CHAPITRE IV
RAPPELS SUR LES FORMATIONS DE FER RUBANES (BIF)
IV.1. Introduction
Grâce aux plusieurs compagnes d'exploration, plusieurs
indices ont été répertoriés dans le socle
précambrien du Tasiast, sans intérêt économique pour
le moment. Dont les principaux sont : (i) minéralisation a
Béryllium-lithium associée à des pegmatites
tardi-migmatitiques;
(ii) Nickel-cuivre localisés sur la
périphérie des roches ultrabasiques d'Inkebden et de
Zéhar;
(iii) un indice de vanadate d'uranium situé à
proximité de la colline Stal Ogmane dans le nord-ouest du Tasiast; (vi)
le fer présent dans les formations de type BIF, où les teneurs et
les tonnages restent à des niveaux infraéconomiques. Les BIF
étant les principaux faciès minéralisés en sulfures
mais correspondent également aux pièges favorables pour la
minéralisation aurifère. En ce qui suit, nous nous focalisons sur
ce type de gisements surtout les caractères généraux et le
mode de genèse.
IV.2. Généralités sur les BIF
IV.2.1. Définition
Les formations de fer rubanées ou BIF (Banded Iron
Formations) est un terme qui s'applique à toute roche
sédimentaire qui présente une alternance (à
différentes échelles) de lits riches en fer et de lits riches en
quartz (photo 13). Ces formations fournissent plus de 50 % des ressources
mondiales en minerai de fer. Il sont d'âge précambrien; le
développement maximal ayant eu lieu entre 2700-2300 millions
d'années (Hollande, 2006 in Pecoits et al., 2008). Les BIF sont souvent
associés au volcanisme et caractérisés par une extension
latérale considérable (jusqu'à 1000 Km) et une forte
épaisseur (parfois plus de 300 m).
Photo 13 : Echantillon de BIF provenant de la ceinture d
'Aouéouat qui montre l'alternance millimétrique de lits de
magnétite (sombres) et de lits siliceux (clairs).
D'un point de vue minéralogique, les
minéralisations ferrifères des BIF sont de quatre types:
- Les oxydes, les plus riches en fer tels que la magnétite
(Fe3O4), l'hématite (Fe2O3), la goethite (FeOOH) et la
limonite (association : hématite- magnétite-goethite);
- Les sulfures: constitués pour l'essentiel de pyrite
(FeS2), pyrrhotite (Fe 1-x S2) et rarement de la chalcopyrite
(CuFeS2);
- Les carbonates : sidérite (FeCO3) et ankérite;
- Les silicates: Greenalite (Fe6Si4O10(OH)8),
minnesotalite Fe3 Si4O1O(OH)2, et stilpnomélane (Fe, Mg,
Al).2,7(Si, Al)4(O,OH)12XH2O.
Dans un bassin sédimentaire, les faciès
ferrifères sus-décrits montrent une variation latèrale
très caractéristique des BIF (fig7). Les faciès
oxydés se déposent vers le sommet du bassin (près des
paléo-rivage), les faciès sulfurés se concentrent en
profondeur (loin des paléorivage) quant aux faciès
carbonatés, moyennement riches en fer, ils se localisent en position
intermédiaire dans le bassin.
Figure 7: Schéma qui montre l'enrichissement
latérale enfer avec la diminution de la profondeur, dans un bassin
isolé et profond (d'après James, 1954 in El hadj, 2002).
La variation latérale de faciès est liée
à la variation du potentiel d'oxydoréduction (Eh) et à
celle du pH (fig8):
- A faible profondeur près de rivage, le pH est alcalin
(PH >7). Ceci correspond aux conditions de stabilité des oxydes de
fer (magnétite, hématite, ... etc.);
- Avec l'augmentation de la profondeur, le milieu devient de plus
en plus réducteur, neutre et favorable aux dépôts des
carbonates de fer (sidérite);
- Dans les horizons les plus profonds le milieu est nettement
réducteur et légèrement acide, et plutôt
favorable aux dépôts de sulfures de fer (pyrite, pyrrhotite,...
etc.);
- En fin, les silicates de fer, peu contrôlés par
les variations du Eh et pH, sont souvent associés aux faciès
précédents.
Figure 8 : diagramme de stabilité des espèces
minérales ferrifères : l'hématite (oxydes), la
sidérite (carbonates) et la pyrite (sulfures) en fonction de
variation de Eh-pH, (d'après Krumbein et Garrels, 1952 in El hadj,
2002).
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