2.2- L'ÉLEVAGE
Le Ferlo est une zone d'élevage par excellence, un bref
rappel de son déroulement nous parait important pour une bonne
compréhension du phénomène.
Rappel : Avant l'avènement des
forages, le mouvement du bétail se faisait d'une part entre la
vallée du fleuve Sénégal en saison sèche à
cause de ses pâturages de décrue et de l'eau, et d'autre part la
vallée du Ferlo où des puits permettant une présence
quasi permanente des pasteurs avec une faible densité animale. La
végétation était abondante.
La découverte de l'aquifère Maestrichtien en
1938 a permis l'installation de forages. Déjà en 1987 ; 255
forages ont été creusés dans tout le pays. A cela, il faut
ajouter les aménagements hydro agricoles dans la vallée (SAED)
qui ont donné un autre visage à l'organisation paysanne et
pastorale de la vallée en bouleversant les pratiques anciennes et
sédentarisé certains éleveurs. Les forages deviennent des
lieux de polarisation des transhumants avec d'intenses activités de
commerce. Toute la vie pastorale va s'organiser dans zone de desserte des
forages. Dès les premières pluies, les éleveurs
s'éloignent des forages avec leurs troupeaux pour s'installer
près des mares.
Dès la fin de l'hivernage avec le tarissement des
mares, les pasteurs se rapprochent des forages et s'installent dans les
campements de saison sèche.
Pour ce qui du passage de Vélingara Ferlo, la
transhumance commence dans la porte Nord ( PAPEL) localisé dans la CR
de Ndioum Nguent et Nguent pathé. Un nombre important des troupeaux en
provenance de Louga et Linguère s'installent à partir du mois de
mars, avril, dans Ribot Escale frontière sud avec Vélingara.
Cette activité occupe 90% de la population.
2.2.1- La composition du
cheptel
Le cheptel est essentiellement composé de bovins,
ovins, caprins, équins et asins. selon la CERP les
estimations pour 2004 sont :
Bovins :23.000
Ovins :350.000
Caprins :30.000
Aquins : 2000
Asins :5000
Le décompte exact du bétail reste difficile car
durant les campagnes de vaccination, il s'y mélange le bétail
étranger et, presque tous les éleveurs sous évaluent leurs
troupeaux.
L'élevage est pratiqué par toutes les couches de
la population. Même les fonctionnaires commencent à s'initier dans
le domaine. Si toutes les populations ne le pratiquent pas directement, elles
peuvent confier leurs animaux à des éleveurs transhumants qui
sont, soit des parents ou des personnes qu'il faut payer.
2.2.2- Alimentation du
bétail
Le volume de la biomasse sur un rayon de 15km autour des
forages de Vélingara est estimé à 1571 kg de masse
sèche/ ha ce qui fait d'elle l'une des CR les plus importantes en
matière de possibilité d'accueil ( 21928). Mais les charges
réelles de ses forages sont de l'ordre 37065 (PAPEL). Ces données
témoignent de l'importance de l'élevage dans la CR et du niveau
de polarisation qu'elle exerce sur les autres localités surtout du Nord.
Les espaces de pâturages occupent 1740km2 soit 2/3 de
territoire de la CR. Les principaux espèces de forages sont :
Zonia glochidiata, Andropogon gayanus, Acacia seyal,
Cenchrus biflorus Combretum micranthum, Pterocarpus
lucens. Cette fournit des repousses très intéressantes quant
à leur teneur en MAT ( matières azotées totales ) et en
cellulose. Les feuilles et les fruits sont aussi très biens
consommés par le bétail en fin de saison sèche, a ceux ci
s'ajoutent le Ziziphus maritiania, Guiera senegalensis, Grewia
bicolor, etc...
Le pâturage aérien dans toute la zone fournit un
appoint alimentaire certain dont l'importance varie selon la saison et la
disponibilité en fourrage herbacé.
En saison des pluies, les animaux consomment peu de feuilles
d'arbre. En saison sèche, le pâturage aérien devient
important et les bêtes consomment pratiquement la majeur parti des
repousses, des arbres et arbustes. Ce type d'alimentation est surtout
fréquent chez les petits ruminants.
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