CONCLUSION
Au terme de cette recherche, nous avons vu comment ta
politique du logement social fait son émergence au sein de !a
communauté de politiques. Cela nous a en effet permis
d'appréhender le processus de la formulation de cette politique dans le
réseau dirigé par les acteurs étatiques. Nous avons aussi
saisi la portée du processus de mise en oeuvre de la politique du
logement social dans le cadre du réseau de concertation. En plus, nous
avons cerné le rôle que jouent les acteurs non-étatiques
pour influencer la position des acteurs étatiques tout en
évoquant les enjeux sociaux qui sous-tendent les rouages de la
communauté de politiques, Nous avons donc analysé l'action des
groupes impliqués dans cette politique, et fait un retour valable sur
les hypothèses retenues dans le chapitre I. Maïs, au
préalable, en nous remémorant d'abord la problématique que
nous avons élaborée concernant la précarité
existante dans la région du Sud-Ouest de Montréal, et aussi bien
la nécessité impérieuse d'entreprendre des revendications
urbaines pour attirer l'attention du gouvernement fédéral et
provincial, voire l'influencer au sein de la communauté de politiques
concernant les programmes de construction des logements sociaux, il est
évident que nos considérations théoriques ont mis en
lumière la connotation néo-institutionnaliste qui s'articule
autour du concept de communauté de politiques. Il nous apparaît
alors opportun de confirmer que les groupes d'intérêt de la
région sud-ouest de Montréal entretiennent des contacts
institutionnels avec les gouvernements; ces groupes ont éventuellement
des responsabilités dans la mise en oeuvre des mesures, mais d'une
manière très informelle, puisque c'est le GRT qui fait presque
tout le travail. Ces groupes font le lobbying parlementaire, et sont aussi en
contacts avec les partis politiques. Ils fcT'f des campagnes pour sensibiliser
l'opinion publique et, ensuite, influencer les décisions Ces campagnes
peuvent se traduire par des manifestations, et d'autres actions directes
L'une de nos deux hypothèses de départ met en
relief le réseau dirigé par L'Etat où les acteurs
étatiques jouent un rôle plus proéminent que les groupes
d'intérêt lors de la
formulation de la politique du logement social. Notre analyse
démontre à ce sujet la pertinence de cette hypothèse sur
la base que les revendications urbaines du FRAPRU permettent aux gouvernements
fédéral et provincial d'agir en faveur du soutien au dossier du
logement social. Cela s'explique par le fait que les acteurs étatiques
ont une position relationnelle forte dans la prise de décision,
étant donné que la mise à l'agenda d'une politique
publique est décidée par eux en consultant seulement les acteurs
non-étatiques dont la position relationnelle est faible. Ce sont les
acteurs étatiques qui jouent par conséquent un rôle
prépondérant au sein de ce réseau de politique.
Néanmoins, il est nécessaire de souligner le fait que la
mobilisation des groupes d'intérêt n'oblige pas les acteurs
étatiques à intervenir dans le domaine du logement social
puisqu'ils ont la capacité de créer les programmes sociaux en
tenant compte de l'opinion publique et de leur budget.
Quant à l'autre hypothèse, elle postule que les
groupes de pression parviennent à influencer les acteurs
étatiques dans le réseau de concertation, au moment de la mise en
pratique de la politique du logement social à Montréal. Il se
dégage de notre analyse une corroboration. Il s'agit en fait de l'effet
positif produit sur la politique du logement social par ces actions
collectives, étant donné que le FRAPRU contribue à
orienter ladite politique sur le plan local, et sectoriel. Dans le
réseau de concertation, les acteurs étatiques travaillent
conjointement avec les acteurs non-étatiques afin de choisir les
priorités avant la mise en oeuvre de la politique du logement social.
C'est dans ce réseau que le GRT joue un rôle important. En effet,
étant membre associé du FRAPRU comme nous l'avons souligné
préalablement, le Groupe de recherches techniques, travaille en commun
avec les acteurs étatiques, mandatés pour la réalisation
de projets de construction des logements sociaux Cette pratique met en
évidence la deuxième hypothèse. puisqu'il y a la
participation à tous les niveaux du processus de la mise en application
de la politique en question. En plus. le GRT négocie avec ces
mandataires étatiques concernant l'allocation des fonds pour le
financement desdits logements
Dans cette recherche, nous avons privilégié un
aspect sociologique, qui met en rapport l'habitat et la politique sociale. Il
en ressort que l'existence de la représentation des
intérêts de la population de Montréal par les groupes de
pression constitue une alternative salutaire. Les facteurs expliquant le
rôle que jouent ces groupes de pression au sein de la communauté
de politique du Iogement social ont été mis en évidence,
d'autant mieux que c'est la logique de l'influence qui exerce une certaine
osmose avec les acteurs étatiques au regard du rôle de
participation à la politique ou celui de recommandation de la politique.
Dennis et Fish (1972: 173-180) ont souligné le fait que le facteur
déterminant dans l'émergence d'une politique
fédérale du logement social est le rôle résiduel
assigné à ce programme. Cela rejoint notre observation selon
laquelle les groupes de pression sous étude n'ont pas réussi
à infléchir la politique de rigueur menée par les
gouvernements fédéral et provincial entre 1994 et 1995. En effet,
il y a eu des compressions budgétaires, justifiées par la
diminution des montants globaux jusque là destinés à
promouvoir la mise en chantier des nouveaux logements sociaux. Il est aussi
vrai que le FRAPRU ne déclenche pas de mutations assez importantes dans
le cadre de la politique globale préconisée par les acteurs
étatiques tant sur le plan régional que sur le plan
provincial.
A la lumière des questions que nous avons
soulevées dès le départ, lesquelles étant relatives
aux rôles que jouent les acteurs étatiques et les acteurs
privés au sein de la communauté de politiques en vue de la
production et de la mise en oeuvre d'une politique du logement social, nous
nous permettons d'en déduire que les acteurs privés devraient
poursuivre leur lutte afin d'attirer l'attention des acteurs étatiques
lors de prise de décision dans ce dossier. Nous proposons en retour que
les acteurs étatiques puissent accorder une marge de manoeuvre aux
acteurs privés afin que ces derniers parviennent à participer
activement et pleinement à la formulation de cette politique au sein de
la communauté de politiques, surtout au niveau du réseau
dirigé par l'Etat, lequel reste encore l'apanage des acteurs
étatiques Les relations entre l'Etat et la société se
trouveraient raffermi pour ainsi éviter des tensions et des frictions
entre les acteurs,
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de la conif-nunauté politiqué: de l'ha
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Comment peut-on mesurer l'influence de ces groupes. d'interét'l Est-ce
que la représentation ces intéré s par lesdits groupes
doit comporter l'adoption de certaines stra:e.t. Quel est le mode! c,),
pourrait élucider tes étroites connections entre ces. st!(,,tges
et le système politique? Enfin, l'étude laisse ouverte la
question de savoir les r ation ex,stantes entre les activdéE
groupes d'intéét et l'offre cle, interventions de
l'Etat suivant le parti politique au pouvoir,surtout au niveau provincia..
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