2-3- Les formes d'observation :
L'observation psychologique devient plus systématique
lorsqu'elle donne une importance à la cohérence des
procédures utilisées et aux résultats obtenus. Cela
implique d'établir des conditions bien définies afin que les
observations puissent être répétables permettant ainsi des
constatations générales appuyées sur la totalité
des observations et des comparaisons interindividuelles. La définition
précise de ces conditions permet l'exploration la plus objective
possible d'un champ d'observation. L'enquête en est un exemple, les
techniques utilisées sont bien définies, par conséquent,
elles sont appliquées de la même façon à tous les
sujets ; les résultats ainsi obtenus peuvent être associés
à d'autres résultats fournis par des techniques
différentes. La systématisation de l'exploration d'un champ
d'observation peut être
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en fonction non seulement des conditions dans lesquelles se
déroule l'observation mais aussi en fonction des résultats
auxquels s'attend l'expérimentateur.
- Observation directe: l'observateur est en
situation avec les sujets et recueil des
données sur le contexte, les comportements, les
processus. L'objet y est perceptible. - Observation
indirecte: implique une inférence utilisant des données
de l'observation
et des hypothèses.
- Observation participante passive:
l'observateur est intégré au groupe mais de manière
passive.
- Observation participante active: l'observateur
a un rôle susceptible de modifier radicalement certains aspects de la vie
du groupe
Pour conclure sur ce point notons que la principale critique
des psychologues est qu'ils estiment qu'une procédure trop rigide
déforme l'information recueillie et détourne l'observateur de
faits importants imprévus dans le protocole ne laissant ainsi peu ou
pratiquement pas de place à la découverte.
2-4- Le matériel :
Les instruments sont, avec les nombres, l'un des
critères pour définir une méthode scientifique. Mais
l'instrument reste un moyen de coder l'information recueillie et de la mettre
sous une forme plus facile à l'emploi. Il faut garder à l'esprit
que l'instrument n'est donc pas une fin en soi.
La méthode scientifique est caractérisée
par l'utilisation d'instruments de mesure et par conséquent d'une forme
de quantification du comportement et/ou de la conduite. La psychologie
scientifique utilise des instruments de mesures que d'autres disciplines
scientifiques, telle que la physique, mettent à la disposition des
différentes sciences.
En générale, l'instrument de mesure est un moyen
de coder l'information relevée afin de la " traduire " en une forme plus
facile à analyser permettant ainsi d'en dégager des tendances et
des règles.
Les instruments d'enregistrement physique des
observations :
Les pionniers de la psychométrie, Wundt et Cattel,
pratiquaient déjà l'observation temporelle. Ces mesures portaient
le plus souvent sur la mesure des temps de réactions.
Aujourd'hui, cette pratique est toujours de mise, cependant elle
a acquis une précision extraordinaire notamment grâce à
l'avènement de l'électronique et de l'informatique.
Les différentes méthodes d'inscription
graphique, empruntées aux laboratoires de physiologie, ont permis il y a
bien longtemps déjà, l'enregistrement simultané de
différentes réactions physiologiques (rythmes cardiaques, EEG)
permettant ainsi l'étude de Co-variations entre les différentes
mesures.
Il en est de même pour les appareils photographiques, de
cinéma, les magnétophones, magnétoscopes, également
utilisés à des fins instrumentales de l'observation
psychologique. De nombreuses observations sur le développement des
enfants, sur les interactions mère- enfant, ont fait l'objet de films.
Gesell a, quant à lui, largement utilisé des observations
continues faites par une caméra à déclenchement
séquentiel.
Nous pouvons également parler des entretiens et des
discussions enregistrés sur des bandes magnétiques.
Ces méthodes permettent une catégorisation des
différents éléments observés, les
différentes distributions vont être effectuées par
l'observateur. Ces différentes catégories constituent des
instruments de partition des ensembles d'observations.
La grille d'observation:
Les observations recueillies ne sont
généralement pas utilisables dans leurs formes primitives. Si
l'observation est transmise en un langage commun sans qu'il y ait de
règles bien établies, un protocole d'observation, la comparaison
entre individus, groupes, ne peut être établie faute de lieu
commun entre les différents observateurs. C'est pourquoi l'observateur a
besoin d'un langage bien codifié et n'utilisant qu'un nombre restreint
de concepts, chacun extrêmement bien défini et clair. Ce " langage
" doit contenir un ensemble de critères permettant à chacun des
observateurs de classer leurs observations selon des règles bien
définies. Le choix des critères se fait en fonction des
hypothèses. L'observateur aura donc besoin d'un langage
spécialisé, n'utilisant qu'un nombre limité de concepts
donc chacun soit défini de façon explicite. Ce sont des ensembles
de classes d'équivalences. Pour les construire on doit décider de
certains critères permettant de classifier les observations. Ceci
invoque les hypothèses préalables, le choix de certains
critères plutôt que d'autres se fait en fonction
d'hypothèses sur la structure sous-jacente aux faits observés.
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