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réajustement structurel de l'économie et ses implications sur la sécurité sociale

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par ezzeddine MBAREK
faculté des sciences économiques et de gestion de tunis - magistère 1992
  

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B- IMPLICATION DES AJUSTEMENTS STRUCTURELS

ECONOMIQUES

Comme on l'a dit auparavant que la sécurité sociale ne vit pas en dehors de la politique nationale mais il y a en fait entre les deux une interdépendance étroite qui se manifeste sous plusieurs formes.

Une croissance économique soutenue qui génère plus de de postes d'emplois effectifs et plus de gain pour la population affiliée est bénéfique pour le financement des régimes de la sécurité sociale.

En effet, pour un système de répartition ce qui importe le plus c'est l'accroissement plus que proportionnel du nombre de cotisants par rapport au nombre de pensionnés et ceci ne peut être réalisé que grâce à une croissance économique performante.

Dans les pays en voie de développement où la croissance économique est, soit faible, soit modérée, mais de courte durée vu les structures encore fragiles, les nombreux goulots d'étranglements et l'importance de la conjoncture internationale, la relance de l'économie nationale se fait par des ajustements structurels.

Mais l'ajustement des structures économiques ne peut donner ses fruits qu'à moyen et long terme (en moynne 5 à 10 ans).

En Tunisie, le programme d'ajustement structurel entamé depuis 1986 et qui vise à promouvoir l'environnement économique ne peut être performant pleinement qu'au cours du VIIIème plan de développement économique et social, mais il y a lieu de remarquer que les résultats préliminaires de cette opération ont commencé à être sentis vers la fin du VIIème plan.

Néanmoins, l'ajustement structurel en Tunisie a eu des effets certains sur le financement des régimes dans le secteur public.

La Tunisie veut compte tenu de la conjoncture économique internationale, dynamiser le secteur privé et instaurer progressivement

l'économie du marché ce qui nécessite la libéralisation des prix et des investissements et d'encourager l'initiative privée.

Puisque les ressources sont rares, l'Etat pour financer cette opération coûteuse, va s'occuper uniquement des secteurs stratégiques tout en restructurant les entreprises publiques dans un but d'efficience économique.

Cette restructuration qui a pour objectif de privatiser certaines entreprises en difficultés ou de pratiquer de nouvelles méthodes de gestion dans d'autres en vue d'augmenter la productivité.

En effet, les orientations du VIIIème plan, indiquent que le secteur privé sera prioritaire avec une enveloppe d'investissement pour la première fois supérieur à celui consacré au secteur public avec un taux de 52,3%.

Il faut donc s'attendre à ce que le secteur privé accapare en conséquence des nouveaux postes d'emplois crées, soit à partir des entreprises privatisées ou restructurées, soit à partir de l'implantation de nouveaux projets privés.

Ainsi, le secteur public va perdre son importance progressivement au profit du secteur privé ce qui réduit en conséquence le nombre de cotisants et les recettes des régimes.

Par contre les prestations de l'autre côté vont augmenter compte tenu du vieillissement de la population affiliée et d'une espérance de vie plus élevée des personnes âgées.

Il est donc certain, comme le montre l'évolution du rapport démographique et l'accroissement plus important des prestations par rapport aux cotisations, que les régimes de la CNRPS vont connaître des difficultés au niveau du financement dans un lendemain très proche.

L'ajustement structurel en Tunisie s'est accompagné d'une liberté progressive des prix (environ 60% des produits), ce qui a incité les pouvoirs publics à augmenter les salaires.

La liberté des prix a pour conséquence : d'augmenter le coût de la santé par le biais de l'élévation des prix pharmaceutiques et des actes médicaux.

Ainsi, le régime de la prévoyance sociale, qui connaît un déficit structurel au niveau de l'assurance maladie facultative, va connaître un accroissement de ses dépenses surtout que le poste pharmacie a un poids prépondérant (environ 50% de la dépense totale et 70% des dépenses de la longue maladie).

De plus, l'amélioration de la densité médicale, de l'infrastructure sanitaire et du niveau de vie de la population tunisienne, a contribué davantage à l'accroissement de la consommation médicale.

L'augmentation des salaires a un effet positif pour le régime de prévoyance puisqu'elle induit une recette supplémentaire sans avoir un effet sur les dépenses parce que les prestations de maladie sont octroyées sans conditions sur les gains.

Par contre pour le régime de retraite, toute augmentation de salaire a un effet sur les cotisations et sur les prestations à la fois.

Ce qui importe le plus dans ce cas c'est le rapport démographique entre actifs et pensionnés et surtout son évolution dans le temps.

En effet, les augmentations de salaires vont donner droit dans le futur à une pension plus élevée ce qui exige un accroissement soutenu de la population des cotisants.

Ainsi, une élévation des salaires ne peut être bénéfique qu'à très court terme et la tendance à la baisse du taux démographique ne peut être compensée que par la fructification des fonds de réserves sur le marché monétaire axée principalement sur la libéralisation des taux d'intérêts et la diversification des produits financiers tels que certificat de dépôt et bons de trésor, la CNRPS s'adapte actuellement quoique lentement à cette situation nouvelle.

Les placements effectués dans le passé par la CNRPS sont exclusivement de nature étatique comme le montre la situation arrêtée au 31/12/1991 :

Type de placement

Montant en MD

Proportion en %

Bons d'équipement

75,7

70

Emprunt

1,8

2

Bons de trésor

30,5

28

les placements en 1991

28%

2%

70%

Bons d'équipement Emprunt

Bons de trésor

Cette structure montre que le portefeuille des placements est dominé par les bons d'équipement (70%) dont son rendement est relativement faible par rapport aux nouveaux produits.

En conformité avec la politique actuelle en matière de placements, la CNRPS s'oriente progressivement vers les produits financiers à hauts rendements pour rentabiliser davantage ses réserves afin d'atteindre un rendement moyen en 1996 de 8% comme le prévoit le VIIIème plan.

En matière de la promotion du secteur de l'habitat et compte tenu de la politique nouvelle de l'Etat qui vise à encourager l'initiative privée et à renforcer l'épargne des ménages, la CNRPS a décidé en 1988 de ne plus

construire de nouveaux logements pour loyer dont le rendement s'est avéré faible et a procédé par la vente de certains cités.

Actuellement, la CNRPS accorde des crédits logement pour ses affiliés, soit une enveloppe annuelle d'un montant de 10 MD est allouée et avec un taux d'intérêt de 8,25%.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon