Chapitre 2ème.
Les efforts à fournir au niveau des clubs.
Dans le registre de ce que je pourrai préconiser en
fonction de ce que j'ai pu constater à travers les années et les
quelques voyages que j'ai pu réaliser je me pencherai surtout sur un
aspect marketing où le club a toutes les possibilités en main et
est libre d'agir comme il le souhaite. Je citerai par la suite quelques points
juridiques.
A. L'exemple du club des Brûleurs de loups de
Grenoble.
Comme nous l'avons exposé précédemment,
les clubs Français n'abordent pas le marketing de la même
manière. En effet, dans l'interview de monsieur Aimonetto en annexe 2/
il précise que le club de Chamonix préfère dépenser
de l'argent dans un joueur performant qui pourra contribuer à la
réussite de l'équipe pour une saison au lieu de dépenser
quelques sous dans une personne qui s'occuperai d'aller chercher des
partenariats, développer l'image de l'équipe et du club, faire de
la publicité et tenir à jour le site Internet.
Cette stratégie est loin d'être propre au club de
Chamonix et ce phénomène se retrouve à St Gervais,
à Villard de Lans ou à Epinal et Annecy. Beaucoup de dirigeants
raisonnent au jour le jour et ne cherchent pas nécessairement à
développer sur du long terme et finalement ce genre de fonctionnement
fait moins vite développer ce sport dans une zone spécifique
alors que d'entretenir l'image fait naître une forme d'appartenance
à l'équipe.
Le club de Grenoble à su saisir l'opportunité il
y a quelques cinq six ans en développant toute une structure s'occupant
de tous les aspects nécessaires au bon fonctionnement du club. J'ai eu
l'occasion à plusieurs reprises de rencontrer monsieur Bertuzzi qui est
le directeur de la communication des Brûleurs de loups et il avoue ne pas
manquer de travail. Il dit qu'ils ont un rôle de
« locomotive » du hockey en France et on ne peut pas le
nier, le but pour eux n'est pas d'être « tout
puissant » dans le milieu du hockey Français mais plus
d'inspirer les autres clubs à imiter leur fonctionnement qui s'est
avéré très payant puisqu'il s'agit de la patinoire la plus
fréquentée de France avec pas moins de 3 500 personnes qui
se rendent à chaque match, aujourd'hui on se dit que la patinoire est
trop petite et on ne s'attendait pas à un tel succès quand elle
fût inaugurée en Avril 2001 pour les championnats du monde de
division 1.
Depuis 2000, le club qui a vu la plus forte évolution
de la fréquentation de sa patinoire est Grenoble avec une moyenne de
fréquentation qui est passée de 1722 personnes par matchs durant
la saison 2000-2001 à 3 500 cette saison 2006-2007 puisque la
capacité maximale était atteinte. Ceci pose donc un
problème au club de Grenoble qui ne s'attendait sûrement pas
à un tel succès et se retrouve donc confronté à un
manque de capacité d'accueil.
En étudiant un peu l'évolution de la
fréquentation lors des matchs des Brûleurs de loups depuis la
saison 2000-2001 on voit que les effectifs ont plus que doublés et sur
les sept dernières saisons l'augmentation a été en moyenne
de deux cent cinquante quatre personnes supplémentaires se rendant
à la patinoire pour chaque match par saison.
Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessus l'asymptote
horizontale représente la limite de capacité de la patinoire, la
ligne bleue l'évolution depuis 2000 et la ligne jaune la tendance que
devrait suivre la fréquentation. Il faut ajouter que la saison 2000-2001
ne s'est pas jouée à Pôle Sud mais dans l'ancienne
patinoire qui avait une capacité limitée et qui était
relativement vétuste. Ici on peut donc voir que la limite de
fréquentation de la patinoire a été atteinte cette saison
puisque la patinoire a été pleine lors de tous les matchs et il
fallait réserver sa place bien avant pour ne pas avoir une mauvaise
surprise arrivé devant la patinoire les soirs de match.
La ligne jaune permet donc de voir en quelque sorte le manque
à gagner théorique, le nombre de places vendues par match
s'élève à environ 2 800 places car il faut prendre en
compte les quelques 600 supporters qui achètent un abonnement en
début de saison ce qui rapporte au club environ 108 000€. Il
faut aussi prendre en compte la quelque centaine de personnes installée
dans les loges qui sont invitées par le club. En considérant un
prix moyen de 8€ la place les recettes générées
s'élèvent à 22 000€ sans compter les
abonnements.
Donc si on s'en réfère aux statistiques on
aurait pu faire entrer 3 579 personnes par match cette saison donc les 79
personnes qui n'ont pu se rendre aux matchs représentent un manque
à gagner d'environ 600€ par match lors de la saison
régulière soit environ 16 000€ sur la saison
régulière. Il faut y ajouter les matchs de « Play
off » qui sont les séries qui clôturent la saison
où les billets se vendaient plus chers jusqu'à atteindre 30€
pour la finale.
En somme, on ne peut que féliciter le club pour la
réussite qu'il connaît mais on peut aussi reprocher à la
métro d'avoir sous estimé la capacité de la ville de
Grenoble à attirer des gens vers le hockey et donc d'avoir fait de
mauvaises prévisions. Pour l'instant il n'est pas d'actualité
d'équilibrer l'offre et la demande en augmentant le prix des places ce
qui représente la seule variable mais le club cherche d'autres moyens
pour satisfaire les « malheureux » comme a pu me dire M
Bertuzzi. Il ajoute qu'ils ne veulent pas être mal perçu par le
public en augmentant le tarif des places et préfèrent
fidéliser le public.
B. Difficultés de renouvellement des
effectifs et coût de l'équipement.
Le marketing est primordial pour développer le hockey
dans une zone de « chalandise » et différents
objectifs peuvent être visés. On peut développer une
campagne de publicité pour faire venir des gens aux matchs et on peut
mettre en place des programmes pour attirer les plus jeunes en faisant des
visites des écoles par exemple.
On sait que des clubs comme Rouen ou Grenoble ont des
problèmes de sur fréquentation de l'enceinte sportive et qui au
sujet de Grenoble comme me disait Mme Normandon qui est la présidente du
hockey mineur ne souhaite pas augmenter le nombre de jeunes pratiquants du fait
d'une occupation de la glace trop importante comme il l'est
démontré en Annexe 3/. Mis à part ces clubs la plupart
ont des difficultés à renouveler les effectifs et parmi ces
raisons on peut citer le coût qu'implique une inscription au hockey et le
risque généré pour la famille si le sport ne plait pas
à l'enfant. Le coût comme il l'est spécifié en
Annexe 4/ est relativement important si on considère que très peu
de matériel est prêté aux jeunes. Ceci peut être
très problématique pour les familles car l'équipement de
hockey peut être très coûteux notamment les patins qui
atteignent vite 150€, un équipement complet peut atteindre les
500€ auxquels il faut ajouter les quelques 180€ pour la licence on se
doute ensuite que les parents refusent d'inscrire leurs enfants et
préfèrent les orienter vers le ballon rond.
Pour résoudre ce genre de problème il faudrait
développer des partenariats entre les fabricants de matériel de
hockey proposant une forme de crédit-bail avec ces entreprises et en
répercutant une partie du coût de la location du matériel
sur la famille. Ce moyen permettrait aux plus jeunes de s'essayer dans ce sport
sans que cela ai une conséquence pécuniaire fâcheuse pour
la famille.
Ceci se retrouve en parti, à Grenoble par exemple une
partie du matériel de gardien est prêté sans contrepartie
financière pour les plus jeunes mais pour les autres joueurs aucun
matériel n'est prêté.
A l'heure actuelle le nombre de magasins proposant du
matériel de hockey est faible et la plupart du temps il existe une
boutique spécialisée dans chaque ville de province. Les grands
distributeurs d'articles de sports comme Intersport ou Décathlon ne sont
pas actuellement portés vers ce genre de sport car pas assez porteur et
la tendance que tentent de suivre ces gros distributeurs est le marché
de l'out-door et le développement de l'éco-citoyenneté. En
effet, ils ont compris qu'il y avait un gros marché à saisir car
les gens sont de plus en plus soucieux de l'environnement et souhaite aussi
avoir bonne conscience en s'intéressant de nouveau à la nature.
C'est pourquoi aujourd'hui les grands fabricants de matériels de sports
se regroupent pour accroître leur porte feuille de marques pour
être présent dans les différents univers et les
différentes saisons.
Par conséquent, les seuls à proposer du
matériels de hockey sont les petites boutiques
spécialisées qui se sont élargies sur le roller hockey
pour la plupart et elles ne sont pas nombreuses dans les villes de province
comme on peut le constater à Grenoble qui est pourtant l'une des villes
avec la plus grande culture hockey. Ceci a pour conséquence d'instaurer
une situation monopolistique où les boutiques sont libres d'appliquer
les prix qu'elles souhaitent. Généralement ces prix sont
élevés puisque les 474 pratiquants de Grenoble et les 200 de
Villard de Lans ne suffisent pas à faire fonctionner la boutique et pour
créer des bénéfices le gérant de boutique est
obligé de beaucoup marger. Ce phénomène ne se trouve pas
au Canada car des distributeurs importants comme la chaîne
« Canadian Tire » peuvent proposer des prix très
attractifs car bénéficient d'économies d'échelle du
fait de grosses commandes qu'ils font auprès de leurs fournisseurs.
Afin d'attirer des jeunes il faut avoir une politique active
de prospection dans les écoles au moment de la rentrée des
classes en proposant une visite des joueurs dans les écoles avec par
exemple une photo des joueurs et des enfants une séance d'autographes et
distribution d'invitations pour le premier match de l'équipe
sénior pour permettre aux plus jeunes de découvrir le sport et de
faire venir par la même occasion les parents qui paient le tarif normal..
On pourrai aussi imaginer des séances « portes
ouvertes » pour les jeunes catégories pour qu'ils montent sur
la glace équipés et des tarifs privilégiés pour la
première saison avec donc la location du matériel à un
prix acceptable. On pourrai imaginer des partenariats avec les écoles
pour que les jeunes aillent patiner dans le cadre de l'école et qu'ils
soient encadrés par les entraineurs du club afin de procéder
à un repérage des plus doués.
C. S'inspirer des autres pays.
Au niveau des matchs sénior, il faut que les clubs
prennent conscience que le public recherche au-delà simplement de la
beauté du sport un aspect plus spectacle avec des animations autour du
match. Il est possible de mettre en place ces dites animations grâce
à des partenariats. Durant mon voyage au Canada j'ai beaucoup appris sur
la méthode marketing utilisée pour parler des entreprises qui les
sponsorisent et pour distraire le public. Même de simples choses peuvent
avoir un impact positif sur le mental des spectateurs, je citerai un exemple de
ce que j'ai pu voir au Canada, au milieu des tiers de jeu ont lieu des pauses
qui permettent aux joueurs de reprendre leur souffle mais on assiste aussi
à la distribution de pizzas que le speaker annonce par un message du
genre : « les personnes assises sur les sièges qui
vont du numéro 1 à 20 sur le rang A vont recevoir une pizza
provenant de la pizzeria... ». Quand on n'est pas habitué ceci
est très surprenant car n'existe pas en France. Il y a un
intérêt certain pour le club et pour l'entreprise fabricante de
pizza car régulièrement durant le match le speaker remercie les
partenaires et invite les gens à se rendre chez eux ce qui fait une
publicité non négligeable pour l'entreprise. De plus, le soir
où j'ai vu cela il y avait 17 000 personnes dans la patinoire et on
imagine bien que c'est une chance pour la pizzeria de pouvoir toucher tant de
monde au même instant. Pour le club il y a un intérêt aussi
car ce genre d'initiative peut aider à faire venir des gens.
Durant les pauses tout est fait pour que le public ne s'ennuie
pas c'est pourquoi on peut assister à un match de tout petit ce qui ne
manque pas d'intérêt et est assez amusant, on peut voir un ballon
dirigeable miniature faire le tour de la patinoire en volant au-dessus du
public pour lâcher des enveloppes contenant des chèques cadeau
valables à la boutique du club ou encore la présentation d'une
voiture faisant un tour sur glace. Je peux citer aussi des lancers de t-shirts
grâce à des canons à t-shirts permettant d'entretenir
l'ambiance dans la patinoire et aussi des jeunes filles qui sont
présentes constamment avec des panneaux pour dire de faire du bruit et
pour motiver le public elles offrent des bons pour des boissons gratuites dans
le bar de la patinoire. Tout est fait pour que les gens consomment sans pour
autant que les gens se sentent agressés.
En somme, différents moyens sont bons pour lier
animation et partenariat avec les entreprises. Mais il faut tout de même
qu'il y ai une forme de complémentarité entre le sport,
l'entreprise et le public. Le club comme l'entreprise doivent en effet faire
appel à une segmentation pour être cohérent dans leur
offre. Par exemple, une entreprise d'intérimaire ou une agence
immobilière pourraient être partenaire sans que cela ne semble
choquant. Il faut bien voir que les entreprises ont des politiques
spécifiques et des objectifs décidés en matière de
conquête de clientèle. Cette stratégie de conquête a
nécessairement un impact sur leur politique de sponsorisation qui fait
partie de leur budget de communication. On a pu voir des cas où des
entreprises ont cessé leur partenariat avec des associations pour
s'orienter vers d'autres secteurs dans l'optique de conquérir des parts
de marché de ce secteur.
Dans l'idée d'une segmentation du public attiré
par le hockey on sait qu'il s'agit d'un public constitué de cadres assez
jeunes. M Bertuzzi qui est directeur de la communication des Brûleurs de
Loups m'a appris que le public est constitué de 55% de femme et 45%
d'homme ce qui peut sembler très surprenant. Donc le public qui
intéresse est les jeunes jusqu'à 40 ans. En fonction donc de
cette segmentation on va s'intéresser au type d'entreprises qui peuvent
être les plus pertinentes pour devenir partenaires.
D. L'aspect publicité pour le club et les
partenariats.
Comme on peut le supposer, différents facteurs se
rejoignent. Il est difficile de faire de grandes campagnes de publicité
sachant qu'il faut respecter le budget nécessaire au bon fonctionnement
de l'association. De plus, le nombre de matchs qui ont lieu par saison n'aide
pas à développer des partenariats avec des entreprises.
Finalement, pour attirer des sponsors on en revient à la première
partie où je site un manque de médiatisation et une
intensité de championnat trop faible. En effet, cette faiblesse
d'intensité n'handicape pas seulement les joueurs qui ont un manque de
jeu évident face à leurs homologues étrangers mais aussi
les clubs directement finalement. Un nombre de matchs en augmentation auquel il
faut associer une homogénéité par le haut du niveau des
clubs comme on le connaît actuellement permettrai d'attirer des sponsors.
Aujourd'hui, la sponsorisation des clubs est faible et la
plupart du temps les entreprises qui sponsorisent ont des affinités avec
des joueurs ou des dirigeants. Les entreprises ne s'attendent pas à un
réel retour sur investissement avec l'image véhiculée sur
l'enceinte sportive grâce à un logo de l'entreprise et
apposé sur le maillot. Il s'agit donc plus de relations amicales qui
permettent ces quelques petites sponsorisation. Pourquoi l'intérêt
des entreprises n'est-il pas plus important ? Comme je le disais
précédemment ceci est dû à un manque de
médiatisation et un nombre de matchs insuffisant. Pour attirer des
entreprises il faut véhiculer leur image un maximum et dans de larges
secteurs si possible afin de conquérir de nouveaux clients. Et les
meilleurs moyens d'y accéder sont encore la télévision et
les produits dérivés comme les maillots ou les casquettes.
Toute sorte de partenariats peuvent exister et
l'intérêt peut être différent, on peut rechercher
tout d'abord, à travers ce partenariat un sponsor permettant le
financement du club mais aussi un moyen de mettre en place des animations comme
j'ai pu le spécifier plus tôt puis une façon d'attirer de
nouvelles personnes.
De multiples exemples existent et on pourrai imaginer des
partenariats avec toutes sorte d'entreprises tout en restant ciblés sur
le public qui nous intéresse. Par exemple, une banque pourrait devenir
partenaire en proposant par exemple des prix très attractifs sur les
livrets jeunes, les prêts étudiants ou des prêts à la
consommation ou immobilier à toute personne détenant un
abonnement à la saison pour les matchs de l'équipe. Ou alors pour
toutes ouvertures d'un compte chèque ou d'un prêt étudiant
on pourrai imaginer des places offertes aux matchs de hockey avec une rencontre
avec les joueurs.
Par cela, je veux montrer que de multitudes
possibilités existent et les entreprises ne sont pas fermées
à ce genre de partenariat du moment que cela correspond à leurs
objectifs de conquête.
Donc dans l'optique d'attirer du public et redonner envie aux
gens de venir voir du hockey il faut adopter une stratégie dynamique et
implicative pour le public. Si je devais organiser une campagne de
communication pour un club comme par exemple celui de Chamonix j'essaierai
d'organiser une grande soirée de présentation des joueurs avant
le commencement du championnat. Ceci pourrait être organisé en
partenariat avec la commune car pourrait représenter pour eux une
manière d'animer la ville qui il faut le rappeler a une importante
culture du hockey et de sports de montagne.
Le championnat commençant vers la mi-Septembre il
pourrait être intéressant d'organiser un tel
événement vers la fin août alors que les touristes
continuent d'être très présents dans la vallée. Donc
l'intérêt de ce programme ne s'arrête pas simplement
à la population de la ville de Chamonix mais aussi à d'autres
personnes venant des quatre coins de France et qui pourraient donc être
attirées par ce sport.
Pour rendre cet événement pertinent et
mémorable j'organiserai autour de cela un concert et j'imaginerai un
écran géant sur lequel serait passées des actions de jeu
impressionnantes du joueur cité au même instant avec une
présentation de la carrière du joueur. Tout
l'événement devra susciter l'intérêt du public, les
fasciner et qu'ils aient le sentiment qu'il s'agit d'une organisation
sérieuse et non pas d'un regroupement d'amateurs sans stratégie
de communication. Ce soir de présentation de l'équipe devra
constituer un événement en lui-même pour la ville.
Il y a deux ans Morzine avait organisé à la fin
du mois d'août un tournois avec deux grands clubs européens dont
un à cette époque là était considéré
comme étant le meilleur club d'Europe, l'équipe nationale
d'Italie qui se préparait à cette époque là pour le
tournoi olympique qui avait lieu à Turin et l'équipe de Morzine
qui se préparait donc pour le championnat de France. Ce tournoi avait
été bien salué et avait connu un bon succès. On
peut ajouter que Morzine poursuit ses efforts en s'inspirant notamment de ses
voisins Suisses en proposant dès Septembre de cette année un DVD
retraçant l'aventure des Pingouins durant la saison 2006-2007 vu de
l'intérieur, ceci suit la stratégie d'implication du public que
j'ai abordé plus tôt avec le site Internet de l'équipe de
Montréal.
E. Les quatre P :
Comme pour les entreprises les clubs sportifs doivent avoir un
« Plan de marchéage » ou « Marketing
mix » pour attirer du public. Dans les principes de marketing il faut
considérer quatre variables qui permettent d'optimiser la
décision d'achat et aussi d'attirer à des
événements notamment sportifs. Ce marketing mix est
élaboré en fonction des attentes du public ou des consommateurs
qui sont segmentés au préalable, c'est-à-dire
classés en fonction d'appartenances ethniques, religieuses,
géographiques, etc.
Le prix est primordial et catastrophique les
conséquences d'un prix trop élevé pourraient être
catastrophiques en matière de recettes marchandes et sur l'image du
club. Au contraire, un prix trop faible pourrait être synonyme dans
l'esprit des consommateurs d'un manque de sérieux et laisser penser que
le spectacle ne sera pas au rendez-vous.
On peut estimer que l'élasticité prix d'une
place pour un match est assez élevée car une évolution du
prix vers la hausse peut réellement influencer la décision d'une
personne d'aller au match. Deux situations existent quand
l'élasticité prix d'un bien est positive, quand on parle de biens
Giffen il s'agit de biens de premières nécessité où
quand un bien comme la viande voit son prix augmenter il se voit
substitué par un autre bien moins coûteux comme le pain. Une autre
situation existe quand on parle de biens de Veblen (provenant d'une
théorie de M Thornstein Veblen) qui s'apparentent plus aux biens de luxe
mais qui précise que si le prix est trop faible cela démontre un
manque de qualité du produit ou de la prestation.
Généralement, plus le prix est élevé plus les
consommateurs sont intéressés car cela est synonyme de
qualité.
Dans notre situation je considère qu'il y a un mixte
entre le bien Veblen où un prix trop faible pourrait être mal
perçu et un bien Giffen où si le prix est trop
élevé alors le public se redirigera vers d'autres distractions
moins coûteuses.
Le produit qui correspond dans notre situation à
une prestation de service qui n'est pas quantifiable, non stockable et
difficile à évaluer comme peut le définir le marketing des
services. Pour évaluer l'efficacité de la prestation il faut
interroger des personnes et faire des sondages pour pouvoir apprécier
les points forts et les points faibles qu'il faut rectifier pour proposer des
services de meilleure qualité.
En ce qui concerne la publicité il faut se
référer à ce qui a été dit
précédemment à savoir notamment impliquer le publique,
proposer un spectacle de pré saison en partenariat avec la commune et
développer un site Internet performant et novateur avec notamment la
diffusion des matchs.
L'un des points non abordé jusqu'ici est le lieu
ou « Place » pour respecter le principe des quatre P.
En effet, l'environnement dans lequel ont lieu les matchs a une grande
importance comme on peut le constater dans le marketing sensoriel. Les sens
humains sont analysés et servent d'outils pour influencer l'être
humain à se rendre dans un lieu et créer en lui un besoin
d'acquérir un produit. Je peux citer comme exemple les boutiques de
maroquinerie où des essences de cuire sont diffusées dans le
magasin afin d'éveiller l'odorat du consommateur. Je citerai aussi
l'exemple de la chaîne « Nature et
Découverte » qui a su maîtriser l'éveil des sens
en diffusant des essences suivant les saisons devant leurs magasins. Il y a une
grande attention à la disposition du magasin aux couleurs, à la
température, aux sons. Des fontaines sont disposées et la verdure
est omniprésente afin de recréer une impression de nature et
développer en chacun une sensation de bien être.
Il est important de prendre en considération le facteur
environnement pour les patinoires car le lieu va donc influencer le choix de se
rendre ou non à la patinoire. Du fait de mon expérience d'ancien
joueur de hockey et du fait que j'ai visité beaucoup de patinoires dans
divers pays j'ai constaté que le plaisir de voir un match de hockey est
largement influencé par l'atmosphère dégagée par
l'enceinte. En Isère, les patinoires de Grenoble et de Villard de Lans
permettent d'illustrer parfaitement ce qui a été dit ci-dessus.
D'un côté il y a une patinoire froide où
l'esthétique n'a vraiment pas été la
priorité : béton brut sans peinture et acoustique
très mauvaise. Et de l'autre, une patinoire toute récente avec
une atmosphère accueillante des couleurs agréables et une
acoustique étudiée. Bien entendu il ne s'agit pas pour Villard de
Lans de construire une patinoire du niveau de celle de Grenoble mais de faire
un effort pour rendre la patinoire agréable. Ne serait-ce qu'en peignant
le béton brut qui est très désagréable et en
isolant les parois pour que lorsqu'il y a du bruit on n'est pas l'impression
d'être dans une grotte ! Des photos des patinoires de Villard de
Lans et de Pôle Sud sont visibles dans l'Annexe nommée à
juste titre « photos patinoires ».
Evidemment, arriver au stade que connaît Grenoble avec une
patinoire toute neuve n'est pas donné à tout le monde mais il est
possible d'améliorer le cadre le l'enceinte sportive en proposant par
exemple des écrans géants comme on peut le voir sur la photo de
l'Annexe « photos patinoires ». Cet écran
géant a été offert par la commune de Chamonix pour
récompenser l'équipe senior pour son parcours durant cette saison
2006-2007 et pour apporter une valeur ajoutée à la patinoire et
à la prestation offerte au public. Aujourd'hui, la patinoire de Chamonix
avec celle de Morzine sont les seules capables de proposer des ralentis au
public.
Sur le plan purement sportif, on peut dire que les
infrastructures de la plupart des patinoires sont insuffisantes pour permettre
des conditions optimales d'entraînement. Il faut bien savoir que la
patinoire n'est pas la propriété exclusive du club de hockey.
Elle est aussi utilisée pour différentes activités comme
le patinage de vitesse, le patinage artistique et le curling. Mais cela ne
s'arrête pas à ça, en effet, il est très courant
qu'il y ai des spectacles plus ou moins en rapport avec la glace. On peut voir
de nos jours beaucoup de spectacles sur glace pendant la période
hivernale et aussi des concerts. Cela permet d'avoir une maximale de l'enceinte
et d'amortir le coût de l'infrastructure.
Cependant cela pose des difficultés et il est difficile
pour chaque pratique sportive d'avoir un volume de glace optimal pour pouvoir
rivaliser à un niveau international. Je citerai comme exemple les
patineurs de vitesse de Grenoble qui sont obligés de s'entraîner
à 6 heures du matin.
F. Les structures juridiques et les
réglementations dans le recrutement de joueurs
étrangers:
Différentes structures juridiques existent pour les
associations sportives et en fonction de la structure adoptée par le
club cela n'aura pas la même influence en matière de financement
du club.
Les associations sportifs sont des associations loi 1901 qui
respectent donc une certaine structure avec une déclaration en
préfecture ou en sous-préfecture, une obligation de
publicité au journal officiel, elles peuvent se constituer un
patrimoine, elles ont la possibilité d'avoir une activité
commerciale, elles sont soumises à TVA et doivent payer l'impôt
sur les sociétés.
Ces associations sont constituées d'un
président, d'un trésorier et d'une secrétaire.
Il faut savoir que la loi du 16 Juillet 1984 impose que les
associations qui ont des recettes annuelles supérieurs à 1,20
millions d'euros ou une masse salariale supérieure à 0,8 millions
d'euros deviennent des sociétés sportives. Ces
sociétés se distinguent donc en quatre groupes comme on peut le
voir dans les bulles ci-dessous.
La SEMSL est la plus ancienne forme et est dorénavant mise
au sommeil, il n'est plus possible de créer ce genre de
société depuis 1999. Sa caractéristique est qu'au moins la
moitié des capitaux sont de provenance publique.
L'EURSL est une forme où l'associé unique est
l'association support. Elle ne peut pas voir de partenaires extérieurs
financer la section professionnelle. Elle est peu utilisée car le mode
de financement est limité.
Dans la SAOS l'association doit détenir au minimum trente
pour cent du capital social, il n'y a pas de distribution de dividendes et les
dirigeants ne sont pas rémunérés.
Enfin la SASP où l'on se rapproche le plus de la
société commerciale classique, il s'agit d'une
société professionnelle qui a pour objet une activité
sportive professionnelle. Des dividendes peuvent être distribués
et les dirigeants peuvent être rémunérés. Enfin
l'accès au capital est libre et il n'y a pas besoin de faire appel
à une association.
Aujourd'hui le sport en général tend vers une
professionnalisation et les associations sportives deviennent souvent des
sociétés sportives. Le club des Brûleurs de Loups est une
SASP et peut donc faire appel à des capitaux externes, avoir des
sponsors et recevoir des subventions.
Au niveau du recrutement de joueurs étrangers il existe
des règles et celles-ci ont évolué
énormément notamment suite à des événements
dans le milieu du football.
Depuis le traité de Rome toute discrimination est
interdite envers chaque nation et il existe maintenant en Europe la
liberté de circulation des personnes, des services et des capitaux.
Cependant, pendant longtemps les fédérations internationales ont
porté atteinte à cette liberté de circulation des
sportifs.
Le 15 Décembre 1995 fut ratifier l'arrêt Bosman du
nom du footballeur qui a porté plainte contre lUEFA pour avoir
limité le transfert de joueurs internationaux et prévoyait des
indemnités de transfert en fin de contrat. Depuis cet arrêt tout
individu de la communauté européenne est libre de circuler et de
jouer dans les clubs de l'union européenne sans qu'il n'y ai de
complication.
Par la suite il y a eu des accords entre les pays
européens et des pays tiers.
L'arrêt Malaja du 30 Décembre 2002 qui instaurait
des accords entre les pays européens et les pays d'Europe de l'est et du
Maghreb.
L'arrêt Cotonou prévoyait quant à lui des
accords entre les pays de l'UE et les pays d'Afrique des Caraïbes et du
Pacifique.
En ce qui concerne le hockey il y a eu une grosse implication sur
la composition des équipes lors de la ratification de l'arrêt
Bosman. La fédération des sports de glace imposait un maximum de
six étrangers dans chaque équipe dont trois étrangers
extérieurs à la communauté européenne et trois
joueurs provenant de pays de la communauté européenne.
Mais à partir de l'arrêt Bosman une armada
étrangère à débarqué notamment à
Brest et la fédération était contre ce
phénomène. Trop d'étrangers n'est pas favorable c'est
certain mais cela contribue à une amélioration du niveau du
championnat Français et permet ainsi aux Français de se frotter
à des étrangers de bon calibre.
Donc l'espace européen et les règles existantes
permettent aux clubs Français de recruter des joueurs provenant des
meilleures nations du hockey au monde.
G. Conclusion
En somme, au travers de cette partie j'ai donc exposé ce
qui se passe à l'extérieur de nos frontières et ce qui
pourrait être envisageable pour que les clubs développent ce sport
dans leur zone géographique.
Il n'y a pas une solution miracle mais peut être qu'il
s'agit à l'heure actuelle de moins chercher à recruter des
talents étrangers et plus investir dans une stratégie de
communication et d'implication du public sans que ce public ne viole
l'éthique du hockey qui prône une forme de respect de
l'adversaire.
Donc dans un premier temps on penser qu'il faut intensifier la
communication notamment au travers d'un site internet performant puis dans un
second temps développer la formation puis le recrutement de joueurs
talentueux. L'idée est que l'équipe doit autant que faire ce peut
se construire autour de jeunes issus du club puis
« enrobée » de recrues performantes.
L'aspect marketing est primordial d'autant que ce sport n'est pas
nécessairement connu de tout le monde. Il y a un marché à
conquérir pour le hockey dans le domaine du divertissement et les clubs
n'ont pour l'instant pas saisi l'intérêt d'une stratégie de
communication. Tout le monde pense au football mais il faut aussi voir qu'il
est moins onéreux de voir un match de hockey à 10 euros que de se
rendre dans un stade de club de ligue 1 où les places sont au minimum de
30 euros.
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