2.2- CONSERVATION ET
GESTION DE L'EAU
Elle demeure le facteur primordial qui dicte la plupart des
aménagements dans le Ferlo ainsi que la mobilité dans l'espace.
Sa conservation devient problématique du fait de la pression qu'elle
continue à subir.
« L'eau chez nous c'est comme le paradis »
nous a confié un des premiers membres de l'ADESAH le vieux Amadou
Egué Diallo. La gestion de l'eau au niveau des forages est
confiée à des comités de gestions des forages. La CR
dispose de 3 forages, 41 puits et 147 mares. L'habitat, relativement
dispersé, ne permet pas une utilisation rationnelle des infrastructures.
Le comité est élu par la population. Son fonctionnement est
caractérisé par un respect des procédures
élémentaires de gestion. Il est régi par le paiement d'une
taxe selon les types d'utilisation. Ces taxes permettent d'approvisionner le
forage en carburant. Cette activité s'intensifie pendant la saison
sèche qui voit l'arrivée massive de transhumants à
Vélingara. Loin des forages se trouvent les puits artisanaux à
traction animale ou manuelle mais qui ne peuvent fournir l'eau
nécessaire dans les ménages et pour les animaux.
Pendant la saison des pluies, l'exploitation des forages et
puits est au ralentit et les différentes mares sont mises à
l'épreuve. Elles subviennent à tous les besoins des populations
aussi bien pour la consommation que pour le bétail.
A part le forage de Vélingara dont le château
d'eau est construit par le PAPEL, ceux de Mbem Mbem et de Sab Sabré de
même que les puits sont à ciel ouvert. Ils sont de ce fait le
réceptacle d'oiseaux morts et plusieurs parasites vecteurs de maladies.
Depuis peu de temps, suite à la campagne de lutte
contre le choléra, le CERP a mené un vaste mouvement de
sensibilisation sur le filtrage de l'eau et l'utilisation de l'eau de javel.
Mais du fait de l'ancienneté de ces pratiques, les populations ne
semblent pas assimilées les informations reçues. L'eau n'est pas
conservée en quantité importante dans les ménages, mais
juste ce qu'il faut pour la journée.
Il faut signaler que la gestion des forages est sujette
à de nombreux problèmes qu'on n'ose pas toujours aborder.
En effet, la plupart des infrastructures, nous dit-on, de
même que les forages sont gérés par les Diawbé. Ils
sont à la tête des comités de lutte contre les feux de
brousse et sont plus représentatifs dans les GIE et GPF. C'est la cause
de la frustration de la communauté wolof. A cet effet, le chef de
village de Vélingara Thianor a émis le voeu qu'on leur installe
des compteurs. Les forages sont fréquemment à court de carburant
et les quêtes d'argent se multiplient.
Il convient par ailleurs de signaler qu'en 1991, une
étude réalisée par le bureau Veritas Sénégal
sur la situation hydraulique des villages membres de l'EGAB (13 villages de la
CR) fait état d'un taux de couverture de besoins eau de l'ordre de
40,26% le déficit en eau est estimé à 638 m3
par jour.
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