Multinationales et Développement local: cas de cablage automobile dans la région de Sousse( Télécharger le fichier original )par BEN AICHA Akram & Ayoub Hatem ISG sousse - Maitrise 0000 |
Tableau 5source : Cours Politique et Stratégie d'Entreprise (ISGS 2008)7(*) En outre le cycle de vie du produit a servi pour certains économistes comme base d'étude pour l'intensité concurrentielle. Ils ont abouti à expliquer le dynamisme concurrentiel à travers le cycle de vie du produit comme le montrerait le graphique suivant. Graphique1source : Cours Politique et Stratégie d'Entreprise (ISGS 2008) Dans le graphique ci-dessus on peut remarquer que plus le produit s'approche de la phase de maturité plus la concurrence s'acharne. Cette analyse était faite dans le cadre d'un seul marché et elle négligeait la dimension globale. Tous les marchés n'ont pas les mêmes degrés de croissance. Ça va de même pour un même produit introduit sur plusieurs marchés. Un produit peut être en phase de maturité sur un débouché et en phase de lancement ou de croissance sur un autre. Cette théorie acquiert plus d'importance dans une économie comme celle de nos jours. L'ouverture des frontières et le développement des moyens de transport et de communication ont permis aux entreprises d'atteindre des marchés multiples à la fois. Cet avantage a permis le rallongement de la duré de vie du produit en bénéficiant de décalage temporel de croissance entre différents marchés. Un produit mort sur un marché donné peut prendre une nouvelle vie sur un autre. Malgré son aspect novateur, la théorie de cycle de vie du produit a suscité des critiques importantes, le déterminisme de l'analyse, chaque produit devant passer par des stades bien établis, ne tient pas compte des interactions complexes des firmes. Certaines ont des stratégies de commercialisation simultanées à l'échelle mondiale, ou peuvent introduire des différenciations sans décalage temporel significatif. Par ailleurs, la hiérarchie entre les économies n'est pas absolue, et on assiste de nos jours à la multinationalisation des firmes en provenance des pays nouvellement industrialisées. Malgré ces limites, la théorie de cycle de vie du produit reste valable et peut toujours expliquer le comportement de certaines entreprises. Au cours de paragraphe précèdent, nous avons constaté une relation plus au moins nette entre le cycle de vie de produit et l'intensité concurrentielle ( voir graphique 1). Une entreprise novatrice qui a vécu une situation de monopole durant la phase d'émergence du produit et qui a connu les avantages de cette situation, va essayer de garder sa position concurrentielle même si elle se trouve obligée de changer de marché et de s'implanter ailleurs durant la phase de maturité de ce produit. Cela nous renvoie à un autre déterminant de la multinationalisation des firmes, c'est la structure de marché des pays d'origine et l'espoir d'une position concurrentielle plus favorable dans le marché de destination. 2) Structure de marché : Au début, il paraît nécessaire de faire la distinction entre structure des marchés d'origine incitante à la délocalisation et structure des marchés d'accueil attirante à l'implantation. a) Structure des marché d'origine : C'est en fait, les structures de marché de type monopolistique ou oligopolistique qui, par le simple jeu des interactions d'entreprise, obligeraient en quelque sorte les entreprises de ce secteur à se multinationaliser de façon quasi mécanique. On observerait ainsi des comportements moutonniers et purement réactifs, mais néanmoins compatible avec les notions traditionnelles de maximisation de profit. Même si on ait dans une situation totalement différente,telle que la situation de maturité de marché où la concurrence est très intense entre l'entreprise novatrice et un nombre important de concurrents, il y a toujours une raison pour délocaliser. C'est d'échapper à la concurrence locale et de se prémunir d'une position concurrentielle plus confortable. Une firme se trouvant dans une situation de monopole (temporaire ou permanent) ou d'oligopole cherche toujours à renforcer cette position. Cela peut avoir lieu en protégeant son avantage spécifique (par l'internalisation par exemple) ou en haussant le plafond des barrières à l'entrée (accentuation de l'exploitation des économies d'échelle, recherche et développement, lobbying sur les gouvernements locaux pour prendre des mesures en sa faveur, minimiser les coûts de facteurs de production, etc.) Dans les deux cas, la délocalisation ou l'internationalisation se présente comme la solution idéale pour remédier à tous ces ennuis et atteindre ses objectifs stratégiques ( il s'agit d'une délocalisation libre motivée par la poursuite des objectifs rationnels). Une structure de marché caractérisée par une forte concentration industrielle peut être la cause de déclenchement des effets d'agglomération. Dans le cadre de ces effets les entreprises qui se délocalisent (sauf l'entreprise qui a été installée initialement en un lieu appelé « first mover »), dites « suiveuses » sont en fait, poussées par la contrainte d'agglomération (afin de bénéficier des économies d'agglomération, et pour ne pas laisser l'entreprise pionnière prendre avantage sur elles). b) Structure des marchés d'accueil : Un marché de destination peut se présenter comme déterminant de la multinationalisation des firmes dans la mesure où il présente une structure favorable à l'implantation étrangère. Pour le cas d'un oligopole ou monopole qui a l'intention de se délocaliser, un marché d'accueil est qualifié attractif, vu les aspirations de cet agent, s'il est vierge ( absence d'opérateurs dans le secteur visé) et au même temps doté d'un avantage comparatif à l'offre ou à la demande. Pour le cas d'une entreprise qui veut fuir la concurrence, pour des raisons de minimisations des coûts ou d'exploitation des nouveaux marchés, la structure de débouché d'accueil doit être caractérisée par une concurrence faible ou absente ainsi que le produit proposé par la firme multinationale doit être nouveau pour ce marché ou introduit à un certain degré de différenciation. Conclusion : L'analyse des déterminants de la délocalisation s'est souvent polarisée autour des concepts d'avantage comparatif pour les uns et d'avantage compétitif ou spécifique pour les autres. Tout au long des deux sections de ce chapitre nous avons essayé d`étendre l'analyse pour englober d'autres éléments qui prennent de valeurs de nos jours. Le temps où les avantages comparatifs étaient considérés le seul déterminant de la multinationalisation des firmes est finis sans retour. Pour qu'une analyse soit la plus objective et la plus réaliste, un dosage des différents déterminants, recensés jusqu'alors, doit être effectué, même si ce dosage trouvait parfois des difficultés à suivre et à expliquer le comportement ou les motivations d'une firme à la délocalisation. Toutefois les explications passées restent valables sauf qu'elles doivent êtres mise à jour pour suivre le développement rapide de l'économie mondiale ainsi que les nouvelles tendances sur la scène internationale. Il est enfin à souligner que quelque soit le type de déterminant retenu, une fois installé l'IDE fait évoquer des questions relatives à ses effets sur les pays d'accueil c'est à celle ci que nous nous intéresserons au chapitre présent.
* 7 Cours HERELLI Afef |
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