Etude retrospective sur le traitement de l'asthme chez l'adulte au centre hospitalier universitaire de Butare( Télécharger le fichier original )par Claudien HABUMUREMYI Université nationale du Rwanda - Pharmacie (A0) 2007 |
INTRODUCTION GENERALEL'asthme est une maladie fréquente qui touche environ 300 millions de personnes dans le monde entier. Tous les âges, tous les milieux sociaux sont atteints. C'est une maladie en progression et le nombre d'asthmatiques augmente avec l'urbanisation et le mode de vie occidental. Si l'on considère que la population urbaine en 2004 représentait 45% de la population mondiale et que la projection en 2025 sera de 59%, il est estimé que 100 millions d'asthmatiques supplémentaires pourraient être attendus en 2025. Environ 10% de la population canadienne souffrira d'asthme au cours de leur vie. En France, la prévalence est de 6.8% ( www.gsk.fr/gsk/mediasgp/dp/2005/1201.html). Les études épidémiologiques indiquent que la mortalité augmente. En France près de 2000 asthmatiques meurent chaque année du fait de leur maladie (Godard et al., 1996). Elle atteint principalement les sujets de plus de 65 ans, mais l'augmentation concerne surtout les moins de 15 ans ( http://www.anaes.fr). L'asthme ne peut pas se guérir, les principaux objectifs du traitement sont de permettre une vie active normale, minimiser les symptômes et éviter les crises en maintenant une fonction pulmonaire optimale. Il faut tenter de prévenir l'augmentation de la sévérité de l'asthme, la morbidité et la mortalité associées à l'asthme, et ceci tout en évitant les effets secondaires des traitements (GINA, 2002). Le contrôle de l'asthme reste globalement insuffisant en Europe même s'il existe des traitements efficaces. Plusieurs études réalisées au cours de ces dernières années montrent que le contrôle de l'asthme demeure insuffisant, alors qu'il constitue paradoxalement un objectif central de la prise en charge selon les recommandations internationales. L'enquête sur l'évaluation du niveau de contrôle de l'asthme, réalisée par ICAS « International Control of Asthma Symptoms » en novembre 2003, a montré que la majorité des patients (82%) considéraient que leur asthme n'était pas contrôlé ( www.gsk.fr/gsk/mediasgp/dp/2005). On considère qu'il y a à l'origine de cette insuffisance du contrôle de cette maladie, une utilisation parfois un peu désordonnée de certaines thérapeutiques en pratique médicale qui favorise la gravité de la maladie (Chretien, 1980). Curieusement, ces faits sont observés à un moment où la physiopathologie de la maladie est de mieux en mieux comprise et alors que, depuis quelques années, les médecins disposent de nouvelles armes thérapeutiques théoriquement beaucoup plus efficaces que dans le passé. Ceci suggère que dans l'ensemble, les patients asthmatiques sont soit insuffisamment traités, soit traités de façon inadéquate ( www.samu.org/JAMU2003/jamu98/ASTHME%20-%20didi). Compte tenu de cette insuffisance du contrôle de l'asthme, le Global Initiative for Asthma (GINA) a été créé pour améliorer les connaissances sur l'asthme parmi les professionnels de la santé, les représentants de la santé et le grand public et pour améliorer la prévention et la prise en charge grâce à une concertation mondiale. Les buts du GINA sont de préparer des rapports scientifiques sur le traitement et la prévention de l'asthme, encourager la distribution et l'adoption de ces rapports, et assurer la promotion d'une collaboration internationale pour la recherche sur l'asthme (GINA, 2002). Au Rwanda, l'asthme existe selon les rapports issus des consultations médicales. En 2006, le MINISANTE estime qu'il y avait 901/9064761 (soit 0,010%), 1009/9291379 (soit 0,011%) et 1527/9573544 (soit 0,016) cas d'asthmatiques lors des consultations dans les hôpitaux de districts dans les années 2003, 2004 et 2005. Au Centre Hospitalier Universitaire de Butare (CHUB), 181 cas ont été diagnostiqués en 2003 lors des consultations ambulatoires dont 76,24% étaient d'enfants. Dans la même année il y avait 43 cas d'hospitalisation et la mortalité liée à cette maladie était de 0,3 1%. En 2004 dans les consultations externes, il y avait 164 cas avec 84,15% d'enfants, 53 cas d'hospitalisation et une mortalité de 0,58%. En 2005, 156 cas ont été enregistrés en ambulatoire avec 51 cas d'hospitalisation. La mortalité liée à l'asthme était de 0,87% (Archives et statistiques du CHUB, 2006). On ne trouve pas d'études sur l'asthme au Rwanda visant l'aspect de sa prise en charge thérapeutique. En plus de cela, il n'existe pas des recommandations nationales pour le contrôle de l'asthme. C'est ainsi qu'une étude rétrospective sur le traitement de l'asthme chez l'adulte au CHUB s'avère nécessaire afin de comparer ce qui se fait par rapport aux recommandations internationales sur le traitement de l'asthme. Les objectifs de l'étude sont les suivants : Objectif général Evaluer la conformité du traitement de l'asthme chez l'adulte au CHUB par rapport aux recommandations du « Global Initiative for Asthma ». Objectifs spécifiques
Questions guides de l'étude Pour atteindre nos objectifs, nous nous sommes fixé des questions guides, relatives à chaque objectif.
Intérêt du sujet Selon le Centre de Recherche d'Etude et de Documentation en Economie de la Santé en France (CREDES), l'asthme entraîne une charge importante des soins ambulatoires et hospitaliers ainsi qu'une perte de productivité. Comme pour beaucoup de patients atteints de maladie chronique, l'essentiel des dépenses engendrées par une personne asthmatique est consacré aux traitements médicamenteux, souvent prescrits à long terme et aux consultations répétées. Cependant ce sont les hospitalisations qui, lorsqu'elles sont nécessaires, représentent la part la plus importante du coût (CREDES, 1997). L'asthme mal contrôlé perturbe la vie de la personne elle-même ainsi que celle de sa famille sur le plan social et économique. Les résultats de cette étude sur le traitement de l'asthme chez l'adulte vont contribuer à l'amélioration de la prise en charge thérapeutique de cette maladie au niveau des prescripteurs. |
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