X) Quelles perspectives pour l'axe
Sénégal/Roumanie ?
De nos jours le pouvoir et la puissance d'un pays ne se
traduisent plus en termes de grandeur géographique. Dans le monde
contemporain, le pouvoir d'un Etat est moins localisé et demeure dans sa
capacité et son habilité de tenir de bonnes relations avec
d'autres états. Ni le Sénégal ni la Roumanie sont de
grandes puissances et ne partagent pas un voisinage rapproché.
Néanmoins les perspectives pour cet axe restent bonnes et prometteuses
pour de multiples différentes raisons.
Les deux pays sont premièrement des pôles tournants
et stratégiques. Ils bénéficient d'une excellente position
géographique à l'instar du Sénégal qui est la
pointe la plus avancée de l'Afrique de l'Ouest et reste la base
tournante dans le domaine du commerce et des transports vers d'autres
continents. Cela reste un atout majeur pour la Roumanie dans sa politique
commerciale d'exportations de produits agro-alimentaires dans des pays de
la sous région comme le Mali, Burkina Fasso, qui n'ont pas d'ouvertures
sur la mer. Le port de Dakar jouera un rôle important dans cette
dynamique.
La Roumanie qui jouit d'une bonne situation géographique
également au niveau de l'Europe de l'est, demeure un point important
pour le Sénégal dans sa stratégie de rapprochement avec
l'Ukraine, la Turquie, la Russie, et les nouveaux pays caucasiens. L'importance
de la Roumanie en ce qui concerne les énergies naturelles est d'une
majeure. Elle renferme un point stratégique dans le passage des tuyaux
de gaz partant de la Russie vers le reste de l'Europe.
La Roumanie et le Sénégal sont deux pays qui ont
adopté depuis longtemps une tradition de dialogue avec d'autres pays.
C'est dans cette perspective qu'entre la vision de Nicolae Ceausescu qui a
cultivé ces bonnes relations avec beaucoup d'autres pays et ne pas
dépendre de l'aide communiste de la Russie. C'est dans ce cadre que la
Roumanie qu'aussi bien le Sénégal gagnerait beaucoup plus
à redynamiser ce dialogue et d'entrer en contact par des accords
bilatéraux pour mieux renforcer l'aspect diplomatique entre les deux
pays.
XI) Le rôle des acteurs non étatiques
« La conception de l'action internationale des Etats
est déterminée et limitée par la conception de l'Etat
lui-même » (Pierre Calame, Les acteurs non étatiques
et la gouvernance mondiale, intervention à la
troisième Conférence de la Nouvelle Ecole d'Athènes sur la
Gouvernance mondiale. 4 avril 2008).
Les acteurs non étatiques ont toujours joué un
rôle essentiel dans les régulations mondiales mais leur rôle
est appelé à croître de façon considérable en
ce début de 21ème siècle.
1) Les acteurs non étatiques ont été de tout
temps importants dans la gouvernance mondiale
2) L'évolution de la pensée sur la gouvernance
fait, à toutes les échelles de régulation, une place
croissante aux acteurs non étatiques
3) La situation historique actuelle met les acteurs non
étatiques face à un devoir d'ambition qu'ils ont du mal à
assumer
4) Les acteurs non étatiques par leur vocation, leur
taille, leur flexibilité et leur mode d'organisation et d'action font
jeu égal avec les Etats, ce qui ne signifie pas pour autant que leur
action soit mieux adaptée.
· 4.1.Certaines ont une vocation mondiale
· 4.2 Leur taille est maintenant comparable à celle
de nombreux Etats
· 4.3 Ils disposent d'une souplesse bien supérieure
à celle des Etats
· 4.4 Leur organisation est mieux adaptée aux
nouvelles réalités mondiales
· 4.5 Ils sont en mesure de mener une stratégie
d'influence
Les acteurs non étatiques joueraient un rôle assez
déterminant dans plusieurs domaines en faveur du développement
des relations entre le Sénégal et la Roumanie :
· Société de l'information et de la
communication.
· L'agriculture
· L'environnement.
· La santé.
· Le commerce.
· L'économie.
· La coopération internationale.
On s'accorde généralement à
reconnaître que pour renforcer la capacité de l'Etat, il faut
la
Participation de toutes les forces vives du pays. Un Etat
capable, c'est celui qui a tous les attributs d'un Etat moderne, fort,
responsable et dynamique, un Etat à même de s'acquitter
efficacement de ses fonctions consistant à assurer la
sécurité, la paix et la prospérité et à
fournir d'autres biens publics à sa population. Si l'Etat a
traditionnellement été considéré comme premier
responsable de ce processus, d'autres secteurs, notamment les acteurs non
étatiques, ont un rôle important à jouer, et ce rôle
n'a cessé de prendre de l'ampleur ces dernières décennies
à mesure que l'Etat postcolonial montre clairement ses limites
s'agissant de satisfaire les besoins de ses populations (Jenerali Ulimwengu,
5. Le rôle des acteurs non étatiques, introduction,
première page)
Dans ce cadre notons que dans le domaine agricole, le ROPPA, qui
entre en droite ligne dans le cadre d'amélioration des idées et
politiques agricoles soutenues par l'Organisation Mondiale du Commerce, l'Union
Européenne, le congrès américain, etc. pourrait
déposer son effort dans une coopération entre le
Sénégal et la Roumanie dans le domaine de la gestion des surfaces
agricoles utilisables (se référer au chapitre
« Faciliter une mobilité de travail - Domaine agricole
»).
Il est bien évident que la coopération
Sénégal - Roumanie dépassera largement le cadre purement
diplomatique et économique pour se projeter pleinement dans les
mouvements de solidarités entre autres. C'est tout ce qui donnera le un
domaine d'actions bien établi aux organisations telles Oxfam,
Greenpeace, Amnesty International, Handicap International pour
oeuvrer par exemple pour :
· Le respect des droits des victimes
sénégalais de l'immigration en Roumanie.
· Un soutien décisif dans le cadre de « la
grande muraille verte ».
· Mise en place d'un programme éducatif pour les
jeunes souffrant d'handicaps moteurs dans les centres de Thiès.
Leur vocation est souvent très ciblée et leur mode
d'action, quand il s'agira des régulations internationales, est plus
celui du lobbying que de la conception d'un nouvel ordre mondial. L'avantage de
ce monde non gouvernemental reste néanmoins décisif.
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