public est constitué de trois Universités (Cocody, Bouaké et Abobo-Adjamé) et de quatre Grandes Ecoles (l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée ; l'Institut National Polytechnique ; l'Ecole Normale supérieure ; et l'Institut Pédagogique National d'Enseignement Technique et Professionnel).

Dans le cadre de la politique de déconcentration et de régionalisation, deux Unités Régionales d'Enseignement Supérieur ont été créées et rattachées, l'une à l'Université d'Abobo-Adjamé, et l'autre à l'Université de Bouaké.

Trois ministères sont chargés des questions éducatives : le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation de Base (MENFB), le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS). En plus des directions centrales, le MENFB comprend 10 Directions Régionales de l'Education Nationale (DRENFB), 10 directions départementales (DDENFB) et 130 inspections primaires qui leur sont rattachées. Les directeurs d'école sont les derniers maillons de la hiérarchie.

Cette structuration du système éducatif a été accompagnée de multiples reformes politiques traduites par des définitions et des mises en oeuvre des plans et stratégies nationaux visant à satisfaire une demande éducative sans cesse croissante. La section suivante, sans toutefois avoir la prétention de lister de manière exhaustive les lois et plans d'actions adoptés ou menés relatives à l'éducation, étalera quelques reformes marquant la volonté de l'Etat ivoirien à instruire sa population.

Deuxième partie : Cadre méthodologique et empirique

Chapitre 1 : Diagnostic du système éducatif ivoirien

L'objet de ce chapitre est de présenter plus en détail le cadre économique dans lequel évolue le secteur de l'éducation. Cette analyse est importante dans la mesure où dans la plupart des pays d'Afrique noire sub-saharienne le développement du secteur éducatif est fortement tributaire de l'état des finances publiques ; Le secteur privé apportant surtout une aide complémentaire dans l'évolution du système.

1.1 Le contexte macroéconomique et des finances publiques

Suivent successivement le contexte macroéconomique global et celui des finances publiques.

1.1.1 Le contexte global

Depuis plus de dix années, la Côte-d'Ivoire a été exposée à un contexte macroéconomique et démographique relativement difficile (sans mentionner le contexte politique délicat des dernières années) Ainsi, le Produit intérieur brut a certes connu une croissance substantielle de 2 338 milliards de Fcfa en 1990 à 7 531 milliards de Fcfa en 2000 (près de 9 % par an en moyenne) en termes nominaux (tableau 1). Mais, lorsqu'on examine cette croissance en termes réels, la performance a bien sûr été plus modeste avec une évolution de 5 908 milliards de Fcfa en 1990 à 7 531 milliards de Fcfa en 2000, lorsque tous les chiffres sont mesurés en valeur monétaire constantes de l'année 2000.

Sur la base de l'évolution en termes réels, le taux moyen de croissance économique entre 1990 et 2000 se situe seulement à 2,5 % par an. Comme le rythme de croissance du PIB en termes réels a été inférieur à celui de la population du pays (taux moyen de croissance annuel de 3,4 %), il en résulte que le PIB par habitant a baissé d'environ 11 % entre 1990 et 2001. De façon complémentaire à cette faiblesse relative du PIB, on enregistre une faiblesse du côté des revenus de l'Etat au cours de la dernière décennie. En effet, on observe une baisse de la capacité fiscale nationale, les recettes publiques nationales représentant 16,3 % du PIB en 2000, alors qu'elles en représentaient 19,5 % en 1990 (tableau 2). Une conséquence de ce double mouvement est que les recettes nationales de l'Etat par habitant baissent de 97 054 Fcfa de 2000 en 1990 à seulement 75 389 Fcfa en 2000, une réduction de 22,5 % en termes réels sur la période des dix dernières années. Les recettes publiques ont certes une grande importance, mais ce qui est effectivement disponible à dépenser pour l'Etat, l'est encore davantage, notamment après que le pays ait acquitté le service de sa dette extérieure. Il est important alors de noter que les dépenses publiques courantes hors service de la dette diminuent aussi en termes relatifs par rapport aux recettes publiques. Ainsi, alors qu'au cours de la décennie, les recettes publiques nationales doublent presque (augmentation de 96 %) en valeurs courantes en passant de 630,8 milliards de Fcfa en 1990 à 1 236,5 milliards de Fcfa en 2000, les dépenses courantes de l'Etat hors service de la dette n'augmentent que de 37 %, passant de 619,9 milliards de Fcfa en 1990 à 848,7 milliards de Fcfa en 2000 (tableau 3, ci-après). Sur les 541,9 (1396,8 - 854,9) milliards de Fcfa d'accroissement des recettes publiques totales (y compris le support budgétaire et l'aide aux investissements en provenance de l'aide extérieure) entre 1990 et 2000, seulement 228,8 milliards de Fcfa (848,7 - 619,9) ont alimenté une augmentation des dépenses courantes de l'Etat hors le service de la dette, alors que 150,2 milliards de Fcfa ont été affectés à l'augmentation des paiements (intérêt + principal) associés à la dette du pays. 133,4 milliards de Fcfa vont à l'augmentation des dépenses d'investissement du pays, et 29,5 milliards de Fcfa sont affectés à la réduction du déficit public (il passe de 368 milliards de Fcfa en 1990, représentant alors 11,4 % du PIB, à 338,5 milliards de Fcfa en 2000 correspondant à 4,4 % du PIB du pays à cette même date).

Tableau 1 : Principaux agrégats macroéconomiques et recettes de l'état, 1990-2001.

Source : Institut National de la Statistique/Département des Statistiques Economiques

Tableau 2 : Les recettes et les dépenses de l'état 1990-2001.

Source : Institut National de la Statistique/Département des Statistiques Economiques.

*Calculé comme la somme des recettes nationales et du support budgétaire, moins les dépenses courantes et les intérêts de la dette.

** Calculé comme la différence des recettes totales et des dépenses totales.

1.1.2 Les dépenses publiques d'éducation

Sur la base du volume des ressources disponibles totales de l'Etat, des arbitrages sont faits entre les différents secteurs de l'intervention publique. Les objectifs de l'Etat sont bien sûr divers et vont évidemment très au-delà des possibilités budgétaires courantes. Les arbitrages réalisés dans les allocations budgétaires manifestent les priorités accordées à ces différents secteurs.

Dans ce contexte, les dépenses publiques courantes d'éducation représentent une proportion relativement forte des dépenses courantes de l'Etat, bien que cette proportion soit plutôt inférieure, à la fin de la décennie (32,5 % pour les deux dernières années) par rapport à ce qu'elle était à son début (36,6% pour les deux premières années). Cette légère réduction vient approfondir l'évolution négative enregistrée dans les dépenses publiques courantes hors dette de l'Etat ivoirien au cours de la dernière décennie.

Quelles sont alors les perspectives de modifier cette situation au cours des dix années à venir?

Une conséquence globale de ces évolutions et relations défavorables qui concernent i) le PIB, ii) la pression fiscale domestique, iii) les dépenses courantes de l'Etat contraintes par la pression de la dette extérieure, et iv) la priorité relative de l'éducation au sein des dépenses publiques, la part des dépenses publiques d'éducation dans le PIB diminue de façon drastique entre les années 1990 (où elles représentaient 6,9 % du PIB), et 2000 où les dépenses publiques d'éducation ne représentent plus que 3,9 % du Produit Intérieur brut du pays.

Une conséquence jointe, et évidemment plus réelle, de la baisse de la part des dépenses publiques d'éducation en pourcentage du PIB est que les dépenses courantes pour l'éducation ont baissé en termes réels d'environ 24,5 % [1- (279,7/370,3)] sur la décennie.

Au-delà de la mesure de l'évolution de la masse budgétaire agrégée en termes réels, il est intéressant d'évaluer cette évolution en rapportant la masse agrégée à la population des usagers potentiels de ces ressources. Nous utilisons ici le nombre des jeunes entre 7 et 16 ans, ce qui correspond à la population d'âge scolaire pour le primaire et le premier cycle secondaire. Le graphique 1 illustre l'évolution. On observe alors que cette statistique du montant des dépenses courantes d'éducation par jeune de 7 à 16 ans passe de 129 189 Fcfa de 2000 en 1999 à seulement 66 297 Fcfa de 2000 en 2000. Au cours de la décennie, cette statistique a ainsi perdu 48,7 % [1 - (69 297 / 129 189)] de sa valeur initiale. Cela signifie clairement que les ressources publiques pour assurer la couverture scolaire de la population jeune du pays se sont sensiblement dégradées au cours des dix dernières années. Nous examinerons plus avant dans le rapport quelles conséquences cela a eu, car le système a nécessairement dû s'adapter à cette situation. Dans quelle mesure cela a-t-il eu comme conséquence de réduire les dépenses par élève et/ou de contraindre les évolutions du nombre des élèves scolarisés ? Est ce que les mouvements et arbitrages entre volume de ressources par élève et nombre d'élèves scolarisés ont été comparables entre les différents niveaux d'enseignements. Quelles ont été les priorités implicites de la politique éducative du pays ? 

Figure 1 : Evolution des dépenses courantes d'éducation par jeune 7-16 ans en Fcfa constants de 2000

Source : Nos calculs d'après des données de la Banque Mondiale

Tableau 3 : Les dépenses publiques d'éducation, 1990-2001.

Source : Institut National de la Statistique/Département des Statistiques Economiques.

*Calculé sur les dépenses courantes publiques totales hors service de la dette

1.2 Situation d'ensemble de l'état de scolarisation

Le rapport entre les effectifs scolarisés à chacun des différents niveaux éducatifs avec la population d'âge correspondant permet de calculer la statistique du taux de scolarisation. Le taux brut de scolarisation prend au numérateur tous les élèves scolarisés à un niveau d'enseignement, quel que soit leur âge. C'est un des indicateurs synthétiques les plus utilisés; en fait, ce taux peut être considéré comme une mesure de la capacité d'accueil du système à répondre aux besoins théoriques de scolarisation dans une situation sans redoublements ni abandons. Le tableau 4, ci-après, donne les évolutions du taux brut de scolarisation par niveau d'enseignement de 1985 à 2000. Dans l'enseignement supérieur, on préfère utiliser la statistique du nombre d'étudiants pour 100 000 habitants dans la population du pays plutôt que celle du taux brut de scolarisation dans la mesure où le calcul du taux de scolarisation n'est pas vraiment praticable eu égard à la diversité de la durée normale des études dans le supérieur (de deux années pour les BTS à 7 années, ou davantage, pour les études médicales ou doctorales).

On remarque d'abord le très faible niveau de couverture de l'enseignement préscolaire, même si les évolutions récentes ont l'air positif. Ensuite, ce qui frappe le plus dans ce tableau, c'est que, depuis 1985, on observe une stagnation de la couverture scolaire au niveau de l'enseignement primaire, telle que mesurée par le taux brut de scolarisation; les chiffres sont en effet de l'ordre 73-75 % sur l'ensemble de la période 1985-2001. Ceci indique que les effectifs scolarisés dans le primaire, bien qu'ayant effectivement augmenté au cours de la période (+ 60 % sur les quinze ans), ne l'ont pas fait à un rythme plus élevé que celui de la population d'âge scolaire.

Tableau 4 : Evolution des taux bruts de scolarisation (%) par niveau, 1975-2001

Source : Banque Mondiale.

1.3 Comparaison internationale de la scolarisation

Le tableau 5, ci-après présente certains éléments pour cette comparaison internationale. Dans le primaire, le TBS de Côte-d'Ivoire (74%) est, en 2000, sensiblement inférieur à la moyenne des six pays africains francophones pour lesquels les données récentes sont disponible et utilisés ici comme comparateurs (85,6 %) sachant que ceux-ci ont fait des progrès sensibles entre 1990 et 2000 (+ 17 points), ce qui n'est pas le cas de la Côte-d'Ivoire. En fait tous les pays de ce groupe ont amélioré leur TBS du primaire au cours de la dernière décennie, alors que la couverture globale du primaire en Côte-d'Ivoire a essentiellement stagné. Les données comparatives concernant le TBS dans le premier cycle secondaire montrent qu'à l'exception du Togo, qui a un chiffre élevé, la situation de la Côte-d'Ivoire ne semble pas en retard par référence aux pays considérés ici.

Dans l'enseignement supérieur, la plupart des pays ont connu une augmentation notable de leur statistique du nombre d'étudiants pour 100 000 habitants au cours de la dernière décennie. Cela dit, on peut observer d'une part que la dynamique de croissance de la scolarisation à ce niveau d'enseignement a été sensiblement plus vive en Côte-d'Ivoire que dans les autres pays utilisés comme comparateurs, et d'autre part que le niveau atteint en 1999 (696 étudiants pour 100 000 habitants) est le plus élevé parmi les différents pays africains considérés ici.

Tableau 5 : Comparaison internationale des taux bruts de scolarisation (%)

* nombre d'étudiants pour 100 000 habitants

Source : Banque Mondiale

Chapitre 2 : Analyse des déterminants du Taux brut de scolarisation

2.1. Données et approches méthodologiques.

* 1 MENFB (1999), Innovation réussie dans le système éducatif ivoirien : système de prêt manuels scolaires, immatriculation des élèves, écoles témoins. Rapport final du séminaire portant sur une étude rétrospective/bilan de l'éducation pour la côte d'ivoire du juillet 1998 à mai 1999, MENFB/PASEC/ADEA, octobre 1999, pp12-29.

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery