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Le marché financier régional de l'UEMOA et les entreprises Burkinabe: Quel bilan une décennie apres ?

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par Yacouba DIE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de Ouagadougou Burkina Faso - Conseiller des Affaires Economiques, Cycle Supérieur 2008
  

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II Les contraintes relatives à l'environnement national

II. 1 La fiscalité

La fiscalité applicable au Burkina Faso n'est pas de nature à encourager les entreprises nationales à aller sur le MFR et cela pour deux raisons essentielles. D'abord l'existence d'une disparité fiscale dans la zone UEMOA en défaveur du Burkina Faso et ensuite il y a une double imposition des revenus des titres dans l'Union.

· La disparité fiscale

Les entrepreneurs étant motivés par la maximisation du profit, il est fort probable qu'elles iront là où elles auront une fiscalité avantageuse. Or dans l'espace UEMOA, si on assiste à une harmonisation presque totale du taux de l'impôt sur le bénéfice à 35% (à l'exception du Togo qui est à 40%), il en est autrement pour l'Impôt sur les Revenus des Valeurs Mobilières (IRVM). En effet le tableau suivant montre qu'il existe une disparité fiscale en défaveur du Burkina Faso

Tableau n° 1037(*) :

 

Taux d'imposition en %

Pays

Dividende des actions

Intérêts de obligations

Bénin

18

18

Burkina Faso

7,5 et 12, 5

6

Cote d'Ivoire

0

2

Togo

16

20

Source : extrait de la synthèse de données d'étude de la BCEAO l'harmonisation de la fiscalité des valeurs mobilière dans les pays de l'UEMOA actualisé par nous.

Sur le tableau on constate que les dividendes, par exemple, ne sont pas frappés d'impôts en Cote d'Ivoire alors qu'il l'est dans les trois autres pays.

Au regard des données du tableau on assiste évidemment à une disparité fiscale en défaveur du Burkina Faso où l'IRVM est moyennement plus élevé.

· La double imposition des revenus des valeurs mobilières

Lorsque l'émetteur des valeurs mobilières est hors du Burkina Faso, l'IRVM étant retenu à la source ou exempté, les souscripteurs burkinabés ne devraient plus être soumis à celui-ci, mais le produit de leur placement devrait s'intégrer à leur bénéfice qui se trouve soumis à l'impôt sur le bénéfice.

Au contraire, lorsque l'émetteur réside au Burkina Faso, l'IRVM est aussi retenu à la source. Ce qui soumet tous les souscripteurs (résident ou non) à l'IRVM burkinabé.

II.2 La gestion des entreprises burkinabé

L'obstacle majeur, pour notre part, qui entrave le développement des activités du MFR au Burkina Faso réside au sein de l'entreprise burkinabé elle-même. En effet les entreprises burkinabé, à l'exception de quelques unes, filiales de grands groupes étrangers, connaissent de nombreuses lacunes. Et cela à tous les niveaux.

D'abord, nous avons le profil de l'entrepreneur. En effet il est généralement analphabète. Il a appris dans le tas en évoluant dans le secteur informel. Il conçoit donc l'entreprise comme le fruit d'énorme effort, gérer de manière familiale, qu'il faudra garder jalousement. Il n'intègre donc pas la notion de risque dans son comportement puisqu'il n'envisage guère de perdre un jour le contrôle de son entreprise. Pourtant, le marché financier est le domaine des risques par excellence.

Ensuite, il y a un grand déficit au niveau de la gestion des hommes dans les entreprises burkinabé. Très souvent le cadre compétent existe. Mais il n'est pas souvent à la place qu'il faut c'est-à-dire qu'il y a inadéquation entre son profil et le poste qu'il occupe. Et il est en manque de moyen de travail et n'a pas d'autres motivation que son salaire.

Enfin au sein des entreprises burkinabé il y a un véritable problème d'organisation. Elle se manifeste par l'absence d'organigramme clair et détaillé, de manuels de procédures, de cumul de postes, etc.

Au vu de ces problèmes, nous pouvons dire que le management des entreprises burkinabé est dans l'incapacité de garantir une gestion transparente en produisant régulièrement des documents comptables fiables comme le demande le MFR. En un mot la gestion des entreprises burkinabé, dans leur majorité, est loin de répondre à la rigueur managériale exigée au niveau du MFR.

* 37 Ramdé, F. PAUL Le marché boursier de l'UMOA : quelles opportunités pour l'économie burkinabé, mémoire ENAREF 2000

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