AVANT-PROPOS
Guidé par le besoin de me spécialiser
après une Maîtrise en Gestion obtenue avec mention, je me suis
inscrit (après un test de sélection) dans le programme de DESS
Ingénierie Financière, une filière Professionnelle de
l'Unité de Formation et de recherche (UFR) des Sciences Economiques et
de Gestion de l'Université de Cocody.
Le DESS Ingénierie Financière se prépare
en douze (12) mois dont neuf (9) pour les cours théoriques et les trois
autres pour le Stage en entreprise.
Après ma formation, c'est la BIAO-Finance,
Société de Gestion et d'Intermédiation (SGI) qui m'a
accueilli pour mon stage.
Dix (10) mois durant, je me suis familiarisé aux
activités de la Société de Bourse à travers des
intérims. J'ai de même assisté le Directeur
Général dans la rédaction d'un Projet de création
d'un Fonds Commun de Placement (FCP) et d'une Société de
Gestion.
Pour mon Mémoire, J'ai choisi de porter ma
réflexion sur le thème suivant : « De l'importance de la
notation financière pour le marché obligataire de l'UEMOA
» .
Le présent Mémoire est une première
approche du thème, bien entendu, d'autres études pourront
être menées pour enrichir le sujet.
La globalisation des marchés impose
à toutes les entreprises du
monde d'avoir le même niveau de développement.
Désormais une entreprise chilienne et une entreprise ivoirienne du
même secteur textile sont concurrentes. Dans ce contexte de
compétition économique et de mutation technologique, les
entreprises des pays en développement notamment, doivent s'adapter afin
de ne pas se voir neutraliser par celles des pays développés.
Moins nanties, elles ont besoin pour se développer de ressources
financières conséquentes exprimées en terme de demande de
capitaux. Cette demande de capitaux doit bien évidement être
confrontée à une offre. L'offre est soit directe, soit
réalisée par le biais d'un intermédiaire.
L'offre directe est réalisée sous forme
d'apports d'associés dans les entreprises, de prêts directs, de
prêts inter-entreprises, etc. Quant à l'offre
réalisée par le biais d'un intermédiaire, il s'agit pour
des agents à capacité de financement de mettre leur
épargne à la disposition des agents à besoin de
financement par l'entremise d'un organisme financier qui gère tous les
risques rattachés à ces opérations, tout en assurant une
meilleure répartition et une régularité de cette
épargne.
Cet échange de capitaux se fait sur un marché
dit marché des capitaux, avec des offres caractérisées par
leurs échéances. Ainsi, on parlera d'offre durable et d'offre
momentanée en face desquelles se trouvent respectivement une demande
durable et une demande momentanée. Traditionnellement, cette distinction
de l'offre et de la demande a fait correspondre une subdivision du
marché des capitaux. On avait le marché des capitaux à
long terme (marché financier) et le marché des capitaux à
court terme (marché monétaire).
Cependant dans les années 70, cette correspondance
rigide entre les différents capitaux et marchés a connu une
évolution. Cette mutation a conduit à la
déréglementation, qui consiste à écarter les
règles qui tendent à régir de manière stricte les
fonctions des différents types de capitaux. Ce phénomène a
permis une émergence des systèmes financiers et monétaire
caractérisés par des placements et des sources de
financement de plus en plus diversifiés, et un
décloisonnement du marché des capitaux au sens large sans plus
tenir compte de l'échéance ou de la nature des opérations.
Cela a donc facilité l'accès des entreprises au marché
financier.
Le marché financier est subdivisé en deux
compartiments que sont le marché primaire et le marché secondaire
:
- Le marché primaire ou « marché du neuf
» (essence de notre
thème), est celui sur lequel, sont émis des
titres nouveaux. Il a pour fonction essentielle de drainer des capitaux
à long terme pour assurer la croissance et la modernisation des
organisations (entreprises, Etat, Collectivités locales). Ces capitaux
à long terme peuvent être collectés sous plusieurs formes
dont l'émission obligataire. Les emprunts obligataires procurent des
capitaux permanents aux entreprises sans modifier la structure de leur capital.
Ils sont émis sur le marché obligataire et revêtent
plusieurs formes que sont : les emprunts obligataires ordinaires, les
obligations convertibles, les titres participatifs etc.
- Le marché secondaire quant à lui, est celui sur
lequel se
négocient des titres déjà émis. Il
assure la liquidité du système
financier. Créé en décembre 1997, celui
de la zone UEMOA est dénommé Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM). Les marchés secondaires ont connu une
modernisation avec la mise en place des marchés de couverture des
risques. Ainsi fut crée en France en 1986, le MATIF (Marché
à Terme des Actifs Financiers) qui permet à l'investisseur de
prendre une position à terme sur les contrats négociables
d'actifs financiers dans le but principal de se prémunir contre le
risque d'une variation de taux ou de cours. On peut citer comme instrument de
couverture de risques, les swaps, les contrats à termes, les contrats
d'option.
Le marché financier ne s'est mis en place que
récemment dans les pays africains, notamment dans la zone UEMOA,
où l'on constate encore
une forte prépondérance du marché monetaire
au niveau du système financier.
Afin de répondre à l'expression des besoins
croissants des
consommateurs et à la pression de la concurrence
internationale, les entreprises de la sous région ont besoin de
réaliser des investissements nouveaux car « la modernisation ne
saurait se décréter ». Cela doit passer par un
financement sain, et le marché obligataire se veut le canal
adéquat. Il s'agit pour les émetteurs de trouver des ressources
longues en s'adressant au public.
Depuis sa création, le Conseil Régional de
l'Epargne Public et des Marchés Financiers (CREPMF), organe de
régulation du marché financier de l'Union, a autorisé
plusieurs levées de fonds qui se sont toutes dénouées avec
succès.
Au regard de ces faits, une question nous vient à
l'esprit ; celle de savoir pourquoi les Etats et les entreprises de la zone
UMOA, bien qu'ayant un grand besoin de financement ne recourent pas au
marché obligataire ? Mais en fait, toute organisation peut-elle
accéder facilement à ce marché ?
A ces préoccupations, s'ajoute celle de la
prépondérance des banques sur notre place, alors qu'aujourd'hui,
le marché financier est considéré comme « la
boussole du développement ». Les pays tels les Etats Unis
d'Amérique, le Japon, la Corée du Sud et la France en font
quotidiennement la preuve.
Alors, que faire pour rendre notre marché obligataire plus
fluide? Quel instrument pourrait contribuer à le rendre plus efficient
?
L'objet de notre étude est de montrer la
nécessité d'un système de Notation pour une plus grande
fluidité de notre marché obligataire.
Pour y parvenir, plusieurs hypothèses sont à
explorer.
- L'inquiétude des entreprises, qui pensent que face
à leurs demandes de capitaux, il est possible qu'il n'y ait pas de
réponses favorables de la part du public qui douterait de leur
solvabilité. Il
pourrait s'agir donc, d'une méfiance entre
émetteurs et investisseurs, due à une asymétrie
d'information qui altère le fonctionnement du marché
obligataire.
- Le coût élevé de la garantie
exigée lors d'une émission obligataire, la limite des
possibilités d'octroi des maisons de garantie et la lourdeur
administrative seraient à l'origine d'un manque d'engouement des
entreprises vers le marché obligataire.
- Un système de Notation pourrait contribuer à une
plus grande fluidité du marché obligataire.
Le recueil des informations s'est fait à partir de
plusieurs outils que sont :
- les entretiens directs avec des professionnels du
marché, - les revues documentaires,
- et l'internet.
Ce sujet d'étude revêt plusieurs
intérêts :
Pour le Conseil Régional, cette réflexion
devrait conforter sa volonté de mettre en place cette structure, qui
sera un réel facteur de clarification du marché.
Au plan académique, compte tenu du fait que ce
thème est traité pour la première fois, il contribuera
à enrichir les débats.
Pour l'auditeur en Ingénierie Financière, cette
étude lui permettra non seulement de mieux cerner le marché
obligataire de l'Union, mais aussi de se familiariser avec l'activité de
notation financière qui va au- delà de l'analyse de
risque-crédit.
Notre étude comprend deux parties :
Dans la première, nous tenterons d'analyser le cadre de
l'émission obligataire sur le marché de l'Union.
Dans une seconde, nous présenterons l'activité de
notation et sa mise en oeuvre pour un développement du marché
obligataire.
PREMIERE PARTIE
|
ANALYSE DU CADRE DE
|
L 'EMISSION OBLIGATAIRE
|
Dans le but de montrer l'importance d'un système de
notation pour notre marché financier, il est bienséant de
procéder à une évaluation de l'existant. Dans cette
première partie de notre étude, nous nous attellerons d'abord,
à décrire le marché obligataire de l'Union (Chapitre I) et
ensuite, nous analyserons les carences et besoins du système qui
pourront être comblés par la mise en place de ce nouveau «
dispositif financier » (Chapitre II).
CHAPITRE I : LE MARCHE OBLIGATAIRE REGIONAL
L'un des exploits de l'industrie financière est la
conception des titres de créances que sont les obligations. Dans le
monde entier, l'on accorde une grande importance au marché obligataire
dont la sollicitation est très forte.
Sur la place de l'UMOA, ce marché a débuté
ses activités avec la création du Marché Financier
Régional.
Ce premier chapitre de notre étude nous permettra de
voir tous les contours de ce marché. Dans un premier temps, il sera
question de voir les intervenants, puis dans un deuxième, nous
discuterons des éléments du montage d'un emprunt obligataire et
enfin nous ferons le bilan des émissions obligataires depuis
l'origine.
I- LES STRUCTURES ET ACTEURS INTERVENANT SUR LE MARCHE
OBLIGATAIRE
1- LES STRUCTURES
1.1-Le Conseil Régional de l'Epargne Publique Et des
Marches Financiers (CREPMF)
Allant au-delà d'une simple gestion de l'existant, le
Conseil Régional crée le droit boursier, façonne les
pratiques de place et encadre les opérations à travers de
multiples instructions, recommandations, avis et décisions. En somme,
son action s'inscrit dans le cadre d'une « magistrature
économique »
Le CREPMF a été crée conformément
à l'article 1 de la Convention du 3 juillet 1996. Il est chargé
de la protection de l'épargne investie en valeurs mobilières
(actions, obligations et droits). A ce titre, selon le même article
suscité, il a pour mission :
- de favoriser le bon fonctionnement du marché des
valeurs
mobilières,
- d'assurer la protection des épargnants contre les
pratiques
déloyales, abusives et frauduleuses,
- de régir l'information des porteurs de parts et du
public sur
les personnes qui font publiquement appel à
l'épargne et sur les valeurs émises par celles-ci,
- et d'encadrer l'activité professionnelle du
marché des valeurs
mobilières et des organismes chargés d'assurer le
fonctionnement du marché.
A cet effet, ses attributions consistent en
l'élaboration et la mise en oeuvre du Règlement
Général1 qui fixe les principes
généraux d'organisation et de fonctionnement indispensables pour
tout marché réglementé.
Dans le cadre d'une émission obligataire, il est
inhérent d'avoir une autorisation préalable du Conseil
Régional. Elle est matérialisée par l'octroi d'un visa,
largement diffusé dans l'Union. Il exige de l'émetteur une notice
d'informations et une demande d'autorisation. Il convient de préciser
que le CREPMF peut à tout moment, après la délivrance de
son visa et pendant le déroulement des souscriptions, interrompre la
délivrance de celles-ci par des motifs jugés graves et
susceptibles de porter atteintes aux intérêts des
épargnants par exemple la révélation d'informations
incomplètes ou erronées.
1.2 -La Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM)
La BRVM veille à la sécurité et à
la transparence du marché. A ce titre, il intervient au niveau de
l'admission des obligations à la cote. En effet, elle fixe les
modalités d'admission et de maintien des titres de créances. De
même, la Bourse a pour rôle d'organiser les opérations de
vente et d'achat des obligations cotées. Ainsi, elle centralise les
1 Texte relatif à l'organisation, au
fonctionnement et au contrôle du marcher financier de l'UMOA
différents ordres et procède à un
arbitrage à partir de la technique du fixing, détermine un cours
unique pour chaque valeur à l'issue d'une confrontation entre les ordres
d'achat et les ordres de vente.
2- LES EMETTEURS
Nous avons deux types d'émetteurs que sont les
Administrations publiques et des entreprises privées.
2.1- Les Administrations publiques
Les sous catégories de ce type d'émetteur sont
l'Etat, (ministères et directions centrales), les collectivités
territoriales (conseils régionaux et municipalités) et les
entreprises nationales. Depuis la création du Marché Financier
Régional, seuls les Etats par le biais de leurs trésors publics
ont levé des fonds.
Traditionnellement, la couverture des besoins des Etats,
(besoins dus à un décalage de trésorerie, à un
déficit budgétaire, et à des investissements) était
assurée par des crédits, des avances de la BCEAO, et des
prêts bilatéraux et multilatéraux. Mais, il a
été constaté que ce type de financement revêt des
caractéristiques néfastes car contribuant à
accroître de manière démesurée la masse
monétaire, et par conséquent alimente l'inflation.
S'agissant des titres émis par les administrations
publiques, seules les obligations du trésor ont un caractère
financier, les autres à l'exemple des bons du trésor sont des
titres dont l'assistance et le contrôle de l'émission sont
réservés exclusivement à la Banque centrale.
2.2- Les entreprises du secteur privé
Tout comme dans le cas des administrations publiques, nous
nous posons la question de savoir pourquoi les entreprises ont-elles recours au
marché obligataire et quels sont les moyens utilisés.
i Les raisons
Une entreprise poursuit un objectif clé, celui de la
maximisation de sa valeur à partir d'une croissance mesurée. Cet
objectif oblige les dirigeants à mettre en place un meilleur pool
d'investissement à travers des financements adéquats qui lui
permettront d'asseoir une bonne structure. Cette gestion permet aux dirigeants
d'une entreprise de maîtriser l'évolution du coût de capital
généré par le pool de ressources financières, car
la gestion normée du bilan conseille d'avoir un coût de capital
toujours inférieur au taux de rentabilité.
Le recours à l'emprunt obligataire répond
à plusieurs préoccupations. La première est la recherche
de l'équilibre de la structure du bilan et la stabilisation du pouvoir
de l'entreprise. La deuxième est liée à la recherche des
avantages fiscaux de la dette, sa rémunération étant
déductible du résultat imposable et des avantages de
propriété liés à la faillite.
En outre, le recours au marché obligataire
répond à un besoin de communication de deux ordres. D'abord il
s'agit d'une opportunité qui permet à l'entreprise d'être
en face d'un grand nombre d'investisseurs, moins homogènes tant dans
leurs aspirations que dans leurs comportements. Ensuite, l'entreprise a
l'obligation de présenter une structure bilantielle, ce qui lui permet
de faire voir au public son meilleur visage, en extériorisant des
résultats beaucoup plus flatteurs.
Par ailleurs, l'émetteur cherche à contourner la
forte variabilité des taux d'intérêt sur le marché
monétaire.
i Les différentes caractéristiques de
l'emprunt
Deux types d'emprunts sont ici mis en exergue.
- les emprunts par appel public à
l'épargne: le caractère public d'un emprunt est
précisé par l'instruction 1/97 et stipule que : « sont
réputés faire appel public à l'épargne, les Etats,
les sociétés ou toute autre entité dont les titres sont
disséminés au travers d'un cercle de cent personnes au moins,
n'ayant aucun lien juridique entre elles ».
- les emprunts par placement privé :
ils sont caractérisés par le nombre d'investisseurs qui
interviennent dans l'opération. Il s'agit d'une opération qui
réunit un nombre restreint de grands investisseurs tels que les
institutionnels, les banques et les entreprises.
3- LA SOCIETE DE GESTION ET D'INTERMEDIATION (SGI)
Le Conseil Régional fait obligation à
l'émetteur d'un emprunt obligataire, de designer une
Société de Gestion et d'Intermédiation, chef de file, qui
sera chargée de l'exécution de l'opération.
Il lui revient en substance de :
- réaliser le montage financier de l'opération
d'emprunt,
- d'assurer le service financier de l'émission,
- de rechercher une garantie ou un pool de garantie devant
couvrir le capital et les intérêts,
- et de constituer un syndicat de placement avec d'autres
SGI.
Par ailleurs, il est nécessaire pour la SGI, chef de
file, de procéder à un pré-placement. En effet, le
pré-placement consiste à identifier les éventuels
personnes morales et physiques qui sont favorables à l'émission
obligataire future. Il contribue en fait, à la réussite d'une
émission car il s'agit de percevoir la profondeur du marché.
Précisons que dans le cas d'un emprunt par placement privé, le
Conseil Régional exige une liste nominative des personnes morales
susceptibles de participer à l'opération.
II. MONTAGE D'UN EMPRUNT OBLIGATAIRE
1- LES DIFFERENTES FORMULES D'EMPRUNT
Nous distinguons quatre différents supports pouvant
être utilisés sur notre marché obligataire. Ce sont les
obligations à taux fixes, les obligations à taux variables, les
obligations convertibles et les
obligations indexées. Précisons que seules les
obligations à taux fixe ont fait l'objet d'émissions sur notre
marché obligataire, bien que toutes ces formules soient admises.
1.1-Les obligations à taux fixes
Elles sont définies comme des titres de créances
qui ne comportent pas de risque de taux. Le montant des coupons étant
connu à la souscription, l'investisseur est donc
protégé.
i Les variantes
Il existe une grande variété d'obligations
à taux fixes. Nous distinguons ainsi :
- Les obligations à bon de souscription : ce sont des
obligations auxquelles sont attachés des bons donnant le droit et non
l'obligation de souscrire durant une période et à un prix convenu
à l'avance, à une autre obligation de même
caractéristique.
- Les obligations à coupon zéro : ce type
d'obligation ne reçoit pas de coupon durant la durée d'emprunt.
La différence entre le prix d'émission et le prix de
remboursement à l'échéance représente la
rémunération de l'opération.
- les obligations à bon d'échange : elles
permettent d'échanger pendant une période fixée à
l'avance des obligations à taux fixes de l'emprunt initial contre des
obligations à taux variables à émettre au cours de
l'exercice.
- les obligations ordinaires appelées encore obligations
classiques. i Les avantages
Ceux-ci se résument par le rendement connu à
l'avance et par le remboursement du capital qui se fait selon un calendrier
précis. Cela permet à l'investisseur de mieux faire ses
prévisions dans le temps, par exemple, envisager un
réinvestissement des coupons perçus.
i Les risques
Il n'existe pas de risque de taux d'intérêt dans ce
cas. Mais comme toutes obligations, elles ne sont pas dépourvues des
risques que sont:
- le risque de la liquidité
- le risque lié à la défaillance de
l'émetteur
1.2- Les obligations à taux variables
i Les caractéristiques
Les obligations à taux variables se distinguent des
autres par un taux d'intérêt incertain pendant la durée de
l'emprunt. Il existe deux principales variantes. Il s'agit des obligations
à taux variable ou flottant et des obligations à taux moyen.
Les obligations à taux variable se caractérisent
par un coupon qui dépend de l'évolution d'un taux choisi comme
référence. Le taux de référence est celui fourni
par le marché financier. Nous avons par exemple le TME (Taux Moyen des
Emprunts)
i Les avantages et risques
- Les risques : ils sont identiques à ceux
rencontrés dans le cas des obligations à taux fixe. Mais ici, le
risque de taux d'intérêt est mis en j eu.
- Les avantages : Nous allons distinguer les avantages pour
les émetteurs de ceux des investisseurs.
Pour les émetteurs : Elles permettent à
l'entreprise de s'endetter à long terme en profitant des baisses de taux
éventuelles. En effet, elle autorise une non-utilisation temporaire des
capitaux empruntés sans surcoût car les fonds peuvent être
replacés sur le marché monétaire à un taux proche
de celui payé par l'entreprise.
Pour les épargnants : Lorsque la tendance sur les taux
est haussière et que les taux sont bas, les obligations à taux
variables permettent d'éviter la baisse boursière du capital et
le manque à gagner sur les coupons qui affecteront le détenteur
d'obligations à taux fixes.
1.3- Les obligations convertibles
i Définition
Les obligations convertibles sont nées au
19ème siècle, mais ont été massivement
émis en 1980 en Europe et aux USA, suite à une forte
volatilité des taux d'intérêt qui exigeaient une
adaptation.
Il en existe deux sortes que sont :
- les obligations convertibles en actions qui donnent le droit et
non l'obligation d'obtenir par conversion en actions de la
société émettrice.
- les obligations remboursables en actions qui n'offrent pas la
possibilité d'être remboursé en espèces.
i Les avantages et
inconvénients
- Pour l'émetteur, les obligations convertibles
constituent un moyen de réduire le coût de l'emprunt car elles
sont généralement émises à un taux
d'intérêt plus bas que ceux servis dans le cas d'une obligation
ordinaire. En outre, elles offrent une fiscalité meilleure si on les
compare à des actions car les intérêts que verse
l'émetteur sont des charges financières déductibles, ce
qui n'est pas le cas pour les dividendes. L'inconvénient majeur qu'on
peut constater dans ce cas, est le fait que la conversion de l'obligation en
action puisse provoquer un effet de dilution du capital aux conséquences
parfois lourdes. En effet, la dilution est définie comme une diminution
de la part du capital social d'une société subite par les
actionnaires à l'occasion d'une augmentation de capital par
émission d'actions nouvelles. Ainsi, l'actionnaire ancien peut voir son
influence se réduire et par conséquent, voir son pouvoir se
diluer. Au-delà d'un certain seuil, on peut avoir une perte de
contrôle de l'entreprise au profit des nouveaux actionnaires (anciens
obligataires dont les obligations ont été converties).
Par ailleurs, il peut avoir une dilution du
bénéfice par action ou du dividende, ce qui fera chuter le taux
de rentabilité de l'action de l'entreprise émettrice.
- Pour l'investisseur, Il bénéficie de la
sécurité liée aux placements obligataires. Car au terme de
l'opération, si détenir une action de l'entreprise n'est pas
avantageux, il demandera à être remboursé. Dans le cas
contraire, l'option de conversion sera retenue.
1.4- Les obligations indexées
Ce type d'emprunt figure parmis les nouveaux produits des
innovations financières. On appelle obligations indexées, des
obligations dont l'intérêt ou le capital ou encore les deux
éléments à la fois, varient suivant un indice
déterminé. Il existe des clauses d'indexation qui
réglementent le prix. Elles comportent un certain nombre de sauvegarde
afin d'éviter aux emprunteurs des charges excessives d'une part, et
d'autre part, de rassurer les obligataires sur les clauses d'indexation. En
effet, l'indexation ne doit pas porter sur les indicateurs qui ne sont pas en
rapport avec l'activité de l'émetteur, mais plutôt sur les
grandeurs significatives tels le chiffre d'affaires brute, le résultat
net etc.
Cette précision indique en fait, la différence
entre les obligations indexées et les obligations à taux
variables. S'agissant des mesures de sauvegarde, nous avons les notions de
plancher et de plafond. En effet, l'indice retenu doit être en
deçà d'un niveau de rémunération exigé par
le marché. Cette mesure vise à protéger les investisseurs.
A l'inverse, afin de protéger l'émetteur contre une
rémunération élevée (charges excessives), un
plafonnement de la partie variable de la rémunération des
capitaux est nécessaire.
2- LES CARACTERISTIQUES DES TAUX
2.1- Définition
Le taux est un élément très
déterminant dans la conception de « l'ouvrage financier
» qu'est l'emprunt obligataire. Certes, la condition nécessaire
pour réussir une telle opération se résume en la
crédibilité de l'entreprise émettrice, mais cela n'est pas
suffisant. Le titre à émettre doit avoir un caractère
suffisamment incitatif. Ce caractère incitatif est
N x Pe = Ó Ai (1+t )
-k
apprécié par le différentiel
Ð. Ce différentiel est égal à la
différence entre le taux de l'emprunt obligataire (iEO ) et le taux
emprunteur de la banque (iBnet) : Ð = iEO - iBnet.
Plus le différentiel Ð est
élevé, forte est l'incitation à l'acquisition du titre par
les investisseurs, mais dans ce cas, l'émetteur subit une forte charge
appelée charges d'incitation.
De ce fait, la tâche revient à l'ingénieur
financier de concevoir un produit qui satisfasse, et l'émetteur et
l'investisseur.
2.2-Les taux à l'usage du souscripteur
Le souscripteur doit porter son analyse sur le taux nominal ou
facial et le taux de rendement actuariel brut à l'émission
(TRABE)
i Le taux nominal
Il désigne le taux auquel se réfère un
investisseur pour une éventuelle souscription, il peut-être fixe
ou variable. C'est à partir de ce taux que l'on calcule le coupon. Il
doit être beaucoup incitatif pour une réussite de
l'émission. En pratique pour le déterminer, on tient compte des
taux des obligations sans risque et le taux moyen des obligations en
circulation sur le marché obligataire.
i Le Taux de Rentabilité Actuariel Brut
à l'Emission (TRABE)
Afin de prendre en compte la prime de risque lorsque
l'émission est faite en dessous du pair, et le régime fiscal de
retenue à la source, le souscripteur doit déterminer le taux de
rendement actuariel brut à l'émission. Il est défini comme
le taux qui égalise les valeurs actuelles des montants versés et
les montants à recevoir actualisés. Plus il est grand, plus le
souscripteur trouve l'émission intéressante. Il est
déterminé selon la formule suivante (la fiscalité non
prise en compte) :
avec N : nombre de titres émis Ai : annuités Pe :
prime d'émission t : TRABE
2.3- Le taux à l'usage de l'émetteur: le
taux de revient de l'opération
Nous avons souligné dans le point
précédent que la réussite d'une émission est
fonction du caractère attrayant du titre. Ce dernier a un coût
auquel il faut ajouter les frais de courtage, les frais fiscaux, les
commissions prélevées par les intermédiaires et les frais
administratifs, pour le calcul du taux de revient.
L'émetteur va donc prendre en compte ce taux qui donne
le coût réel de l'opération. Il est appelé taux de
sortie ou taux de revient de l'émission. Il permet d'apprécier
davantage les différentes options d'endettement qui s'offrent à
l'émetteur.
Sur notre marché obligataire, ce taux de revient est
structuré de la manière suivante :
- Le taux facial : son niveau dépend de l'émetteur.
Il est compris actuellement entre 5,3 5% et 8%.
- La commission de structuration : elle sert à la
rémunération de la conception d'un produit adapté aux
besoins de l'émetteur et aux règles du marché, il est de
1% environ.
Le coût de visa : il est relatif au Conseil Régional
et est déterminé selon le barème ci- dessous :
Emissions
|
Taux
|
comprises entre 1 et 10 milliards
|
0,3%
|
comprises entre 10 et 20 milliards
|
0,25%
|
supérieures à 20 milliards
|
0,2%
|
Sources : Instruction 12/98 du CREPMF
Le calcul s'effectue par tranche cumulative et pour les
émissions inférieures ou égales à un milliard de
Fcfa, le prélèvement est de 0.1% du total du montant émis.
Dans le cas d'un emprunt par à appel public à l'épargne,
il convient d'ajouter une somme de 100.000 F.Cfa relative aux documents
à caractère publicitaire.
- le coût de garantie
- la commission de placement; elle correspond à la
rémunération des sociétés de gestion ayant fait
partie du syndicat de placement. Le taux est compris entre 1% et 2%
- le coût de cotation, pour rendre plus liquide le titre,
il faut l'inscrire à la côte, les différentes commissions
afférentes sont :
o La commission d'introduction (BRVM) : 0,025% du montant
de l'émission.
o La commission de capitalisation (BRVM) : 0,025% du montant de
la capitalisation
o La commission du dépositaire : elle
rémunère la Société de Gestion et
d'Intermédiation chargée de la gestion des obligations
cotées. Le barème ci dessous en donne les précisions :
Capitalisation
|
Montant en FCfa
|
est inférieur ou égale à un milliard
|
1 million
|
comprise entre 1 et 10 milliards
|
2 millions
|
comprise entre 10 et 20 milliards
|
4 millions
|
supérieures à 20 milliards
|
6 millions
|
A ces taux annualisés, il faut adjoindre les frais
annexes que sont les frais de publicité, les commissions du service
juridique, les frais de télécommunication et de voyage.
Pour une opération d'emprunt obligataire inscrite
à la côte, le taux de sortie est situé dans l'intervalle
[8,20% ; 12,25%]
3- LA POLITIQUE D'AMORTISSEMENT
Outre les formules d'obligations et les taux, le mode
d'amortissement est un élément important que l'on ne saurait
ignorer dans le montage d'une opération d'emprunt obligataire.
Les différents politiques sont : l'amortissement par
séries égales, l'amortissement par annuités constantes et
l'amortissement « in fine »
Nous allons essayer de les analyser en mettant en exergue la
motivation de l'analyste financier dans le choix de chaque politique.
3.1- L'amortissement par séries
égales
Cette politique consiste à amortir une quantité
identique d'obligations à chaque échéance durant toute sa
vie. Dans ce cas, l'annuité de remboursement s'avère
élevée les premières années. Une entreprise ne
portera son choix sur ce type que si le projet à financer
génère des cash-flows suffisants pour faire face à ses
engagements. Cette politique est conseillée pour des projets qui
génèrent rapidement des recettes au cours des premières
années de leur existence à l'image des « starts-up
». L'entreprise se doit d'être très compétitive afin
de tirer le maximum de profit avant de se faire rattraper par des
éventuels concurrents. Pour ce genre de projet, le délai de
récupération ou le retour sur investissement est
l'élément à apprécier pour choisir la politique
d'amortissement. Cette formule s'apparente à celle utilisée par
le système balkanique tant apprécié par les
Anglo-saxons.
3.2- L'amortissement par annuités
constantes
Cette politique donne d'avoir une progression de
l'amortissement au fil des années dont les montants restent bas les
premières années. En conséquence, nous avons une charge
d'intérêts très lourde. Ce système ne convient pas
aux projets indiqués plus haut car le plan de financement
prévisionnel n'est pas adapté à la politique de
remboursement, les flux générés ne rimant pas avec les
modalités de remboursement. Ainsi, en utilisant ce type d'amortissement
pour des projets dont la durée est à moyen terme, l'entreprise
court un risque d'insolvabilité. Par contre, il est plus adapté
aux entreprises ayant une réserve importante où les
excédents de trésorerie dégagés les
premières années serviraient à prévenir les charges
futures.
3.3 - L'amortissement « in fine
»
Ce type d'amortissement est celui dont le remboursement du
capital s'effectue en une seule fois, à la fin du contrat. S'agissant
des intérêts, ils sont versés aux obligataires à
chaque échéance.
En se référant aux charges
d'intérêts calculées sur la base de la valeur nominale de
l'émission, tout émetteur écartera à priori ce type
d'amortissement, surtout qu'elle présente l'inconvénient de ne
pas être adapté au plan de financement du projet que l'emprunt
servira à financer. Mais, choisir ce type d'amortissement procède
d'une décision de gestion, et partant, d'une stratégie
financière de l'entreprise émettrice.
II - BILAN DES EMISSIONS OBLIGATAIRES
1. COMMENTAIRES SUR LES EMISSIONS
En 1998, la valeur des émissions obligataires se
chiffrait à 59.129 millions de F.Cfa (Graphique 1), un montant
que l'on peut considérer à priori de satisfaisant au stade de
démarrage des activités du marché financier
régional. Ce résultat a fait naître des espoirs qui se
confirmaient l'année suivante (1999) où la valeur augmentait de
36,07 %. Mais le coup d'Etat du 24 décembre et le climat de trouble qui
a entouré le processus électoral en 2000 en Côte d'Ivoire
vont ralentir les demandes et réveiller un attentisme chez les
investisseurs. Ainsi en 2000, seules les sociétés SAGA-CI, SIB et
CAA-Bénin ont levé des fonds pour un montant global 15.505
millions de F.Cfa.
Le marché obligataire va reprendre ses
activités, et au fil du temps il va regagner la confiance des
investisseurs, surtout avec le début de la stabilisation de la
Côte d'Ivoire en 2001 et pendant les trois premiers trimestres de 2002. A
la fin de l'année 2002, les émissions culminaient à
112.370 millions de F.Cfa. Ces nombreuses sollicitations du marché
obligataire de 2001, à septembre 2002
démontraient une relance des activités économiques au
niveau de la sous-région et déjà l'on prévoyait une
« explosion » du marché obligataire les années
à venir.
Ces prévisions seront fragilisées par la
nouvelle situation de crise en Côte d'Ivoire qui fera déprimer de
peu le marché. A la fin de 2003, la valeur des émissions chutait
jusqu'à F.Cfa 107.403 millions de FCfa soit une variation
négative de l'ordre de 4,42%.
Graphique2 : Evolution des émissions
obligataires
Evolution des émissions obligataires
120000
100000
40000
80000
60000
20000
0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Années
0
59 120
80 443
15 505
67 687
112 370 107 403
Sources : Etats des émissions obligataire de 1997
à 2003 ( Annexe 1)
Il faut noter que la Côte d'Ivoire est beaucoup
représentative sur le marché avec 50% du montant total
levé sur le marché obligataire. Graphique 2 :
Répartition de l'épargne entre les Etats de l'UEMOA
15%
9%
3%
BENIN BURKINA COTE D'IVOIRE MALI SENEGAL TOGO BOAD
11%
3%9%
50%
Sources : Etats des émissions obligataire de 1997
à 2003 ( Annexe 1) BOAD : Organisme supra national
2- ANALYSE : LE MARCHE OBLIGATAIRE DE L'UEMOA, UN MARCHE
SOUS-EXPLOITE
Depuis sa création jusqu'en 2003, le marché
obligataire a enregistré 40 opérations de levées de
ressources évaluées à 452.031 millions de Fcfa. Les
émissions du secteur privé se chiffrent à 268.288 millions
représentant 59,35% du total des émissions.
Le graphique 3, présente la répartition
de l'épargne des entreprises privées par secteur
d'activités. A partir de ce graphique, nous constatons que certains
secteurs tels que la distribution et le transport bien que n'étant pas
développé dans les différents pays de l'Union sollicitent
rarement le marché.
Graphique 3 :Répartition de
l'épargne entre secteurs d'activités
3%
7%
36%
11%
21%
22%
AUTRES SECTEURS
INDUSTRIE FINANCE
SERVICES PUBLICS TRANSPORT DISTRIBUTION
Sources : Etats des émissions obligataire de 1997
à 2003 ( Annexe 1)
Certes la sous-région est affectée par la crise
politico-militaire en Côte d'Ivoire, mais nous pouvons aisément
affirmer que son marché obligataire reste sous-exploité. Cette
affirmation pourrait être illustrée par les faits suivants :
- La faible sollicitation du marché par les Entreprises
et Etats de la région. Il faut noter que la Guinée Bissau et le
Niger, tous deux membres de l'Union n'ont jamais émis d'emprunts.
- Le niveau élevé de crédit accordé
à l'économie par les Banques. (Annexe 2).
Les nombreuses sollicitations du marché bancaire par
les entreprises résultent du régime en place, qui donne aux
banques d'avoir un rôle prépondérant dans le
système. En effet, ce régime s'apparente à une
économie d'endettement encore appelé économie de
financement administré. Ce système fait apparaître deux
types de risque que sont l'inflation et l'insuffisance de contrôle de la
création de monnaie par la Banque Centrale, la monnaie étant
créée de manière automatique.
De cette analyse, il ressort que le recours au marché
financier devrait permettre une meilleure mobilisation de l'épargne et
réduire ainsi les risques de financement engendrés par la dette
bancaire.
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE RELATIVE A L'INTRODUCTION D'UN SYSTEME DE
NOTATION
|
Après une analyse du marché obligataire, nous
allons porter nos réflexions sur les insuffisances du système
financier qui pourraient être comblées avec l'introduction d'un
système de notation. En effet, la notation vient instaurer la confiance
entre investisseurs et émetteurs. Elle pourrait donc ouvrir les portes
du marché financier à plusieurs organisations à la
recherche de capitaux bon marché.
Dans ce chapitre, il sera question d'analyser d'abord les
besoins de la zone UMOA et ensuite, la garantie financière exigée
lors d'une émission, tant critiquée par les émetteurs.
I-ANALYSE DES BESOINS DE L'UNION
1- AU NIVEAU DES ETATS DE L'UNION
Les Etats de l'Union présentent deux types de besoins.
1.1- besoins relatifs au déficit
budgétaire
L'ensemble des pays de l'UEMOA enregistre pratiquement tous
les ans un déficit budgétaire, les recettes n'arrivant pas
à compenser les dépenses. Le tableau suivant nous résume
la situation financière de l'ensemble des pays de l'UEMOA de 1998
à 2002.
Tableau 1 : situation financière des pays
de l'UEMOA
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Recettes et Dons
|
3206,9
|
3253,3
|
2216,8
|
3445,0
|
3755,9
|
Dépenses et Prêts
|
3490,5
|
3673,5
|
3572,6
|
3705,6
|
4135,66
|
Solde (dons y compris)
|
-283,6
|
- 420,2
|
- 260,6
|
- 260,6
|
- 379,7
|
Solde (hors dons)
|
-735,6
|
- 890,6
|
-761,2
|
-648,8
|
- 718,9
|
Sources : Tableau des opérations
financières UEMOA
A partir de ce tableau, l'on comprend aisément que le
montant du déficit budgétaire est important, car il est de 750
milliards de FCfa en moyenne par an et représente 10% des recettes
globales. La suite de ce tableau (Annexe 3), montre que ce
déficit est comblé chaque année par des ressources
provenant des financements intérieurs (Bancaires et non bancaires) et
des financements extérieurs ( tirages sur emprunts).
1.1- Besoins liés à la mise en oeuvre des
grands projets
d'Etats
La majorité des grands projets des Etats de l'union
sont financés par des bailleurs de fonds ou des privés
extérieurs. L'exemple de la Côte d'Ivoire à travers ce
tableau en est une illustration.
Tableau 2 : Sources de financement des grands
projets ivoirien en 2002
PROJETS
|
Sources de Financement
|
Extension du port d'Abidjan
|
Banque Mondiale
|
Elargissement du canal de Vridi
|
Banque Mondiale
|
Mise en concession du terminal à conteneur
|
Privée
|
Doublement de la capacité du Port de San Pedro (Nouveau
quai de 1000 km)
|
AFD
|
Assainissement de la lagune d'Abidjan
|
AFD
|
Exploitation d'une nouvelle décharge
|
Concessionnaire Privée
|
Réfection du pont Houphouët Boigny
|
Banque Mondiale/AFD
|
Construction du 3ème pont
|
Bailleur de fonds
|
Infrastructures du train urbain d'Abidjan
|
AFD/Banque mondiale
|
Sources : Rapport de mission du MEDEF en Cote d'Ivoire,
mai 2002, Page 88
Les demandes de financement de nos pays devraient s'affranchir
des ressources extérieures, en l'occurrence celles des bailleurs de
fonds dont les taux d'intérêt que l'on prétend être
concessionnels, ne le sont que d'apparence. En effet, dans le calcul des taux
de sortie de ces emprunts, l'on omet de prendre en compte les
conditionnalités et l'ingérence. Les Etats devraient se tourner
désormais vers le marché obligataire qui offre de meilleures
conditions. De plus en plus, les pays
de l'Union sont en train de prendre conscience de cette
opportunité, mais il est nécessaire d'obtenir une
appréciation crédible de leurs performances pour que le
marché réponde favorablement aux éventuelles demandes.
2- AU NIVEAU DU SECTEUR PRIVE
D'abord, il faut noter que le marché de crédit
dans la zone UEMOA est animé exclusivement par les banques et
établissements de crédit. Les ressources dans la plupart des
banques sont constituées de dépôts à vue et les
renouvellements des dépôts à terme se font à des
échéances rapprochées. Avec de telles ressources, la
politique des banques ne peut qu'être axée principalement sur le
financement du bas du bilan des entreprises sous forme d'avances en compte ou
d'escomptes de traites, pour leur permettre de couvrir leurs besoins de
trésorerie.
A l'opposé des ces difficultés de financement,
il convient de jeter un regard sur les besoins d'investissement des entreprises
de l'Union. En effet, dans le domaine industriel, l'on observe un processus de
restructuration du secteur, axé sur la transformation des biens devant
se substituer aux produits d'importation. Cela doit conduire à mettre en
place de nouvelles unités industrielles devant accélérer
le processus.
Le secteur agroalimentaire quant à lui, connaît
de nos jours une baisse significative de sa production globale, à
l'image de la Côte d'Ivoire qui a enregistré un recul de 4,5% en
2001. Il est nécessaire de rédynamiser ce secteur de «
vaches à lait »
Concernant celui de la téléphonie, il souffre de
l'insuffisance d'infrastructures de transmission.
Les autres secteurs que sont le bâtiment, le transport
et le pétrolier ayant des activités à forte
intensité capitalistique, ne restent en marge de cette situation.
A ces besoins, il faut ajouter ceux des institutions
financières, particulièrement celles qui sont
spécialisées dans le domaine de l'habitat
et du leasing. Elles ont besoin de diversifier leurs sources
de financement pour un meilleur équilibre entre leurs emplois et leurs
ressources. Le cas de la Banque de l'Habitat de Cote d'Ivoire (BHCI) pourrait
servir d'exemple. En effet, cette banque a axé sa stratégie de
développement sur les financements de l'Etat ivoirien par l'entremise du
Fonds de Soutien à l'Habitat (FSH) et le Compte de Mobilisation de
l'Habitat (CDMH).
Le risque majeur dans ce cas, réside dans la
difficulté de mobilisation des ressources de l'Etat. Ce qui pourrait
compromettre l'activité de la Banque, d'où la
nécessité pour la BHCI de rechercher d'autres sources de
financement.
De cette analyse, l'on constate qu'il existe un grand besoin
de financement au niveau de l'Union et qu'il s'avère plus que
nécessaire d'avoir recours à un marché financier «
sécurisé et crédible » pour pouvoir assurer un
meilleur développement des Etats et entreprises de l 'UMOA.
II- ANALYSE DE LA GARANTIE FINANCIERE
L'usage veut que lors des émissions obligataires, il y
ait une garantie attachée au capital et aux intérêts de
l'emprunt. Ces garanties sont assurées en général par des
établissements financiers créé à cet effet.
Nous analyserons l'impact de son exigence sur le
développement de notre marché obligataire. Mais avant d'aborder
la question, il serait convenable de traiter de l'exigence des garanties
financières lors des émissions obligataires sur les autres
marchés.
1. L'EXIGENCE DES GARANTIES SUR LES AUTRES MARCHES 1.1- Sur
les marchés développés
i la France
En se référant à l'article 17-1 du
règlement n°98-01 de l'AMF (Autorité des Marchés
Financiers), ne mentionne pas l'exigence d'une Garantie lors d'une
émission obligataire.
i La Belgique
Tout comme en France, la garantie n'est pas exigée, car
aucune mention n'est faite dans l'article 3 de l'arrêté du 18
septembre, relatif aux critères d'inscription au premier
marché.
1.2- Sur les marchés émergents
i le Ghana
Aucune mention concernant les garanties n'est faite dans les
conditions d'appel public à l'épargne.
i le Maroc
La production de garantie sur le marché marocain est
laissée à la discrétion de l'émetteur comme le
stipule le point 7.4 de l'annexe à la circulaire n°05/00 relative
à la note d'information exigée des personnes morales faisant
appel public à l'épargne.
2- LE COUT DE LA GARANTIE
Le coût de la garantie peut s'analyser à deux
niveaux selon la qualité du garant.
Dans un premier cas, il peut-être presque nulle, la
garantie étant assurée par une société mère,
dans le cadre d'une assistance à sa filiale.
Dans le second cas, la garantie est assurée par un
établissement financier. La structure garantie supporte un coût,
qui est en fait, la rémunération du service rendu. Ce coût
varie d'un établissement à un autre et est composé d'une
partie fixe et d'une partie variable.
La partie fixe appelée commission d'engagement, a pour
base de calcul le montant nominal de l'emprunt à garantir. Elle est
comprise entre 0,5% et 1,5%.
La partie variable est une commission ad valorem. Elle est
fonction des encours. Le taux varie entre 0,5% et 1,5%.
Pour un emprunt de 9.000 millions de Fcfa sur 7 ans, à
amortissement constant, le coût de la garantie est
déterminé selon le tableau suivant.
Tableau 3 : calcul du coût de Garantie
financière
DESIGNATIONS
|
Hypothèse basse
|
Hypothèse hausse
|
COMMISSION D'ENGAGEMENT
|
0,50%
|
1,50%
|
45 000 000
|
135 000 000
|
TOTAL COMMISSION ADVALOREM (sur les 7 ans)
|
0,50%
|
1,50%
|
157 635 000
|
412 905 000
|
TOTAL COMMISSION (sur les 7 ans)
|
202 635 000
|
547 905 000
|
Pour l'hypothèse basse la somme totale que l'entreprise
versera à son garant est évaluée à 202.635.000 FCFA
tandis que dans le scénario fort, le coût est de 547.905.000
FCFA.
Cette analyse vient confirmer notre position quant à la
cherté du service de garantie qui renchérit bien évidement
le taux de sortie des émissions obligataires, et par conséquent,
dissuade certaines entreprises.
3- LES MESURES DE PLAFONNEMENT
Les mesures de plafonnement procèdent de l'idée
de vouloir consolider les ressources du Fonds. Il s'agit d'un seuil en dessous
duquel le fonds ne peut honorer de sa signature en tant que garant d'une
opération d'emprunt. Ce seuil indique la capacité
financière à contracter de nouveaux engagements. Ces mesures sont
destinées à préserver l'équilibre financier des
Fonds de Garantie. Elles sont matérialisées par des indicateurs
qui sont définis de manière restrictive et répondant
à des objectifs de solvabilité. Ces indicateurs sont le ratio
encours/ressources nettes et le plafond fixé par pays.
Chaque maison de garantie fixe ses propres indicateurs. Ainsi,
chez GARI (Fonds de Garantie des Investissement) , le ratio encours sur
ressources est de 3,5. En effet, les encours ne doivent pas
excéder 3,5 fois le montant des ressources nettes. Chez FSA (Fonds de
Solidarité Africain)
Il faut rappeler que la fixation du potentiel de garantie est
le fait des fonds de garantie eux-mêmes. Cela n'est pas
évalué par le régulateur local, donc un risque demeure.
Ce potentiel de garantie est un frein à la levée
de capitaux sur le marché, car réellement c'est ce plafond de
garantie qui conduit à la mise en place des conditions de
sélectivité lourdes au sein des maisons de garantie.
Ces conditions sont à la source de rejet de plusieurs
demandes de garantie. En effet, étant donné que les Garants sont
limités dans leur mission, ils préfèrent donner aux plus
méritants. Le cas du Fonds Gari décrit dans le tableau suivant,
en est une belle illustration.
Tableau 4 : Etats des demandes de garantie chez
GARI
|
Reçus
|
Accordés
|
Refusés
|
Reportés
|
Sans suite
|
Nombre de dossiers
|
137
|
85
|
17
|
13
|
27
|
Pourcentage (%)
|
100
|
60,29
|
12,29
|
10,29
|
21,32
|
Montant en F.Cfa
|
61.753
|
33254
|
1234
|
6819
|
13144
|
Pourcentage (%)
|
100
|
53,85
|
19,95
|
4,91
|
21,28
|
Sources : Rapport d'activités 2002 de Gari, page
11
Il en ressort que, depuis le lancement des activités de
GARI, sur les 137 demandes de garanties d'une valeur de 61.753 millions de
Fcfa, ce sont 85 qui ont reçu des avis favorables pour un montant de
33.200 millions de Fcfa, soit une proportion de 60,29% du montant total. GARI a
donc rejeté globalement 39% des demandes de garanties qui lui ont
été soumises.
De ces faits, certaines entreprises bien qu'ayant une bonne
situation financière, peuvent se voir refuser la garantie. Il s'agit
d'un test de trop pour accéder au marché obligataire, surtout que
l'élément essentiel à prendre en compte dans ce cas est la
solvabilité de l'émetteur.
CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE
La présentation du marché obligataire a permis de
voir son accès facile à toute organisation ayant un besoin de
financement.
La description du montage d'un emprunt obligataire a permis de
cerner les variables essentielles de cette opération complexe, car il
s'agit de concevoir un produit qui satisfasse à la fois l'investisseur,
l'émetteur et les conditions du marché.
A travers l'évaluation des performances du
marché obligataire régional, l'on a pu constater que le
financement de l'économie des pays de l'Union, demeure à
dominance bancaire. Ainsi, cette économie n'a pas réellement eu
jusqu'à présent, besoin de recourir au marché financier
pour son développement. Ce mode de financement qu'est l'économie
d'endettement n'est pas adapté au contexte actuel, en plus il est
pourvoyeur des risques tels l'inflation.
L'examen des besoins de financement des pays de l'UMOA a permis
de même, de voir leur importance.
S'agissant de la garantie financière exigée lors
d'une émission obligataire, l'on a pu constater qu'il s'agit d'un «
obstacle inutile », freinant l'élan de certaines
entreprises vers le marché.
Au regard de ces analyses, il importe que les Etats et
entreprises de l'UMOA se tournent vers un marché obligataire
crédible. Cette crédibilité des marchés est
assurée par le système de notation financière. D'où
son importance pour notre marché obligataire régional.
DEUXIEME PARTIE
|
LE SYTEME DE NOTATION, MOYEN DE
|
DE VELOPPEMENT DU MARCHE
|
OBLIGATAIRE
|
Le développement du marché obligataire
régional devrait passer par celui des émissions de petits
montants, initiées par les entreprises de tailles moyennes et
l'internationalisation du marché. Ces deux éléments
contribueront à avoir un éventail plus large d'investisseurs
(locaux et étrangers) et d'émetteurs. Cependant, ces conditions
impératives ne peuvent être mises en oeuvre que si le
marché financier possède en son sein, un solide système de
protection des émissions, telle que la notation financière. En
effet, à travers des méthodes objectives et rigoureuses, la
notation met en exergue le niveau de risque lié à chaque
émetteur et fait régner la confiance entre investisseurs et
entreprises émettrices d'obligations. Elle vient réduire
l'asymétrie d'information entre les différents acteurs. Parlant
de l'asymétrie d'information, il s'agit d'une situation telle que
l'emprunteur a à sa disposition toutes les informations sur le projet
dont il recherche le financement, alors que l'apporteur de fonds, en charge de
le financer partiellement ou intégralement, n'a aucune information sur
sa qualité.
En outre, au regard du coût élevé de la
garantie financière analysé dans la première partie de
l'étude, il faut permettre aux entreprises solides financièrement
et qui sont susceptibles d'avoir une bonne note, de se passer de la garantie
comme le soutient le CREPMF en ces termes « la garantie
financière peut être substituée par une note AAA ou AA,
donnée par une agence de notation reconnue par le Conseil
Régional2 ». Ceci conduirait à
réduire le taux de charges d'intérêt de l'emprunt
obligataire.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire
que l'intervention d'une agence est non seulement nécessaire mais
indispensable pour ce marché émergent.
Dans cette deuxième partie de notre étude, nous
présenterons la notation financière dans toute son essence dans
le premier chapitre, et dans un second, il sera question d'étudier de sa
mise en oeuvre sur notre marché.
2Projet de modification des textes du Marché
financier régional, Page 11
CccHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA
NOTATION FINANCIERE
Dans ce chapitre, il s'agira de passer en revue
l'activité de la notation et l'expérience de ce nouveau
métier dans les pays développés d'abord, et par la suite,
nous présenterons la technique de notation.
I- DEFINITION DE L'ACTIVITE DE NOTATION FINANCIERE
1. - LE METIER DE LA NOTATION
1.1- Evolution des agences du rating
La notation financière ou crédit rating en
anglais, est une vieille industrie financière. Elle est apparue aux
Etats-Unis à la faveur du développement des émissions
publiques consécutives à la circulation de manière anonyme
des capitaux sur un vaste marché. A l'origine, elle s'apparentait
à une simple analyse de crédit. Sous l'impulsion de
l'américain John Moody3, cette
activité hautement technique a été effectuée pour
la première fois aux Etats-Unis. Mais, c'est seulement à partir
de 1970, que les agences de notation sont devenues des acteurs majeurs des
marchés des capitaux. Leur essor est allé de pair avec la
globalisation financière et le développement des marchés
financiers, et surtout avec la faillite de « Penn
Central4 ». Ainsi certains financiers affirment que cet
événement est sans doute celui qui a précipité
« la montée en puissance » de cette profession. En
effet, ce choc a changé le mode de rémunération des
agences, leurs ressources vont désormais provenir des entreprises qui
espèrent avoir des meilleures conditions de placement. Auparavant, leurs
revenus provenaient des ventes de manuels de notation.
3auteur du premier recueil de notation en 1909
4 Ancienne Compagnie ferroviaire américaine
Ainsi, entre 1972 et 1980, une dizaine d'agences va être
créée en Europe et aux USA.
Cependant, cette émergence des agences de rating
pendant ces années ne s'est pas faite sans difficulté. En effet,
au cours de cette décennie, les émetteurs et investisseurs se
sont montrés de plus en plus critiques, à l'égard des
agences du rating et ont brandit le spectre d'une perte de leur
indépendance. De même, à la suite d'effondrements
financiers spectaculaires tels que la faillite de banques américaines
Savings and loans en 1980, les agences de notation vont être
accusées de ne réagir que trop lentement aux mauvaises
nouvelles.
En outre, la vague de restructuration qui a touché
presque toutes les entreprises dans les années 80 a mis en
évidence les faiblesses des agences de rating.
En réponse à ces critiques, les agences de
rating vont accorder plus d'importance aux réactivités et aux
relations publiques, et vont adopter de nouvelles technologies telles que le
« crédit watch » ou la mise sous surveillance de
l'entité notée. Les agences vont décider d'émettre
désormais une opinion relative à la sensibilité d'une
émission et à la détérioration éventuelle de
l'environnement.
A l'heure actuelle, le nombre des agences de notation a accru
sur tout le globe, et elles sont devenues incontournables dans le cadre de
toutes opérations financières.
Les scandales financiers de 2002, notamment l'affaire Enron
dans laquelle l'agence Moody's est citée, ont relancé aujourd'hui
les réflexions, car beaucoup d'observateurs ont mis en cause le
rôle et les méthodes de travail des agences de notation.
1.1- L'objet de la notation
i Définition
La notation financière consiste en « une
évaluation indépendante, objective et rigoureuse de l'aptitude ou
la capacité d'une entité économique à honorer aux
échéances prévues, ses obligations
financières (remboursement du capital et des
intérêts d'un emprunt5) » . La
caractérisation ou la qualification de cette aptitude est donnée
sous forme de catégorie de note de crédit traduisant, le niveau
de qualité de la signature de l'entité et par conséquent,
le niveau de risque qui y est associé, pour que tout prêteur,
créancier ou bailleur de fonds soit payé ou non à bonne
date. Cette note traduit, en effet, une information pertinente sur la
probabilité de défaut d'un émetteur. Pour un Etat,
l'évaluation concerne non seulement cette aptitude mais aussi la
volonté des dirigeants aux affaires surtout pour des pays ayant des
institutions fragiles tels les pays d'Afrique.
La notation est réalisée à la demande
d'une entité qui souhaiterait lever des fonds. Cependant, les agences de
notations ayant pour rôle de traiter l'information sur le marché
ou de mettre à la disposition des investisseurs, fournisseurs ou
clients, certaines informations, procèdent à la notation de
certaines entreprises sans que ces dernières ne les aient
sollicitées auparavant. Il s'agit de la notation non sollicitée
ou « notation sauvage ». Cette pratique est
considérée comme anticoncurrentielle pour certaines agences,
alors que pour d'autres, elle est faite dans l'intérêt de
l'investisseur.
i Le champ d'intervention du Rating
A la question de savoir le domaine d'investigation des agences
de notation, il convient de répondre qu'elles interviennent au niveau de
toute entité ou organisation qui souhaiterait avoir accès au
crédit. Son champ d'intervention comprend :
- les entreprises commerciales et industrielles,
- les établissements de crédit et institutions
financières,
- les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières, - les Etats et les collectivités locales.
Pour ce qui est de la notation des Etats, elle est de plus en
plus réalisée. Cela est dû au fait que chaque pays nourrit
l'idée d'accéder au
5 Daniel KARYOTIS, une nouvelle approche du risque,
édition Banque, Page 12
grand marché international des capitaux privés,
les capitaux publics coûtant plus cher et se faisant de plus en plus
rare. C'est le comportement adopté par les pays avancés et
émergents. En Afrique jusqu'au 31 octobre 2003, ce sont quatorze pays
qui se sont fait noter par l'une des trois agences les plus reconnues au monde.
Ceux-ci forment aujourd'hui le cercle de qualité de l'Afrique
(Annexe 4).
i La typologie de la notation
Il existe deux types de notation que sont la notation à
court terme, et la notation à long terme.
- La notation à court terme : dans ce cas, l'agence de
notation cherche à évaluer la capacité de
l'émetteur à faire face à son endettement à court
terme (échéance inférieure ou égale à 12
mois) Il s'agit des dettes commerciales (crédit fournisseurs) et des
dettes vis-à- vis des banques ou dettes inter-entreprises. C'est dans ce
cadre qu'intervient l'entreprise COFACE (n°1 mondial de l'assurance
crédit export) à travers son service @rating. Ce type de notation
sécurise en effet, les relations commerciales ou d'affaires entre les
différents acteurs. Il permet de savoir le plus vite possible,
l'identité de l'entreprise avec qui l'on travaille et indique le montant
de crédit qui peut être accordé à l'entité
notée qui sollicite un prêt.
- La notation à long terme : elle est relative à
l'endettement à
long terme, donc utile pour le marché obligataire et
qui suscite particulièrement notre attention au cours de cette
étude. En effet, il faut s'assurer avant l'émission de la forte
capacité de l'entreprise à faire face à ses obligations
aux bonnes dates. Elle se veut comme le passage obligé pour
accéder au marché obligataire. Même si elle n'est pas une
recommandation à l'achat, elle contribue fortement à la
décision d'achat.
1.3 - les agences de notation
A l'heure actuelle, il existe plus de soixante cinq (65) agences
de notation dans le monde. Les plus connues sont au nombre de quatre (4).
Ce sont Standard & Poor's, Moody's, Fitch Investor et
Dominion Bond Rating. Les trois premières sont américaines et la
dernière est canadienne. Leur réputation vient du fait qu'elles
ont le statut NRSRO (Nationally Recognized Statistical Rating Organization). Le
statut NRSRO, créé en 1975, résulte de la
réglementation de l'activité de notation entamée par la
SEC (Securities and Exchange Commission), le régulateur
américain. En effet, il s'agit pour cette autorité de
reconnaître à certaines agences, la crédibilité de
leur notation. Ce concept permet d'éviter que les firmes de notation
entre en concurrence.
1.4 - Les principes généraux de la
notation
Ce sont des principes édictés par le
comité technique de l'OICV (Organisme International des Commissions des
Valeurs). Ce sont des principes qui sont destinés à renforcer
l'intégrité du processus de notation des agences. Cela devrait
contribuer à une grande indépendance de leur analyse. Ils portent
sur quatre grands thèmes.
i La qualité et l'intégrité du
processus de notation.
Ce principe oblige les agences de rating à produire une
opinion sincère et fiable, ce qui contribue à réduire
l'asymétrie d'information entre l'emprunteur et le prêteur et les
autres acteurs du marché.
i L'indépendance
Ce principe fait obligation à l'agence d'éviter
toute activité, procédure ou relation qui peut compromettre son
indépendance et l'objectivité du processus de notation.
i La transparence
Les méthodes de notation avaient été
largement critiquées dans les années antérieures, car
elles s'apparentaient à « des boites noires » non
accessibles aux personnes extérieures à l'agence. Ce principe
vient donc annihiler ce caractère opaque des méthodes de
notation, susceptible de jeter un discrédit sur les opinions des
agences.
i La confidentialité
A travers ce principe, il est fait obligation aux agents de
notation de garder secret les informations non publiques dont ils ont pris
connaissance dans le cadre du travail et les informations qui leur ont
été transmises par les dirigeants lors de l'enquête. A ce
titre, une clause de confidentialité devra être scellée
entre l'entreprise notée et l'agence de rating.
1.5- Le coût de la notation
Les agences de notation ont en matière de tarification
des pratiques comparables. En France, une émission obligataire est
facturée en une seule fois sur la base du montant levé. La base
est comprise entre 3 et 3.75 points, avec un plafond moyen de 300.000 euros,
soit 196 millions de FCfa. A ces charges variables, il faut ajouter des frais
fixes d'un montant maximal de 100.000 euros (65 millions de FCfa). Enfin, pour
les émetteurs réguliers, les coûts d'utilisation de la note
peut être abaissés jusqu'à 80% selon le montant
émis.
2. - LA NOTATION FINANCIERE, UNE EXPERIENCE REUSSIE DANS
LES PAYS DEVELOPPES : le cas de la France
La notation financière mise en oeuvre depuis le
20ème siècle s'est répandue dans le monde
entier, mais surtout dans les pays développés où elle est
devenue incontournable pour accéder au marché des capitaux. Pour
voir le caractère effervescent de cette activité, nous allons
explorer le marché français de la notation financière.
2.1- L'activité de la notation en
France
C'est la Caisse Nationale des Télécommunications
qui en 1975, a ouvert la voie de la notation en France. Mais ce n'est
véritablement qu'au cours des années 80 que le rating s'est
développé, notamment dans la foulée du
développement d'un marché de titres de créances
négociables (billets de trésorerie, certificats de
dépôts...) Alors que le monde de la notation était
dominé par les deux grandes agences américaines,
Standard & Poor's et Moody's, plusieurs banques et
investisseurs institutionnels décident de doter la France d'une agence
locale. C'est ainsi que naissait en 1986 l'ADEF (Agence d'Evaluation
Financière), rachetée ensuite par Standard & Poor's. Outre le
secteur industriel et bancaire, les agences de notation ont également
trouvé de nouveaux marchés avec la notation des
collectivités locales françaises (villes, structures
intercommunales, départements ou régions), des organismes de
placement collectifs en valeurs mobilières et des opérations de
la titrisation6.
2.2- La population des émetteurs
notés
Le marché français est dominé par les
trois premières NRSRO. Elles sont présentes sur le marché
à travers des filiales. Standard and Poor's et Moody's détiennent
chacune 37,5% du marché global et Fitch se positionne comme le
troisième challenger avec 25%. Chacune des agences couvre entre 120 et
220 émetteurs.
Entre 1998 et 2003, le nombre de notations s'est accrue en
moyenne de plus de 40%. Au cours de la seule année 2003, ce sont 387
entreprises qui se sont fait noter. La répartition sectorielle est faite
comme suit.
Tableau 5 : Etat de la notation en
France
Nombre total d'émetteurs
|
Entreprises d'assurance
|
Institutions financières
|
Collectivités locales
|
Sociétés industrielles et commerciales
|
387
|
36
|
205
|
51
|
95
|
Sources : Rapport 2004 de l'AMF-France sur les agences
de notation, Page 21
La majorité des émetteurs notés (52%)
provient du secteur de la Banque. Cela est dû au fait que ce secteur est
beaucoup présent sur le marché obligataire, à la recherche
de refinancement.
6 La titrisation consiste à transformer des
créances non négociables en valeurs mobilières.
2.3- Le poids des entreprises notées en terme de
capitalisation boursière
Plus de 37% des entités notées font l'objet
d'une cotation en bourse, sur le premier marché parisien. Elles
représentent plus de 71% de la capitalisation Boursière
française et plus de 94% de l'indice Cac 407. Pour
souvenir, la capitalisation boursière fin 2003 était de 1067
milliards d'euros et celle du Cac40 fin 2003 de 650 milliards d'euros.
2.4- la multi-notation
Par multi-notation, on entend le fait pour un émetteur
d'être noté par au moins deux agences. Aujourd'hui en France,
plusieurs entreprises adoptent ce comportement afin de montrer leur
crédibilité et leur entière solvabilité
auprès des épargnants. Ainsi, dans le domaine industriel,
près d'un émetteur sur deux a bénéficié d'au
moins deux notations.
II- LA TECHNIQUE DE NOTATION
1- LE PROCESSUS DE NOTATION
La notation suit un processus dont les étapes sont les
suivantes.
1.1- La phase de documentation
Pour pouvoir noter une entreprise, il est nécessaire de
bien la connaître. Cette première étape consiste pour
l'agence à recueillir le maximum d'informations susceptibles
d'étayer son jugement. Il s'agit d'une part, d'informations publiques
livrées par l'entreprise à partir des états financiers et
comptes de gestion, supposés présenter une image fidèle de
l'entreprise. Sur ce point, l'agence de notation diffère des cabinets de
commissariat aux comptes dont la mission définie par les lois est de
vérifier la sincérité de l'information
délivrée par l'entreprise. L'agence de rating dans son
étude supposera que les commissaires aux
7 Indice boursier parisien
comptes ont bien fait leur travail. D'autre part, l'agence
cherchera des informations à partir d'entretiens avec la direction
générale et certains partenaires de l'entreprise tels les
banques. Ces informations dites privées ne doivent pas être
divulguées. Toutefois, l'entreprise a le choix des informations qu'elle
confie. Elle n'est pas obligée de répondre à toutes les
préoccupations de l'analyste.
En somme, la recherche d'informations ne doit porter
uniquement sur les éléments comptables, mais également sur
les facteurs stratégiques, opérationnels et humains.
1.2- la phase d'analyse
Il s'agit pour l'analyste, interlocuteur
privilégié de l'entreprise notée, de traiter l'information
collectée dans la première phase. A partir d'un examen critique,
il dégagera les points faibles et les points forts de l'entreprise
(diagnostic interne), les opportunités et les menaces (analyse externe)
Dans son rapport, il devra mettre en lumière les perspectives d'une
évolution future de l'entreprise.
1.3- la phase notation
Le document de base est le rapport de l'analyste
élaboré dans la précédente phase. Le
dépôt de ce rapport entraîne l'achèvement de ses
travaux. Il revient à un comité indépendant appelé
comité de notation d'attribuer la note. Ce comité est
formé de plusieurs experts n'ayant eu aucun rapport avec la
société notée dans les précédentes
étapes de la notation.
1.4- la phase de publication
Après que le comité de notation a donné
son avis final, la note est publiée, à travers le réseau
d'information de la Bourse, dans les publications régulières des
agences et dans la presse financière. Toutefois, avant la diffusion de
la note, celle-ci est soumise au préalable à l'entreprise afin
qu'elle se prononce. En fait, elle est libre d'accepter
ou de refuser la note de l'agence. C'est donc après
acceptation que suivra la publication.
En cas de refus, l'entreprise notée devra s'assurer que
les analystes ont eu accès aux informations pertinentes et une nouvelle
analyse sera mise en oeuvre.
1.5- la phase de suivi
Le suivi et l'actualisation des notes sont assurés en
permanence par l'agence. Une fois la note attribuée, l'agence
procède donc au suivi de celle-ci pendant toute la durée de
l'opération d'emprunt, à partir des documents comptables ou
informels fournis par l'entreprise concernée et grâce à une
observation continue du marché et de son secteur d'activité. De
même, l'entreprise est normalement tenue d'informer l'agence de toutes
les évolutions susceptibles d'influer sur la note. Des mises sous
surveillance (watch List) pour abaissement ou rehaussement de la note peuvent
alors avoir lieu durant la vie de l'opération, selon le résultat
de ce suivi. Les annexes 5 et 6 présentent respectivement des avis de
mise sous surveillance et de révision de note d'une entreprise.
2. - L'ECHELLE DE NOTATION A LONG TERME
L'échelle de notation à long terme est celle
utilisée pour la notation des emprunts obligataires (essence de notre
étude) Il n'existe pas d'échelle conventionnelle, chaque maison
de rating possède sa propre échelle. Nous allons ici, nous
limiter à celles des trois agences de notation reconnues mondialement.
Voir le tableau ci-après.
Tableau 1 : Echelle de notation
Moody's
|
S&P
|
Fitch
|
COMMENTAIRES
|
Aaa
|
AAA
|
AAA
|
Meilleure qualité, bonne aptitude au paiement du
principal et intérêt le risque de défaillance est
pratiquement nul.
|
Aa
|
AA+ AA
AA-
|
AA+ AA
AA-
|
Haute qualité, très forte capacité à
faire face aux obligations de paiement. Risque de défaut ne
présente pas de différence significative avec
les créances AAA.
|
A
|
A+
A
A-
|
A+
A
A-
|
Créances pour lesquelles l'aptitude au paiement du
principal et des intérêts est forte. Cependant une
évolution défavorable des conditions économiques pourrait
affecter cette aptitude dans une plus large mesure que pour les créances
de qualité.
|
Baa1
Baa2
Baa3
|
BBB+ BBB BBB-
|
BBB+ BBB BBB-
|
Qualité moyenne, capacité satisfaisante à
honorer ses obligations, absence d'attribut favorable à long terme, elle
reste sensible à l'évolution des facteurs d'exploitation ou
conditions économiques et financières.
|
Ba1
Ba2
Ba3
|
BB+ BB
BB-
|
BB+ BB
BB-
|
Créances de nature spéculatives
(sécurité mal
assurée), capacité incertaine à terme de
l'emprunteur à honorer ses engagements. Aptitude défavorable des
facteurs d'exploitation et des conditions économiques et
financières
|
B1
B2
B3
|
B+
B
B-
|
B+
B
B-
|
Créances à sécurité faible, forte
incertitude quant à la capacité de faire face au paiement du
principal et des intérêts.
|
Caa1
Caa2
Caa3
|
CCC+ CCC CCC-
|
CCC
|
Qualité médiocre, défaut de paiement
prévisible, le paiement repose sur la persistance des conditions
économiques et financières favorables.
|
Ca
C
|
CC
C
|
CC C
|
Défaut de paiement prévisible, proche de la
défaillance
|
|
D
|
D
|
Défaut de paiement réel
|
Sources : Alain CHOINEL & Gérald ROUYER, Le
Marché Financier, structures et acteurs, Banque, Page 279
Les notes situées entre AAA et BBB sont appelées
Investissement grade (High Grade), tandis que celles situées entre BB et
D sont dites Spéculative Grade. Ce sont deux classes de risque
très importantes aux yeux des investisseurs, notamment certains
institutionnels qui n'ont pas le droit d'acheter des obligations de
catégories Spéculative Grade.
En outre, les signes + ou - qui accompagnent souvent la note
indique le niveau de qualité de celle-ci dans sa catégorie. Par
ailleurs, les notations sont assorties d'une perspective qui peut être
stable, positive ou négative. Cette caractéristique indique la
tendance probable de ces notes dans le moyen terme.
3- ANALYSE D'UNE ENTREPRISE EN VUE D'UNE NOTATION
La note est attribuée à l'issue d'un processus
assez lourd qui vise à évaluer le risque stratégique et le
risque financier de l'entreprise.
3.1- Le risque stratégique
Le risque stratégique permet d'apprécier la
capacité d'action et de réaction de l'entreprise dans un
environnement incertain et en perpétuelle turbulence. L'analyser revient
à cerner l'environnement macroéconomique de l'entreprise et son
risque commercial.
i L'environnement
macroéconomique
Elément essentiel dans le cadre d'un diagnostic
stratégique, le macro-environnement met en exergue les
éléments externes à l'entreprise. On fait ici
référence aux tendances culturelles et sociales, aux politiques
économiques, à la législation en vigueur et à la
technologie d'une région, d'un pays.
i Le risque commercial
o Environnement concurrentiel (risque
sectoriel)
Pour analyser le risque sectoriel, l'analyste doit se poser les
questions suivantes :
- Le secteur est-il naissant, est-il en phase de croissance, de
maturité, de déclin ou en restructuration ?
- Quel est le poids du secteur dans l'économie nationale
?
- L'entreprise est-elle présente localement ou
possède des marchés à l'international ?
o Positionnement de l'entreprise
L'analyste devra s'informer sur :
- la part de marché de l'entreprise afin de voir si elle
est en situation de monopole ou de concurrence,
- la maîtrise de l'activité par l'entreprise
(l'évolution du chiffre d'affaires par exemple sur 5 ans) Est-elle
régulière ou connaît-elle des éruptions ?
- l'efficacité industrielle et/ou commerciale,
- la qualité du management,
- la dimension réelle de l'entreprise (effectif, part de
marché, chiffres d'affaires, réseau de distribution,
qualité du produit, notoriété),
- la place de la société dans son milieu (savoir si
la disparition de l'entreprise a des conséquences sur la région,
le pays)
L'analyste devra en outre étudier la stratégie
de base (supériorité des coûts, différenciation,
spécialisation, concentration) et la stratégie de croissance de
l'entreprise (intégration, diversification) Il faut noter que ces deux
stratégies débouchent sur la stratégie concurrentielle qui
permet de savoir si l'entreprise est leader, challenger ou suiveur.
3.2- Le risque financier
Après avoir examiné le cadre stratégique
de l'entreprise, l'analyste devra se pencher sur le risque financier de
l'entreprise. A ce niveau, l'on passera en revue sa politique
financière, sa rentabilité, sa structure financière et sa
flexibilité financière.
i La politique financière
Il est question de savoir l'intérêt que les
dirigeants accordent à la structure du capital et ses implications.
L'analyste est guidé par les questions suivantes.
- L'entreprise s'est-elle imposée un coût minimal de
fonds propres ?
- Y a-t-il un seuil d'endettement fixe qu'il ne faut pas
dépasser ? - L'entreprise a-t-elle une politique de dividende ?
i La rentabilité
La rentabilité est le gage de la
pérennité de l'entreprise. Elle est mesurée par des ratios
financiers qui traduisent l'efficacité d'une entreprise à
utiliser son actif, à gérer ses activités et sa
capacité à couvrir ses frais financiers. L'analyste
appréciera le niveau et l'évolution des indicateurs suivants.
- Le ratio de la marge bénéficiaire
Résultat Net
Chiffres d'affaires
- Le ratio du rendement des actifs Résultat Net
Total Actif
- Le ratio des capitaux propres Résultat Net
Capitaux Propres
- Le ratio Résultat économique
Chiffres d'affaires
- Le ratio Résultat économique
Frais Financiers
- Le ratio Capitaux Propres
Frais Financiers
i La structure financière
Les éléments suivants seront
appréciés :
- Le niveau d'endettement de l'entreprise y compris les
engagements hors bilan.
- Le rapport Endettement sur Fonds Propres.
- L'adéquation entre les besoins de financement et la
nature de l'endettement.
- Le risque d'illiquidité
- Le risque des taux
- Le risque de faillite
i La flexibilité
financière
Dans ce cas, l'analyste évalue la capacité de
l'entreprise à mobiliser facilement des ressources financières
pour faire face à une opportunité stratégique ou à
une crise. Cette évaluation donne d'étudier les
éléments suivants :
- l'autofinancement
- la ligne de crédit
- l'engagement formalisé d'un actionnaire
- la présence de l'Etat dans le capital
- les réserves latentes (qui ont un pouvoir ponctuel
facilement réalisable)
L'approche du risque d'insolvabilité est
réalisée à partir d'une méthodologie
synthétisée par le schéma ci-après.
De l'Importance d'une Agence de Notation pour le
Marché Obligataire de l'UMOA
Position Concurrentielle
Adéquation du Cash Flow
Autres facteurs
Situation Financière
Flexibilité Financière
SOL VABILITE
Performance Commer- ciale & industrielle
Objectif Structurel
Caractéristique Sectorielle
Politique Financière
DE
54
Schéma : Analyse de la
solvabilité d'une entreprise
Sources : Daniel KARYOTIS, Une Nouvelle Approche du
Risque, LA REVUE BANQUE, Page 45
Cette présentation de la notation a permis de voir la
complexité de cet instrument. S'étant développée
depuis le début du XXème siècle, l'activité de
notation connaît aujourd'hui une effervescence dans les pays
développés. Elle est incontournable pour une internationalisation
et une plus grande mobilisation des ressources sur marché
obligataire.
Mais comment sa mise en oeuvre pourrait-elle se faire sur
notre marché ? C'est à cette préoccupation que nous
essaierons de répondre dans le chapitre suivant.
CHAPITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE LA NOTATION SUR MARCHE OBLIGATAIRE
|
Dans ce chapitre, il sera question dans un premier temps, de
porter une réflexion sur la création d'une agence de notation, et
dans un second, de voir les avantages de ce système, qui contribueraient
à une plus grande fluidité du marché obligataire
régional.
I - REFLEXION SUR L'INTRODUCTION D'UN SYSTEME DE NOTATION
SUR NOTRE MARCHE
Dépuis octobre 2004, le CREPMF a démarré
les travaux devant conduire à la dynamisation du marché
financier. Dans sa fiche d'action n° 006 (Annexe 7), il
est question des réformes sur les garanties qui doivent conduire
à la mise en place d'un cadre institutionnel pour les activités
de notation. Pour une éventuelle introduction du système de
notation sur notre marché, il est nécessaire de
réfléchir sur le moyen de notation qui conviendrait le mieux
à notre marché.
1. LE MOYEN DE NOTATION
Discuter sur le moyen de notation revient à identifier
la meilleure voie, parmi celles qui s'offrent à nous, pour une
éventuelle activité de rating sur le marché.
Certains professionnels pensent que la notation doit
être mise en oeuvre par l'intermédiaire d'une cellule au sein du
CREPMF (première voie). Cette idée bien qu'elle présente
des aspects positifs tels que la connaissance du territoire et le coût
qui pourrait-être moindre, ne requiert pas notre assentiment. En effet,
il est beaucoup difficile d'abonder dans ce sens pour une activité aussi
complexe et un marché jeune comme celui de l'UMOA.
A notre avis, il serait mieux d'opter pour la mise en place d'une
agence affiliée à un NRSRO (deuxième voie).
1.1 - Les raisons d'une affiliation à un
NRSRO
Le capital d'une entreprise de notation est sa «
réputation », car il ne s'agit pas seulement pour une
agence de noter mais aussi de certifier les entreprises. Ce rôle de
certification lui permet d'être reconnu fiable et crédible.
L'option de concéder le marché de notation régionale
à une agence reconnue est le fait des éléments
suivants.
i le professionnalisme de l'agence
La notation est une activité qui nécessite
beaucoup de professionnalisme. Cela passe par la maîtrise de
l'activité, du processus de notation et de la compétence des
équipes de notation. Ces qualités sont déjà
reconnues au NRSRO.
i Les ressources financières
Pour exercer comme agence de notation, il faut avoir les
ressources suffisantes pour être crédible aux yeux des
investisseurs et éviter les conflits d'intérêts. Ainsi,
être affilié à une maison internationale est essentiel pour
opérer sur un marché où la plupart des éventuels
émetteurs sont filiales des grands groupes occidentaux.
i La notoriété des
NRSRO
L'un des facteurs de développement du marché
obligataire est son internationalisation. Se faire noter par une agence
reconnue mondialement, revient à se mettre sur le même diapason
qu'une entreprise occidentale notée. Ainsi, les émissions des
organisations de l'Union vont intéresser de plus en plus un grand nombre
d'investisseurs étrangers.
1.2- Les tarifications de la notation
Si nous choisissons de nous faire noter par l'entremise d'une
agence NRSRO, il convient de s'aligner sur les prix que celles-ci pratiquent
sur les autres marchés. Le montant maximum à payer en France pour
se faire noter est de 262 millions de francs FCfa. Ce coût est
largement meilleur que celui de la garantie financière
pratiquée sur notre marché.
2 - LE CADRE REGLEMENTAIRE DE LA NOTATION
La réglementation des agences de rating est un sujet
qui fait rage actuellement aux Etats Unis et en France. En effet, aux Etats
Unis, les scandales financiers, en l'occurrence l'affaire Enron dans laquelle
Moody's, la deuxième grande agence de rating au monde, a
été mis en cause, ont relancé le processus de
réflexion et de reformes au niveau réglementaire, cela afin de
formaliser des critères rigoureux et une procédure officielle de
reconnaissance du statut NRSRO.
En France, ce domaine est complètement dépourvu
de textes. Il n'existe pas de règlements ni pour les agences, ni pour
l'activité. Comme tout acteur financier, « les agences qui
interviennent en France sont soumises aux textes législatifs et
réglementaires de portée générale à
l'utilisation d'informations privilégiées, à la
manipulation de marché ou à la diffusion de fausse
information 8». Le fait que les agences
qui interviennent sur le marché français
bénéficiaient déjà du statut NRSRO, cela
était suffisant pour l'Autorité des Marchés Financiers
(AMFFrance) jusqu'à l'heure actuelle.
Il est vrai que les agences de notation ont une bonne position
quant à leur reconnaissance par le régulateur américain.
Cependant, il est nécessaire pour chaque régulateur local de
s'interroger sur son rôle et sa responsabilité quant à
garantir et sécuriser les investissements de sa place.
Pour nous, il ne s'agit pas d'élaborer des
règlements devant régir les activités de notation, mais
d'attirer l'attention du régulateur du marché financier de l'UMOA
sur les questions ou sujets à traiter de manière précise
pour une éventuelle admission des agences sur notre marché.
8 Rapport 2004 de l'AMF sur les agences de notation,
page 39
Le développement qui suit est consacré au
rôle que devra jouer CREPMF, aux règles déontologiques,
à la gestion des conflits d'intérêts, à la
protection des émetteurs et à l'impact de la notation sur les
cours.
2.1 -Le rôle du conseil Régional
En tant que Régulateur du marché financier
régional, le Conseil Régional devra surveiller les
activités de notation sur son territoire. Cela passera par
l'élaboration d'instructions sur les sujets qui ont besoin d'être
traités avec beaucoup d'attention et de précision.
En outre, le CREPMF devrait servir de dispositif local de
contrôle. En effet, le contrôle devra s'opérer tant sur les
actes des agences de notation quant à leur respect de la
réglementation en vigueur, que sur leur personnel.
Par ailleurs, afin de faire évoluer les attentes des
acteurs du marché, il reviendra au Conseil de créer un concept
« release » à l'image du régulateur
américain. En effet, il s'agira de mettre à la disposition des
différents acteurs du marché de la notation, un questionnaire
à partir duquel des critiques et suggestions seront
opérées. Cela permettra au Conseil d'avoir leur avis et
d'être sûr que les instructions élaborées vont dans
le sens de la dynamisation de l'activité et de l'attente des acteurs du
marché.
2.2- Les règles déontologiques
Il s'agira pour le Conseil Régional de formuler des
instructions relatives à l'exercice du métier d'analyste dans les
agences de rating. Ces instructions devront porter sur les
éléments suivants:
- l'analyste ne doit pas divulguer à l'extérieur
ou utiliser à des fins autres que celui de la notation, les informations
non publiques dont il a eu connaissance dans l'exercice de ses fonctions.
- il doit déclarer de manière périodique
(trimestre, semestre), son portefeuille.
- il ne doit pas détenir ou faire des transactions sur
titres émis par les entreprises incluses dans son secteur d'analyse.
- il ne doit recevoir des cadeaux des émetteurs.
- sa rémunération doit-être
indépendant des notes attribuées.
Par ailleurs, le régulateur fera accompagner ces
principes de sanctions disciplinaires comme l'interdiction à l'analyste
d'exercer sur la place, de sanctions pécuniaires ou pénales selon
l'amplitude des préjudices causés.
2.3 - La gestion des conflits
d'intérêt
Le conflit d'intérêt est une situation dans
laquelle l'agence ou les analystes tirent un profit de par leur profession, ce
qui pourrait conduire à l'émission de notes complaisantes ou
arrangées.
De ce fait, il reviendra au Conseil Régional de mettre
en place des dispositions qui contribueront à écarter ou à
réduire le risque de conflits d'intérêts. Cela suppose que
le Conseil devra instruire les agences sur les éléments suivants
:
- Absence de lien en capital avec toutes les entités.
- Rédaction d'un barème de
rémunération en tenant compte du service à fournir, de la
taille et du secteur de l'entreprise. A partir de ce barème, une
entreprise qui recourt à la notation devrait savoir à l'avance le
prix à payer.
- Séparation rigide de l'équipe d'analystes, du
comité de notation.
- Absence de lien d'affaires entre agences et
intermédiaires commerciaux ou établissements financiers agissant
comme auprès des émetteurs candidats à une notation.
Par ailleurs, en cas de conflit spécifique à
l'activité de notation, il revient au Conseil de l'arbitrer. Par
conséquent, le CREPMF devrait élaborer les instructions qui
préciseront ses compétences et les conditions de saisine.
2.4 - La protection des émetteurs contres les
pratiques abusives
La notation non sollicitée est qualifiée
d'abusive à l'endroit des émetteurs. Elle est au centre d'un
débat qui divise de manière radicale les NRSRO. Les uns
reprochent à cette pratique de se limiter à une partie du pool de
valeur, tandis que les autres soutiennent qu'une telle notation est faite
uniquement dans l'intérêt de l'investisseur.
A notre avis, la notation non sollicitée serait la
bienvenue sur notre marché. Il convient seulement de la
réglementer.
En effet, si elle est réalisée à la
demande de l'investisseur, il devra revenir à l'agence de ne pas rendre
publique la note de l'entreprise. De même, le régulateur devrait
veiller à ce que soit dépouillé tout caractère
abusif de cette pratique. Ainsi, les agences devront déposer
auprès du Conseil Régional, chaque semestre, la liste des
entreprises qui ont fait l'objet de notation non sollicitée. Cette liste
permettra au régulateur de procéder à un recoupement avec
d'autres informations recueillies sur le marché, en particulier
auprès des entreprises.
Par ailleurs, en cas de présence de plusieurs agences
sur la place, le Conseil Régional devrait mettre en place des
procédures pour que la notation non sollicitée ne soit
anticoncurrentielle.
2.5 - L'impact de la notation sur les cours
Le cours d'un titre est sensé refléter
l'information que détiennent les investisseurs sur une entreprise. Cette
information est aussi « l'input » des agences de rating.
L'activité de rating est donc susceptible d'influencer le marché
des titres ; d'où le caractère risqué si le processus de
notation venait à être infecté. En effet, l'impact de la
note sur le cours d'un titre se produit à travers deux canaux :
- Le premier canal est la mise sur le marché
d'informations nouvelles. Ainsi, pour une note moins bonne, l'émetteur
est amené à payer des charges d'intérêt
énormes, ce qui conduit à la baisse de la profitabilité et
réduit le dividende. Cette réduction du dividende
entraîne
la cession d'un grand nombre de titres et par conséquent
la chute du cours.
- Le deuxième est relatif à un effet
d'entraînement suite à la révision d'une note. En effet,
une dégradation de la note pèse sur le cours du titre tandis
qu'un rehaussement la fait augmenter. Dans les faits, il est imposé
à certains gestionnaires de fonds de ne pas détenir dans leur
portefeuille des titres spéculatifs. Ainsi, pour une révision qui
fait passer une note High grade au stade spéculative, les gestionnaires
liquideront le plus vite possible ces titres déchus. Ce sont les
conséquences qui doivent conduire le Conseil à la mise en place
d'un « système de contrôle à priori »
avant que le public ne soit en possession de l'information.
II- L'UTILITE DE LA NOTATION
L'attribution de notes par les agences de notation
présente plusieurs avantages tant pour l'entreprise émettrice,
que pour l'investisseur et pour le marché.
1- POUR L'EMETTEUR
1.1- Un accès plus large aux marchés de
capitaux
La notation peut élargir le champ des investisseurs
intéressés par l'entreprise. Comme l'indique certains
professionnels du marché, les notes servent en quelque sorte de
passeport de crédit. Elle donne accès à des pools de fonds
internationaux plus nombreux, permettant de diversifier les sources de
financement et de réduire la dépendance vis à vis de
marchés trop étroits.
1.2- Un accès à des cours
stabilisés
La note fournit une évaluation objective qui, si elle est
stable, aide à maintenir la confiance des investisseurs, même si
les marchés
traversent une période délicate. Cela se traduit
par une stabilisation du cours des titres émis.
1.3- Une plus grande flexibilité
financière
La notation se traduit généralement par une
réduction des coûts de financement et grâce à la
possibilité d'émettre plus fréquemment, à de
meilleures conditions ou pour de plus longues échéances.
1.4- Une utilité pour la communication
La notation permet de faire connaître l'entreprise
notée auprès des investisseurs potentiels. Elle peut donc faire
partie d'une stratégie de marketing.
2- POUR L'INVESTISSEUR
2.1- Une opinion indépendante sur le
risque
Contrairement aux entreprises désireuses de s'endetter,
l'agence de notation n'a pas une attitude partisane et son jugement est
fondé sur une analyse plus objective.
2.2- Un univers d'investissement plus large
Tous les investisseurs n'ont pas nécessairement les
ressources pour analyser les opportunités qui leur sont offertes, par
entreprise, par pays ou par type d'instruments. En permettant des comparaisons
sur des critères homogènes et objectifs, les notations permettent
d'investir sur un émetteur inconnu. Elle permet aussi, la mise en place
de limites de crédit car selon le niveau de risque maximal auquel il
souhaite s'exposer, l'investisseur peut choisir de n'investir que dans du
papier noté ou au- dessus d'une limite minimum de note.
2.3- La hiérarchisation des taux
Plus la note est basse, plus le risque pris est grand,
l'investisseur peut alors demander des primes de risque cohérentes. En
effet, Il y a une corrélation entre la note et le « spread
» demandé par le marché.
3- POUR LE MARCHE
Outre le fait que la notation est un facteur de clarification
du marché apprécié de tous, elle contribue à le
rendre efficient. En effet, les échelles de notation relativement
simples et compréhensibles et permettent des comparaisons aisées.
Dès lors, le processus de décision est facilité du fait de
la diffusion publique des informations. En conséquence, les prix des
titres s'ajustent de manière plus efficiente et, les transactions
s'effectuent de manière plus fluide et dans de meilleures conditions.
La notation crée par ailleurs, un « effet
d'entraînement ». Le succès auprès du public des
entreprises notées, entraînerait leurs concurrents respectifs
à en faire autant. Cela, afin de bénéficier aussi de cette
confiance. La conséquence directe de ce comportement est que toutes les
entreprises devront désormais rechercher une solidité
financière et la transparence dans la gestion de leurs activités,
pour se faire noter « High Grade ».
CONCLUSION PARTIELLE DE LA DEUXIEMME PARTIE
La présentation de la notation financière a
permis de comprendre la complexité de cette activité qui s 'est
réellement développée dans les pays d'Amérique et
d'Europe à partir de 1970. Elle est incontournable pour accéder
au marché des capitaux.
Aujourd'hui, le marché mondial de la notation est
dominé par trois agences que sont Standard and Poor's, Moody's et Fitch.
Leur reconnaissance est le fait du régulateur américain qui leur
a accordé le statut NRSRO (Nationally Recognized Statistical Rating
Organization), un label de confiance.
Sur notre marché, l'introduction du système de
notation devrait se faire à travers une entité affiliée
à un NRSRO. Un cadre réglementaire a été
examiné, elle concourra à protéger les investisseurs,
à garantir la transparence, l'équité et
l'efficacité du marché, et à réduire les risques
systémiques. Ainsi, ce facteur de clarification qu'est la notation sera
utile pour les investisseurs et les émetteurs, et partant, contribuera
au développement du marché obligataire.
Le contexte de développement dans lequel se trouve les
pays de l'UMOA, se dégage un grand besoin d'investissement. Dans le
choix de leurs sources de financement, les Etats et les entreprises
préfèrent le financement bancaire qu'ils considèrent,
moins contraignant et discret.
Cette situation caractérisée par l'absence
d'équilibre d'informations (entre agent à capacité de
financement et agent à besoin de financement), et de règles
claires sur le marché financier, va favoriser l'instauration d'une
économie d'endettement.
Aujourd'hui, face aux insuffisances du marché
monétaire et à la croissance des besoins d'investissement au
niveau de l'Union, il s'avère nécessaire de s'orienter vers le
marché financier qui offre des ressources longues et moins
coûteuses. Cependant, cette nouvelle logique, ne peut ignorer la
protection accrue des investisseurs compte tenu des risques qu'ils courent.
Le système de notation vient donc, créer un
cadre de confiance entre émetteurs et investisseurs, et permettre aux
entreprises solides financièrement et dotées d'une bonne
solvabilité de se détourner des maisons de garantie, avec leurs
lourdes conditions administratives et financières.
L'examen d'une éventuelle mise en place d'un
système de notation sur notre marché, à conduit à
la mise en place d'un cadre réglementaire indispensable pour un
contrôle efficace par régulateur local.
En somme, l'introduction d'un système de notation
permettra à la fois, aux épargnants de pratiquer de plus en plus
le marché obligataire, et aux entreprises et Etats de le solliciter en
masse. Telles sont les deux situations qui contribueront à une plus
grande fluidité du marché obligataire de l'UMOA.
Pour terminer, il serait souhaitable que d'autres
études soient menées plus tard, afin de montrer de l'impact de la
notation sur les indicateurs du Marché Financier de l'UMOA.
BIBLIOGRAPHIE
BOYER Martin, et SAINT PIERRE J., Gestion financière:
adaptation
française, Edition Chénilière/ Mc
Graw-Hill. Février 2003 CHOINEL Alain & LAMBERT Alain,
Introduction à l'ingénierie
financière, Paris, BANQUE, 2002.
CHOINEL Alain & ROUYER Gérald, Marché
financier- structures et acteurs, Paris, BANQUE, 2000,
6ème édition.
KARYOTYS Daniel, Une nouvelle approche du risque, Paris,
BANQUES, 1995
PILVERDIER-LATREYTE Josette, Finance d'entreprise,
Paris, Economica, 1993, 6è édition.
VERNIMMEN Pierre, Finance d'entreprise, DUNOD, 2000
Rapport 2004 de l'Agence Financière sur les agences de
notation de l'Ambassade de France à Washington.
Rapport 2004 de l'AMF-France sur les agences de notation. Rapport
d'activités 2002 du Fonds Gari.
Rapport d'activités 2002 du Fonds de Solidarité
Africain (FSA) Rapport de mission du MEDEF International en Côte
d'Ivoire, Mai 2002.
Règlement Général relatif à
l'organisation, au fonctionnement et au contrôle du marché
financier de l'UMOA.
Instructions 1/97 ; 12/98 ; 29/01 du CREPMF
ANNEXES
ANNEXE 1 : Tableau des émissions
obligataires sur le marché financier de l'UEMOA
ANNEXE 2 : Situation monétaire UEMOA
ANNEXE 3 : Tableau des opérations
financières UEMOA
ANNEXE 4 : Liste des pays formant le cercle de
qualité
(Pays Notés un NRSRO au moins)
ANNEXE 5 : Exemple d'avis de notation : Mise
sous surveillance d'une entreprise
ANNEXE 6 : Exemple d'avis de notation :
Révision de note
ANNEXE 7 : Fiche d'action N°6 portant sur
la réforme de garantie
TABLE DES MA TIERES
DEDICACE 1
REMERCIEMENTS 2
AVANT-PROPOS 3
INTRODUCTION 4
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DU CADRE DE L'EMISSION
OBLIGATAIRE. 9
CHAPITRE 1 : LE MARCHE OBLIGATAIRE REGIONAL
10
I- LES STRUCTURES ET ACTEURS INTERVENANT SUR LE MARCHE
OBLIGATAIRE 11
1- LES STRUCTURES 11
1.1 - Le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers (CREPMF) 11
1.2- La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM 12
2- LES EMETTEURS 13
3.1 - Les Administrations publiques 13
3.2- Les Entreprises du secteur privé 13
3 - LES SOCIETES D'INTERMEDIATION ET DE GESTION 15
II- LE MONTAGE D'UN EMPRUNT OBLIGATAIRE 15
1- LES DIFFERENTES FORMULES D'EMPRUNT 15
1-1. Les obligations à taux fixes 16
1.2- Les obligations à taux variables 17
1.3- Les obligations convertibles 18
1.4- Les obligations indexées 19
2- LES CARACTERISTIQUES DES TAUX 19
2.1- Définition 19
2.2- Les taux à l'usage du souscripteur 20
2.3- Le taux à l'usage de l'émetteur : le taux de
revient de l'opération 21
3- LA POLITIQUE D'AMORTISSEMENT 22
3.1- L'amortissement par séries égales 23
3.2- L'amortissement par annuités constantes 23
3.3- L'amortissement "in fine" 24
III - BILAN DES EMISSIONS OBLIGATAIRES 24
1- COMMENTAIRES 24
2- ANALYSE : le marché obligataire de l'UEMOA, un
marché sous exploité 27
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE RELATIVE A
L'INTRODUCTION
D'UN SYSTEME DE NOTATION SUR LE MARCHE 29
I - ANALYSE DES BESOINS DE L'UNION 29
1- AU NIVEAU DES ETATS 29
2.3- Besoins relatifs au déficit budgétaire 29
2.4- Besoins liés aux grands projets d'Etats 29
2 - AU NIVEAU DU SECTEUR PRIVE 31
II - ANALYSE DE LA GARANTIE FINANCIERE 32
1. L'EXIGENCE DES GARANTIES SUR LES AUTRES MARCHES 32
1.1- Sur les marchés développés 32
1.2- Sur les marchés émergents 33
2- LE COUT DE LA GARANTIE 33
3- LES MESURES DE PLAFONNEMENT 34
CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE 36
PARTIE II- LA NOTATION FINANCIERE, MOYEN DE
DEVELOPPEMENT
DU MARCHE OBLIGATAIRE 37
CHAPITRE I- PRESENTATION GENERALE DE LA
NOTATION
FINANCIERE 39
I - DEFINITION DE LA NOTATION FINANCIERE 39
1- LE METIER DE LA NOTATION 39
1.1- Evolution de l'activité de notation 39
1.2- L'objet de la notation financière 40
1.3- Les agences de notation 42
1.4- Les principes généraux de la notation 43
1.5 - Le coût de la notation 44
2. LA NOTATION FINANCIERE, UNE EXPERIENCE REUSSIE DANS LES
PAYS DEVELOPPES : Cas de la France 44
2.1- L'activité de notation en France 44
2.2- La population des émetteurs notés 45
2.3 -Le poids des entreprises notées en terme de
capitalisation
boursière 46
2.4- La multi-notation 46
II- LA TECHNIQUE DE NOTATION 46
1 - LE PROCESSUS DE NOTATION 46
1.1- La phase de documentation 46
1.2- La phase d'analyse 47
1.3- La phase de notation 47
1.4- La phase de publication 47
1.5- La phase de suivi 48
2-L'ECHELLE DE NOTATION A LONG TERME 48
3-ANALYSE D'UNE ENTREPRISE EN VUE D'UNE NOTATION 50
3.1- Le risque stratégique 50
3.2- Le risque financier 51
CHAPITRE II : LA MISE EN OEUVRE DE LA NOTATION
SUR
LE MARCHE 55
I- REFLEXION SUR L'INTRODUCTION D'UN SYSTEME
DE
NOTATION SUR NOTRE MARCHE 55
1- LE MOYEN DE NOTATION 55
1.1 - Les raisons d'une affiliation avec un NRSRO 56
1.2- Les tarifications de la notation 56
2- LE CADRE REGLEMENTAIRE DE LA NOTATION 57
2.1-Le rôle du Conseil Régional 58
2.2-Les règles déontologiques 58
2.3-La gestion des conflits entre agences et émetteurs
59
2.4- La protection des émetteurs contres les pratiques
abusives 60
2.5- L'impact de la notation sur les cours 60
II- L'UTILITE DE LA NOTATION 61
1- POUR L'EMETTEUR 61
1.1- Un accès plus large aux marchés de capitaux
61
1.2- Un accès à des cours stabilisés 61
1.3- Une plus grande flexibilité financière 62
1.4- Une utilité pour la communication 62
2- POUR L'INVESTISSEUR 62
2.1 - Une opinion indépendante sur le risque 62
2.2- Un univers d'investissement plus large 62
2.3- La hiérarchisation des taux 63
3- POUR LE MARCHE 63
CONCLUSION PARTIELLE DE LA DEUXIEME PARTIE 64
CONCLUSION GENERALE 65
BIBLIOGRAPHIE 71
ANNEXES 68
TABLE DES MATIERES 75
De l'Importance d'une Agence de Notation pour le
Marché Obligataire de l'UMOA