Contamination des eaux souterraines dans les PED
Les eaux souterraines sont soumises, de plus en plus
intensivement, aux rejets volontaires d'effluents polluants, eaux usées
ou eau de ruissellement pluvial en milieu urbanisé (Pitt et al., 1999;
Bower, 2002). Dans les PED, les sources de contamination des eaux souterraines
sont multiples et sont liées à de nombreuses activités
urbaines. Les eaux urbaines constituent une source de contamination des eaux
souterraines par leur concentration en constituants organique et inorganique.
D'autres sources peuvent être ajoutées telles que pollution de
l'air, pluie, lessivage des chaussées, etc. Cependant, leurs origines
peuvent être complexes et incluent les eaux pluviales, les eaux
usées des fuites des réseaux (Barrett et al., 1999). Les
lixiviats d'ordures ménagères, les fosses septique et essence
sont considérés comme des sources de contamination
chargées en polluants et qui ont des impacts environnementaux majeurs
sur les ressources en eau disponibles (figure 1).
Figure 1 : sources de recharge des
aquifères urbains dans les PED
Les eaux pluviales qui lessivent les surfaces
imperméables urbaines contiennent une grande partie de polluant. On
estime généralement que, pour la plupart des paramètres,
15 à 25 % de la pollution contenue dans les eaux de ruissellement est
imputable à la pollution de l'eau de pluie. Cette proportion peut
être nettement plus forte pour certains polluants, en particulier les
nutriments et les métaux lourds, pour lesquels elle pourrait atteindre
50 à 75% (Chocat, 1997a; Chocat, 1997b; Gromaire-Metz, 1998). Les
polluants qui se sont distribués sur les bassins versants urbains sont
variés : Trafic des véhicules, maintenance hivernale,
matériaux de construction, corrosion, déchets (Winiarski, 2004).
Les métaux lourds qui se retrouvent systématiques dans les eaux
pluviales sont le zinc, le cadmium, le cuivre et le plomb (Malmquist &
Svensson 1977 ; Pitt et al. 1999 ; Datry, 2003). Ils ont pour
principales origines la circulation automobile, les fumées d'usines, les
divers déchets solides. Selon les données de la CEE, la
contribution annuelle de la circulation routière représente 82,5%
des apports totaux anthropiques en plomb, 31,3% en cuivre, 4,3% en Cadmium et
4,2 % pour le Zinc (Gromaire-Metz, 1998). L'accumulation des métaux
lourds dans les eaux de ruissellement est liée à leur utilisation
comme matières premières pour de nombreux produits industriels ou
comme catalyseurs dans des procédés de fabrication de l'industrie
chimique. On les retrouve également dans des produits tels que les
pesticides ou les engrais qui sont distribués sur de larges surfaces
(industrie, agriculture,...). Ils sont aussi apportés sous forme de
déchets, urbains ou industriels, solides, liquides ou gazeux (Crosnier,
1999).
Dans les PED, les déchets urbains sont
irrégulièrement collectés, se sont accumulés dans
les rues et attirent les insectes et les rongeurs. Or, lorsque que les
déchets sont déposés sur des terrains non
aménagés, ils risquent de contaminer les eaux superficielles
et/ou les nappes d'eau souterraine. L'inefficacité du système de
collecte et d'évacuation des déchets solides peut provoquer des
problèmes environnementaux et sanitaires très importants. La
contamination des zones fréquentées et des sources
d'approvisionnement en eau potable ( par l'accumulation de déchets
ménagers, commerciaux et industriels, excréta, stagnation d'eaux
usées...) peut contribuer, avec l'apparition de maladies infectieuses et
chroniques, à réduire la productivité de la population
active d'une ville, hypothéquer sérieusement les ressources dont
elle dispose et ainsi diminuer ses capacités d'organisation et de
développement en terme de durabilité, soit de viabilité et
de prospérité (Emmanuel et Lindskog, 2002).
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