S ECTION 2 : LE SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN ET
SES PERSPECTIVES D'AVENIR
1.2 LES PARTS DE MARCHES
Il est clair que le nombre toujours élevé des
banques en Tunisie empêche l'émergence d'une banque dominante sur
la place de tunis. Mais, si l'on prend en considération le pôle
détenu par l'État à savoir, la STB, la BNA, et la BH,
celui-ci représente plus de 47% du marché en terme de
crédits. Cette part de Parts de marché en termes de marché
s'est maintenue en 2006 puisqu'elle se chiffrait à 46% en 2005. Pour ce
qui est des autres banques, aucune n'est parvenue à augmenter
sensiblement sa part de
marché, et un statu quo quasi général a
été observé dans le secteur bancaire entre 2005 et
2006.
Parts de marché en termes d'encours de
crédit
|
2006
|
2005
|
STB
|
17.6%
|
17.0%
|
BNA
|
16.0%
|
15.9%
|
BH
|
13.7%
|
13.1%
|
BIAT
|
12.3%
|
12.3%
|
Amen Bank
|
8.5%
|
8.3%
|
BT
|
7.1%
|
6.9%
|
ATB
|
5.4%
|
4.9%
|
UBCI
|
4.7%
|
4.5%
|
BTE
|
1.1%
|
1.1%
|
Source : Tunisie valeurs
2.2 LES CREDITS
L'encours total des crédits du secteur bancaire a
enregistré une croissance de 7.5% en 2006, principalement due au
développement des crédits aux particuliers. Plusieurs banques ont
en effet procédé à un redéploiement de leurs
équipes sur ce nouveau métier bancaire. La palme du secteur
revient à l'ATB qui a vu ses crédits croître de plus de
17%.
Le créneau des crédits aux particuliers
présente un bon relais de croissance pour les banques dans un contexte
où l'on assiste à un ralentissement important de l'investissement
privé, et à la fragilité de certains grands groupes
industriels tunisiens souffrant de sous-capitalisation. Il convient de signaler
que cette nouvelle activité nécessite un réseau d'agences
important, exigeant de lourds investissements dans les systèmes
d'information. Les banques d'investissement récemment converties en
banques commerciales auront du mal à concurrencer des banques à
réseau déjà établi et opérationnel.
3.2 LES RESSOURCES
Du coté des ressources, les banques tunisiennes restent
toujours très dépendantes des dépôts de la
clientèle qui continuent de représenter près de 46% de
leurs ressources.
Les dépôts des banques ont enregistré une
hausse de 11%, et les dépôts à vue une croissance de 15%
par rapport à 2005. Cette composante des ressources reste très
convoitée puisqu'elle n'est pas rémunérée. Ainsi,
la croissance de cette ressource a permis aux banques de maîtriser leur
coût des ressources qui s'est situé en 2006 à 3.36% (contre
3.31% en 2005).
Source : Tunisie Valeurs
La bonne performance des banques en terme de croissance des
dépôts est principalement due au développement de leurs
efforts commerciaux vers le démarchage des particuliers. Ces efforts ont
notamment permis à l'ATB de se distinguer en décrochant la
première place du secteur en terme de croissance des dépôts
(+18%). Deux autres grandes banques ont aussi enregistré une croissance
des dépôts supérieure à la moyenne sectorielle, il
s'agit de la BH et la BIAT, respectivement 3ème et 4ème banques
de la place.
3.1.2 LE PROBLEMES DES CREANCES ACCROCHEES
Il est évident que le niveau de créances
classées des banques tunisiennes reste le principal souci des
autorités monétaires. Il faut tout de même rappeler que les
banques tunisiennes subissent à l'instar d'autres pays émergents,
un lourd héritage.
En effet, au lendemain de l'indépendance, les banques
étaient appelées à financer la création d'un tissu
économique et entrepreneurial quasi inexistant à l'époque.
C'est ainsi que des piliers économiques comme le tourisme et l'industrie
textile ont été développés.
Aujourd'hui, la culture de crédits est toujours aussi
forte. Les entreprises tunisiennes sont principalement des PME familiales sous
capitalisées, très endettées et peu transparentes. Les
différents opérateurs sur la place sont conscients de la menace
que peut représenter le problème des créances
accrochées sur la marche du développement du secteur.
Les banques tunisiennes se sont clairement focalisées
sur ce problème. La priorité a été donnée au
renforcement des provisions, au détriment des bénéfices.
Malgré l'amélioration du taux de créances
accrochées qui est passé de 24% en 2003 à 19% en 2006,
celui-ci reste à un niveau relativement élevé. Un
réel effort de provisionnement est en train d'être fourni par les
banques afin de se conformer aux exigences de la Banque Centrale.
A deux ans de l'échéance fixée, seules la
BH, l'UBCI, et la BT ont déjà atteint le niveau de couverture
requis. Alors que la moyenne du secteur en termes de taux de couverture
s'établit à seulement 54%, la BT se distingue par un taux de 95%
à la clôture de l'exercice précédent, et vise les
100% en 2009. Quant à la STB, plus grande banque du pays, elle affiche
un taux de 38%.
Source : Tunisie Valeurs
3.2.2 LES REVENUS BANCAIRE
Le Produit Net Bancaire moyen du secteur a enregistré
une croissance de 17% en 2006. Cette amélioration est essentiellement
due à une croissance notable de la marge d'intérêt de
près de 30 points de base, de 3.15% en 2005 à 3.46% en 2006. Cet
accroissement de la marge d'intérêt s'explique essentiellement par
:
3.2.1.2 Le développement des services bancaires
aux particuliers: Cette niche longtemps délaissée au
profit du 'Corporate' permet aux banquiers d'appliquer des taux
supérieurs à ceux des crédits accordés aux
entreprises.
3.2.2.2 L'importance des dépôts à
vue dans les ressources des banques : Ces ressources sont
quasi-gratuites, ce qui permet de diminuer les coûts de ressources, et
conséquemment d'augmenter les marges.
3.3.2 LA STRUCTURE DU PNB
Le graphique ci-dessous montre un quasi statu quo dans la
structure des PNB du secteur bancaire entre 2005 et 2006 : Aujourd'hui,
malgré le développement des services bancaires à
commissions, les intérêts génèrent toujours le plus
gros des revenus des banques.
Source : Tunisie Valeurs
5.2 LA RENTABILITE
La croissance notable des PNB en 2006 a permis aux banques de
la place de soutenir leurs efforts de provisionnement. Cet assainissement se
fait au détriment des principaux indicateurs de rentabilité, ce
qui relègue les banques tunisiennes derrière leurs consoeurs
étrangères en termes de profitabilité. La
Rentabilité des actifs (ROA) du secteur s'établit à 0.7%,
de même pour la rentabilité des fonds propres (ROE) qui se chiffre
à 7.17%.
Le paradoxe entre le bon niveau de croissance des PNB et les
niveaux relativement bas des indicateurs de rentabilité s'explique par
l'importance des montants affectés au titre des dotations aux
provisions. Ce qui explique un coût du risque moyen du secteur
élevé: aux alentours de 27%. (Coût du risque =
Provisions/PNB).
Source : Tunisie Valeurs
Ce constat nous amène à penser que ces niveaux
de rentabilité devraient nettement s'améliorer une fois que les
banques se seront conformées aux exigences de la BCT en termes de taux
de couverture. Mais des réserves doivent être exprimées
quant aux démarches que certaines banques vont entamer pour se conformer
à ces normes. En effet, nous devrions assister probablement à
davantage d'opérations de cessions de créances aux
sociétés de recouvrement, détenues dans la plupart des cas
par les banques elles-mêmes, ce qui n'améliorait en rien les
risques supportés par la banque si on raisonne en termes de chiffres
consolidés du groupe.
5.2 LA PRODUCTIVITE
Le coefficient d'exploitation élevé peut aussi
être imputé d'une part au fait que les banques investissent
lourdement dans le développement de leurs réseaux d'agences et la
mise à niveau de la qualité de leurs services (à l'instar
de l'UBCI qui a doublé son réseau d'agences en 4 ans), et d'autre
part, au fait que les salaires dans certaines banques se trouvent à des
niveaux supérieurs à la moyenne tunisienne.
SECTION 3 : LA VALIDATION EMPIRIQUE PAR LE
MODELE THEORIQUE DE BROUKE (1989)
De nombreuses études se sont penchées sur la
question des déterminants de rentabilité des banques. Ryan (1972)
a analysé les banques de taille moyenne. Short (1979) s'intéressa
à la relation entre le profit des banques commerciales et la
concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon. Bourke (1989) et
Molyneux and Thornton (1992), ils se sont penchés sur le cas des banques
de grande taille. Quant a nous, nous allons nous intéressés
uniquement à des banques de dépôts tunisiennes, en se
référant sur l'étude antérieur de Brouke (1089).
3.1. PRESENTATION DES SOURCES, DE LA PERIODE ET
DE
L'ECHANTILLON RETENU POUR LE MODELE
Notre travail empirique s'est basé sur des
données collectées auprès de l'Association Professionnelle
des Banques de Tunisie (APBT) et de chaque banque pris en compte dans
l'échantillon. L'échantillon inclut les principales banques de
dépôt de Tunisie (BT, BIAT, Amen Bank, UBCI, BH, BNA et la STB)
sur une période de huit ans qui s'étale de 2000 à 2007.
Toutes les banques dans notre échantillon sont observées sur une
période entière, dans notre étude nous emploierons des
données en panel.
3.2. PRESENTATION DU MODELE A UTILISER
La modélisation appropriée utilisée dans la
littérature est la fonction linéaire. Short (1979) conclût
que les fonctions linéaires modélisent aussi bien que d'autres
types de
fonctions. Nous adopterons donc la formulation linéaire de
Bourke (1989). Ce modèle a été réutilisé par
Molyneux and Thornton (1992).
Yj,t = Cj,t +c1xj1 +c2xj2 + +ctxjt + åj,t
Y est la variable expliquée
C est une constante
c1xj1 + c2xj2 + +ctxjt + åj,t sont les variables
explicatives.
åj,t ., termes d'erreur
?ROEj,t = C + C1FPAj,t + C2CMA + C3CTAj,t +
åj,t ?ROAj,t = C + C1FPAj,t + C2CMAj,t +
C3CTAj,t + ìj,t
Le test d'hétéroscédasticité de
White confirme l'absence de problème d'hétéro
scédasticité dans les données internationales. En plus
selon Bourke (1989), il n'y a pas de preuve d'existence ni de
corrélations inter-temporelles des erreurs ni de différences
significatives dans les termes de constantes par pays et par années.
3.3. LES VARIABLES EXPLIQUEES
Deux catégories de variables expliquées seront
retenues dans notre analyse contrairement a Bourke (1989) qui a retenu
trois:
3.3.1. Le rendement des capitaux (Return on
Equity) ROE : Il s'agit un ratio qui mesure la
rentabilité des fonds propres de la banque. C'est le résultat net
rapporté aux fonds propres. Nous utiliserons aussi le ratio du
bénéfice avant impôt par rapport au total des
réserves, des emprunts et du capital conformément à Bourke
(1989).
3.3.2. Le rendement des actifs (Return on
Assets) ROA : est l'expression de la rentabilité des
actifs de la banque. Il rapporte le résultat net au total du bilan.
3.4. LES VARIABLES EXPLICATIVES
Ces variables peuvent être regroupées en
variables internes et externes. Notre travail se focalisera sur les variables
internes. Nous testerons les relations entre la rentabilité et les
variables indépendantes suivantes :
3.4.1. LES DETERMINANTS INTERNES
1. Les frais de personnel : Ils seront utilisés aussi bien
dans leur forme
structurelle que comme estimateur des frais
généraux dont la fiabilité n'a pas été
dépeinte dans nos données.
2. Les ratios de liquidité
3. Les ratios de capital:
|
|
|
|
3.5 STATISTIQUE DESCRIPTIVE
|
|
Eléments
|
ROE
|
FPA
|
CMA
|
CTA
|
Mean
|
11.04161
|
0.012865
|
0.111379
|
0.095703
|
Sum
|
342.2900
|
0.398800
|
3.452760
|
2.966800
|
Median
|
10.79000
|
0.011900
|
0.103900
|
0.087900
|
Maximum
|
20.10000
|
0.021800
|
0.260500
|
0.141400
|
Minimum
|
4.700000
|
-0.017200
|
0.010960
|
0.068000
|
Sum Sq. Dev.
|
4329.995
|
0.007624
|
0.444549
|
0.2991 12
|
Std. Dev.
|
4.283927
|
0.009117
|
0.044715
|
0.022494
|
Skewness
|
0.100210
|
-2.197429
|
1.204214
|
0.483230
|
Kurtosis
|
1.988494
|
8.156006
|
6.108585
|
1.925064
|
Jarque-Bera
|
1.373445
|
59.28643
|
19.97411
|
2.698979
|
Probability
|
0.503223
|
0.000000
|
0.000046
|
0.259373
|
Eléments
|
ROA
|
FPA
|
CMA
|
CTA
|
Mean
|
0.996250
|
0.012689
|
0.099380
|
0.083302
|
Sum
|
55.79000
|
0.710600
|
5.565260
|
4.664900
|
Median
|
0.815000
|
0.014250
|
0.093000
|
0.080700
|
Maximum
|
3.100000
|
0.021800
|
0.260500
|
0.141400
|
Minimum
|
0.080000
|
-0.017200
|
0.010960
|
0.031800
|
Sum Sq. Dev.
|
76.72930
|
0.014021
|
0.645146
|
0.420755
|
Std. Dev.
|
0.620095
|
0.009538
|
0.040915
|
0.024181
|
Skewness
|
1.153782
|
-2.157794
|
1.239420
|
0.519057
|
Kurtosis
|
4.108938
|
7.002452
|
6.459694
|
2.792159
|
Jarque-Bera
|
15.29406
|
80.83582
|
42.26632
|
2.615381
|
Probability
|
0.000477
|
0.000000
|
0.000000
|
0.270444
|
A la lumière des résultats obtenus dans ces deux
tableaux, que ça soit de rendement des capitaux ou celui des actifs,
nous remarquons qu'aucune des variables ne suivent une loi normale
centrée et réduite. Pour qu'une variable suive une loi normale
centrée réduite, il faut que son Skewness soit nul (0) et son
kurtosis soit égal à 3.
Nous constatons que le ROE moyen pour notre échantillon
de sept banques est de 1104.161% avec une médiane de 1079.000%. Quant au
ROA moyen de notre échantillon de sept banques, il est de 99.6250% avec
une médiane de 81.5000%.
3.6. RESULTAT DE LA VALIDATION EMPIRIQUE DU
MODELE
Afin de tester la compatibilité de nos données
avec le modèle de Bourke (1989), nous procédons à des
tests de spécification et d'homogénéité. Notre
analyse en panel, conformément aux résultats des tests
d'homogénéité et de spécification, sera faite avec
un modèle à effets individuel fixe.
Les tests de spécification nous suggèrent une
analyse globale. Nous trouvons des résultats quelque peu
différents de ceux de Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992). Ces
résultats, bien que surprenants, sont assez difficiles à
expliquer. Toutefois les commentaires suivants peuvent contribuer à la
compréhension des ces différences :
· Les données utilisées dans la
présente analyse sont issues des états financiers obtenus soit
directement auprès des banques, soit dès les déclarations
de fin d'exercice. Quelques erreurs peuvent donc provenir de la qualité
des données.
· Nous avons travaillé sur les données
brutes par banque contrairement à Short qui travaillait sur des
données agrégées par pays.
· Notre période d'analyse est de (8 ans): Bourke a
travaillé sur 10 années. Toutefois Molyneux et Thornton ont
travaillé sur la durée de quatre années.
· Le nombre de banques étudiées (7 banques
suivies sur les 8 ans) est faible. Molyneux et Thornton (1992) ont
utilisé un échantillon de 671 banques en 1986, 1.063 en 1987,
1.371 en 1988 et 1.108 en 1989. Toutefois Bourke (1989) ne travailla que sur 90
banques mais sur une période de dix années.
· Notre période d'analyse est récente
(2000-2007) contrairement à celle de Molyneux et Thornton (1986-1989) ou
encore celle de Bourke (1972-1981). Certains estimateurs peuvent avoir
fortement évolué ces dernières années.
Pour le rendement des capitaux on a :
Variables
|
Coefficient
|
T. Statistique
|
Probabilité
|
C
|
22.29174
|
6.923719
|
0.0000
|
FPA
|
-109.2112
|
-1.496262
|
0.1462
|
CMA
|
-50.72395
|
-3.427485
|
0.0020
|
CTA
|
-43.83947
|
-1.602108
|
0.1208
|
R2
|
0.451782
|
R2adj
|
0.390869
|
F. Statistique
|
7.416831
|
L'équation peut s'écrire comme suit :
ROEj,t = 22.29174 - 109.2112FPAj,t - 50.72395CMA -
43.83947CTAj,t
Ce résultat montre que nôtre modèle est
globalement significatif (F. Statistique = 7.416831).
R2 et R2 ajusté sont les
coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent
respectivement sur la part de la variabilité de la variable
endogène expliquée par la variabilité des variables
exogènes et sur la qualité de l'ajustement.
Selon les estimations ci-déçus nous remarquons que
:
variables exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 54,8218% sont
expliqués par des facteurs résiduels (c'est-à-dire par
d'autres variables).
R2adj peut être négatif. La
littérature utilise plus le R2adj par rapport au
R2 ; toutefois elle n'insiste pas sur les valeurs faibles
obtenues.
R2 ajusté = 0.390869 = 39,0869%, ce coefficient est
également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne
qualité.
Le coefficient FPA est égal à -109.2112. Il est
statistiquement non significatif à 10% (Prob = 0.1462 > 10%).
Le coefficient CMA est égal à -50.72395. Il est
statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0020 < 10%).
Le coefficient CTA est égal à -43.83947. Il est
statistiquement non significatif à 10%. (Prob = 0.1208 > 10%).
Pour le rendement des actifs on a :
Variables
|
|
Coefficient
|
T. Statistique
|
|
Probabilité
|
C
|
|
0.516783
|
1.821090
|
|
0.0743
|
FPA
|
|
-16.57728
|
-2.307981
|
|
0.0250
|
CMA
|
|
-4.399718
|
-2.534011
|
|
0.0143
|
CTA
|
|
13.52988
|
4.586303
|
|
0.0000
|
|
R2
|
|
0.381929
|
|
R2adj
|
|
0.346271
|
|
F. Statistique
|
|
10.71093
|
L'équation peut s'écrire comme suit :
ROAj,t = 0.516783 - 16.57728FPAj,t - 4.399718CMA +
13.52988CTAj,t
Ce résultat montre que nôtre modèle est
globalement significatif (F. Statistique = 10.71093).
R2 et R2 ajusté sont les
coefficients de détermination du modèle, ils nous renseignent
respectivement sur la part de la variabilité de la variable
endogène expliquée par la variabilité des variables
exogènes et sur la qualité de l'ajustement.
D'après les estimations ci-déçus nous
remarquons que :
R2= 0.381929= 38,1929%, ce coefficient est faible,
donc nous pouvons dire que 38,1929% de la variation de la variable
endogène (ROA) est expliquée par la variation des variables
exogènes (FPA, CMA et CTA). Les 61,8071% sont expliqués par des
facteurs résiduels (c'est-à-dire par d'autres variables).
R2 ajusté = 0.346271 = 34,6271%, ce coefficient est
également faible, ce qui montre que l'ajustement n'est pas de bonne
qualité.
Le coefficient FPA est égal à -16.57728. Il est
statistiquement significatif à 10%. (Prob = 0.0250 < 10%).
Le coefficient CMA est égal à -4.399718. Il est
statistiquement significatif à 5%. (Prob = 0.0143 < 5%).
Le coefficient CTA est égal à 13.529 88. Il est
statistiquement significatif à 1%. (Prob = 0.0000 < 1%).
3.7. INTERPRETATION DES RESULTATS :
A la lumière des résultats obtenus, nous
remarquons que le modèle retenu est significatif à 1%, ceci
explique que malgré la rude concurrence, et l'évolution sans
relâche de l'environnement économique, les banques de
dépôts tunisiennes restent performantes.
Dans un premier temps, nous avons analysé l'impact du
frais de personnel comme étant un déterminant interne de la
performance bancaire. Les résultats de l'estimation du modèle
(ROE) révèlent que la part du frais de personnel a un impact
statistiquement non significatif sur la performance des banques tunisiennes.
Cependant, le frais de personnel mesuré par le total de
ses actifs a un impact négatif et statistiquement significatif (au seuil
de 10% « ROA ») sur la rentabilité de ces actifs. Donc,
à partir de l'estimation empirique, plus la banque est petite, plus sa
performance est meilleure.
En second lieu, nous avons trouvé que le ratio de
liquidité à une influence positive sur la performance de la
firme. La significativité à 5% témoigne de cette
influence. Eu égard à cette estimation, nous pouvons conclure que
les banques de dépôts tunisiennes les plus liquides
détiennent des niveaux de capital le plus élevés, et de
même celui du risque.
Avec un T. Statistique de -1,602108 au niveau de rendement des
capitaux (statistiquement non significatif à 10%). Et un T. Statistique
de 4.586303 au niveau de rendement des actifs (statistiquement significatif
à 1%), nous montre que les banques de
dépôts tunisiennes sont beaucoup plus performantes
quant on les estimes sur la base de leur rendement en actif, que sur leur
rendement des capitaux.
Ainsi nous pouvons dire que, les banques sont de plus en plus
rentables qu'elles développent d'autres activités ou elles sont
plus grandes. Ces résultats ont aussi été trouvés
par Bourke (1989) et Molyneux and Thornton (1992).
CONCLUSION :
Le secteur bancaire tunisien a nettement évolué
depuis les années 80. Il a connu une nette amélioration dans tous
ses domaines que ça soit juridique, informationnel ou matériel.
La contribution des investisseurs étrangers et l'installation des
banques étrangères sur le marché tunisien à
contribuer à l'épanouissement du secteur et à
donnée un coup de pousse à l'économie.
La présente étude a été
réalisée auprès d'un échantillon de sept banques
tunisiennes cotées en bourses de Tunis, pour une durée de huit
ans. L'objectif de notre étude était de savoir si les banques de
dépôts tunisiennes sont performantes malgré la rude
concurrence, et l'évolution sans relâche de l'environnement
économique. Les résultats obtenus nous révèlent que
globalement les banques de dépôts tunisiennes sont
performantes.
Certes, que la réorganisation de la profession et
l'ouverture du capital aux grands opérateurs européens pourront
bien introduire un développement qualitatif et quantitatif. La meilleure
organisation, l'innovation, l'exploitation de l'information, la saine gestion
des engagements, la filialisation de certaines activités (recouvrement
et leasing), et l'ouverture sur l'environnement constituent les pistes propices
à la réussite du pari de l'avenir.
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