2. Protection des enfants de la violence et d'exploitation
sexuelle.
De nos jours, de plus en plus d'enfants en particulier les
jeunes filles sont victimes à l'école ou ailleurs de
sévices, d'exploitation sexuelle. Ces souffrances constituent dans les
médias des faits divers. Les jeunes filles sont abusées
sexuellement en famille, violées, poussées à la
prostitution et au commerce sexuel. Les jeunes garçons sont les victimes
de pedophilies pervers. Les sévices sexuels sont des sujets tabous, de
telle sorte qu'il n'y a de données statistiques disponibles. Leurs
auteurs sont des membres de la famille vivant en promiscuité, les
employeurs des jeunes filles en domesticité, les enseignants, les
clients occasionnels. Les enfants victimes d'abus sexuels sont
particulièrement vulnérables et méritent de
bénéficier de soins et d'une protection particulière.
Les problèmes de santé physique et de
bien-être que connaissent les enfants victimes ne sont pas toujours
résolus par manque ou insuffisance de prise en charge médicale et
psycho-sociale.
Les enfants victimes de sévices ou d'abus sexuels
éprouvent une gêne à dénoncer les auteurs. Et
lorsque ces derniers sont dénoncés, on observe un laxisme des
autorités de police à identifier les coupables et à les
poursuivre en justice. En tout état de cause, le système de
répression pénale n'est pas efficace car les faits de viol sont
souvent disqualifiés et les auteurs ne sont pas sévèrement
sanctionnés. La crainte de représailles finit par convaincre les
enfants victimes à abandonner toute poursuite.
3. Mettre fin à l'exploitation des enfants.
L'exploitation économique des enfants recouvre une
double réalité en Côte d'Ivoire : la problématique
du travail précoce et le trafic d'enfants.
3.1. Le travail des enfants.
Les enfants en situation de travail sont estimés
à 175000 ; ils sont occupés dans le secteur informel. Selon leur
statut , on distingue les jeunes travailleurs salariés , les enfants
travailleurs indépendants qui exercent pour la plupart des
métiers ou tiennent des entreprises individuelles et enfin les jeunes
apprentis ou stagiaires en formation professionnelle ou technique.
Il n'existe pas à l'heure actuelle de bases de
données récentes désagrégées sur le
phénomène. Toutefois, les jeunes salariés occupent le
secteur agricole, minier, et domestique. Les jeunes filles sont occupées
comme aides domestiques ou « petites bonnes » dans les
familles, notamment en milieu urbain. Les jeunes garçons sont
concentrés dans le secteur agricole, où ils sont employés
en tant qu'ouvriers agricoles. Ils travaillent dans les plantations d'ananas
dans la région d'Aboisso, les plantations de coton dans la région
du grand Nord et de la Marahoué et dans les plantations de
café/cacao, dans la boucle de cacao. Les conditions de travail sont
pénibles pour tous les enfants précocement occupés. Aucune
norme du travail n'est respectée : ni salaire minimum garanti, ni
salaire payé, ni repos hebdomadaire. Dans le secteur informel ou
parallèle, les enfants travailleurs sont assimilés aux jeunes
délinquants, aux enfants sans domicile fixe et font l'objet de
tracasseries de toute sorte. Dans une grande ville comme Abidjan, certains
enfants font l'objet de convoitises et de violences sexuelles de la part de
personnes sans scrupule.
Le travail précoce des enfants est une violation de
leur droit à l'éducation. Les conditions de travail sont
pénibles pour leur droit à la santé, à un
développement harmonieux et à un bien-être.
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