Tableau 10 : Tableau explicatif des variables
dépendantes
Variables
dépendantes
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Mesures retenues
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Auteurs de référence
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Ratio d'endettement
(valeur comptable)
(DFTC)
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Flannery et Rangan (2004)
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Ratio d'endettement
(valeur marchande)
(DFTM)
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Grullon et Kanatas (2001)
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II.2. Les variables explicatives de
l'endettement :
La théorie de market timing, d'après les travaux
théoriques et les recherches empiriques, a apporté d'autres
variables explicatives de la structure de l'endettement outre
présentés par la théorie de trade off et la théorie
de pecking order : le ratio pondéré du MTB, la variation du
cours d'actions, la performance du marché boursier et le comportement du
taux d'intérêt.
Tableau 11: Tableau récapitulatif des
principales variables explicatives de la structure de capital ainsi que les
signes prédits par les théories de
références.
Variables
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Market timing
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Travaux de référence
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Opportunités de croissance
(MTB)
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-
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Titman et Wessels (1988), Rajin et Zingales (1995), Graham
(2000) et Booth et al (2001)
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Variation du cours d'actions
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-
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Welch (2004)
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Performance du marché boursier.
|
-
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Frank et Goyal (2003, 2005)
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Taux d'intérêt.
|
-
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Frank et Goyal (2003, 2005)
|
Récessions du NBER
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+
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Frank et Goyal (2003, 2005)
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Tableau 12 : Corrélation entre les
variables explicatives et le ratio d'endettement selon l'étude de
(FAKHFAKH Hamadi et BEN ATITALLAH Rihab ;2006).
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Le modèle OLS
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Le modèle Within
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Les variables
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DFTM
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DFTC
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DFTM
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DFTC
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MTB
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-
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+
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-
|
+
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Variation du taux d'intérêts
(price)
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-
|
-
|
-
|
-
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EFWMB
|
-
|
-
|
-
|
-
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IBVMT
|
+
|
-
|
-
|
+
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II.2.1. Opportunités de croissance :
La corrélation négative de l'endettement et du
Market to book ratio reçoit plusieurs explications. Myers
(1977) a montré que les sociétés fortement
endettées sont celles qui ont le plus tendance à ne pas
réaliser des projets d'investissement rentables. Aussi les firmes qui
ont le plus d'opportunités de croissance devraient-elles
privilégier l'émission d'actions. Or, selon Myers (1977), un fort
Market to book est considéré comme un indicateur des
opportunités de croissance ; il sera donc associé à un
moindre endettement. Une autre raison est que les firmes à fort Market
to book présentent des coûts plus élevés de
défaillance ou de réorganisation financière, ce qui
n'incite pas à un fort endettement. Une dernière raison
relève de la théorie de l'adaptation au marché (Market
Timing) selon laquelle les firmes ont tendance à émettre des
actions quand leur cours est élevé sur le marché par
rapport à leur valeur comptable, ce qui réduit temporairement la
part de l'endettement.
Le ratio market to book est mesuré par les rapports
(capitalisation boursière + dettes) / Actif total, Selon la
théorie de Market Timing, une bonne valorisation sur le marché
est interprétée par un endettement faible. Dans la
régression où l'endettement est mesuré en valeur
marchande, le résultat trouvé confirme l'évidence
théorique et empirique. Cependant, dans la régression où
la dette est mesurée en valeur comptable, le coefficient du ratio MTB
change de signe et devient positif.
Frank et Goyal (2004) montrent que des ratios MTB
élevés à une incidence négative et à court
terme sur l'endettement. La relation négative entre le ratio market to
book et l'endettement est prédite par la théorie de market
timing.
Fama et French (2002) suggèrent que la variable qui
mesure le comportement du Timing à savoir la moyenne
pondérée de l'historique des ratios MTB est négativement
corrélée au ratio d'endettement mesuré en valeur de
marché. Ce résultat conforte les conclusions de Baker et Wurgler
(2002).
II.2.2. Variation du cours d'actions :
Taux de variation des cours de la firme, qui mesure la hausse
des cours d'action, est significatif avec un signe négatif dans la
régression portant sur l'endettement marchand. Ce résultat est
conforme à l'approche de Welch (2004) connue sous l'appellation de
« Inertia Theory» qui prédit un rapport négatif entre
l'augmentation des cours d'actions et le ratio de dette mesuré en valeur
marchande. Frank et Goyal (2004) trouvent que l'endettement est
négativement lié à la variation des cours d'actions.
Toutefois, ces auteurs arguent que cette variable est une simple mesure de
risque. Selon la théorie de Trade-off, les firmes réduisent leur
endettement pour minimiser leur niveau de risque. Ils ajoutent que la
théorie de Pecking Order et que la théorie de Market Timing passe
sous silence concernant la relation risque endettement. Cependant, lorsque
l'endettement est mesuré en valeur comptable, le coefficient de la
variable (Price) n'est plus significatif. Une telle constatation confirme la
pertinence des valeurs de marché comparées aux mesures comptables
(Baker et Wurgler 2002).
II.2.3. Performance du marché boursier (l'indice
BVMT) :
Le coefficient de la variable (IBVMT) qui mesure la
performance du marché boursier est très faible et non
significatif dans les quatre régressions. Le résultat obtenu
contredit la prédiction de la théorie de Market Timing qui selon
Frank et Goyal (2003 et 2005) suggère un rapport négatif entre la
performance du marché boursier et le ratio d'endettement.
II.2.4. Taux d'intérêt :
Le coût de la dette, à l'encontre des travaux de
Baker et Wurgler (2002) qui ont trouvé un coefficient négatif
entre le ratio EFWMB et le niveau d'endettement, les régressions
effectuées montrent que les coefficients de cette variable ne sont pas
significatifs, bien qu'ils présentent le signe attendu (négatif).
Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par Bie et
Haan (2004) dans le contexte hollandais. Cependant, la régression
portant sur l'endettement mesuré en valeur du marché montre un
coefficient négativement significatif entre le ratio EFWMB et
l'endettement. Baker et Wurgler (2002) expliquent cette relation
négative par le fait que les firmes financent leur déficit de
financement par l'émission d'actions pendant les périodes
propices caractérisées par un historique de ratio Market To book
élevé.
II.2.5. Récessions du NBER :
C'est une variable macroéconomique. NBER (National
Bureau of Economic Research), bureau national de la recherche
économique, définit la récession comme la période
du déclin significatif du total output, revenu, emploi et commerce. Dans
la plupart du temps, à la fin de six mois ou bien à la fin de
l'année.
Lorsque l'indice est élevé, les firmes
augmentent leur niveau d'endettement, cette hypothèse est
vérifiée par Frank et Goyal (2003) lorsque le ratio d'endettement
est mesuré en valeur de marché alors qu'il non significative si
le ratio d'endettement est mesuré en valeur comptable.
D'un point de vue globale, la structure financière
n'est la résultante que d'une accumulation de choix opportunistes, c'est
le faite de mettre en considération le timing du marché des
actions.
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