· Guide économique de la
Roumanie
Les débuts de la transition furent bien plus
difficiles en Roumanie que dans d'autres pays ex-socialistes d'Europe centrale.
L'économie y avait été entièrement
nationalisée. La direction hyper centralisée et non rationnelle
était devenue absolument insensible aux signaux venant de la
réalité. La faible motivation du travail, doublée d'une
politique artificielle du plein emploi rendait moins compétitive la
production nationale. L'effet cumulé de ces facteurs fut une
détérioration du niveau de vie de la population, le blocage de la
Roumanie dans un périmètre de sous-développement.
Le démantèlement brusque du système,
après décembre 1989, entraîna, dans une première
étape, des effets perturbateurs plus profonds encore, des
déséquilibres structurels, exacerbés par la formation
insuffisante de la nouvelle classe politique, des managers et de la population
en général aux conditions de la démocratie et des
mécanismes du marché. Les circonstances défavorables dans
lesquelles débutait en Roumanie la transition expliquent beaucoup des
dysfonctionnements évidents qui se manifestèrent.
L'évolution des indices macroéconomiques montre
une évolution sinueuse de l'activité économique de la
Roumanie à partir de 1990, les réformes appliquées
n'étant pas toujours appropriées.
· L'expérience de la transition en
Roumanie. Récession et récupération.
Similaire aux tendances manifestées dans les autres
pays de la région, la récession des premières
années de transition a, en Roumanie, des explications surtout
objectives, qui découlent du passage abrupt d'un système
économique à un autre. Par contre, la récession de la
période 1997-1999, manifestée dans un contexte international
favorable, ou la plupart des pays en transition enregistraient des taux de
croissance importants, s'explique surtout par le manque de suivi des politiques
macroéconomiques.
En dépit de certains progrès dans la baisse de
l'inflation et le contrôle du budget, le déficit extérieur
de 6-7% du PIB enregistré durant la période 1996-1998 n'a pas de
justification. La baisse des ressources internationales et le moment de pointe
du remboursement de la dette extérieure de la Roumanie ont presque
poussé le pays vers une cessation de paiements.
Apres l'échec du plan déstabilisation de 1997,
la Roumanie a traversé une deuxième profonde récession de
transition, avec une baisse du PIB de plus de 12% pendant trois années
de suite, tandis que l'inflation demeurait bien plus forte que dans les pays en
transition comparables d'Europe centrale et orientale. Les mesures de politique
macroéconomique prises en l'an 2000, conformément à la
stratégie nationale de développement économique à
moyen terme de la Roumanie, ont arrêté le déclin
économique commencé en 1997 et ont assuré une croissance
de 2,1% du produit intérieur brut, dans les conditions d'une
revalorisation des investissements et des exportations. Suite à la
diminution de la production industrielle, en l'an 2000 le produit
intérieur brut en était arrivé à ne plus
représenter que 84, 3% de celui de 1990.
La contribution du secteur privé a la constitution du
PIB a augmenté chaque année, ce qui fait qu'elle
représentait, en l'an 2000, 65,5%, par rapport aux 16,4% seulement de
1990 : dans l'agriculture la contribution du privé représentait
97,2% ; dans le bâtiment 81% ; dans les services 78% et dans l'industrie
57,5 %.
Avec la reprise de la croissance économique, on
constate une amélioration de la structure du PIB utilisé en
faveur de l'accumulation et des investissements.
· 2001-2002 - période du changement et du
développement soutenu
En 2002 le produit intérieur brut a augmenté en
Roumanie de 4,9 % suite au maintien à un niveau élevé des
activités industrielles et de construction, mais surtout en vertu d'une
revigoration des services.
En raison des réformes structurelles
réalisées, l'économie roumaine a actuellement la
capacité de répondre rapidement aux exigences du marché,
valorisant en temps réel les opportunités de l'environnement
économique international.
· Le processus de déflation
Ces deux dernières années, l'inflation a suivi
un cours descendant, constituant un signal positif, pour que la population
reprenne confiance dans la monnaie nationale.
Ces dernières années la déflation a
été soutenue par un ensemble de facteurs, parmi lesquels une
contribution spéciale revient à la politique monétaire
prudente de la Banque Nationale de Roumanie et à l'évolution du
cours de change; le maintien d'un bas niveau du déficit
budgétaire et la réduction durable des anticipations
inflationnistes des agents économiques, la réduction des
corrections nécessaires au niveau des prix réglementés et
la limitation des augmentations salariales dans le secteur public.
· L'emploi. Les salaires.
Le nombre du personnel salarié a connu des
évolutions sinueuses. En 2001 le nombre moyen des salariés a
diminué par rapport à l'an 2000 de 4,4 mille personnes. En 2002,
selon des données préliminaires, le nombre moyen des
salariés a augmenté de quelque 40 mille personnes.
Les estimations concernant les années 2003 et 2004
indiquent des évolutions positives dynamiques dans toute
l'économie roumaine, la récupération de l'ensemble de la
baisse du PIB de la période de transition, une économie de
marché fonctionnelle, la hausse de son niveau de
compétitivité, l'amélioration de la qualité de vie,
du salaire réel sur la toile de fond de la déflation et de la
diminution du taux de chômage.
Suite à un complexe processus d'analyse
(commencé au mois de mai 2002), le 11 mars 2003 le Département du
Commerce des Etats-Unis a accordé à la Roumanie le statut de pays
à économie de marché.
Le statut de pays à économie de marché a
contribué à l'accroissement de la confiance des investisseurs
étrangers dans les opérations commerciales effectuées avec
des firmes roumaines et d'investissements dans notre pays, tout en ayant des
effets collatéraux favorables sur les rapports économiques avec
d'autres pays.
Le rythme de la croissance économique du premier
trimestre de l'an 2004 dépasse la valeur estimée au niveau de
toute l'année, à savoir les 5,5%. Selon les données de
l'Institut National de Statistique, le produit interne brut a augmenté
au cours des trois premiers mois de l'an 2004 de 6,1% en termes réels,
par rapport au premier trimestre de l'an 2003, étant
évalué, en prix courants, a 405.354,5 milliards de lei (monnaie
roumaine).
La croissance a été déterminée par
l'augmentation du volume d'activité et, par conséquent, de la
valeur ajoutée brute, surtout dans l'industrie, ou l'on enregistre une
hausse de 6,6%, respectivement dans le bâtiment (7,2%), branches dont la
contribution au PIB a été de 38,5%. Dans le secteur des services,
la majoration a été de 5,7% dans le premier trimestre, tandis que
dans le domaine agricole l'activité a progressé de 5,4%.
Selon l'Institut National de Statistique, la consommation
finale totale a enregistré une majoration de 8,1%, représentant
une hausse de 8,4% de la consommation des ménages et de 4,1% de la
consommation de l'administration publique.
L'accélération du processus de déflation
a été déterminée en premier lieu par le
caractère prudent de la politique monétaire, le maintien des
politiques fiscales sur des coordonnées austères et
l'appréciation de la monnaie nationale par rapport au cours euro -
dollar. La valeur des investissements étrangers directs a
progressé significativement et le poids dans le produit interne brut des
exportations et des importations de biens et services a augmenté de
manière significative.