II :
Analyse de l'état des lieux : les difficultés de mise en oeuvre
de la CDE.
Une analyse au regard des quatre principes fondamentaux
recommandés par la CDE pourrait établir des différents
degrés de difficultés dans la mise en application de la CDE en
Côte d'Ivoire.
A. La
non discrimination.
1. Les pratiques discriminatoires fondées sur le
genre.
Dans certaines régions de la Côte d'Ivoire (Nord
et Nord-Est), les pratiques éducatives sont basées sur la
discrimination à l'égard de la fillette. Les enfants sont au
centre de stratégies familiales qui privilégient le jeune
garçon par rapport à la jeune fille. C'est ainsi que les jeunes
filles qui n'ont pas accès à l'éducation sont promises au
mariage ou au travail domestique. Non scolarisées, elles sont
prédestinées aux métiers manuels, très peu
rémunérées. Dans ces situations, le choix des parents est
déterminant pour l'avenir de l'enfant, particulièrement la petite
fille.
2. Les pratiques discriminatoires d'ordre institutionnel et/ou
structurel.
Les enfants vivant dans les zones péri urbaines et
rurales ne bénéficient pas des mêmes conditions de
développement que ceux des enfants des zones urbaines. En effet, les
enfants issus des milieux défavorisés sont stigmatisés du
fait de leur statut social et sont le plus souvent oubliés des
décisions et initiatives de développement.
Ils sont à bien égard privés des
prestations des structures sociales de base (centres de santé,
écoles élémentaires, aires de jeux etc.) dû à
l'inaccessibilité de celles-ci du fait de leur éloignement ou de
leur inexistence.
En outre, d'autres formes de discrimination opposent enfants
bien portants et enfants handicapés ou victimes des nombreuses
pandémies. Ainsi, par exemple, le regard social sur l'infection à
VIH/SIDA de l'enfant indique que c'est la maladie qui entraîne des
phénomènes de méfiance et de rejet, des
incompréhensions culturelles qui placent l'enfant au centre de
débats familiaux et sociaux.
La qualité de vie des familles (parents et substituts)
influence le bien-être de l'enfant. Le statut sérologique des
parents détermine les comportements sociaux à l'égard de
l'enfant.
En ce qui concerne les enfants handicapés, aucune
allocation n'est accordée à leurs parents pour leur permettre de
mieux s'occuper de ses derniers.
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