2. Répartition géographique
Oreochromis niloticus présente une
répartition originelle strictement africaine couvrant les bassins du
Nil, du Niger, des Volta et du Sénégal jusqu'au lac Tanganika
ainsi que la vallée du Jourdain en Palestine (Philippart & Ruwet,
1982) (fig.2).
Au début du 20ème siècle et
pour augmenter la production de la protéine animale, une série
d'introduction et d'acclimatation de cette espèce a eu lieu dans divers
pays ; et en Algérie, cette introduction est très récente
(Avril 2002) et a porté sur 4000 alevins* et 200 géniteurs*
importés d'Égypte (CNDPA, 2004) (fig.3).
Mais ces introductions ne se sont pas limitées à
l'Afrique puisqu'on trouve cette espèce aussi bien en Amérique
Centrale (Hawaï, Mexique), en Amérique du Sud (Brésil), en
Amérique du Nord (Arizona, Californie) et en Asie (Thaïlande,
Chine, Japon). Enfin cette espèce commence également à
être cultivée dans les eaux chaudes industrielles en
régions tempérées. C'est le cas en Europe (Allemagne, 1977
et Belgique, 1980).
Aire de répartition naturelle d' Oreochromis
niloticus.
? Capture de spécimens identifiés formellement
Lac Volta
Nil
Lac Tanganika
Figure 2 : Répartition originelle
d'Oreochromis niloticus en Afrique (Source : FAO, 2002 ;
adaptée par nous-même)
Lieux d'introduction d'Oreochromis niloticus dans le
monde ? Lieux d'introduction d'Oreochromis niloticus
en Algérie
Figure 3 : Points d'introduction
d'Oreochromis niloticus dans le monde
(Source : CNDPA, 2004 ; Arrignon, 2000 & FAO 1989 ;
adaptée par nous-même).
3. Écologie
De nombreuses études de terrain et de laboratoire
(Pullin & Lowe McConnell, 1982) montent qu'Oreochromis niloticus
est une espèce relativement euryèce* et eurytope* adaptée
à de larges variations des facteurs écologiques du milieu
aquatique et colonisant des milieux extrêmement variés.
3.1. Température :
Oreochromis niloticus, espèce thermophile*, se
rencontre en milieu naturel entre 13,5 et 33°C mais l'intervalle de
tolérance thermique observé en laboratoire est plus large : 7
à 41°C pendant plusieurs heures (Balarin & Hatton, 1979). La
température optimale de reproduction se situe entre 26 et 28°C, le
minimum requis étant 22°C ; cette espèce ne se nourrit pas
en dessous de 15°C (Malcolm et al., 2000).
3.2. Salinité :
Bien que O. niloticus soit une espèce d'eau
douce, son euryhalinité* est bien connue car, on le rencontre dans les
eaux de salinité comprise entre 0,015 et 30 %o.
Toutefois, au-delà de 20 %o, l'espèce subit un
stress* important qui la rend sensible aux maladies, réduisant sa
compétitivité par rapport à d'autres espèces. La
reproduction serait inhibée en eau saumâtre à partir de 15
à 18 %o (Malcolm et al., 2000).
3.3. Potentiel d'hydrogène (pH) :
De même, la tolérance aux variations de pH est
très grande puisque l'espèce se rencontre dans des eaux
présentant des valeurs de pH de 5 à 11. L'idéal
étant situé entre 6,5 et 8,5. Lorsque le pH atteint 2 à 3,
un comportement de stress physiologique apparaît avec une nage rapide,
une accélération des mouvements operculaires, une remontée
en surface pour avaler l'air, une incapacité de contrôler la
position du corps et enfin la mort du poisson (Malcolm et al.,
2000).
3.4. Oxygène dissous (O2 dissous) :
Pour la concentration en oxygène dissous, cette
espèce tolère à la fois des déficits et des
saturations importantes. Ainsi jusqu'à 3 mg/l d'oxygène dissous,
O. niloticus ne présente pas de difficulté
métabolique particulière mais en deçà de cette
valeur, un stress respiratoire se manifeste, bien que la mortalité ne
survienne qu'après 6 h d'exposition à des teneurs de 3 mg/l. Il
n'empêche que cette espèce peut supporter, sur de courtes
périodes, de faibles concentrations en oxygène dissous. L'optimum
requis est de 5 mg/l.
Sa consommation est en relation directe avec l'importance de
la ration alimentaire : l'accroissement est minimum avec la ration de
maintenance et maximum avec la ration maximale (Malcolm et al.,
2000).
3.5. Composés azotés :
La concentration des déchets azotés
excrétés par les branchies et l'urine est en fonction de la
température, taille des poissons, concentration de l'ammoniaque dans le
milieu et la qualité de l'aliment, et doit être maintenue
inférieure au seuil critique d'O. niloticus, elle ne doit pas
dépasser 5 mg/l pour les nitrates, 500 mg/l pour les nitrites, 15 mg/l
pour l'ammoniaque total et 200 mg/l pour les M.E.S. (Malcolm et al.,
2000).
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