1.1) De l'adoption du plan OCAM au plan SYSCOA
Les pays africains ont été colonisés
à une époque où le plan comptable français est
né et s'est développé, on était dans une des phases
les plus actives de la colonisation. L'idée française de
normalisation s'est donc tout naturellement imposée, par
référence au modèle français, durant la
période 1941-1960. Les entreprises de la zone UEMOA ont
été amenées déjà par le passé,
à passer du plan français de 1957 au plan OCAM 1970.
Ensuite les anciennes colonies de l'Afrique équatoriale
française (AEF) et de l'Afrique occidentale française (AOF) ont
obtenu leur indépendance politique, mais leur indépendance
économique et monétaire a été beaucoup plus
difficile à conquérir et la France en a profité pour
conserver, dans certains domaines, en particulier celui de la
comptabilité son rôle protecteur. Mais ce rôle protecteur a
été créatif puisqu'il a débouché sur le plan
OCAM (d'abord Organisation de la communauté Africaine et Malgache, puis
ensuite Organisation de la Communauté Africaine et Mauricienne) qui
représentait une avancée théorique par rapport aux plans
comptables allemands et français. En réalité dans la plus
part des pays concernés le plan OCAM a été appliqué
différemment. Ainsi il y a eu le plan OCAM sénégalais, le
plan OCAM ivoirien, le plan OCAM béninois etc.... Le stade de
développement des pays africains nouvellement indépendant
étant différent de celui de la France, le plan comptable standard
n'était pas plus pertinent et les pays membres de UDEAC (Union
Economique et Douanière des Etats de l'Afrique Centrale) ont
décidé de promouvoir une normalisation et un plan comptable
véritablement adaptés à la situation africaine. Les
experts africains et français, profitant de leur expérience
acquise depuis 1947 ont pu mettre au point un cercle comptable mieux
adapté à la réalité économique des pays
africains, aux besoins des utilisateurs, et au développement des
techniques informatiques. Le plan OCAM est officiellement adopté par les
chefs d'Etats africains lors de la conférence de YAOUNDE en 1970.
Vingt ans plus tard, les pays africains ont senti la
nécessité d'harmoniser le droit commercial du continent et ils
ont créé l'OHADA (l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique
du Droit des Affaires). Un des points importants des travaux de l'OHADA a
été la mise en place, dans les Etats membres de l'Union
économique et monétaire de l'ouest africain (l'UEMOA) d'un
nouveau système comptable, successeur du plan OCAM, le SYSCOA dont une
des variantes sera appelée plus tard « Système
Comptable OHADA ». Les systèmes africains sont
intéressants car ils montrent à la fois la
nécessité pour les institutions publiques de produire de la
réglementation comptable, mais pas n'importe quelle
réglementation comptable : une réglementation suffisamment
normalisée pour servir de référence à plusieurs
Etats, suffisamment universelle pour s'auto améliorer, tout en restant
suffisamment simple pour être d'un accès facile aux
préparateurs de comptes, à leurs auditeurs et à leurs
utilisateurs et de plus suffisamment rustique pour aborder les
variétés culturelles de pays voisins, mais aussi
différents dans des domaines essentiels.
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