Section III : Caractéristiques de la campagne
2003/2004
La
campagne 2003/2004 se distingue par deux faits majeurs à savoir,
l'achèvement des négociations agricoles entre le Maroc et l'UE et
les négociations encours entre le Maroc et les Etats-Unis
d'Amérique.
Les négociations avec l'UE, visant la libéralisation
progressive des échanges, ont abouti à la conclusion d'un accord
qui régit, à partir de janvier 2004, les échanges
agricoles entre les deux parties.
Cet
accord répond globalement aux attentes formulées par les
opérateurs du secteur d'exportation des produits alimentaires et leur
permet une meilleure visibilité sur les quatre années à
venir en termes de production, d'investissement et de mise à
niveau.
S'il
est encore prématuré d'évaluer le véritable impact
de ce nouvel accord, il faut espérer que l'application pratique des
différentes concessions qu'il comporte, décline la volonté
exprimée lors des différentes phases des négociations,
à savoir l'établissement d'un cadre d'échanges, clair et
transparent qui n'induise aucune confusion ni multiplicité
d'interprétation.
Quant aux négociations en cours entre le Maroc et les
Etats-Unis, elles visent la mise en place d'une zone de libre
échange entre les deux parties intégrant plusieurs secteurs dont
celui de l'agriculture. Ce projet, qui est le deuxième du genre
initié par Washington avec un pays arabe, après l'accord conclu
avec la Jordanie en 2000.
Mais
sa dimension et son ampleur suscitent déjà des inquiétudes
et des espoirs chez les différents opérateurs économiques
nationaux. Pour les pessimistes, les exportations agroalimentaires marocaines
sur le marché américain demeurent insignifiantes et ont
montré leurs limites au cours de la dernière décennie,
avec une recette à peine de 600millions de Dirhams, et ce en raison de
l'arsenal réglementaire particulièrement exigeant de ce pays, que
l'accord n'infléchira pas.
De
l'autre côté, les optimistes estiment que cet accord pourrait
être une chance pour développer les exportations, diversifier les
débouchés, instaurer une stratégie de partenariat et
constituer un catalyseur pour la mise à niveau de l'agriculture et
agro-industrie. En tous cas, l'évaluation des avantages et des
inconvénients d'un accord de libre échange est complexe et
difficile à cerner du moins à ce stade. La question qui reste
désormais posée a trait à la compétitivité
des exportations marocaines et à une stratégie de diversification
de produits générateurs d'une forte valeur
ajoutée36(*).
* 36 -Actualité export
revue trimestrielle Février 2004
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