Section V : Synthèse et conclusions
L'agrumiculture
au Maroc n'a pas émergé d'un choix national et
économiquement rationnel. Ceci est important à souligner dans la
mesure où des plantations ont été créées,
sous le protectorat et après l'indépendance, sans trop de soucier
du potentiel agro climatique de chaque région et des
disponibilités en eau à long terme. Aujourd'hui, des zones
entières vivent difficilement cette incompatibilité.
Par
ailleurs, les producteurs n'ont pas toujours entretenu suffisamment leur
verger, en terme de rajeunissement, de diversification variétale,
d'innovation en nouveaux produits frais et transformés pour
améliorer la productivité et la qualité du produit
marocain et pour anticiper et s'adapter à un environnement en
perpétuelle évolution. Ceci fait que, actuellement, les
exportations connaissent de plus en plus de difficultés sur les
marchés extérieurs, souvent accentuées par des
éléments de conjonctures, parfois difficilement
prévisibles (incertitudes, risque de prix, risque de change ...).
Malgré tous ces dysfonctionnements, le secteur des agrumes est devenu
important dans le paysage agricole et économique national, avec
notamment une couverture totale des besoins du marché domestique et un
chiffre d'affaire à l'export équivalent, en moyenne, à
environ 2,50 milliards de dirhams.
La
profession a pris conscience de ses forces et de ses faiblesses et a
élaboré un plan agrumicole à l'horizon 2020, en
étroite relation avec le Ministère de l'Agriculture. Ce
programme, sensé démarrer en 1998, a accusé un retard de
près de 2 ans, mais aussi pour manque de plants certifiés, disent
certains producteurs, condition nécessaire pour pouvoir
bénéficier du soutien de l'Etat.
De
même, de notre point de vue, le projet souffre encore de profondes
anomalies, qui traduisent en fait la divergence des intérêts en
jeu, d'une région à l'autre, et en fonction des lobbies et
groupes de producteurs n'ayant pas toujours la même vision
stratégique et la même évaluation des efforts financiers
à consentir pour la restructuration du secteur.
Ce plan
de mise à niveau de l'agrumiculture au Maroc, qui reste à
corriger sur plusieurs aspects. Notre approche devrait toutefois être
très sélective et basée sur la localisation des
plantations et leur rentabilité financière ainsi que sur la
compétitivité et l'adaptation des produits notamment ceux
destinés au marché externe. Le dynamisme et les ambitions propres
à chaque producteur sont également importants à prendre en
considération.
Tableau-10 :
Prévisions de la compagne 2004 en exportations des agrumes7(*).
CHAPITRE
II :
les
Primeurs
Le
secteur des fruits et légumes occupe une superficie de près de
700.000 ha dont 240.000 ha de cultures maraîchères. La production
globale moyenne est de l'ordre de 7 millions de tonnes plus de 4 millions de
tonnes de légumes.
La
production de légumes se caractérise en général par
sa nature périssable, dont le degré reste toutefois variable d'un
produit à l'autre, et sa conservation nécessite une
infrastructure d'entreposage frigorifique suffisante et appropriée, de
préférence au niveau des zones de production, en vue d'assurer
une meilleure régulation de l'offre par rapport à la
demande.
Le
secteur des légumes est devenu surtout après la
libéralisation des exportations un secteur prometteur dans la mesure
où il connaît des évolutions très importantes au
niveau des techniques utilisées et de la superficie utilisée, et
aussi au niveau de la diversité des variétés
plantées.
Dans
l'économie nationale. Les Primeurs tiennent une place importante. Ils
participent en effet à l'équilibre de la balance des paiements et
procurent des recettes importantes au niveau des exportations. Le but du
opérateurs marocains est aujourd'hui de restructurer le secteur afin de
satisfaire les demandes du marché.
Section
I : Des productions en fort développement
Certains facteurs favorables ont permis le développement des
légumes. L'irrigation s'est considérablement
développée depuis 20 ans. Puisant dans les réserves d'une
centaine de barrages, plus d'un million d'hectares sont aujourd'hui
irrigués et près de 200 000 ha nouveaux devraient l'être en
2007
L'introduction
des serres plastiques, notamment dans le Souss-Massa
et dans la région d'El Jadida8(*), a permis de désaisonnaliser
certaines productions (tomate, aubergine, (et plus récemment melon et
fraise)).
La
conjonction des efforts fournis par les pouvoirs publics pour soutenir les
producteurs traditionnels et des investissements
réalisés par de grands groupes intégrés
(marocain espagnol français...) a permis de structurer et de dynamiser
un secteur tourné désormais vers l'exportation.
Malgré son développement régulier depuis 20 ans, cette
filière est dépendante de nombreux facteurs qui freinent son
expansion. Aux effets de la sécheresse s'ajoutent une faible
mécanisation, une sous-utilisation des engrais et des produits
phytosanitaires, une main d'oeuvre moins qualifiée par rapport à
certains concurrents (Espagne). Ces conditions expliquent des
productions irrégulières qui ne permettent pas
d'assurer un approvisionnement satisfaisant des
clients.
Carte-4 :
Le Maroc avec les principales villes
Le
Maroc compte plusieurs grandes régions agricoles : le
Souss-Massa (Agadir) profitant d'un ensoleillement
exceptionnel, la zone côtière située entre El
Jadida et Larache, bénéficiant d'une
pluviométrie satisfaisante et de moyens de communication
développés, le plateau du Haouz (Marrakech), ou
encore la région de Fès et
Meknès, Tadla et la
vallée de la Moulouya9(*).
Pourtant, la filière continue d'être attractive et ses
perspectives sont encourageantes. Opérateurs privés et pouvoirs
publics cherchent à intégrer l'ensemble des acteurs, en passant
des contrats entre producteurs et exportateurs, en rationalisant la
commercialisation sur les marchés, en optimisant la ressource en eau
(environ 50% de pertes par évaporation), enfin, en stabilisant les
productions et en améliorant le conditionnement. De nouveaux
créneaux sont à prospecter afin de diversifier l'offre marocaine
et améliorer la résistance aux maladies. L'agriculture
biologique, encore peu développée, semble également avoir
un avenir prometteur10(*).
Après la libéralisation des exportations en 1985, le secteur des
primeurs a connu une évolution importante au niveau de la
diversification des espèces, des débouchés, de la
logistique et des modes de commercialisation. Des efforts importants ont
été aussi consentis en matière d'amélioration de la
qualité et de la productivité afin de répondre aux
exigences du consommateur européen surtout et d'augmenter la
compétitivité des exportations au niveau des marchés
internationaux. Ceci a permis au produit national de jouir d'une
notoriété appréciable au niveau des marchés
internationaux en général et du marché communautaire en
particulier11(*).
I- Cultures maraîchères :
Le
secteur maraîcher assure une production d'environ 4 millions de tonnes
dont 93% destinées au marché local et à la transformation
et 7% à l'exportation. Selon la période et la destination de la
production, le secteur maraîcher peut être subdivisé en
maraîchage de primeurs (Tableau 11) et de saison, d'une
part, de plein champ et sous abris, d'autre part (Tableau
12).
Tableau 11 :Principales cultures de primeurs sur dix
campagne:
total
primeurs par superficies et productions12(*)
* 7 Le comité technique
d'agrumes de l'E.A.C..C.E
* 8 -Région
côtière (a voire sur la carte géographique du Maroc
(n° 4)).
* 9 -(a voire sur la carte
géographique du Maroc (n° 4)).
* 10 Source : APEFEL
* 11 Idem
* 12 Source : MADREF
sup. : superficie en ha Pro : production en T
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