CH II :Les effets de la
multinationalisation :
Introduction :
De nos jours, nous vivons dans un monde où les
frontières n'ont plus un grand sens sur le plan économique. Les
accords commerciaux régionaux et mondiaux se sont multipliés pour
imposer plus de concurrence et plus de transparence au niveau des
échanges à l'échelle planétaire.
Pour toutes ces raisons et autre, les pays
(développé et en voie de développement) cherchent à
prendre avantage et saisir les nouvelles opportunités liées
à ce contexte nouveau. Le but étant de s'assurer une croissance
capable et de garantir le bien être de leur citoyens.
L'IDE se présente ici comme le fer de lance et
le moteur de la croissance visée. Ce qui justifie la ruée des
pays (indépendamment de leur catégorie) à l'attraction des
multinationales sur leurs territoires.
Donc l'IDE est demandé pour les effets positifs
qu'il génère sur les pays hôtes. Sur le plan
théorique ces effets peuvent êtres liés à
l'activité économique (section 1), au transfert technologique
(section 2) et à l'emploi (section 3) .
SECTION 1 :Effet de l'IDE sur l'activité
économique et la balance de paiement
P1 : Effet sur l'activité
économique :
1) : Effet sur l'investissement
domestique
La multinationalisation des firmes exerce des effets sur
l'investissement intérieur. L4objectif de ce paragraphe est de montrer
le mécanisme expliquant un tel lien.
Pour commencer, on va prendre en compte les
études faites par Bosworth et Collins en 1999 en ce qui concerne ce
phénomène. Ils ont montré que les effets des flux de
capitaux sur l'investissement intérieur se trouvent dans 56 pays en
développement entre 1978 et 1995. L'échantillon
choisi par les deux économistes assure une bonne couverture de l'Asie de
l'Est et du Sud, de l'Afrique Subsaharienne. Cela nous montre l'importance des
flux de capitaux dans l'augmentation des investissements intérieurs des
pays. Ces flux sont de trois types : investissement direct
étranger, investissement de portefeuille et prêts bancaires.
D'après Bosworth et Collins, chaque dollar
d'entrée de capitaux correspond à une augmentation de 50 cents
des investissements intérieurs pour l'ensemble de l'échantillon.
Donc la multinationalisation augmente les investissements intérieurs par
l'intermédiaire des flux de capitaux dans les pays d'accueil.
En faisant la comparaison entre les trois types de
flux, on remarque que celui de l'investissement direct à
l'étranger est classé premier dans la contribution à
l'augmentation de l'investissement intérieur puisque 1 dollar
d'investissement direct étranger augmente l'investissement
intérieur de 80 cents tandis que les investissements de portefeuille
n'ont presque aucune incidence alors que les prêts bancaires n'ont que
des effets intermédiaires.
En effet, l'investissement direct étranger a l'impact
le plus important comparé avec les autres types de flux de capitaux.
Cela est illustré par le graphique suivant.
Graphique 2 Pays en
développement (58 pays)
![](Multinationales-et-Developpement-local-cas-de-cablage-automobile-dans-la-region-de-Sousse3.png)
source : Bosworth et Collins (1999)
Ce schéma nous montre les différences
marquées selon les types de flux dans l'augmentation de l'investissement
intérieur.
L'incidence de l'investissement direct étranger sur
l'investissement intérieur est par nature dynamique et peut se
dérouler en deux temps :
Ø Un effet initial négatif du à
l'entrée des multinationales dotées des avantages
compétitifs et qui gagnent des parts de marché au
détriment des entreprises locales.
Ø Un effet à long terme plus favorable pour les
entreprises locales qui bénéficient des externalités
liées aux activités des multinationales (effet de
démonstration ou diffusion du savoir faire via les relations verticales
avec les entreprises locales).
Cette nature dynamique a été
démontrée par Kumar et Pradhan (2002) qui ont montré
l'impact de l'IDE sur 107 pays en développement entre1980et 1999. Il
s'agit en fait d'un effet positif qui se manifeste par une hausse de 0,44%
d'investissement intérieur pendant deux années successives.
Pour conclure, l'implantation des firmes multinationales
contribue d'une manière significative à l'incitation de
l'initiative nationale et par la suite à l'augmentation de
l'investissement intérieur qui à son tour exerce un effet de
levier sur la croissance.
2) Effet sur la concurrence :
L'implantation d'une filiale étrangère
modifie le profil de la concurrence. Souvent, le renforcement de la
compétitivité des firmes locales constitue, pour les États
d'accueil, la raison mise en avant pour libéraliser les conditions
d'implantation des entreprises multinationales. Ces filiales devraient avoir
pour effet de stimuler la croissance , susciter l'accroissement de la
productivité et donc pousser à la baisse les prix. Ces filiales
stimulent considérablement la concurrence dans les pays d'accueil en
remettant en cause , par exemple, les positions monopolistiques des entreprises
domestiques ou d'entreprise déjà installée.
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