Chapitre 1er.
La difficile émergence du Hockey
Français.
A. Une mise en place des structures pas
évidente.
Avant Mai 2006, le hockey était assez mal reconnu
même au sein des institutions sportives. En effet, avant cette date le
hockey était inclus dans la Fédération Française
des Sports de Glace (appelé aussi FFSG) qui regroupe des associations
représentant douze sports autres que le hockey. Ces sports touchent au
domaine de la glace, on peut citer parmi ceux-ci le bobsleigh, le skeleton, le
patinage de vitesse, le short-track, la luge, le curling et le patinage
artistique qui est certainement l'activité « star »
de cette fédération.
Le hockey a été très handicapé
d'être au sein de cette fédération qui devait travailler
pour tous ces sports et finalement s'est montrée peu convaincante en
matière de gestion et d'organisation d'événements autour
du hockey comme un championnat de France digne de ce nom. En effet, la gestion
de tous ces sports semble difficile à réaliser d'autant que la
réalité de chacun d'eux n'est pas la même. Si on prend
l'exemple du curling, on voit qu'il y a bien un championnat de France mais
celui-ci ne se déroule pas de la même manière. En effet,
les équipes se retrouvent lors de tournois organisés sur des
week-end entiers ce qui permet de faire jouer toutes les équipes les
unes contre les autres ce qui donne l'avantage de limiter les frais de
déplacement. De plus le nombre d'équipes de curling étant
inférieur au nombre d'équipes de hockey en France il est plus
aisé d'organiser les compétitions de curling. Enfin, les
équipes de curling sont composées d'un petit nombre de personnes
qui ne sont pas rémunérées car il faut voir que le curling
n'est en France qu'à un niveau amateur ce qui limite le budget qu'aux
déplacements financés par les licences et quelques petits
sponsors. Il faut ajouter que comme les clubs se trouvent majoritairement dans
les Alpes du nord cela limite d'autant le frais de déplacement.
Donc on voit par cela que le niveau de difficulté de
gestion des différents sports gérés par la
fédération Française des sports de glace est loin
d'être similaire et le hockey nécessite plus de travail de par sa
taille. Il est vrai que mis à part le patinage synchronisé, le
bobsleigh et le curling le hockey est le seul vrai sport collectif que comptait
cette fédération ce qui implique en quelques sorte de redoubler
d'efforts pour faire fonctionner les différents clubs d'autant qu'en
France on dénombre pas moins de 120 clubs de hockey et ceux sont
près de 17 000 licenciés dans ce sport ce qui
représentait il y a un peu plus d'un an 40% des licenciés tous
sports confondus de la fédération des sports de glace.
En somme, le hockey Français fût
délaissé et a pris du retard notamment au niveau international
où on voit que là où nous étions au niveau de la
Suisse il y a quinze petites années celle-ci participe dorénavant
aux quarts de final des championnats du monde chaque année alors que
nous peinons à accéder à cette élite mondiale. On
pourrait jeter la faute aussi, au-delà de la difficile gestion de tous
ces sports à une forme de désinvolture à l'égard du
hockey par cette fédération.
On a pu constater que le hockey a toujours été
considéré comme sport de seconde zone derrière le patinage
artistique et la fédération des sports de glace a toujours
estimé qu'il était plus important de médiatiser le
patinage.
Ils ont aussi fait preuve d'un manque certain de
sérieux dans la gestion et le contrôle des clubs de hockey. Pour
illustrer ceci on peut citer des affaires qui ont eu pour conséquence de
discréditer le hockey Français par un manque de sérieux
évident.
Dans l'annexe 1/ j'ai recueilli une lettre du club de Morzine
que j'ai pu trouver dans le site référence en matière
d'archives de hockey « Hockey Archive ». La lettre
précise donc le mécontentement du club de Morzine à
l'égard de la fédération pour avoir intégré
le club de Limoges à la dernière minute et Morzine menace de ne
pas participer au championnat tant que la situation ne sera pas
régularisée. Des exemples multiples peuvent être
cités comme le champion de France et le vice champion de France de la
saison 2004-2005 qui sont Mulhouse et Tours rétrogradés dans les
divisions inférieurs pour avoir dépensé de l'argent qu'il
n'avait pas et qui ont été obligés de déposer le
bilan. On peut considérer par là qu'il est du ressort de la
fédération de contrôler qu'il n'y a pas de
débordements de la sorte et peut être s'y prendre à deux
fois avant de descendre le champion et le vice champion car l'image du hockey
ne risque pas de s'améliorer de la sorte.
Finalement, il semble assez logique qu'une
fédération indépendante s'occupant uniquement du hockey
soit créée puisqu'il n'existe pas de sports collectifs
appartenant à des grandes fédérations regroupant plusieurs
sports. On imagine mal le football appartenir à une
« Fédération des sports de ballon ».
Mais la création d'une
« Fédération Française de Hockey sur
Glace » ne s'est pas faite simplement. En effet, le ministère
des sports avait des doutes sur la capacité à gérer un
budget et ceci n'est pas tellement étonnant avec toutes les affaires qui
ont touché le hockey Français car on ne compte plus les clubs
ruinés qui ont dû jeter l'éponge.
Le 29 Avril 2006 à Amiens fût inaugurée la
« Fédération Française des Sports de
Glace ». Ceci fût possible grâce à l'acceptation
du Ministère des Sports et de Jean-François Lamour de sa mise en
place et aussi par la pression qui était mise par la
fédération internationale qui menaçait les pays non
détenteur d'une fédération indépendante de leur
retirer leur droit de vote. Cela pouvait d'autant sembler gênant puisque
cette fédération internationale du hockey est née en
France en 1908 de l'initiative entre autre d'un journaliste Français se
nommant Louis Magnus.
Grâce à la création de cette
fédération un vent nouveau sur le hockey Français et des
décisions judicieuses au travers du calendrier ont permis d'augmenter la
fréquentation des patinoires de 12% rien que sur le premier exercice ce
qui démontre la réelle utilité d'une
fédération dynamique et soucieuse de l'avancé de sa
discipline.
Pour illustrer ces propos là où la
fédération des sports de glace imposait une trêve aux clubs
pendant les vacances de Noël et celles d'hiver la fédération
de hockey sur glace multipliait les matchs de championnat dans les villes
attractives de sports d'hiver comme Chamonix pendant lesdites vacances. Ceci a
permis de remplir les patinoires et on a constaté des affluences record
dans les villes alpines. Pour dynamiser encore un peu plus le hockey dans
l'hexagone le mercredi 23 Mai 2007 le CNOSF (Comité National Olympique
et Sportif Français) a ratifié la demande de la FFHA qui devient
la trentième fédération olympique.
B. Une faible médiatisation.
Le fait de dire que le hockey sur glace ne connaît
qu'une faible médiatisation semble être un euphémisme bien
qu'il semble que cela change tout doucement. Pour dire vrai, le championnat de
France n'est pas du tout médiatisé mis à part lors des
informations régionales de France 3 mais ceci est vrai dans une
région comme Rhône-Alpes qui compte cinq clubs sur les quatorze
constituant l'élite ou autrement nommé « Ligue
Magnus » du nom de Louis Magnus qui fût champion de France de
patinage artistique à cinq reprises il y a maintenant un siècle
et il fût le créateur de la « The international ice
hockey federation » afin d'unifier les règles de hockey
appliquées dans le monde.
Il n'existe pas en France de chaîne
spécialisée dans le hockey comme on peut le voir pour le
football, le basket ou l'équitation sur le câble. Seul le groupe
Canal+ avec ces chaînes Canal+ Sport et Sport+ proposent des matchs de
hockey régulièrement, c'est-à-dire le jeudi et le vendredi
à des heures impossibles. De plus les matchs retransmis ne sont pas ceux
du championnat de France mais ceux de la Ligue nationale de hockey nord
américaine ce qui manque un peu d'intérêt pour nous autres
outre atlantiques. Les chaînes nationales proposent des matchs de hockey
à de rares exceptions comme les Jeux Olympiques mais lors du tournoi
olympique de Turin la France n'y figurait pas.
Pourquoi ce sport n'est pas plus
médiatisé ?
La fédération des Sports de Glace
privilégiait le patinage artistique commenté par M
Nelson Montfort et avait relégué aux oubliettes le hockey.
Aujourd'hui, les seuls matchs du championnat de France qui sont visibles
à la télé sont les finales et sur une chaîne
sportive bien entendu. La seule fois où la finale a été
diffusée sur une chaîne nationale ce fût en 1995 sur TF1 et
le match a été diffusé à 1h du matin.
Avant la création de la fédération de
hockey il était impossible de connaître les scores des
différents matchs en direct puisque ceux-ci étaient
diffusés le lendemain. En effet, aucun site officiel de club ne
proposait de suivre le match en direct, aucune chaîne de
télé ne diffusait les matchs et le site de la
Fédération Française des Sports de Glace ne tenait pas
à jour les scores en temps réel. Alors comment aurait-il
été possible de susciter un intérêt quelconque
auprès d'un large public mis à part dans les villes de hockey
comme peuvent l'être Rouen, Amiens ou Grenoble. Le seul moyen qui pouvait
exister était encore les forums de hockey qui sont donc très
spécifiques et peu connus du grand public.
Cependant, aujourd'hui des efforts sont fait surtout par les
chaînes régionales comme la chaîne Grenobloise
« Télé Grenoble » qui diffuse tous les matchs
à domicile en direct mais cette chaîne n'est accessible de
manière hertzienne que dans la région proche de Grenoble.
L'avantage de cette chaîne est qu'elle est accessible depuis Internet ce
qui offre la possibilité de voir les matchs de Grenoble partout dans le
monde. Un autre club fait de gros efforts pour médiatiser les matchs de
son équipe, il s'agit de Morzine qui il y a seulement 4 saisons figurait
dans le milieu de tableau du deuxième échelon Français.
Grâce à un travail important fait par le club et la volonté
d'améliorer l'image du club ils ont développé leur propre
canal de diffusion des matchs depuis le site Internet du club, il suffit
d'avoir le Windows Media Player adéquat.
Ce qui a aussi pu contribuer à développer la
médiatisation du hockey en France est la création d'une nouvelle
compétition en parallèle du championnat de France et de la coupe
de France. Il s'agit de la coupe de la Ligue qui avait pour effet d'augmenter
le nombre de matchs joués dans la saison par les grands clubs
Français afin de répondre à quelques exigences au niveau
international. Cela a permis aussi de diffuser la finale sur une chaîne
de télé, cette chaîne sera Sport +. Cette saison aura
été sans aucun doute la plus médiatisée de toutes
avec la finale de la Coupe de France, quelques matchs de la Coupe de la ligue
et les finales du Championnat de France. Mais cela ne fût que sur une
chaîne spécialisée sur le sport et non pas sur une
chaîne nationale mais c'est déjà un bon début. Cette
saison a vu aussi le retour du hockey au palais omnisport de Paris Bercy lors
de la finale de la Coupe de la ligue qui est un fait très important pour
le développement du hockey. Il est en effet primordial d'être
présent et visible dans la capitale pour redonner du sang neuf à
ce sport. Le palais omnisport de Paris Bercy joue d'une certaine manière
le rôle de vitrine qui permet de montrer tout ce qui se fait
actuellement de spectaculaire ou de nouveau. Si on y regarde de plus
près la fédération des sports de glace avait éteint
le hockey en supprimant les finales du Palais omnisport de Bercy et en ne
diffusant pas les matchs sur les chaînes de télé. Il est
clair que si le championnat de France ne peut pas être suivi
régulièrement le public ne sera pas captivé par ce
sport.
Il est certain qu'en matière de diffusion des matchs sur
la télévision on est en retard sur pas mal de pays notamment nos
voisins de l'est comme la Suisse et l'Allemagne, ceux du nord à savoir
la Suède et la Finlande et certains un peu plus lointain comme la
Slovaquie et le Canada.
LES SITES INTERNET
Il s'agit même à l'heure actuelle de voir si des
efforts sont faits pour parler du hockey au niveau même des club et des
communes.
En effet, il y a une grande disparité entre les clubs de
Ligue Magnus qui correspond à l'élite Française. Certains
clubs font de réels efforts en matière de marketing et d'autres
n'en font aucun.
J'ai eu l'occasion de visiter les sites Internet des clubs de
hockey de Ligue Magnus, de division 1 et aussi les sites de clubs
étrangers situés en Suisse, en Suède, aux Etats-Unis et au
Canada et la différence est énorme. Si on ne regarde qu'en France
quelques sites sont performants et les mises à jour sont
régulières comme ceux de Rouen et de Grenoble. Ensuite ça
se dégrade progressivement avec les sites d'Amiens, de Morzine et dans
une moindre mesure celui de Chamonix qui sont relativement correct et
derrière on trouve des sites peu agréables à visionner et
où les mises à jours sont faites une fois tous les mois peut
être. Mais ceci ne semble pas être choquant aux yeux des dirigeants
de clubs et n'ont pas mesuré l'ampleur du développement des
nouvelles technologies de la communication.
Si on regarde outre-atlantique sur les rives du St Laurent on
peut voir un site dynamique avec des nouvelles du club, des joueurs et tous
autres événements qui sont affichées, on peut voir des
vidéo d'actions de jeu, des interview des joueurs et aussi des actions
caritatives faites par les joueurs dans les hôpitaux de la ville de
Montréal. Le club fait aussi preuve d'originalité en interrogeant
les joueurs sur des thèmes drôles et un peu personnels qui permet
au public de se sentir un peu intime avec les joueurs. Sur le site tout est
fait pour que le public puisse suivre l'équipe à chaque instant
et que les liens existants entre les « partisans » comme
ils disent et l'équipe soient toujours plus forts. Finalement, cela me
donne l'impression à travers le site que le club permet au public de
s'approprier l'équipe et de devenir en quelque sorte l'ami des joueurs.
Cela permet donc de susciter un intérêt à aller voir les
matchs à la patinoire.
C'est une façon contemporaine de faire de la
publicité, il est important de prendre en considération ce moyen
de communication et il faut ajouter que ce media détient une place
important dans l'esprit des gens et notamment dans celui des plus jeunes.
Evidemment ceci a un coût puisqu'il faut payer le
référencement et une personne qui s'occupe des mises à
jour régulièrement mais ce coût est raisonnable par rapport
à d'autres moyens de communication.
En effet, faire de la publicité a un coût
relativement élevé comme des encarts dans les revues, les
journaux ou les annonces et l'affichage. Il est important aussi de
procéder à de l'affichage de manière à informer le
public sur les futurs matchs mais ceci ne peut être que ponctuel alors le
seul moyen de faire de la publicité en continu reste Internet.
Dans beaucoup de clubs en France la seule communication qui
existe est l'affichage de banderoles qui indique simplement les horaires de
matchs et le nom de l'équipe adverse sans faire d'effort sur le visuel.
Comme on peut le voir à Grenoble des efforts
sérieux ont été fait pour communiquer auprès du
public et pour qu'il soit toujours possible de suivre les matchs des
Brûleurs de Loups qui est l'équipe de Grenoble. J'ai pu constater
que des partenariats ont été mis en place entre le club de
Grenoble et la radio France Bleue Isère. Ce partenariat existe aussi
entre Amiens et France Bleue Picardie. Partout où vont jouer ces
équipes une délégation de France Bleue les suit pour
commenter les matchs en direct ce qui permet aux supporters de ces clubs de
suivre le parcours de leur équipe favori sans interruption.
Ces efforts sont primordiaux pour investir le public à
la cause du club et susciter l'envie de venir voir les matchs.
Trois clubs de Ligue Magnus se trouvent en Haute-Savoie mais
les efforts médiatiques sont très limités dans ce
département. Dans cette zone il existe pourtant des media comme une
chaîne de télévision régionale du nom de TV 8
Mont-blanc qui est relativement axée sur le sport et le patrimoine
culturel et historique des départements de Savoie. Il existait des
projets d'émissions moins axées sur les sports de montagne mais
plus sur tous les sports représentatifs de la région et donc le
hockey avait toute sa place cependant cela n'a pas avancé et la
diffusion des matchs en pays de Savoie est reporté à plus tard.
Au niveau des journaux il existe tout comme en Isère
le « Dauphiné Libéré » mais l'un des
reproches que l'on peut faire aux clubs alpins est de débuter les matchs
trop tard ce qui a pour conséquence de ne pas donner la
possibilité au journal de préparer un article et de mettre en
presse pour qu'il soit disponible le lendemain matin dans les kiosques. En
France les matchs ont lieu la plupart du temps le samedi soir et en
Haute-Savoie les articles sont disponibles le lundi. Mais à Chamonix on
ne souhaite pas changer les horaires car il parait que les gens n'auraient pas
le temps de rentrer du ski, de se changer et de manger avant de se rendre au
match si on faisait débuter à vingt heures. A Grenoble on a
décidé de faire débuter les matchs à vingt heures
et personne ne s'en plaint bien au contraire, faire débuter à
cette heure-ci permet aux plus jeunes de venir voir le match puisque le match
fini en moyenne à vingt deux heures ce qui n'est pas trop tard et les
parents sont favorables alors que débuter à vingt heures trente
voir même vingt heure quarante cinq est un peu tardif pour eux et les
parents sont déjà un peu plus réticents. Cependant il est
primordial que les plus jeunes développent en eux un
intérêt afin de renouveler les jeunes effectifs.
Débuter plus tôt a aussi un intérêt
économique, après avoir voyagé au Canada et être
allé voir des partis de hockey j'ai constaté que les matchs ont
lieu entre dix huit heures et dix neuf heure. Durant les matchs tout est fait
pour que les gens aient envie de consommer comme j'ai pu voir sur les
écrans géants pendant les arrêts de jeu avec les
commentaires du speaker qui disait par exemple « Allez
déguster un bon Hot dog chez Marty ! » ceci peut sembler
drôle au premier instant puis ensuite on constate qu'à chaque
instant dans le match il y a une incitation à la consommation. En
conséquence de cela, les gens sortent et vont au restaurant après
les matchs ce que peu de monde fait en France. Dans l'hexagone les gens se
rendent à la patinoire après avoir mangé chez eux car les
gens ne dînent pas au restaurant à dix neuf heures et après
vingt deux heures ou vingt deux heures trente les gens rentrent chez eux ce qui
ne favorise pas l'économie de la bouche et de l'amusement.
Enfin, j'ai constaté durant mon voyage au Canada que
les temps de pause sont différents de ceux que l'on connaît en
France. J'ai pu remarqué effectivement qu'ils procèdent à
des interruptions du match lors d'arrêts de jeu vers le milieu des
tiers-temps que je me permet de rappeler durent vingt minutes effectives ce qui
signifie que le chronomètre est stoppé à chaque
arrêt de jeu. Ceci à la demande des chaînes de
télévision qui peuvent grâce à ses pauses
insérer des encarts publicitaires qui coûtent très cher et
rapportent énormément aux chaînes qui sont friandes de ce
genre de programme car ce sport est très populaire au pays à la
feuille d'érable. Les clubs et les gérants de patinoires y
trouvent aussi leur compte puisque ces temps de pause leur permettent de faire
de la publicité pour les partenaires. En fin de compte tout le monde y
gagnent car ces plages de temps coûtent cher car elles sont relativement
courtes et les téléspectateurs n'ont pas le temps de zapper et
sont obligés de regarder ces publicités.
Ces interruptions ne sont pas d'actualité en France et
ne sont pas utiles à l'heure actuel c'est certain puisqu'on en est pas
encore arrivé à l'air du hockey à la
télévision.
C. Une intensité de championnat trop
faible :
En France le nombre de matchs est insuffisant pour
intéresser un plus large public et pour rattraper notre retard sur nos
voisins Suisses et Allemands.
Mais est-il vrai que le manque de matchs handicape la France
et ne fait pas progresser le hockey ?
Des efforts sont faits et on peut admettre que le hockey
Français est sur une phase ascendante, tout le monde s'accorde à
dire que le niveau dans la Ligue Magnus et dans les échelons
inférieurs ne cesse de s'élever et on tend vers une
homogénéité de la qualité de jeu des équipes
ce qui offre plus de spectacle et d'intérêt pour le public. Donc
les choses vont bon train cependant un chantier assez important reste à
réaliser et le chemin pour y arriver sera long. Il s'agit là
d'augmenter tout simplement le nombre de matchs joués par semaine. Ceci
est pourtant primordial et beaucoup de jeunes joueurs Français
décident de dépasser les frontières pour trouver des
championnats plus intenses afin de parfaire leur jeu.
En quoi est-il nécessaire d'apporter plus de match et
quelles sont les contraintes ?
Il suffit de comparer avec nos voisins pour constater que nos
équipes ne jouent pas assez dans une saison. Comme je l'ai dit
précédemment la France et la Suisse avaient un niveau de jeu
relativement similaire il y a dix ans mais ceci n'est plus du tout le cas
actuellement et ceci est largement dû en partie par le rythme de nos
championnats. Avant que Cristobal Huet ne se fasse un nom dans la prestigieuse
ligue nationale nord américaine celui-ci a dû au préalable
faire ses patins dans le championnat Suisse qui aura finalement
été une passerelle intermédiaire offrant à
Cristobal sa chance en Amérique du nord, si il n'avait pas
évolué en Suisse il n'aurait pas connu un tel succès
à Los Angeles puis à Montréal. En effet le contraste est
très important entre le championnat de France qui compte entre trente et
quarante matchs et la fameuse NHL nord Américaine avec ses quatre vingt
deux matchs rien que dans la saison régulière et une petite
centaine de matchs pour les équipes atteignant la finale. Ce contraste
est tel que ce gardien n'aurait pas réussi à percer
outre-atlantique. Ce contraste est tout de même atténué
avec la coupe de France qui compte entre un et six matchs pour les deux plus
doués et la toute nouvelle coupe de la ligue qui a été
mise en place par la nouvelle fédération qui souhaitait justement
répondre en partie à ce manque de matchs. Ils ont donc
étoffé la saison avec cette coupe qui compte entre deux et sept
matchs pour les finalistes. Cette coupe contrairement à la coupe de
France n'était composée pour cette saison que des quatorze
équipes de Ligue Magnus et de deux équipes de Division 1.
Ces coupes ont été donc conçues de
manière à faire jouer plus les équipes plus fortes qui ont
aussi plus les moyens de se déplacer et qui sont dotés
d'effectifs exclusivement ou quasi-exclusivement de joueurs professionnels.
Donc l'une des contraintes majeures qui fait qu'on a des
difficultés à avoir un championnat plus intense est la
composition même des équipes qui sont pour la plupart construites
avec des joueurs très peu rémunérés voir même
bénévoles qui jouent pour le plaisir simplement. Je pourrai citer
l'exemple de Richard Aimonetto qui est joueur à Chamonix et qui est un
ex-international qui a participé à plusieurs reprises aux Jeux
Olympiques et est aujourd'hui le meneur de jeu de l'équipe senior.
Formé à Chamonix il a eu la chance
d'évoluer dans plusieurs clubs notamment ceux de Lyon et d'Amiens et a
décidé de revenir « au pays » malgré
une faible rémunération de 1300 € alors qu'il en gagnait le
double dans le club picard. Ayant suivi une formation en banque grâce
à un des partenaires des Gothiques d'Amiens il s'assure d'une poursuite
de carrière. Sa venue à Chamonix est donc totalement due à
une place qu'il a pu obtenir dans une banque à Chamonix car il n'est pas
simple de vivre avec une rémunération de 1300 € et il ne
serait certainement pas revenu dans la vallée.
Il admet que ce n'est réellement pas facile de faire
fonctionner une équipe en semaine car beaucoup de joueurs ont une vie
professionnelle à côté du hockey et il n'est pas facile de
concilier les deux sans compter la vie de famille.
Richard Aimonetto estime pour sa part avoir la chance d'avoir
un emploi du temps à la banque qui s'adapte à la saison de
hockey. Il lui est effectivement possible d'avoir un planning
allégé en banque pendant la saison et de rattraper ce temps
pendant la trêve estivale.
Avec 1300€ pendant dix mois sur douze ce qui correspond
finalement à un salaire mensuel de 1083€ il n'est vraiment pas
évident de se loger à Chamonix où l'immobilier est
très cher et continu d'augmenter. C'est pourquoi il est
nécessaire d'avoir une autre activité.
Mais les petits clubs comme Chamonix sont limités dans
leur budget et ce club investi beaucoup dans le recrutement de jeunes qu'ils
font venir des quatre coins de France et les mettent en collocation afin de
limiter les frais de logement et leur reverse des salaires atteignant le SMIC
et enfin ils construisent avec les jeunes originaires de la ville qui vivent
chez leurs parents et auxquels ils reversent plus des compensations que des
salaires.
Pour rester compétitif en Ligue Magnus ils investissent
toutes les économies faites sur les jeunes sur des joueurs en provenance
de pays à culture hockey comme la Slovaquie et la Suède.
Moralité la structure financière actuelle oblige
pas mal de joueurs à avoir une deuxième activité. Les
petits clubs ne peuvent donc pas poursuivre une saison entière à
jouer les soirs de semaine ce qui limite nécessairement le volume de jeu
dans le championnat. Ce phénomène tend tout de même
à de dissiper puisque les équipes se professionnalisent
progressivement et le niveau de chacune d'entre elles augmente saison
après saison. Nous arriverons donc certainement à augmenter le
nombre de matchs d'ici quelques saisons et récupérer le
retard.
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