3- LA POLITIQUE D'AMORTISSEMENT
Outre les formules d'obligations et les taux, le mode
d'amortissement est un élément important que l'on ne saurait
ignorer dans le montage d'une opération d'emprunt obligataire.
Les différents politiques sont : l'amortissement par
séries égales, l'amortissement par annuités constantes et
l'amortissement « in fine »
Nous allons essayer de les analyser en mettant en exergue la
motivation de l'analyste financier dans le choix de chaque politique.
3.1- L'amortissement par séries
égales
Cette politique consiste à amortir une quantité
identique d'obligations à chaque échéance durant toute sa
vie. Dans ce cas, l'annuité de remboursement s'avère
élevée les premières années. Une entreprise ne
portera son choix sur ce type que si le projet à financer
génère des cash-flows suffisants pour faire face à ses
engagements. Cette politique est conseillée pour des projets qui
génèrent rapidement des recettes au cours des premières
années de leur existence à l'image des « starts-up
». L'entreprise se doit d'être très compétitive afin
de tirer le maximum de profit avant de se faire rattraper par des
éventuels concurrents. Pour ce genre de projet, le délai de
récupération ou le retour sur investissement est
l'élément à apprécier pour choisir la politique
d'amortissement. Cette formule s'apparente à celle utilisée par
le système balkanique tant apprécié par les
Anglo-saxons.
3.2- L'amortissement par annuités
constantes
Cette politique donne d'avoir une progression de
l'amortissement au fil des années dont les montants restent bas les
premières années. En conséquence, nous avons une charge
d'intérêts très lourde. Ce système ne convient pas
aux projets indiqués plus haut car le plan de financement
prévisionnel n'est pas adapté à la politique de
remboursement, les flux générés ne rimant pas avec les
modalités de remboursement. Ainsi, en utilisant ce type d'amortissement
pour des projets dont la durée est à moyen terme, l'entreprise
court un risque d'insolvabilité. Par contre, il est plus adapté
aux entreprises ayant une réserve importante où les
excédents de trésorerie dégagés les
premières années serviraient à prévenir les charges
futures.
3.3 - L'amortissement « in fine
»
Ce type d'amortissement est celui dont le remboursement du
capital s'effectue en une seule fois, à la fin du contrat. S'agissant
des intérêts, ils sont versés aux obligataires à
chaque échéance.
En se référant aux charges
d'intérêts calculées sur la base de la valeur nominale de
l'émission, tout émetteur écartera à priori ce type
d'amortissement, surtout qu'elle présente l'inconvénient de ne
pas être adapté au plan de financement du projet que l'emprunt
servira à financer. Mais, choisir ce type d'amortissement procède
d'une décision de gestion, et partant, d'une stratégie
financière de l'entreprise émettrice.
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