Section 2 : Au niveau de
l'administration locale
Les communes rurales ont été
créées en vue de propulser le développement du Burkina
Faso en partant de la base. C'est pourquoi l'administration locale doit
être le maillon essentiel autour duquel les communes rurales doivent se
fonder en partant de ses élus locaux (Paragraphe 1) et de ses
capacités organisationnelles et humaines (Paragraphe 2).
Paragraphe 1- Les
élus locaux
Les élus locaux sont les pierres angulaires sur
lesquelles les communes rurales doivent se construire. Toutes les
décisions de développement de la commune doivent avoir leur
accord. Le maire, ordonnateur du budget communal et élu local, peut voir
ses décisions rejetées par le Conseil municipal. Alors, pour
être crédible devant ce Conseil et devant sa population, il est
opportun de créer un espace de collaboration entre maire et
contrôleur financier (A), principaux acteurs de l'exécution et de
contrôle du budget communal.
Aussi un renforcement des compétences des élus
(B) sera-t-il un atout considérable pour un meilleur
développement de la commune.
A. La sensibilisation pour une
collaboration avec le contrôleur financier
Aujourd'hui, nul ne peut nier l'importance de la
décentralisation comme moteur de propulsion du développement
local. C'est pourquoi les principaux acteurs à la base doivent unir
leurs efforts afin de permettre à cette décentralisation de jouer
pleinement son rôle. Dans nos communes en général et les
communes rurales en particulier, on assiste à des tensions entre
ordonnateur et contrôleur financier. Plusieurs raisons expliquent cette
situation :
v la non maîtrise de la gestion budgétaire par
certains maires, ce qui les amène à ne pas cerner tous les
contours des procédures budgétaires. La conséquence qui en
découle est l'incohérence dans le montage des dossiers et le
rejet par le contrôleur financier ;
v certains contrôleurs financiers se mettent à la
place des maires pour dicter les règles, frustrant ainsi ces
derniers ;
v le comportement de certains contrôleurs financiers qui
cherchent les gains financiers (pots de vin) en bloquant les dossiers des
maires même si la législation financière est
respectée.
Tous les ordonnateurs s'accordent à reconnaître
leurs faiblesses en matière d'élaboration et d'exécution
budgétaire. C'est pourquoi, leur principal recours demeure le
contrôleur financier. Il faut alors créer un espace propice de
communication entre maire et contrôleur financier par une sensibilisation
des deux (02). Le contrôleur financier compétent doit
reconnaître les insuffisances du maire et être véritablement
son conseiller financier au niveau de la commune. En retour, le maire doit
reconnaître ses limites et se laisser éclairer par le
contrôleur financier. Car celui-ci a aussi une lourde
responsabilité vis-à-vis de sa hiérarchie, celle de garant
de l'orthodoxie financière, qu'il soit au niveau central ou local. C'est
dans un tel climat de collaboration que la déconcentration de la
D.G.C.F. jouera son rôle d'accompagnement de la communalisation
intégrale du territoire.
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