Contamination des eaux souterraines : une situation particulière dans les villes des pays en développement.( Télécharger le fichier original )par Urbain FIFI Laboratoire de Qualité de l'Eau et de l'Environnement (LAQUE), Université Quisqueya - 2009 |
Contamination des eaux souterraines : une situation particulière dans les villes des pays en développement. Urbain FIFI Laboratoire de Qualité de l'Eau et de l'Environnement (LAQUE), Université Quisqueya, BP 796, Port-au-Prince, Haïti. Contact : urbain.fifi@insa-lyon.fr /fiur200@yahoo.fr IntroductionInhérentes au développement des activités humaines, les sources potentielles de pollution des eaux souterraines se sont multipliées au cours du dernier siècle (Danielpol et al., 2003; Datry, 2003). Les métaux lourds, plus particulièrement le Plomb, le Zinc et le Cuivre, font partie des cas de pollution représentant un problème environnemental majeur. Ils peuvent migrer dans les eaux souterraines, s'accumuler dans la chaîne alimentaire et présenter des risques pour la santé humaine (Jourdan et al., 2005). Les sources anthropiques d'émissions de substances métalliques sont multiples, et sont principalement dues à l'intensification des activités urbaines, agricoles ou industrielles. Ces activités intensives génèrent de fortes concentrations en métaux lourds (Cu, Zn, Pb, Cd) et des polluants organiques dans le sol qui peuvent être alors accumulés par la plante (Gremion, 2003). Dans les aires urbaines, la production des déchets et leur mode d'élimination est une des activités qui produisent aussi de grandes quantités de polluants métalliques. La plupart des constituants des déchets urbains contiennent des métaux lourds tels que les piles (Hg, Zn, Pb, Cd), les peintures (Cr, Cd, Pb), les plastiques (Cd, Ni), les papiers cartons (Pb) etc. (De Miquel, 2001; Aloueimine, 2006). Les activités urbaines liées au développement des villes et des réseaux routiers sont également une source potentielle de métaux lourds, en particulier de cadmium, chrome, cuivre, nickel, plomb et zinc (Pagotto, 1999). La pollution ainsi générée se retrouve soit dans les eaux de ruissellement de chaussées routières (Mikkelsen et al., 1996; Colandini, 1997; Barbosa et Hvitved-Jacobsen, 1999), soit sous forme de poussières atmosphériques (Lagerwerff et Specht, 1970; Angelone et al., 1999; Février, 2001). Généralement, la majorité des polluants métalliques qui sont susceptibles d'atteindre les eaux souterraines transitent par le sol. Lors de ce passage, ils peuvent subir des transformations bio-physico-chimiques, qui auront pour effet soit de les immobiliser ou de les retarder, ou favoriser leur solubilisation et leur transport par les eaux d'infiltration (Février, 2001). Cependant, Le risque de contamination des eaux souterraines est non seulement dû aux activités humaines et leur intensité, mais aussi à la surexploitation de la ressource. Dans les espaces urbains des pays pauvres, l'accroissement incontrôlé de la population exerce de violentes pressions sur les ressources naturelles existantes, particulièrement les ressources en eau, en entraînant une dégradation accélérée de l'environnement (Emmanuel et Lindskog, 2000). Les conditions de pauvreté économique de ces zones conduisent le plus souvent à des choix technologiques privilégiant l'exploitation des eaux souterraines par rapport au captage des eaux de surface. Cependant, la surexploitation des nappes d'eaux souterraines peut entraîner un abaissement du niveau piézométrique (Trabelsi et al., 2005). Dans les zones côtières, l'extraction d'un volume d'eau de la nappe supérieur à la recharge accentue l'intrusion d'eaux marines ou saumâtres vers les terres, conduisant ainsi à des processus de salinisation (Panteleit et al., 2001; Chantrel, 2002). |
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