Les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun depuis 1991( Télécharger le fichier original )par Serge Christian ALIMA ZOA Université Yaoundé II - DEA 2008 |
CHAPITRE II :
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Novembre |
1956 |
Ethiopie |
Empereur |
Haile Selassie I |
Novembre |
1965 |
Madagascar |
Président |
Tsiranana |
Avril |
1971 |
RD CONGO |
Président |
Mobutu |
Avril |
1973 |
Cameroun |
Président |
Ahidjo |
Avril |
1979 |
Sénégal |
Président |
Senghor |
Septembre |
1980 |
Zambie |
Président |
Kaunda |
Mars |
1981 |
Tanzanie |
Président |
Nyerere |
Avril |
1982 |
Kenya |
Président |
Arap Moi |
Septembre |
1984 |
Gabon |
Président |
Bongo |
Septembre |
1986 |
Niger |
Président |
Seyni Kountche |
Juin et juillet |
1988 |
Sénégal |
Président |
Diouf |
Octobre |
1989 |
Zimbabwe |
Président |
Mugabe |
Décembre |
1989 |
Tanzanie |
Président |
Mwinyi |
Source : MOFA. 1990. Afurika Binran. Tokyo.
En 1978, le Japon a accordé aux pays du Sud du Sahara une aide sous forme de dons d'une valeur de 18.25 millions de dollars US et sous forme de coopération technique évaluée à 23.45 millions de dollars. L'aide a épousé la forme de prêts en yens d'une valeur de 63.79 millions de dollars. Pour marquer de nouveau l'intérêt du Japon envers le continent noir, le ministre des affaires étrangères Sunao Sonoda s'est rendu en juillet 1979 au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, en Tanzanie et au Kenya. Avant son départ, M. Sonoda a déclaré qu'il veut faire de cette tournée, « la rampe de lancement d'une nouvelle diplomatie japonaise conçue à l'échelle du monde » (Les Nouvelles du Japon, octobre 1979). Au milieu des années 1980, l'Afrique a connu une sécheresse sans précédent qui a touché le Sahel et la majeure partie du continent. Le gouvernement japonais s'est activement engagé dans la campagne de lutte contre la famine organisée par la communauté internationale. Le ministre des affaires étrangères, Shintaro Abe s'est rendu en 1984 en Zambie, en Ethiopie et en Egypte pour visiter les zones touchées par la famine. Au chapitre des missions économiques après celles dite « Kono » en 1970, l'on peut relever celles organisées en 1984 (Zambie, Zimbabwe, Nigeria et RD CONGO) et les deux en 1988 d'abord en Tanzanie, Côte d'Ivoire, Nigeria et Sénégal puis ensuite au Zimbabwe, Cameroun et Nigeria. Au point de vue de la valeur des échanges, les premières places en ce qui concerne l'exportation sont tenues par ordre décroissant, par le Libéria, l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Algérie, l'Egypte. Quant à l'importation, on obtient la hiérarchie suivante : l'Afrique du Sud qui occupe de loin la première place, suivie à grande distance par le Libéria, la Zambie, le Ghana, la RD CONGO, et l'Egypte (White Paper on International Trade, 1979). En clair, nous pouvons convenir avec Marlis Steinert (1987 : 166) que si la visite du ministre des affaires étrangères en 1974 a presque exclusivement été conçue dans le cadre de la « diplomatie des ressources », celles de 1979 et même de 1984 se veulent l'expression de la « diplomatie multidirectionnelle », qui tient compte du rôle que jouent les pays africains à l'ONU. Les relations entre le Japon et l'Afrique jusqu'en 1990 sont cependant dominées par l'atonie et la modestie.
B- Les relations entre le Japon et l'Afrique jusqu'en 1990 : entre atonie et modestie
Les relations nippo africaines ne sont pas toujours présentées en termes très flatteurs, écrit péremptoirement Scarlett Cornelissen (2004a : 40). En effet, les études relatives à l'engagement du Japon, qui a pourtant depuis 1960 accédé à un rang économique mondial des plus importants, mettent l'accent sur l'attitude distante qu'il a eu envers l'Afrique pendant longtemps (Morikawa, 1997 ; Hyashi, 1996). Ce qui laisse supposer entre ces deux entités, l'édification d'un « archétype » de rapports politiques et économiques limités (1) dont il convient de relever quelques gloses de cet attentisme diplomatique, mieux les raisons de ce désintérêt incandescent (2).
1- Un « archétype » de rapports politiques et économiques limités
Comme l'a remarqué si bien Shintaro Abe, le ministre japonais des affaires étrangères en tournée en Afrique en 1984, « les relations entre le continent noir et l'Empire du Soleil-Levant sont modestes » (Africa n° 159, novembre 1984). Sur le plan politique jusqu'en 1990, rares sont les personnalités japonaises en fonction qui ont foulé la terre africaine.
On pourrait observer du tableau VI qu'aucun empereur ou Premier ministre n'a jugé utile de s'y rendre. La présence institutionnelle est tout aussi faible au niveau par exemple des représentations diplomatiques (tableau VII). Sur le plan économique, le Japon a commencé à investir à l'étranger dans les années 1950. Au cours de cette décennie, son influence se limite uniquement à l'Asie et aux pays développés (Kamo, 2003 ; Gabas et Mainguy, 1998 ; Bouissou, 1992). Dans les années 1970 et 1980, il a étendu son influence aux PED par une politique d'investissement.
Tableau VI : Visites officielles des personnalités japonaises en Afrique subsaharienne entre 1960 et 1988
Ø Famille royale |
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Novembre 1960 |
Prince Akihito et princesse Michiko |
Ethiopie |
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Mars 1983 |
Prince Akihito et princesse Michiko |
Zambie, Tanzanie, Kenya |
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Février et mars 1984 |
Prince Akihito et princesse Michiko |
RD CONGO (ex Zaïre), Sénégal |
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Ministres des Affaires étrangères |
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Octobre et novembre 1974 |
Kimura |
Ghana, Nigeria, Tanzanie, RD CONGO |
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Juillet 1979 |
Sonoda |
Nigeria, Côte d'Ivoire, Sénégal, Tanzanie, Kenya |
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Novembre 1984 |
Abe |
Zambie, Ethiopie |
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Vice ministres des Affaires étrangères |
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Juin 1981 |
Aichi |
Zambie, Zimbabwe, Côte d'Ivoire, RD CONGO, Liberia |
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Juin et Juillet 1982 |
Tsuji |
Rwanda, Tanzanie, Zambie, Kenya, et Gabon |
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Juillet 1983 |
Ishikawa |
Guinée, Sénégal, Ethiopie |
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Juin et Juillet 1984 |
Kitogawa |
Madagascar, Zimbabwe, Malawi, RCA, Somalie |
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Juillet 1985 |
Moriyama |
Cameroun, Kenya, Ouganda |
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Septembre et octobre 1987 |
Hamano |
Ghana, Côte d'Ivoire |
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Juin 1988 |
Hamada |
Ouganda, Madagascar |
Source : MOFA. 1990. Afurika Binran. Tokyo.
En 1985, l'Afrique a reçu 1.41% de l'ensemble des investissements privés qui ont préféré l'Océanie 45%, l'Amérique latine 21.2%, l'Europe 19.8% et l'Asie 11.7% du total. Selon Elenga-Ngaporo (2004 : 133), « quand on prend l'ensemble des investissements publics et privés, l'Afrique en tant que bénéficiaire, vient toujours loin derrière les autres continents ». Pour la même année 1985, la répartition indique : Amérique du nord 32.2%, Asie 23.3%, Amérique latine 18.7%, Europe 13%, Océanie 5%, Afrique 3.97%, Moyen-Orient 3.6%. La distribution par zone géographique des investissements directs cumulés 1951-1989 se présente de la manière suivante en milliards de dollars US : Amérique du Nord 109 , Europe 45, Asie 40 , Amérique latine 37, Océanie 14 , Afrique 5.
A la lumière de ces chiffres, il se dégage que l'Afrique n'est pas un bénéficiaire de poids des fonds japonais. Malgré l'établissement de liens politiques et économiques au début du XXème siècle, Tokyo a marqué peu d'enthousiasme pour l'Afrique et ses rapports ont été principalement destinés à servir ses intérêts économiques (Kamo, 2003 ; Ampiah, 1997 ; Aoki, 1996 ; Rix, 1993).
Tableau VII : Ambassades japonaises ouvertes en Afrique subsaharienne avant 1990.
Pays |
Etablies |
Autres pays couverts |
Ethiopie |
Avril 1958 |
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Ghana |
Mars 1959 |
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Congo (Zaïre) |
Juin 1960 |
Congo (Brazzaville), Rwanda, Burundi |
Nigeria |
Décembre 1960 |
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Sénégal |
Janvier 1962 |
Mali, Mauritanie, Gambie, Guinée- Bissau, cap vert |
Côte d'Ivoire |
Février 1964 |
Burkina Faso, Niger, Benin, Togo |
Kenya |
Juin 1964 |
Ouganda, Seychelles, Somalie |
Tanzanie |
Février 1966 |
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Madagascar |
Février 1968 |
Comores, îles Maurice |
Zambie |
Janvier 1970 |
Botswana, Lesotho, Swaziland |
Gabon |
Novembre 1972 |
Cameroun, Tchad, Guinée équatoriale, Sao Tome et Principe |
Libéria |
Janvier 1973 |
Sierra Léone |
RCA |
Janvier 1974 |
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Guinée |
Janvier 1976 |
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Zimbabwe |
Mai 1981 |
Angola, Mozambique, Namibie |
Source : MOFA. 1990. Afurika Binran. Tokyo
Il est à noter pour la période de 1951-1985, que la répartition géographique des investissements directs et privés japonais en Afrique - si l'on écarte bien entendu l'Afrique du Sud - place en tête le Libéria avec 3.2% des investissements japonais de la période et concernent des entreprises de transport maritime. Viennent ensuite la RD CONGO 0.4%, le Nigeria 0.2%, la Zambie 0.2%. Dans les autres pays du continent se dissémine 0.4% de l'ensemble des investissements privés japonais. Ces chiffres posent la question du désintérêt de l'Afrique par l'Empire du Soleil-Levant.
2- Les gloses d'un attentisme diplomatique ou les raisons d'un désintérêt incandescent
Un certain nombre de raisons à la fois politiques et économiques, peuvent justifier la timidité des relations entre l'Afrique et le Japon jusqu'en 1990. Premièrement, elles ont un caractère historique. Après l'écrasement de sa puissance politique et militaire et la destruction de son économie à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, le Japon, malgré une place sans cesse grandissante parmi les ténors de l'économie mondiale, renonce à jouer un rôle politique majeur sur la scène internationale. C'est le cas dans sa sphère d'influence « naturelle » que constitue l'Asie orientale (Postel-Vinay, 1997 ; Bouissou, 1992), que dans des régions éloignées comme l'Afrique, contrôlée par des puissances qui ont contribué à sa défaite de 1945. La présence de ces dernières a semblé fortement, impressionner les autorités japonaises au point d'estimer d'après Charles Hargrove que « l'Afrique incombait aux anciennes puissances impériales de l'Europe et en particulier à la France, qui avait conservé avec ses ex-colonies un tissu de liens très serrés » (Africa n° 159, novembre 1984).
Deuxièmement, l'excellence des relations entre Tokyo et Pretoria. Lors de sa tournée à travers le continent noir en 1975, le ministre japonais des affaires étrangères, Toshio Kimura a reconnu que les rapports avec l'Afrique du Sud ont toujours été un obstacle à de meilleures relations avec les pays africains, ardents défenseurs de la cause des noirs au pays de Nelson Mandela et en Afrique Australe, mais que « le Japon se trouve dans l'impossibilité de couper ses liens commerciaux avec l'Afrique du Sud dans l'immédiat » (Africa n° 43, mars 1975). Ce qui amène Lazare Biwole Meke (1989 : 172) à souligner que « bien que guidé par des considérations économiques, le choix du Japon n'en était pas moins un choix politique qui jouait partiellement en sa défaveur ». Le nombre assez limité d'ambassades africaines à Tokyo qu'on observe au tableau VIII, est révélateur d'une certaine tiédeur dans la relation nippo africaine.
Tableau VIII:Ambassades africaines ouvertes à Tokyo avant 1990.
Pays |
Etablies |
Pays |
Etablies |
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Ethiopie |
Avril 1958 |
Zambie |
Août 1975 |
|
Ghana |
Mai 1960 |
Sénégal |
Septembre 1975 |
|
Nigeria |
Octobre 1964 |
Kenya |
Janvier 1979 |
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RD CONGO |
Juillet 1967 |
Rwanda |
Mai 1979 |
|
RCA |
Juin 1968 |
Bénin |
Avril 1981 |
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Gabon |
Décembre 1968 |
Djibouti |
Avril 1981 |
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Liberia |
Février 1969 |
Zimbabwe |
Mars 1982 |
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Madagascar |
Mars 1969 |
Somalie |
Octobre 1982 |
|
Côte d'ivoire |
Septembre 1969 |
Cameroun |
Janvier 1988 |
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Tanzanie |
Février 1970 |
Mauritanie |
Juillet 1989 |
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Guinée |
Décembre 1972 |
Source : MOFA. 1990. Afurika Binran. Tokyo.
Troisièmement, le problème de la sécurité des approvisionnements. L'archipel nippon n'a pas mis sous les boisseaux que sa « politique d'importation, s'agissant des produits primaires qui sont extrêmement vitaux pour son industrie et son économie, ne serait pas laissée à la merci du hasard ou des querelles politiques. C'est la raison pour laquelle il avait fortement investit dans des régions où il avait le sentiment que le climat politique garantissait une satisfaction ininterrompue de ses besoins, fut il d'un coût plus élevé » (Africa n°75, Novembre 1977). A cette époque, l'Afrique où s'est incrustée « une culture violente d'origine militaire » (Kounou, 2003 : 150) connaît des problèmes de stabilité politique. Entre 1963 et 1966, au moins 21 cas d'interventions politiques majeures par des militaires ont été observés sur le continent au Sud du Sahara. Vers le début de 1968, 23 coups d'Etat réussis y ont été enregistrés en cinq ans, la fin des années 1970 au moins 40 manifestations importantes d'intervention militaire y ont été relevées. Au cours des années 1980, 14 coups d'Etat ou tentatives de coup de force militaire y ont été perpétrés. A travers une analyse qui ne manque pas de pertinence, Dominique Bangoura (1987) a démontré l'importance du facteur militaire sur l'évolution politique du continent. Il est donc plus sûr et plus intéressant pour le Japon de se tourner vers des pays et régions stables, développés qui en sus, sont géographiquement plus proches. Il s'agit entre autres de l'Australie, du Canada et l'Asie du Sud-est, voisins et producteurs de plusieurs matières premières que l'Afrique peut offrir au Japon. Ils sont tout indiqués pour être des fournisseurs et des clients privilégiés de l'Empire du Soleil-Levant d'autant plus que ces pays appartiennent au même système politique et économique que lui (Biwole Meke, 1989 : 173). En outre, la distance qui sépare les ports asiatiques et ceux de l'Afrique de l'Ouest par exemple est un obstacle important31(*), remarque Elenga-Ngaporo (2004 : 137).
Les raisons du désintérêt incandescent des Nippons vis-à-vis de l'Afrique jusqu'en 1990 sont donc variées. Les Japonais ont par exemple toujours pris soin de ne pas « bousculer la porcelaine », c'est-à-dire ne pas contrarier l'évolution des politiques occidentales à l'égard de l'Afrique. Surtout depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec la conclusion du traité de sécurité nippo américain, en vertu duquel le Japon fut amené à suivre scrupuleusement les orientations politiques de Washington (Serra, 2005; Reischauer, 2001 ; Schoppa, 1997). En réalité, explique Norio Maruyama, directeur de la première division Afrique au MOFA, « les Japonais connaissaient très peu et très mal le continent noir » (Jeune Afrique l'Intelligent n° 2139, 8 au 14 Janvier 2002). En raison des liens historiques, géographiques, stratégiques et économiques, la politique de coopération japonaise a souvent été naturellement portée en priorité sur l'Asie (Ogasawara, 2004 : 67 ; Postel-Vinay, 1997 : 9). Nous comprenons dès lors pourquoi « le Japon n'a pas eu en effet, de politique africaine réellement construite avant les années 1990 et, jusqu'à cette époque, il n'avait pas l'intention de renforcer les relations politiques et diplomatiques qu'il entretenait avec l'Afrique subsaharienne. Cependant le fait que l'APD accordée à ces pays y ait induit une croissance considérable incita le gouvernement japonais à établir une politique africaine propre » (Kamo , 2004 : 55).
* 29 Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Zambie, Congo, Nigeria, Ghana, Côte d'ivoire et Sénégal
* 30 Ethiopie, Gabon Tanzanie, Côte d'Ivoire, Nigeria, Sierra Leone, Ouganda, Maurice, Ghana, Madagascar, République Centrafricaine
* 31 Pour une rotation complète, il faut compter en moyenne trois mois. Ce temps est à peu près le double de celui qu'il faut pour un aller et retour entre l'Europe et les ports d'Afrique occidentale. Cela veut dire théoriquement tout au moins, que les coûts de transport, sur l'itinéraire de la côte de l'Afrique occidentale/Extrême-Orient-Japon sont sous cet aspect, deux fois plus élevés (charges salariales et sociales des équipages, coût du carburant, frais de fonctionnement et d'entretien des navires, taxes et droits portuaires dus à la lenteur du déchargement...).