2.3.3-La Sur-reaction à l'information17
La sur-reaction, étudiée sur le marché
américain, a été examiné par De Bondt et
Thaler (1985, 1987), Chan (1988) et Zarowin (1990). Sur les
marchés européens le phénomène de sur-reaction est
étudié par Alonso et Rubio (1990) en Espagne,
Vermaelen et vestringe (1986) en Belgique et
Mai (1992, 1995) en France.
Selon le phénomène de sur-reaction, les titres
ayant eu les plus faibles performances (perdants) sur une période
passée ont des performances supérieures (gagnants) sur les
périodes subséquentes et vice versa. La stratégie de
sur-reaction, basée sur les auto-corrélations
multi-périodiques, consiste à acheter les titres, en nombre fixe
ou par fractiles, ayant les plus médiocres performances passées
(perdants), mesurées par les rentabilités cumulées et
à vendre ceux ayant généré les meilleures
performances (gagnants), puis inverser ces positions après une certaine
période de détention, proche de la durée optimale de
formation des portefeuilles.
Grâce à la dépendance négative des
rentabilités cumulées, les portefeuilles perdants deviennent
gagnants et inversement : la rentabilité du portefeuille d'arbitrage
définie comme la différence de rentabilité des
portefeuilles perdants et gagnants est par conséquent positive.
Au même titre, Mai (1992) a
étudié le phénomène de sur-reaction sur le
marché français. Son échantillon comprend l'ensemble des
titres disponibles sur la base de données actions AFFI-SBF sur une
période allant de janvier 1977 à décembre 1990. Dans son
article de 1995, il se limite aux sociétés cotées au
règlement mensuel où la vente à découvert est
envisageable.
Les études de sur-reaction présentent une
certaine différence dans la sélection des titres. En effet,
De Bondt et Thaler (1985, 1987) et Mai (1992)
ont choisi ceux ayant les données disponibles sur leurs périodes
de test et de formation, ou encore ceux ayant les données
complètes sur toute la période d'étude. Par contre, dans
son étude de 1995, Mai a retenu les titres disposant de
rentabilités cumulées sur la période de formation sans
aucune contrainte sur la période subséquente.
Conclusion :
Apres avoir tiré des enseignements dans le
présent chapitre, il est important de préciser que ce sont les
deux anomalies les plus observées sur le marché financier. Les
performances générées par ces anomalies ont suscité
un large débat sur la provenance (source) de ces performances. Nous
trouvons, deux grandes familles d'explications à savoir les tenants de
l'approche « traditionnelle » qui expliquent la performance
des stratégies d'investissement par des facteurs de risque
systématiques qui ne sont pas pris en considération par le
modèle standard, et ceux de l'approche dite finance « de
comportement » qui suggèrent que la profitabilité des
stratégies d'investissements : stratégie Momentum et
stratégies contrariantes, sont soumissent à des biais cognitifs
dans l'interprétation de l'information, ce qui engendrent un
phénomène de sous-reaction, du fait que les titres continuent
d'avoir les mêmes performances sur le court terme (voir Hirshleifer,
2001, pour une description de ces biais). Cependant, plusieurs études
empiriques montrent que les stratégies d'investissement consistent
à acheter au début de chaque période les portefeuilles des
titres les plus performants et à vendre ceux qui sont les moins
performants, cette position doit être conservée pendant k mois (3,
6, 9, 12), génèrent des rendements positifs.
Dans leur article, JT (1993),
précisent que les stratégies qui consistent à acheter les
gagnants et à vendre les perdants permettent d'engendrer des rendements
positifs. En effet, comme le montre les travaux antérieurs, cette
stratégie d'investissement, est toujours profitable. Dans l'espoir de
renforcer ces travaux, un second chapitre sera consacré pour la
validation empirique de la stratégie Momentum sur le marché
boursier tunisien.
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