Mots clés:
Craton ouest africain. Dorsale Réguibat, Archéen,
Tasiast, Ceinture de roches vertes, BIF, Filons de quartz, Hydrothermalisme,
Sulfures, Or.
OBJET DU TRAVAIL ET MOYENS
L'objectif visé par ce travail, consacré
à la minéralisation polymétallique de la ceinture
d'Aouéouat, est d'approfondir l'étude
métallogénique et pétrographique de ce gisement en
essayant d'en sortir avec un modèle génétique, qui nous
permettons d'éclaircir la relation spatio-temporelle et probablement
génétique de la minéralisation aurifère avec les
formations ferrifères rubanées (BIF).
Plus précisément on essayera de
déterminer l'âge de la minéralisation par rapport à
l'encaissant (syn ou épigénétique?) qui constitue le
débat actuel entre les géologues de la mine.
Cet objectif m'a été proposé par le
géologue de la mine Ahmédou Ould TALEB.
Dans un premier temps, Pour atteindre cet objectif, j'ai
effectué une recherche bibliographique de détail pour mieux
connaitre la géologie des terrains archéens et surtout ceux de
Tasiast.
J'ai ensuite utilisé une quarantaine de lames minces et
polies pour les observations métallo-pétrographiques.
CHAPITRE I:
LE SOCLE PRECAMBRIEN DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
I.1. Le Précambrien africain et son importance
économique
Les terrains archéens et plus largement
précambriens sont d'une grande importance économique à
l'échelle du globe car ils englobent l'essentiel de l'or dit
orogénique, de l'or des paléoplacers, des VHMS (Volcanic-Hosted
Massive Sulfide), le Ni et Cu associés aux Komatiites et les formations
ferrifères litées (BIF ou Banded Iron Formations). Ils englobent
aussi les intrusions post-archéennes riches en PGE (Platinium Group
Elements), en Cr et Ni ainsi que les formations diamantifères, les
latérites nickélifères et les bauxites. D'autres provinces
géologiques riches en ressources minérales sont aussi
décrites comme étant développées sur les marges des
noyaux archéens (protérozoïques). Les terrains
archéens sont aussi des laboratoires naturels apportant les
réponses aux questions fondamentales liées au début de
l'évolution de notre planète quand les premières
croûtes continentales sont extraites à partir de la Terre
primitive. Toutes ces questions sont liées aux processus
s'opérant dans le manteau terrestre, à la nature de la
lithosphère formée aux temps archéens et aux processus de
formation, de stabilisation et de préservation des continents par les
processus géodynamiques. Ces derniers ne peuvent être directement
liés aux processus actuels s'opérant dans ou aux
frontières des plaques lithosphériques sur la base du principe de
l'actualisme. Les processus s'opérant à l'archéen devaient
donc être différents impliquant ainsi des approches
différentes
L'Afrique précambrienne présente 57% de la
superficie du continent noir. Elle est composée de quatre cratons
(Figure 1) qui correspondent chacun à des croûtes continentales
stabilisées vers 1,6 Ga et séparées par des zones plus ou
moins larges appelées ceintures orogéniques ou zones
polycycliques.
L'importance géologique et géographique du
précambrien africain est accentuée par son importance
économique, puisque le précambrien recèle d'importants
gisements d'or, de chrome, de cuivre, de diamant, de fer, de nickel, des
platinoïdes, d'uranium, d'étain, de manganèse, etc. Quelques
données de BRGM montrent l'importance économique de l'Afrique
précambrienne (in Marot et al., 2003), par exemple:
- 98 % de l'or et 75% du fer d'Afrique (production
passée et ressources) proviennent des cratons anté 1.6 Ga,
- 60% en valeur de la production mondiale de diamant gemme
provient d'Afrique dont la moitié est portée par les cratons
précambriens,
- 92% du nickel d'Afrique (production passée et
ressources) proviennent aussi des cratons anté 1.6 Ga,
- 52% de la production mondiale de chrome (1998) et 90% du
chrome d'Afrique (production passée et ressources) proviennent
respectivement du craton du Kalahari et des autres cratons anté 1.6
Ga
- 99% des platinoïdes d'Afrique (production passée
et ressources), soit 85% des réserves mondiales proviennent
également des cratons anté 1.6 Ga dont 93% pour la seule
période du paléoprotérozoïque.
Figure 1 : Représentation simplifiée de
l'Afrique et de ses quatre cratons précambriens
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