Royaume du Maroc Ministère de la
santé Délégation du ministère de la
santé A la wilaya de Rabat Institut de formation Aux
carrières de santé 2ème cycle des
EPM Rabat
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Abdellah Rabat
|
Mémoire plib\4-Qib1SRXr13'REt4-QIRn1iaX1DIS3{P
4-1ia4-\1( .P 3 1de 2ème cycle 3ème Cohorte
2006-2008 Section : Surveillant des Services sanitaires
Élaboré par : Mr Hicham Hilali
|
Encadrée par :
Mme Najat Belghali Enseignante coordinatrice du 2éme
cycle jà13'I) &6 1ia4-13 EL1114-FK
Membre de Jury : Mr El Harri Brahim Chef service des
ressources humaines et des affaires
génélE34-\11131K{ SUI31( 31$ \ EFKL Mr El hafedi
Ahmed Enseignant du 1er cycle (section polyvalent) $ 13' )
&61ia4-15 =
|
Dédicaces
Je dédie ce travail
**********************
À l'âme de notre cher père Hilali Ismail que
Dieu ait son âme dans sa miséricorde.
***********************
À toute ma famille : ma mère, ma femme, mon fils
Anas, mes frères et toute la famille Hilali et la famille Loughaoui qui
m'ont beaucoup soutenu durant ces deux années.
*********************
À toutes les personnes avec lesquelles j'ai tant
appris.
*********************
À tous les patients vivant une expérience de
colostomie dans l'espoir que les recommandations de cette étude
puissent améliorer leur autosoin et leur adaptation.
*********************
Remerciement
Nous exprimons toute notre gratitude à tous ceux qui ont
manifesté le soutien, la disponibilité et la collaboration pour
réaliser ce travail, je remercie tout spécialement :
Notre encadrante Mme Belghali Najat
Pour votre soutien, votre écoute, votre appui, votre
disponibilité, votre savoir qui rend votre encadrement très
précieux, vos suggestions, aussi vos orientations et conseils qui m'ont
été très utiles pour mener à terme ce travail.
Veuillez agréer, l'hommage de ma profonde et respectueuse
reconnaissance.
Notre directeur de l'Institut Mr Mohammed BAHADI
Nous étions très touchés par vos
qualités professionnelles, relationnelles et humaines durant toute la
durée de notre formation, veuillez acceptez notre profonde
reconnaissance.
Notre coordinateur du 2ème cycle des E.P.M, Mr Mohammed
EL MAJHAD
Nous vous sommes très reconnaissants de votre
persévérance et votre soutien le long des deux années de
formation, veuillez acceptez nos sincères gratitudes et nos profondes
respects.
Aux formateurs du 2éme cycle
Nous vous remercions pour tous les efforts que vous avez
déployés au cours de notre formation, nous vous exprimons le
respect et la reconnaissance.
A tous le personnel de l'INO de Rabat
Nos remerciements Pour votre accueil, votre écoute,
votre disponibilité, votre aide dans la réalisation de ce
travail, veuillez trouvez ici le témoignage de notre profonde
reconnaissance.
A tous mes amis et aux collègues de la 3éme
cohorte
Je vous remercie pour votre soutien et votre amabilité que
vous avez prouvés à notre égard.
Résumé
Cette étude, de type descriptif, propose de mettre
l'accent sur le rôle infirmier dans le développement de l'autosoin
chez la personne colostomisée au niveau de l'Institut National
d'Oncologie (INO) Sidi Mohammed Ben Abdellah de Rabat.
L'idée de mener cette recherche émane d'abord de
l'expérience professionnelle qui a permis de constater la souffrance que
vivent les personnes colostomisées en absence d'une stratégie de
leur prise en charge au niveau des unités de soins à l'INO de
Rabat et ensuite du souci d'identifier les problèmes qui entravent
l'autosoin et l'adaptation de ces patients.
Pour pouvoir aborder ce sujet, il a été
nécessaire de formuler la problématique pour énoncer le
but et la question de recherche. Les écrits recensés ont permis
d'élaborer un cadre de référence pour l'étude, en
s'inspirant des conceptions et des théories en soins infirmiers en
l'occurrence celle de l'autosoin de Dorthea Orem, la théorie du cari ng
basée sur la dimension humaine du soin de Jean Watson et celle de
l'adaptation de Callista Roy.
Les données ont été collectées
moyennant un questionnaire auto-administré à la population
infirmière dont l'échantillon est de 28 participants et des
entretiens semi-structurés avec des patients colostomisés
n=10.
Cette étude a révélé plusieurs
lacunes en matière de l'accompagnement infirmier des patients
colostomisés, dont les principales sont (a) des insuffisances dans la
formation initiale : 61% des infirmiers1 participants n'ont pas
été formés en matière de soins aux patients
colostomisés pendant leur cursus de formation de base, (b) la formation
continue reste quasi absente pour les infirmiers des unités lieu de
l'étude, (c) l'absence de conceptions et de démarches de soins
adaptées ou élaborées en consensus avec les partenaires
des soins et (d) l'insuffisance en matière d'information,
d'éducation et de soutien psychologique des patients
colostomisés.
Plusieurs contraintes, jugées derrière cette
situation, ont émergées au terme de cette étude,
mentionnons ici, le manque de ressources matérielles et humaines, le
manque de formation et d'encadrement.
À la lumière des résultats de cette
recherche, des recommandations touchant les domaines de formation de base, la
formation continue, la gestion et la recherche à intérêt
d'améliorer l'accompagnement des patients colostomisés ont
étés énoncées dont les principales sont (a)
intégrer le module « enseignement à la clientèle
» et celui des « Écoles de la pensée infirmière
» au cursus de formation du 1er cycle des EPM, (b) proposer un
plan de soins aux patients colostomisés, (c) redynamiser la formation
continue, (d) appuyer la formation des infirmiers référents en
soins des personnes stomisées, (e) renforcer la
multidisciplinarité dans les soins des patients colostomisés, (f)
doter les unités de soins au niveau de l'INO en ressources
nécessaires et (g) relancer d'autres recherches dans d'autres
établissements qui soignent les patients colostomisés.
Mots clés : accompagnement, relation d'aide,
adaptation, autosoin, patient colostomisé, rôle infirmier.
Table des
matières Dédicaces~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~.~
i
Remerciement ii
Résumé~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ iv
Liste des graphiques et figures~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ x
Liste des tableaux~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~ xi
Liste des abréviations~~~~~~~~~~~.~~~~~~~~~~~~~~~~ xii
Introduction 1
Chapitre I : Problématique de recherche
I. Formulation du problème de
recherche~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..3
II. But ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~7
III. Question de recherche~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..7 Chapitre
II : Recension des écrits
I. Cadre de référence de l'étude
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~..24
II. Définition des concepts à
l'étude~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.26
Chapitre III: Méthodologie
I. Devis de recherche ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.... 27
1. Type de recherche..27
2. Milieu de l'étude~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~....27 2.1.
Présentation du lieu~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.... 27 2.2. Raisons du choix
du milieu d'étude~~~~~~~~~~~~~~. 28
3. Population à
l'étude~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...28
4. Echanti llonnage~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.29 4.1.
Echantillonnage de la population infirmière~~~~~~~~~~~~. 29 4.2.
Échantillonnage de la population des patients
colostomisés~~~~~~~...29
5. Instruments de collecte des
données.~~~~~~~~~~~~~~~~~~.29 5.1. Le questionnaire
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~29 5.2. L'entretien ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~30
6. Déroulement de la collecte des
données~~~.~~~~~~~~~~~~~...30 6.1. Les questionnaires..30 6.2. Les
entrevues~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.31
7. Description du plan d'analyse~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~...31
8. Aspect éthique~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 32
Chapitre IV : présentation des résultats
I. Résultats du questionnaire 32
1. Identification des participants 32
1.1. Répartition des participants selon le
sexe............................................. 32
1.2. Répartition des participants selon
l'âge.............................................. 33
1.3. Répartition des participants à l'étude
par unité de soins............................ 33
1.4. Répartition des participants selon
l'ancienneté dans la profession............ 34
1.5. Répartition des participants selon
l'ancienneté dans le service actuel............. 34
2. La formation des participants à l'étude en
soins aux patients colostomisés 35 2.1. Répartition des
participants en fonction de la formation en matière
de soins aux patients
colostomisés......................................................
35
2.2. Répartition des participants selon le type de
formation de soins aux patients colostomisés dont ils ont
bénéficié
.......................................................... 36
2.3. Appréciation de la formation par les
enquêtés 36
3. Conception des soins
infirmiers............................................................
.36 3.1. Utilisation d'un modèle
conceptuel.....................................................36
3.2. Les activités planifiées pour le soin
à la personne colostomisée......... 37
4. Soin relationnel 38 4.1. En rapport avec l'adaptation du
patient colostomisé.................................38 4.2. La relation
d'aide et l'accompagnement infirmier de la personne
Colostomisée 40
5. Soin technique (enseignement/apprentissage de l'autosoin)
42 5.1. Avez-vous un protocole de soin à la personne
colostomisée au
niveau de votre unité de soins ? 42
5.2. Faites-vous l'enseignement/apprentissage de l'autosoin aux
personnes colostomisées ? 43 5.3. À partir de quel jour
commencez-vous l'enseignement/apprentissage de
l'autosoin 43 5.4. Au moment de l'enseignement/apprentissage
de l'autosoin, sur quoi insistez-
vous? 44 5.5. Comment évaluez-vous l'apprentissage de
l'autosoin chez la personne
colostomisée ? 44
5.6. Lors de l'enseignement de l'autosoin, prenez-vous en
considération le niveau socioéconomique de la personne
colostomisée ? 45 5.7. Si la personne colostomisée ne peut pas
apprendre à s'auto-soigner, impliquer-
vous quelqu'un de sa famille ? 46
6. Problèmes et suggestions 47
II. Résultats des entretiens semi structurés avec
les patients
colostomisés 48
1- Données socio- démographiques 48
2- Thème n° 1 : l'adaptation 51 2.1.
L'information que vous avez reçue avant l'intervention est-elle
suffisante pour
votre préparation à cette intervention ? 51
2.2. Après l'intervention, comment vous vous êtes
senti ? 51
2.3. Est-ce que vous vous sentez adapté par rapport
à la satisfaction de vos besoins physiologiques ou à
l'acceptation de votre état de santé ou à vos relations
familiales et sociales ?
........................................................................ 52
2.4. Quelles sont vos attentes du personnel infirmier pour surmonter ce
changement
dans votre vie ? 52
3. Thème n° 2 : Relation d'aide 53
3.1. Comment vivez-vous la colostomie ? 53
3.2. Etiez-vous satisfait de l'aide apportée en
période postopératoire ? 53
3.3. D'après votre expérience personnelle, par
rapport à quel(s) point(s) avez-vous ressenti un manque ?
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~54
4- Thème n° 3 : Education
thérapeutique...................................................
54
|
|
4.1. Par qui a été assuré l'enseignement /
apprentissage après l'opération?
|
54
|
4.2. Sur quel volet porte t-il ?
|
55
|
4.3. Pendant votre hospitalisation, de combien de séances
d'apprentissage de
|
|
l'autosoin avez-vous bénéficié ?
|
55
|
4.4. Êtes-vous capable maintenant de faire votre propre
soin ?
|
55
|
4.5. Que pensez-vous de la disponibilité des infirmiers ?
|
.56
|
5. Thème n°4: les besoins et les
attentes...................................................
56
|
|
5.1. Que voulez-vous savoir pour bien gérer votre
état de santé après la sortie ?
|
56
|
5.2. Qu'est ce qui vous semble difficile à acquérir
?
|
56
|
5.3. Quelles sont vos attentes des soins infirmiers ?
|
.57
|
5.4. Avez-vous des suggestions ?
|
57
|
Chapitre V : Discussion
I. Discussion des résultats 58
1. Les habiletés en soins de colostomie 58
1.1. La formation de
base................................................................... .58
1.2. La formation
continue......................................................................58
2. Le soin relationnel 58
3. La conception des soins infirmiers 59
4. L'adaptation 59
5. L'information 60
6. l'enseignement/apprentissage de
l'autosoin..............................................61
7. L'accompagnement 62
8. Les attentes des patients des soins infirmiers 63
9. Problèmes entravant le rôle de l'infirmier
auprès patients colostomisés dans le
développement de l'autosoin chez les patients
colostomisés 64
II. Forces et limites de l'étude 65
1. Les forces de l'étude 65
2. Les limites de l'étude 65
III. Implications personnelles 65
IV. Recommandations 66
1. Recommandations pour la formation 66
1.1. La formation de
base......................................................................
66
1.2. La formation continue 67
2. Recommandation pour la pratique des soins 67
3. Recommandations pour la gestion ............................
71
4. Recommandations pour la recherche .........................
73
Conclusion 74
Références bibliographiques et wébographique
76
Liste des annexes
Annexen° 1 ·
............................................................................................xiii
Questionnaire destiné aux infirmiers
Annexen°2 · xx
Guide d'entretien avec les patients colostomisés
Annexen°3
·..........................................................................................
xxv
Recueil des principaux verbatim des patients interviewés
lors de l'entretien
Liste des graphiques et figures
Figure n°1 : Cadre conceptuel de
l'étude......................................................25
Graphique n°1 : Répartition des participants
selon le sexe.......................................32 Graphique n°
2 : Répartition des participants selon
l'âge.........................................33
Graphique n°3 : Répartition des participants
par unité de soins.................................33
Graphique n°4 : Répartition des participants
selon leur ancienneté dans la profession ......34 Graphique
n°5 : Répartition des participants en fonction du type de
formation en matière de
soins aux patients colostomisés
..................................................35 Graphique n°6
: Répartition des participants selon l'utilisation d'un modèle
conceptuel .36 Graphique n°7 : La répartition des
participants selon la signification qu'ils donnent à
l'accompagnement infirmier de la personne
colostomisée...................40 Graphique n° 8 :
Habiletés en matière de la relation d'aide des patients
colostomisés........41 Graphique n°9:
Répartition des participants selon la fréquence d'être
sollicité par le
patient colostomisé
................................................................41 Graphique
n°10 : La répartition des participants selon leur
disponibilité pour entretenir une
relation d'aide avec la personne
colostomisée..................................42
Graphique n°11 : Répartition des participants
selon la disponibilité d'un protocole de soin
pour la personne colostomisée au niveau de leur
unité de soins...........42 Graphique n°12 :
L'enseignement/apprentissage de l'autosoin aux personnes
colostomisées.43 Graphique n°13 : La répartition des
participants selon le moment de
l'enseignement/apprentissage de
l'autosoin....................................43
Graphique n°14 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils évaluent ou non l'apprentissage de
l'autosoin chez la personne
colostomisée.............................................44 Graphique
n°15 : La répartition des participants selon l'indicateur
utilisé pour évaluer
l'enseignement/apprentissage de
l'autosoin....................................45
Graphique n°16 : La prise en considération du
niveau socioéconomique de la personne
colostomisée lors de l'enseignement de
l'autosoin............................45 Graphique n°17:
Implication de la famille dans l'autosoin du patient ..........
............... 46 Graphique n°18 : Répartition des
patients selon la provenance ..................................50
Graphique n°19 : Répartition des patients
selon leur appréciation de l'information
reçue................................................................................51
Graphique n°20 : Répartition des patients selon leur
satisfaction par rapport à l'aide
apportée en période postopératoire
.............................................53
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Répartition de la population
à l'étude .............................................29
Tableau n°2 : Répartition des participants
selon leur ancienneté dans le service actuel.....34 Tableau
n°3 : Répartition des participants en fonction de la formation
en matière de soins
aux patients colostomisés
.................................................... ......35 Tableau
n°4 : Répartition des participants en fonction de leur
appréciation de la formation
en soins aux patients
colostomisés..................................................36
Tableau n°5 : Répartition des activités de
planification des soins à la personne
Colostomisée.........................................................................37
Tableau n°6 : La répartition des participants selon les
éléments de préparation du patient
pour une intervention de
colostomie...............................................38 Tableau
n°7 : La répartition des participants selon la manière
de favoriser l'adaptation de la
personne colostomisée en
postopératoire..........................................39 Tableau
n° 8 : La répartition des participants selon la manière
d'évaluer l'adaptation de la
colostomisée après les actions
entreprises........................................40 Tableau n°9 :
Les thèmes abordés lors de l'enseignement de l'autosoin en faveur
de la
personne
colostomisée...............................................................44
Tableau n°10 : Problèmes entravant
l'accompagnement des patients................... ...47
Tableau n°11 : Suggestions du personnel infirmier
interrogé pour améliorer
l'accompagnement de la personne
colostomisée.................................48
Tableau n°12 : Caractéristiques
personnelles de l'échantillon à l'étude
........................49 Tableau n°13 : La répartition
des interviewés selon l'unité
d'hospitalisation..................50 Tableau n°14 : La
répartition des interviewés selon Le niveau de leur
adaptation.............52 Tableau n°15 : Répartition
des patients selon leurs sentiments vis-à-vis de la colostomie...53
Tableau n°16 : Répartition des patients selon le volet du
soin ayant fait l'objet d'un manque
ressenti .54 Tableau n°17 : Répartition des
patients selon les thèmes abordés lors de l'éducation
thérapeutique par les infirmiers au niveau de
l'US..............................55
Tableau n°18 : Suggestions des patients
interviewés pour améliorer leur autosoin et favoriser
leuradaptation.................................................................................57
Tableau n°19 : Plan de soins infirmiers
destiné aux patients prévus ou ayant subi une
colostomie................................................................
.......68
Liste des abréviations
CHIS : Centre hospitalier Ibn Sina
CHU : Centre hospitalier universitaire
DMS : Durée moyenne de séjour
EPM : Etudes paramédicales
IDE : Infirmier diplômé d'Etat
I FCS : Institut de Formations aux Carrières de
Santé
INO : Institut National d'Oncologie
OMS : Organisation Mondiale de Santé
US : Unité de soins
USA : Etats-Unis d'Amérique
Introduction
En 1978, l'Organisation Mondiale de la Santé a reconnu
l'importance des soins de santé primaires comme moyen d'assurer la
santé pour tous. Ainsi elle les a définis comme étant en
partie «des soins de santé essentiels basés sur des
méthodes pratiques, scientifiquement saines et socialement acceptables,
et des technologies rendues universellement accessibles aux individus et aux
familles dans une communauté, par le biais de leur participation
entière, et à un coût que la communauté et le pays
ont les moyens de s'offrir à chaque étape de leur
développement, dans un esprit d'autonomie et
d'autodétermination» (p. 3).
Les soins de santé primaires incluent et
intègrent la promotion de la santé ainsi que les soins
préventifs, curatifs, palliatifs, de réadaptation et de soutien.
L'un des principes clés des soins de santé primaires, c'est la
participation des consommateurs.
Planel (2001) affirme que les soins primaires tiennent compte
du champ phénoménal du patient correspondant à la
réalité subjective de la personne et donc à la
représentation qu'elle a de sa situation. Ils demandent du discernement,
des qualités professionnelles et humaines, des connaissances en sciences
sociales, psychologiques, anthropologiques, éthiques et
économiques de la part de l'infirmier.
Dans les maladies chroniques, le schéma de soins repose
entre autre sur la gestion par le patient et son entourage de la maladie, de
son traitement et bien entendu des répercussions psychologiques et
socioprofessionnelles. Pour apprendre à vivre avec sa maladie, le
patient fait appel à un nombre important de compétences visant le
domaine des autosoins.
Dans ce souci, et pour aider le patient à mobiliser ses
compétences, l'éducation thérapeutique s'avère
fondamentale. Elle permet au patient et à son entourage proche de
comprendre la maladie. En favorisant le développement de l'autosoin chez
le patient et en renforçant ses sentiments de compétence,
l'éducation thérapeutique aide à maintenir ou
améliorer sa qualité de vie et ses
activités sociales. Ainsi l'infirmier, en assurant cet accompagnement,
il contribue à promouvoir l'adaptation du patient à sa nouvelle
situation de vie.
Dans le cas de la colostomie, l'éducation
thérapeutique du patient peut concerner de nombreuses dimensions, car
cette situation provoque un bouleversement de l'image du corps, la
difficulté à effectuer le deuil de la fonction du colon, la
difficulté à accepter la présence dans le corps d'organe
non fonctionnel tandis que le sac de colostomie est hors du corps, la
difficulté à supporter les soins quotidiens. Le patient
colostomisé est dans l'obligation de s'autosoigner et de s'adapter
à sa nouvelle situation.
À ce titre, la promotion d'un accompagnement de ces
patients, implique un travail d'équipe qui repose essentiellement sur la
multidisciplinarité. Au sein de cette équipe, l'infirmier a un
rôle incontournable par sa disponibilité, son écoute, son
soutien psychologique ainsi que par l'enseignement/apprentissage de l'autosoin
pour développer l'autonomie du patient avant la sortie de
l'hôpital et favoriser son adaptation à sa nouvelle vie.
En effet, cet accompagnement suppose que l'infirmier est
compétent en matière des soins aux personnes
colostomisées, qu'il a les habiletés techniques et relationnelles
mais aussi humaines pour mieux comprendre et conforter ces patients.
C'est dans cette préoccupation que cette recherche
s'est proposée d'explorer le rôle infirmier dans le
développement de l'autosoin chez les patients colostomisés au
niveau de l'Institut National d'Oncologie (I.N.O) Sidi Mohammed Ben Abdellah de
Rabat et d'identifier les besoins et les attentes de ces derniers
vis-à-vis des soins infirmiers.
Le but est donc de faire ressortir les éléments
qui peuvent guider la pratique et apporter des améliorations aux soins
des personnes colostomisées. Ces améliorations viseront la
récupération par ces patients de leur autonomie par un
enseignement/apprentissage de l'autosoin et par leur accompagnement.
Ce travail est réparti en cinq chapitres principaux qui
sont (a) l'énoncé du problème de recherche, (b) la
recension des écrits, (c) la méthodologie de recherche, (d) la
présentation des résultats et (e) la discussion des
résultats avec les recommandations requises.
Chapitre I : Problématique de recherche
I. Formulation du problème de recherche
Avec plus de 10 millions de nouveaux cas diagnostiqués
chaque année, le cancer est devenu l'une des maladies les plus
dévastatrices pour l'humanité. Les causes et les types de cancer
varient selon les régions, mais dans la plupart des pays, il n'est
guère de famille qui soit épargnée par ce fléau. Le
fardeau que représente cette maladie est immense, non seulement pour les
patients eux-mêmes, mais aussi pour leur famille et leurs amis. Au niveau
des sociétés, le cancer pose des défis
considérables pour les systèmes de soins de santé, dans
les pays pauvres comme dans les pays riches (OMS, 2005).
Selon l'OMS (2005), le cancer est une cause majeure de
décès dans le monde. Sur un total de 58 millions de
décès enregistrés au niveau mondial, 7,6 millions (soit
13%) étaient dus à cette pathologie. Le cancer du côlon est
au 3ème rang avec une fréquence de 945 000 nouveaux
cas par an dont 50% des patients diagnostiqués
décèdent.
Au Maroc, la Fédération Nationale des Centres
d'Oncologie Privés (2007) affirme que les cancers colorectaux sont les
plus fréquents des cancers digestifs et figurent aussi parmi les plus
redoutables. Cependant, faute de registre exhaustif, on ignore la proportion
exacte de cancers colorectaux parmi les 40.000 nouveaux cas enregistrés
tous les ans, mais il semble qu'ils constituent la troisième cause de
mortalité, après les cancers du sein et du poumon.
Le diagnostic de cancer est une épreuve traumatisante.
Les perturbations qu'il provoque chez le sujet et son entourage, ses
répercussions sur la vie peuvent être difficiles à assumer.
Une personne apprenant qu'elle a un cancer du côlon ou du rectum passe
par toutes sortes d'émotions. Le désespoir et
l'anxiété sont des réactions parfaitement normales chez
des personnes confrontées à un bouleversement de leur vie
(Association pour la recherche sur le cancer, 2003).
La chirurgie demeure l'acte thérapeutique essentiel
dans le traitement du cancer colorectal lorsque le patient est opérable.
Elle consiste à la mise en place d'une colostomie, dans un but curatif,
palliatif ou provisoire. Le rôle de la stomie est de dériver
complètement les selles vers une poche spéciale située
à l'extérieur du corps. En France, 80 000 personnes portent une
stomie (Bulletin du cancer, 2006), alors qu'au Maroc on ignore le nombre exact
des stomisés.
Apprendre la nécessité d'une stomie digestive
crée chez le patient un choc psychologique, car cela a une connotation
de gravité, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autres solution, ce
qui engendre chez le sujet un sentiment de stress et d'anxiété
à cause des préjugés que la stomie soulève à
l'égard de l'hygiène. À cela peuvent s'ajouter des
sentiments de honte ou de culpabilité liés à la
présence de la stomie et aux contraintes liées à cette
situation, ce qui touche l'intégrité psychosociale du patient et
son estime de soi, d'où la notion de deuil surtout le deuil de son image
corporelle. En effet, les vraies difficultés débutent très
souvent lors du retour à la maison et la reprise d'une vie «
normale ».
Comme toute perte d'un organe ou d'une fonction, la perte du
contrôle sphinctérien a des aspects spécifiques. En effet,
dans notre société musulmane, l'individu a le sentiment que
l'excrétion est une fonction hautement intime qu'il ne peut gérer
au mieux que chez lui, dans son cadre familier. Cette perception peut
être mise en relation avec la notion du caractère néfaste,
autant pour soi que pour autrui, de la «saleté». Le patient
stomisé est ainsi dans une
position particulièrement délicate. Aussi la
confection de la dérivation intestinale et l'incontinence soudaine
entraînent des soins et la manipulation d'un matériel
spécifique.
Dans la revue « soins », Guyot et Montandon (1999)
affirment que la personne stomisée réactive vraisemblablement des
expériences du stade du développement anal, ce qui fait qu'on
retrouve beaucoup de similitudes avec le petit enfant lors de cette
période de vie. En effet, l'interdiction de toucher les zones anales
était formelle et considérée comme quelque chose de «
sale » et de socialement inacceptable (p 21).
Après l'intervention chirurgicale et avant de
maîtriser les soins, le patient exprime souvent la peur, voire la terreur
d'avoir des fuites, de se salir, de sentir mauvais. Un incident peut
entraîner un traumatisme important et peut lui faire craindre
d'être un objet de dégoût et de ne plus être
accepté par son entourage proche. Ce premier contact avec la stomie
suscite bien souvent un choc émotionnel intense chez le patient qui se
caractérise par l'anxiété, le découragement, la
tristesse due au changement d'habitudes de vie. En plus le patient dans ce cas
peut exprimer un refus d'exécuter les soins lui-même, raison pour
laquelle ces patients nécessitent un accompagnement holistique.
En France, les soins pré-opératoires sont
globaux, ils tiennent compte des critères physiques, biologiques,
psychologiques, sociaux et culturels. Pendant cette période, la personne
rencontre le chirurgien, le psychologue, le médecin anesthésiste
et l'infirmier stomathérapeute, par le biais de consultations
indépendantes. Il y a possibilité également de faire appel
à une association de personnes stomisées qui jouera le rôle
de conseiller éducatif pour le patient par le biais du modeling
qui consiste à favoriser une rencontre d'échange
d'expériences de maladie entre la communauté de
colostomisés et le patient (CHU de Toulouse, 2000).
Le recours à un infirmier stomathérapeute est
primordial, afin de personnaliser l'appareillage, de prévenir les
complications et d'initier l'autonomisation du patient.
Cependant, l'exercice à l'Institut National d'Oncologie
de Rabat a permis de constater que le soin offert à la personne
colostomisée est défaillant. La plupart des patients manifestent
le besoin d'être accompagné pour faire face à leur nouvelle
situation et retrouver leur autonomie et leur dignité.
Certains font preuve de volonté de s'adapter à
leur nouvelle vie, tandis que d'autres sont plus réticents à
s'auto prendre en charge et présentent des difficultés
d'adaptation, alors que les soins de stomie leur sont confiés dès
la sortie de l'hôpital. Ces soins nécessitent des modifications
d'habitudes de vie qui doivent s'intégrer le mieux possible dans le
cadre des activités et des obligations quotidiennes.
Pour apprendre à vivre avec sa stomie, être le
plus autonome possible et s'adapter à sa nouvelle situation, le patient
doit faire appel à ses propres compétences dans le domaine
d'autosoin. À ce niveau, le rôle infirmier dans l'apprentissage et
dans le soutien s'avère fondamental afin de permettre au patient et
à son entourage proche de comprendre la maladie et les soins.
Il est actuellement reconnu que les affections chroniques
imposent aux thérapeutes de repenser leurs actions dans le sens
où le patient joue un rôle central dans la prise en charge du
traitement au quotidien (Assal, 1996). C'est dans ce contexte que s'est
développé depuis plusieurs années un champ
spécifique, consacré à l'enseignement thérapeutique
du patient. Cette formation du patient, centrée sur la gestion des soins
ou « l'autosoin » en vue de l'obtention d'une qualité de vie
satisfaisante malgré l'omniprésence de la maladie, repose sur le
développement par le patient lui-même des compétences et
d'attitudes adéquates pour la gestion de sa santé.
Orem (1987) envisage trois sources de difficultés qui
poussent les gens à demander de l'aide pour leurs actions d'autosoins
(a) le manque de connaissances face à un problème
nouveau, (b) la diminution des capacités d'analyse et
de décision dans une situation spécifique et (c) la limitation du
niveau de l'engagement dans l'action d'autosoin. Cependant, à l'INO, ces
difficultés sont peu prises en considération. Les infirmiers ne
s'intéressent pas assez aux activités d'apprentissage d'autosoin
et à la démarche de l'enseignement dont doivent
bénéficier les personnes colostomisées, en pré et
post-opératoire ainsi qu'au moment de leur départ de cette
institution.
Suite à ces observations et en absence d'écrits
en rapport avec ces aspects, il s'est avéré pertinent de
décrire le rôle de l'infirmier dans le développement de
l'autosoin chez la personne colostomisée au niveau de l'INO de Rabat.
II. But
Le but de cette étude consiste à décrire
le rôle infirmier dans le développement de l'autosoin des
personnes colostomisées au niveau de l'Institut National d'Oncologie
(INO) Sidi Mohammed Ben Abdellah de Rabat.
III. Question de recherche
Quel est le rôle infirmier dans le développement
de l'autosoin chez la personne colostomisée ? Cas des infirmiers
diplômés d'État polyvalents de l'Institut National
d'Oncologie de Rabat.
Chapitre II : Recension des écrits
Ce chapitre présente le résumé des
principaux écrits recensés en relation avec le sujet de
recherche, leur analyse critique et le cadre conceptuel de l'étude qui
en découle.
Les études empiriques traitant l'autosoin chez les
patients cancéreux colostomisés sont rares. De ce fait, les
écrits recensés se rapportent essentiellement aux aspects
théoriques concernant l'autosoin, l'adaptation et l'accompagnement des
patients colostomisés.
La colostomie peut être pratiquée dans
différents cas de pathologie colique, il existe en effet deux types de
colostomies mises en place suivant la maladie (a) les colostomies temporaires
sont réalisées quand le sphincter anal peut-être
conservé et que la remise en continuité est possible
ultérieurement. Il existe trois sortes de colostomies temporaires (de
dérivation, de protection et de sécurité) et (b) les
colostomies définitives sont pratiquées lorsque la lésion
colique est trop importante, par exemple lors d'un cancer, le sphincter anal
est sacrifié au profit d'une colostomie « définitive
».
Les colostomies n'entraînent généralement
pas de complications. Toutefois, un rétrécissement de la stomie
(sténose), un glissement de l'anse intestinale en dehors de son
emplacement normal (prolapsus) ou une rupture de la paroi musculaire de
l'abdomen (éventration) peuvent se produire même si cela reste
très rare. Parfois, un gonflement de la stomie (oedème stomial)
ou des saignements peuvent apparaitre. Plus rarement encore, il arrive que
l'anse intestinale se rétracte dans l'abdomen.
La gravité de ce phénomène pathologique a
suscité à travers l'histoire la curiosité scientifique de
certains chercheurs. A ce propos, une enquête réalisée par
Gill (1974) auprès de chirurgiens colorectaux aux États-unis
d'Amérique (USA), met en évidence une certaine demande
d'information ou d'aide pour faire face aux problèmes des patients
stomisés. Après avoir fait son analyse dans sept grandes villes
de France, elle démontre que les problèmes rencontrés
étaient les mêmes que ceux constatés vingt ans auparavant.
Elle élabore donc un projet pour pallier à ces problèmes.
C'est ainsi que la stomathérapie a vu le jour en France en 1976. II
existe aujourd'hui quatre écoles de stomathérapeutes en France et
environ 440 stomathérapeutes diplômées (Recherche en soins
infirmiers, 1997).
Ratel (2000) définit la stomathérapie comme
étant la maîtrise des connaissances techniques et des principes de
la relation d'aide qui doivent permettre au stomisé de retrouver son
autonomie le plus rapidement possible après l'intervention, de
façon à reprendre une vie
familiale, personnelle, professionnelle et sociale «
normale ». Le stomathérapeute est ainsi appelé à
intervenir dans le choix de l'appareillage et dans l'éducation des
patients. Ceci impose (a) une parfaite connaissance des différents
modèles d'appareillage mis sur le marché par les laboratoires et
qui permet de trouver une réponse « technique » aux
problèmes d'appareillage et aux irritations cutanées et (b) une
prise en charge sur le plan psychologique est indispensable pour aider le
patient à s'accepter avec ce nouvel « handicap » et donc
faciliter l'apprentissage des soins visant l'autonomie et ainsi permettre au
stomisé de s'adapter à sa nouvelle manière de vivre.
Cependant, au Maroc, la formation de base des infirmiers
diplômés d'État au niveau des Instituts de Formation aux
Carrières de Santé ne prévoit pas une
spécialisation en stomathérapie et c'est à l'infirmier
qu'incombe la responsabilité d'assurer les fonctions de
stomathérapeute cités ci-dessus. Toutefois, la présence
d'une stomie constitue en soi une condition de stress et suscite des
réactions émotionnelles ainsi qu'un travail d'acceptation et
d'adaptation psychologique. Cela demande aux infirmiers d'avoir des
connaissances sur les soins des colostomies, d'être empathiques et
d'aborder la relation avec authenticité, tact et respect.
Soravia, Beyeler et Lataillade (2000) affirment que la
personne stomisée cherche à s'adapter à partir des
ressources personnelles dont elle dispose. Le patient doit se sentir libre
d'aborder des points spécifiques et précis concernant sa maladie,
sa stomie et son état émotionnel.
Ainsi, le modèle de Roy (1991) cité par
Kérouac (2003), basé sur la théorie générale
des systèmes Betalanffy (1968) et sur la théorie des niveaux
d'adaptation de Helson (1964), se distingue par l'offre d'un but explicite
à l'infirmier, soit celui de viser la promotion du processus dynamique
qui est l'adaptation des individus et des groupes (familles,
communautés) à leur environnement. Le modèle de Roy (1991)
guide aussi bien
l'intervention infirmière que la recherche. L'objet de
l'intervention est d'agir sur les stimuli ou les facteurs de l'environnement
dans le but d'obtenir des réponses adaptées à des
personnes et à des groupes en vue de favoriser leur qualité de
vie.
Roy (1997) conçoit la personne comme un système
adaptatif en interaction constante avec un environnement changeant et donc
exposé à de nombreux stimuli. Les concepts-clés qui
illustrent le fonctionnement de ce système adaptatif sont les intrants,
les processus de contrôle, les extrants et le feed-back. Les intrants
sont les stimuli qui peuvent provenir des forces externes de l'environnement
(stimuli externes) ou de forces internes de l'individu lui même (stimuli
internes). Roy (1997) identifie trois sortes de stimuli : le stimulus focal,
les stimuli contextuels et les stimuli résiduels. Le stimulus focal,
interne ou externe, confronte immédiatement la personne à l'objet
ou à l'événement qui attire son attention. La personne se
centre sur ce stimulus et dépense de l'énergie à composer
avec celui-ci. Les stimuli contextuels sont tous ceux qui sont présents
dans la situation immédiate et qui contribuent à l'effet du
stimulus focal. Ainsi, les stimuli contextuels sont tous les facteurs
environnementaux qui se présentent à la personne, soit de
l'intérieur, soit de l'extérieur, mais qui ne sont pas le centre
de l'attention dans l'immédiat. Les stimuli résiduels sont les
facteurs environnementaux intérieurs ou extérieurs à la
personne dont les effets sur la situation courante ne sont pas
déterminés. La personne peut ne pas être consciente de
l'influence de ces facteurs et leur effet ne peut être mesuré.
Enfin, les stimuli focaux, contextuels et résiduels changent rapidement
puisque l'environnement change. La signification de chacun de ces stimuli peut
se modifier; ce qui est focal à un certain moment peut devenir
contextuel et ce qui est contextuel peut devenir résiduel.
La pratique de l'infirmier se centre sur l'acceptation, la
protection et le soutien de la personne et de sa relation avec l'environnement
(Roy, 1997). L'intervention de l'infirmier vise à maintenir les
réponses d'adaptation efficaces et à modifier celles qui sont
inefficaces en
manipulant le stimulus focal et les stimuli contextuels.
L'infirmière modifiera, augmentera, diminuera, retiendra ou maintiendra
les stimuli de sorte que la personne en vienne à présenter des
réponses efficaces d'adaptation dans les quatre modes (a) le mode «
physiologique », (b) le mode « concept de soi », (c) le mode
« fonction selon les rôles » et (d) le mode «
interdépendance » (Roy, 1970, 1986 ; Roy et Andrews, 1991,
1999).
Dans une perspective phénoménologique, la
théorie en sciences infirmières de l'humain en devenir (Parse,
1992, 1997, 1998) présente la personne comme un être humain vivant
un processus continu de devenir dont il est co-auteur, l'être humain et
l'environnement étant coparticipants à leur création.
Parse (1990, 1998, 2002) décrit la santé comme un engagement
personnel que chaque être humain vit en incarnant ses priorités de
valeur et le soin comme l'utilisation du corps de connaissances de la
discipline dans le but de co-créer une qualité de vie selon la
perspective de la personne. Deux postulats à la base de cette
théorie sous-tendent l'orientation infirmière en regard du
phénomène à l'étude (a) la personne accorde une
signification à ses expériences de vie et toute expérience
est vécue dans la rythmicité de relations intersubjectives en
reflétant des paradoxes, (un paradoxe peut être, par exemple,
d'affirmer son indépendance dans une culture qui la valorise) et (b) en
même temps d'accepter l'aide d'autrui pour répondre à des
besoins.
C'est ainsi que l'apprentissage des soins pour un patient
colostomisé apporte un regain de confort et d'autonomie. L'aide et le
soutien de l'entourage immédiat, la famille, le conjoint ou la personne
significative sont des facteurs qui influencent profondément sa
capacité de s'adapter à sa nouvelle image. Les rencontres avec
d'autres personnes stomisées, permettent aux participants de partager
leurs préoccupations et de découvrir leurs ressources.
D'où l'importance de l'échange et de l'enseignement/apprentissage
de l'autosoin dont le
fondement trouve sa source dans la « Déclaration
d'Alma - Ata ». En effet, l'OMS (1978) définit les soins de
santé primaires comme suit:
Les soins de santé primaires sont des soins de
santé essentiels fondés sur des méthodes et une
technologie pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables,
rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la
communauté par leur pleine participation, et à un coût que
la communauté et le pays puissent assumer à chaque stade de leur
développement, dans un esprit d'autoresponsabilité et
d'autodétermination [...] rapprochant le plus possible les soins de
santé des lieux où les gens vivent et travaillent [...] Ils
comprennent, au minimum, une éducation concernant les problèmes
de santé qui se posent ainsi que les méthodes de
prévention et de lutte qui leur sont applicables [...] Ils exigent et
favorisent au maximum l'autoresponsabilité de la collectivité et
des individus et leur participation à la planification, à
l'organisation, au fonctionnement, et au contrôle des soins de
santé primaires, en tirant le plus large parti possible des ressources
locales, nationales ou autres et favorisent, à cette fin, par une
éducation appropriée, l'aptitude des collectivités
à participer [...] ( p 3-4).
Dans une vision s'approchant de ces propos, Orem (1991)
cité par Pôlet-Masset (1993), définit l'autosoin comme
« une série d'actions délibérées entreprises
par l'être humain pour assurer sa survie, sa santé, son bien
être » (p.91). Cette définition cadre parfaitement avec la
conception de responsabilité appliquée à la santé.
Dans ce contexte, l'individu en « santé » agit en prenant soin
de lui-même. L'individu « hors santé » n'est autre que
celui qui, pour raison de maladie, d'accident ou autre, est limité dans
sa capacité de s'assumer et fait appel à l'infirmier pour l'aider
à gérer son capital ou son déficit d'autosoin. Selon Orem
(1987), les exigences d'autosoin thérapeutiques concernent les mesures
exigées
afin de combler les nécessités d'actions
essentielles au maintien de la vie, à la promotion de la santé et
au développement en général.
L'action d'autosoin, selon Orem (1987), suppose un pouvoir
humain développé au cours de la vie. Ce pouvoir humain signifie
la capacité de s'engager efficacement. Celle-ci se développe
grâce au processus spontané d'apprentissage. Ainsi, ce processus
amène la personne à développer graduellement un
répertoire de pratiques d'autosoin et d'habiletés
correspondantes.
Orem (1987) énonce des présuppositions à
la théorie d'autosoin. La première se résume par le fait
que les êtres humains ont un potentiel et une motivation
intrinsèques permettant de développer leurs habiletés
intellectuelles et pratiques et d'initier leur autosoin ou le soin d'un membre
de la famille. Quant à la seconde présupposition, elle souligne
que les moyens (pratiques, technologies, méthodes) de répondre
aux nécessités d'autosoin sont culturels et varient selon les
individus. Pour cette auteure, apprendre l'autosoin et s'y engager de
façon permanente relèvent de fonctions humaines. Il s'agit de (a)
être attentif à soi et à son environnement, (b)
reconnaître son état physiologique et développemental
particulier et ses caractéristiques structurales spécifiques, (c)
comprendre les nécessités d'autosoin reconnues et (d) valider les
pratiques culturelles d'autosoin et les exigences d'autosoin
thérapeutiques. Il s'agit d'apprendre les lignes d'actions
appropriées et d'appliquer des connaissances pour exécuter des
séquences d'actions d'autosoin orientées vers soi et vers
l'extérieur.
Toujours selon cette théoricienne, le rôle de
l'infirmier consiste à amener le client à adopter une attitude
responsable concernant ses autosoins selon cinq modes d'assistance : agir,
guider, soutenir, créer un environnement favorisant le
développement de la personne et enseigner. Pour ce faire, l'infirmier
choisit un système d'intervention totalement compensatoire,
partiellement compensatoire ou relié à des activités
d'éducation ou de développement selon la capacité et la
volonté du client (Orem 1991, 1995).
Les propos d'Orem sur la conception d'autosoin
corrèlent pertinemment avec la situation vécue par les patients
colostomisés, du fait que leur état nécessite toute
l'attention de l'infirmier en vue de stimuler sa motivation et de l'engager
dans le processus d'autosoin. Cette opération nécessite un
diagnostic approfondi des potentiels personnels et déficits d'autosoin
chez la personne, d'où ressort le rôle infirmier selon les trois
modes d'assistance (a)entièrement compensatoire, (b) partiellement
compensatoire et (c) enseignement/éducation.
L'OMS (1998) définit une liste de 60 maladies
chroniques y compris la colostomie, où l'efficacité du traitement
est déterminée par le degré de formation
thérapeutique du patient. Il existe trois types d'activités qui
pourraient être regroupées dans la définition de «
l'éducation pour la santé centrée sur le patient »,
en partant de la plus large vers la plus spécifique :
· l `éducation pour la santé est
définie comme un ensemble d'interventions coordonnées dont la
finalité est de promouvoir un niveau optimal de santé pour la
population, de préserver et d'améliorer la qualité du
milieu de vie. Les interventions visent à informer la population sur les
questions de santé, à la rendre consciente de ses
responsabilités, à modifier les comportements individuels et/ou
collectifs et à utiliser judicieusement les services de santé
;
· l'éducation du patient à sa maladie
concerne les comportements de santé liés à celle- ci, au
traitement, à la prévention des complications et des rechutes.
Elle s'intéresse notamment à l'impact que peut avoir la maladie
sur d'autres aspects de la vie ;
· l'éducation thérapeutique du patient
concerne les actions d'éducation liées au traitement curatif ou
palliatif. C'est un processus continu intégré dans les soins et
centré sur le patient. Elle comprend des activités
organisées de sensibilisation, d'information, d'apprentissage et
d'accompagnement psychosocial concernant la maladie, le traitement prescrit,
les soins, l'hospitalisation et les autres institutions de soins
concernées et les comportements de santé et de la maladie du
patient. Elle vise à
aider le patient et ses proches à comprendre la
maladie et le traitement, coopérer avec les soignants, vivre le plus
sainement possible et maintenir ou améliorer la qualité de vie.
L'éducation devrait rendre le patient capable d'acquérir et
maintenir les ressources nécessaires pour gérer de façon
optimale sa vie avec la maladie (OMS, 1998).
Par sa fonction d'éducateur, L'infirmier supporte
l'acquisition d'habiletés visant le bien-être et la santé.
Il élabore un contrat d'apprentissage en tenant compte du stade de
développement de la maladie, du niveau de stress et enfin des
contraintes reliées à la condition de la personne (Hagan,
1996).
Pour Guyot et Valois (2003), l'éducation de la
personne stomisée fait appel aux modes d'intégration cognitif
(savoir), gestuel (savoir-faire) et émotionnel (savoir-être). Ces
derniers doivent faire l'objet d'un programme progressif et adapté
permettant une évolution par étapes, respectueux des
capacités individuelles d'apprentissage et des modes d'appropriation
spécifiques à chaque personne. Les méthodes et outils
utilisés devraient être très variés par l'emploi des
exposés, des expériences, des démonstrations, des travaux
pratiques et applications, des questions-réponses, des supports
écrits, etc.
Cette éducation thérapeutique concerne tous les
professionnels de santé, en particulier les infirmiers impliqués
dans les soins aux patients atteints de maladies chroniques. Ce qui exige le
développement de la compétence des professionnels en la
matière. Le groupe d'experts de l'OMS cité par Assal, Deccache et
D'Ivernois (1998) précise ainsi les éléments de cette
compétence (a) adapter leurs comportements professionnels aux patients
et à leur affection (chronique/aiguë), (b) adapter la prise en
charge thérapeutique aux patients, considérés
individuellement et en tant que membres d'une famille ou d'un groupe (c)
articuler leurs rôles et actions avec ceux de leurs collègues
soignants-éducateurs avec lesquels ils coopèrent, (d) communiquer
de manière empathique avec les patients, (e) reconnaître les
besoins des patients (objectifs définis par les
soignants, et subjectifs, propres aux patients et à leur vie), (f)
prendre en compte l'état affectif, le vécu, l'expérience
et les représentations des patients, (g) aider les patients à
apprendre (se préoccuper de ce qu'ils apprennent et non seulement de ce
qu'on leur enseigne), (h) enseigner aux patients à " gérer " leur
maladie et utiliser adéquatement les ressources sanitaires, sociales et
économiques disponibles, (i) aider les patients à organiser leur
" mode de vie ", (j) éduquer les patients et les conseiller sur la
réaction face aux crises et épisodes aigus ainsi que sur les
facteurs personnels, psychosociaux et environnementaux qui influencent leur
manière de gérer leur état de santé, (k) choisir et
utiliser adéquatement les techniques et outils éducatifs
disponibles (contrat pédagogique, brochures explicatives ou
aide-mémoire, témoignages de patients,...), (l) prendre en
compte, dans les traitements et soins de longue durée, les dimensions
éducative, psychologique et sociale, (m) évaluer les effets
thérapeutiques de l'éducation, tant cliniques que biologiques,
psychosociaux, pédagogiques, sociaux et économiques et ajuster le
processus éducatif et (n) évaluer régulièrement et
ajuster les pratiques et performances éducatives des soignants.
Dans son guide, la direction du service de Soins Infirmiers
de Toulouse (2000) a posé les éléments témoignant
d'une bonne qualité de soins infirmiers auprès des personnes
stomisées. Plusieurs critères ont été
définis concernant la phase éducative, la phase de
préparation à la sortie du milieu hospitalier et la phase de
suivi à long terme.
En ce qui concerne la phase éducative, elle constitue
l'étape du « grand apprentissage » où les patients
stomisés reçoivent les bases nécessaires à leur
prise en charge personnelle au sein de l'unité d'hospitalisation. Elle
consiste en un premier temps à regarder la stomie, puis à la
toucher et enfin à effectuer les soins progressivement.
Le service des soins infirmiers du CHU de Toulouse (2000)
propose six thèmes concernant la phase éducative d'abord pendant
l'hospitalisation :
· le respect des étapes du programme
d'éducation aux autosoins qui consiste à évaluer le
travail de deuil du patient et le motiver pour sa propre prise en charge avant
d'amorcer l'éducation. Il y a nécessité du désir
d'apprendre chez la personne, qui devra trouver une écoute active pour
entreprendre le programme thérapeutique. Le patient devra être
capable de reformuler l'information reçue, de poser des questions, de
participer et de visualiser sa stomie ;
· le bon choix d'appareillage selon le type
d'exonération, la morphologie de la stomie, son emplacement et les
désirs du patient. Un bon appareillage doit assurer la
sécurité, la protection, la facilité de manipulation, le
confort et la discrétion ;
· les règles diététiciennes selon
la dérivation qui se résument en un paquet de conseils
dispensés par des diététiciennes favorisant une
alimentation équilibrée et adaptée. Cependant, l'infirmier
stomathérapeute peut également aider la personne dans ce domaine.
Un support est remis à la personne avec les recommandations à
respecter, les différentes conduites à tenir en cas de
problème de transit ;
· les conseils vestimentaires permettant le bon
fonctionnement de la stomie, sans gêner la personne stomisée, les
conseils pour retrouver une harmonie sociale où l'infirmier engage un
processus de relation d'aide portant sur l'estime de soi, les relations
couple/enfants/famille, la vie sociale et l'activité professionnelle
;
· l'utilisation de la personne ressource pour favoriser
l'harmonie sociale.
En second lieu vient la phase de préparation à
la sortie du milieu hospitalier qui consiste à préparer la
personne à rentrer chez elle selon un processus de prise en charge
composé des axes suivants (a) le patient reçoit des supports
techniques écrits pour la réalisation des soins, pour des
conseils au quotidien, pour la conduite à tenir en cas de
déplacement, ainsi qu'une information sur une association
spécialisée, (b) le patient reçoit une information sur les
partenaires de santé moyennant une liste des stomathérapeutes les
plus
proches de son domicile, une information pour obtenir une
aide sociale si besoin ou pour des soins infirmiers libéraux et (c) le
stomathérapeute assure la continuité des soins en communiquant au
centre de soin ou à l'infirmier libéral le degré
d'autonomie du patient ainsi que son protocole de soins.
En dernier lieu, la phase de suivi à long terme vient
après que la personne ait bien intégré les
différentes connaissances, ce qui lui permet d'avoir une autonomie et
une qualité de vie satisfaisante. Le suivi à long terme se
réalise par le biais de consultations qui ont pour but d'évaluer
les acquis et les difficultés de la personne et d'apporter un
réajustement si nécessaire. Ce suivi évalue trois domaines
(CHU de Toulouse, 2000) (a) l'acquisition de la technique d'autosoin par
l'appréciation de l'appareillage (position, diamètre,
état, etc.) et la pratique du geste. Si le patient ne réalise pas
lui-même ses soins, on demande à la personne qui s'en occupe de
montrer comment elle procède, (b) la vérification de la stomie et
(c) la qualité de vie : le patient manifeste t-il une expression d'un
changement positif du concept de soi ? A-t-il la capacité d'avoir une
anticipation positive de son devenir ? L'équilibre de ses besoins
fondamentaux est-il atteint ? Si ces questions ont une réponse
affirmative, c'est alors le témoin d'une bonne adaptation et d'une bonne
intégration psychologique de la stomie.
Le personnel infirmier est appelé également
à prendre en compte la dimension humaine qui fait partie
intégrante de la démarche éducative et
thérapeutique aux patients colostomisés soit accueillir,
écouter, comprendre les douleurs physiques ou morales et y
répondre, permettre au patient de bénéficier d'un certain
confort, de l'accompagnement spirituel et de l'aide nécessaire.
C'est dans cette vision holistique que Watson cité par
Kérouac (2003) considère la profession infirmière comme
une science et un art puisqu'elle repose sur un système de valeurs
humanistes et altruistes et sur des connaissances scientifiques. Le
«caring» est un idéal moral faisant appel à un
engagement personnel dont l'objectif est le respect de la dignité
humaine et la préservation de l'humanité. Watson
(2000) propose dix processus de « caritas clinique » qui reposent sur
:
· les valeurs humanistes et altruistes ;
· la croyance et l'espoir ;
· prendre conscience de soi et des autres ;
· le développement d'une relation d'aide et de
confiance ;
· l `expression de sentiments positifs et négatifs
;
· la création d'une méthode scientifique de
résolution de problème ;
· l `enseignement-apprentissage transpersonnel ;
· le soutien, la protection et/ou la modification de
l'environnement mental ; physique, socioculturel et spirituel ;
· la gratification des besoins humains du
bénéficiaire ;
· les forces
existentielles-phénoménologiques spirituelles. Autrement dit, les
soins doivent tenir compte de l'individu en tant que personne unique et une
entité qui possède un corps, un esprit et une âme.
Ainsi, les soins au patient colostomisé, doivent tenir
compte de l'expérience interne et externe de la personne et de son
entièreté par un accompagnement holistique basé sur une
relation d'aide. La relation d'aide et de confiance doit s'inscrire au
quotidien de la pratique infirmière pour l'accompagnement du patient et
de son entourage.
Larousse (2007) définit l'accompagnement comme
étant l'acte de soigner et de soutenir le patient voire de l'aider
à supporter ses souffrances et son angoisse. Dans le langage infirmier,
l'usage du mot « accompagnement » apparaît d'abord pour
désigner un projet de soins. Il désigne une attitude, une
conception du soin et une relation d'aide avec le patient se situant dans le
besoin d'aide et de soutien (Verspieren, 1984). L'accompagnement se
définit en terme de ce qu'il comprend de la relation
soigné/soignant : Une compétence
professionnelle, une écoute respectueuse et une
communication vraie avec le patient et son entourage (Lamau, 1996).
Les écrits consultés révèlent
clairement que le vocable « accompagnement » a été
souvent utilisé dans la littérature palliative sans avoir fait
véritablement l'objet d'une définition claire et distincte.
L'accompagnement est précisé soit comme une relation de soutien
ou aide psychologique, soit comme une approche alliant les soins techniques et
une dimension relationnelle. L'accompagnement pour un patient
colostomisé consiste à apporter une aide au cours de sa
souffrance et au cours de l'apprentissage de l'autosoin imprégnée
de valeurs humaines de manière à ce que la personne soit un
partenaire actif et adapté à sa nouvelle situation de vie,
capable de réaliser ses propres soins une fois sortie de
l'établissement. Cet accompagnement ne peut alors être
conçu sans des connaissances et un savoir alliant des dimensions
techniques, relationnelles et humaines.
Quant à Drevet, Jacquelot, Sion, Journiac et Schabanel
(2002), ils décrivent la relation d'aide comme « une action qui
relève du soutien et de l'accompagnement, que l'on peut définir
comme l'ensemble des comportements et des attitudes à mettre en place
pour permettre au patient d'aborder et de réfléchir aux
problèmes rencontrés » (p. 21).
D'après le dictionnaire encyclopédique des
soins infirmiers (2002), la relation d'aide est une technique d'entretien
utilisant l'empathie, la reformulation, les interventions verbales et les
interventions non verbales, et visant à aider une personne à
exprimer ses problèmes afin de retrouver en elle-même les
ressources nécessaires pour améliorer sa situation. Elle est
fondée sur le dialogue et l'écoute. La relation d'aide demande
une implication personnelle tant de la part de l'infirmier que de la part du
patient. Pour Rogers (1993), c'est un rapport dans lequel au moins un des deux
partenaires cherche à favoriser chez l'autre la croissance, le
développement du vécu, la maturité, un meilleur
fonctionnement et une meilleure
disponibilité à affronter la vie, l'intervention
étant basée sur la personne elle-même et non pas sur son
problème de santé.
Dans le cadre de cette recherche, la finalité d'une
relation d'aide chez des patients colostomisés serait d'essayer de
redonner des repères à la réalité afin que la
personne puisse vivre avec sa pathologie chronique, améliorer sa prise
en charge allant vers une resocialisation et un retour vers l'autonomie. Cette
relation peut être utilisée pendant des soins dits de« tous
les jours » et sera nommée relation informelle, ou alors lors d'un
entretien à un moment bien précis convenu avec le patient et dans
ce cas la relation sera dite formelle (Rogers, 1996).
Au cours de ces entretiens, la relation d'aide implique
différentes attitudes de la part du soignant afin que cette
dernière soit de qualité, dans ce cadre :
· Elle nécessite une écoute dite active du
soignant, réclame une concentration sur le discours afin d'absorber ce
que l'on entend, d'établir des liens avec la pathologie du patient,
d'analyser le message que le patient veut faire passer pour en tirer des
informations utiles. Il ne suffit donc pas d'entendre les mots mais de savoir
ce que le patient a voulu faire passer comme message ;
· Elle demande de l'empathie qui signifie la
faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui et de
percevoir ce qu'il ressent. C'est rentrer dans le monde personnel et
intérieur de l'autre (champ phénoménal), vivre
temporairement la vie de l'autre (Watson, 1988, 1997) ;
· Faire preuve de congruence ou d'authenticité :
étymologiquement le mot congruence vient de l'adjectif congru venant
lui-même du latin congrus signifiant « conforme, convenable, juste,
correct ». Faire preuve de congruence désigne donc abstraitement
« être d'accord, convenir ». Plus concrètement cela
qualifie la concordance entre les messages transmis et la manière de les
transmettre renforçant ainsi la confiance entre les deux interlocuteurs.
Le soignant doit être lui-même en laissant de côté son
image
professionnelle, c'est un caractère plus
comportemental que verbal. C'est un attribut important dans la relation d'aide
mais difficile à réaliser, laisser paraître pleinement la
sincérité de ses émotions n'étant
déjà pas chose facile dans la relation à l'autre en
général (Drevet et al, 1998, 2002) ;
· Accessibilité et disponibilité:
l'infirmier doit être prêt à communiquer ses idées
quand le patient le lui demande. Le partage des opinions confortant ainsi la
confiance tant recherchée dans la relation et surtout chez le patient
colostomisé.
La relation d'aide thérapeutique est un acte de soins
relevant du rôle propre de l'infirmier (Peplau, 1952, 1988). C'est en
fait l'articulation de toutes les composantes de la relation d'aide
précédemment vues et s'inscrivant dans un projet
thérapeutique établi en équipe et ayant pour but de
conduire le patient à apercevoir des procédés efficaces
pour faire face à un problème et l'amener à essayer de
nouveaux comportements qui, dans le cadre de ce travail, se résumant en
l'autosoin.
Dans cette perspective, l'OIIQ (1996) souligne que «
tout client est responsable de sa santé. Lorsqu'il exprime un besoin ou
une attente, l'infirmier l'invite, en tenant compte de ses capacités,
à mobiliser ses ressources personnelles et celles de son environnement.
L'alliance infirmier/client s'établit dans une relation de respect
mutuel et dans le partage d'un but commun » (p. 13).
L'OIIQ (1996) annonce que les interventions de l'infirmier
auprès du patient qui subit une stomie reposent sur quatre
énoncés descriptifs de la profession qui sont :
· L `établissement d'un partenariat avec le
patient et sa famille qui prescrit à l'infirmier d'inviter le patient
à mobiliser ses ressources personnelles et celles de son environnement,
tout en tenant compte de ses capacités. Ce partenariat s'établit
dans une relation de respect mutuel par le partage d'un but commun ;
· Le deuxième énoncé descriptif
est relié au processus thérapeutique. Il sous-entend que le
patient qui apprend son diagnostic a besoin, entre autres, d'être
renseigné, rassuré et réconforté. L'infirmier
invite le patient à participer aux soins prévus et selon ses
réactions, il reçoit l'aide dont il a besoin ;
· Le troisième énoncé est relatif
à la réadaptation fonctionnelle, tout patient qui fait face
à certaines limites consécutives à une maladie puisse
accroître son répertoire personnel d'autosoins et améliorer
son bien-être en fonction de ses capacités. L'infirmier accompagne
le patient pour l'aider à recouvrer un nouvel équilibre et
à s'adapter à son environnement ;
· L'énoncé s'applique à la
qualité de vie. Il repose sur le principe que tout patient vise une
qualité de vie optimale et qu'il a droit au respect de ses valeurs.
L'infirmier met à profit les ressources personnelles du patient et
celles de son environnement pour accroître cette qualité de vie et
amène le patient à exprimer ses besoins à cet égard
et à donner un sens à sa situation de santé.
Dans le même sens, Serre et Vallière (1984)
précisent que pour rendre son information et son enseignement efficaces,
l'infirmier est appelé à s'informer sur les connaissances que le
patient possède déjà et sur sa capacité
d'apprentissage.
Une fois les inquiétudes, les peurs et les besoins du
patient sont bien identifiés, l'infirmier peut, en tenant compte de ces
énoncés descriptifs généraux, adapter son
enseignement aux besoins du patient. Aussi, en guise de synthèse, il
s'avère évident qu'un accompagnement de la personne
colostomisée visant son appropriation et son autogestion de sa
santé, doit passer tout d'abord par une approche holistique. La
première étape est de déterminer ses besoins sur toutes
les dimensions physiologique, psychologique, et sociale. Une telle
stratégie de soin doit corréler entre un soin purement technique
et un soin relationnel où l'infirmier soignant à travers un
partage du soin humain avec le patient agit sur
les facteurs personnels et contextuels qui peuvent
résulter de son nouvel état de santé. Ce qui se traduira
finalement par une adaptation de la personne selon quatre modes (a) le mode
physiologique, (b) concept de soi, (c) interdépendance et (d) fonction
selon le rôle (Roy, 1997).
Ces résultats seront le fruit d'un processus
éducatif, qui portera sur le savoir cognitif, le savoir gestuel et
émotionnel du patient. Enfin, ce dernier récupérera
à travers ce processus de soin son indépendance et sa
capacité de s'autogérer et s'autosoigner.
I. Cadre de référence de l'étude
À la lumière de l'examen de ces écrits et
en l'absence d'un cadre théorique pouvant servir de cadre de
référence pour le développement de l'autosoin chez la
personne colostomisée, les écrits relatifs aux concepts
d'autosoin, d'adaptation et de soin humain « caring »
orientent cette étude. Ainsi, le cadre de référence
adopté est un cadre conceptuel qui s'inspire (a) du modèle
d'autosoin de Orem (1987) afin de définir le concept d'autosoin et les
attitudes infirmières requises pour favoriser l'autonomie des personnes
ayant un déficit en autosoin, (b) du modèle d'adaptation de Roy
(1991) afin de décrire le rôle infirmier dans le
développement de l'adaptation d'une personne qui vit une
expérience de santé et (c) la théorie du soin humain
« caring » de Watson (2000) afin d'identifier les valeurs
humaines et scientifiques que suppose l'accompagnement de la personne
colostomisée par les infirmiers.
Le cadre de référence ci-dessous retrace les
éléments essentiels guidant le rôle infirmier devant
accompagner un patient colostomisé. Selon son contenu, l'infirmier est
appelé à agir sur les facteurs négatifs, positifs,
personnels de la personne et environnementaux, moyennant un soin relationnel et
technique imprégné d'humanisme pour aboutir enfin à une
adaptation du patient à sa nouvelle situation de vie. Le but est
d'arriver à acquérir son indépendance par la
réalisation de son autosoin.
ROLE
INFIRMIER
Accompagnement
ADAPTATION
-Manipuler le stimulus focal
-Manipuler le stimulus contextuel
:
i
ce
Selon les modes d?adaptation
Concept de so
interdépendan
Physiologique
Fonction selon le rôle
AUTOSOIN
Figure n°2 : Cadre conceptuel de l?étude
inspiré de la théorie d?Orem (1997), de Roy (1987) et de Watson
(2000)
SOIN HUMAIN
|
SOIN
|
-
·
·
·
|
|
|
|
|
TECHNIQUE
|
|
|
|
|
Ensei
|
|
|
|
|
ssage
|
de
|
Problèmes Gestuel
|
Cognitif Démarche
|
gnement/apprenti
|
être) faire)
|
|
(Savoir) (Savoir
|
de résolution
|
(Savoir
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SOIN
|
|
- -
|
|
|
RELATIONNEL
|
|
de
|
|
|
|
-Création d?aide négatifs
|
|
|
|
Promotion
l?expression
|
|
|
|
|
-Développement
|
de la relation
|
de
|
|
|
|
de confiance
et acceptation
et positifs
|
de sentiments
|
d?un environnement
|
|
|
|
soutien
et de confort
|
;
|
|
|
Assistance
dans la satisfaction
|
|
des besoins.
|
|
|
|
II. Définition des concepts à
l'étude
1-Rôle infirmier. Selon Orem (1991, 1995), le
rôle de l'infirmier consiste à amener le client à adopter
une attitude responsable concernant ses autosoins selon cinq modes d'assistance
: agir, guider, soutenir, créer un environnement favorisant le
développement de la personne et enseigner. Pour ce faire, l'infirmier
choisit un système d'intervention totalement compensatoire,
partiellement compensatoire ou relié au soutien et à
l'éducation. Dans le cas de cette étude, l'infirmier doit avoir
les habiletés en soins de colostomie, certains connaissances concernant
les complications, les incidents, le régime à suivre et sur les
comportements humains face à ce genre de situation de souffrance,
d'angoisse pour un bon accompagnement de la personne colostomisée.
2. L'accompagnement. Dans cette étude, ce terme
désigne l'ensemble des habiletés investies par le personnel
infirmier pour le soin à la personne colostomisée, soit des
attitudes émanant de sa discipline, une conception de soins
fondée sur des valeurs humanistes, un projet de soins réaliste
dans lequel l'infirmier et le patient sont considérés comme
partenaires.
3. Soin relationnel. Il peut être décrit
comme une relation que le personnel infirmier tisse avec le patient et sa
famille en faisant de son style de communication, de l'écoute active, de
l'authenticité et de l'empathie une plate-forme pour la réussite
de cette relation
4. Soin technique. C'est l'enseignement/apprentissage
de l'autosoin à la personne colostomisée par un transfert de
savoir cognitif, gestuel et également la démarche de la
résolution de problèmes liés à la colostomie, un
enseignement imprégné d'humanisme et faisant appel à une
démarche scientifique adaptée aux besoins et aux capacités
du patient.
5. Adaptation. L'infirmier vise la promotion de
l'adaptation de la personne colostomisée, soit à augmenter les
réponses positives et à diminuer les réponses
négatives
d'adaptation (les stimuli). Le but est de promouvoir cette
adaptation selon les quatre modes, soit physiologique (comprenant
l'activité et le repos, la nutrition, l'élimination,
l'oxygénation et la protection etc.), image de soi (le soi physique et
le soi personnel), fonction de rôle (primaires, secondaires et tertiaires
joués dans la société) et interdépendance
(comprenant les comportements caractérisés par la volonté
à donner et à recevoir amour et respect).
6. A utosoin. Ce concept ne figure pas
dans les dictionnaires français consultés. Toutefois, Orem (1991)
l'a défini comme une action apprise par une personne, basée sur
une décision, de manière volontaire,
délibérée, dans le but de maintenir sa santé et son
bien-être. Cette action découle d'une exigence soit ressentie par
le client, soit observer par une tierce personne et qui nécessite
l'engagement de cette dernière. Dans cette étude, c'est la
capacité du patient d'autogérer sa nouvelle situation de vie.
Chapitre III: Méthodologie
I. Devis de recherche
1. Type de recherche. Il s'agit d'une étude
descriptive de niveau I, utilisant le questionnaire et l'entretien
semi-structuré. Son but est de décrire le rôle infirmier
dans le développement de l'autosoin chez les personnes
colostomisées à l'Institut National d'Oncologie (INO) sidi
Mohamed Ben Abdelleh de Rabat.
2. Milieu de l'étude
2.1. Présentation du lieu. Inauguré en
1985 et faisant partie intégrante du centre hospitalier Ibn Sina
(C.H.I.S), l'Institut National de l'oncologie est un centre de lutte contre le
cancer. Sa capacité litière fonctionnelle est de 233 lits. Il a
pour mission de répondre aux besoins des patients cancéreux et
ce, grâce à des équipes pluridisciplinaires comprenant des
chirurgiens, des radiothérapeutes, des oncologues médicaux, des
anesthésistes-
réanimateurs et aussi, des radiologues, des
anatomo-pathologistes, des psychologues, des otho-rhino-laryngologues, des
biologistes et des infirmiers de différents profils.
2.2. Raisons du choix du milieu d'étude. Le
choix de l'INO comme lieu de cette étude est dictée par (a) la
fréquence des cas colostomisés qui atteint environ 30 par an
(service des statistiques de l'INO, 2008), (b) l'absence de données
probantes sur le vécu de cette expérience par ces patients, (c)
l'accessibilité physique et financière qui minimise le coût
de la recherche et (d) la connaissance profonde du milieu de l'étude, ce
qui garantit une meilleure collaboration des participants.
3. Population à l'étude. La population
cible est constituée des infirmiers impliqués dans le soin aux
personnes colostomisées dans le contexte marocain. Quant à la
population accessible, elle est composée des infirmiers impliqués
dans le soin aux personnes colostomisées exerçant au niveau de
l'INO et accessoirement des patients colostomisés qui y ont subi
l'opération et qui sont présents au cours de l'étude.
? Critères d'exclusion : sont exclus (a) les
infirmiers IDE polyvalents qui exercent au niveau des services ou des
unités où ne séjournent pas des patients portant ou vont
subir une colostomie, (b) les infirmiers auxiliaires (en raison de leur
formation de base qui ne leur permet pas de dispenser ce type de soin) et (c)
les infirmiers techniciens non impliqués dans les soins de la personne
colostomisée et qui sont affectés dans les services suivants :
laboratoires, imagerie médicale, radiothérapie externe,
anatomo-pathologie et curiethérapie.
? Critères d'inclusion : sont inclus dans la
population à l'étude tous les infirmiers (IDE) polyvalents
exerçant dans les unités où séjournent les patients
concernés par la colostomie. Ces unités sont (a) les
unités de radiothérapie-hospitalisation (I, II, III), (b) les
unités de Chirurgie (I, II, III), (c) l'unité de
réanimation et de soins intensifs et (d) l'oncologie médicale.
Tableau n°1-Répartition de la population à
l'étude
UNITES DE SOINS
|
EFFECTIF DES IDE POLYVALENTS
|
Radiothérapie 1
|
5
|
Chirurgie 1
|
3
|
Chirurgie 2
|
2
|
Chirurgie 3
|
3
|
Réanimation et soins intensifs
|
3
|
Radiothérapie 2
|
2
|
Radiothérapie 3
|
3
|
Oncologie médicale
|
9
|
Total
|
30
|
Source : service des ressources humaines de l'INO, 2008
4. Échantillonnage
4.1.Échantillonnage de la population
infirmière. La procédure utilisée est
l'échantillonnage non probabiliste par choix raisonné en fonction
des unités de soins retenues pour l'étude (où
séjournent les patients colostomisés) et du profil des
participants, soit les unités de soins figurant dans le tableau n°1
et les infirmiers diplômés d'État polyvalents (IDE)
exerçant au niveau de ces unités, soit un échantillon n =
30 qui correspond à la totalité de ce profil, étant
donné que l'effectif de cette population est restreint.
4.2.Échantillonnage de la population des patients
colostomisés. Un échantillonnage accidentel est
utilisé pour inclure les participants au fur et à mesure qu'ils
se présentent à l'hôpital au cours de la période de
l'étude jusqu'à saturation (n=10).
5. Instruments de collecte des données.
Concernant les instruments de collecte de données, le questionnaire et
l'entretien semi-structuré ont semblé les mieux adaptés
pour répondre à la question de recherche.
5.1. Le questionnaire (voir annexe n°1). Le choix
du questionnaire revient à sa nature impersonnelle et à sa
présentation uniformisée. De plus l'anonymat assure
plus de confort et permet d'exprimer plus librement les
perceptions considérées personnelles. Enfin, il permet
également une analyse quantitative des résultats. Ce
questionnaire consiste à poser une série de questions pour
répondre à la question de recherche prononcée par cette
étude en se basant sur le cadre de référence de
l'étude. Ainsi les questions posées permettent d'avoir des
informations sur (a) l'identification des participants, (b) la conception du
rôle et des soins infirmiers relatifs à l'autosoin, (c) la
relation d'aide avec la personne colostomisée, (d)
l'enseignement/apprentissage de l'autosoin et (e) les problèmes et
suggestions. La rédaction du questionnaire est révisée
avec des personnes ressources pour discussion et apport de réajustements
nécessaires. Ce questionnaire comporte 27 principales questions.
Celles-ci varient entre des questions filtres et des questions à choix
multiple.
5.2. L'entretien (voir annexes n°2). Il est
conçu pour mener un entretien semi-structuré avec les personnes
colostomisées présentes lors de l'étude. Les questions
posées permettent d'avoir des informations sur (a) les
caractéristiques de la personne colostomisée, (b) la satisfaction
par rapport à la relation d'aide offerte par les infirmiers, (c)
l'adaptation à cette nouvelle situation de vie, (d) la satisfaction par
rapport à l'enseignement/apprentissage de l'autosoin, (e) les besoins et
les attentes des soins infirmiers et (f) les suggestions.
6. Déroulement de la collecte des
données. Une autorisation est sollicitée auprès des
responsables de l'INO, par le biais de la direction de l'IFCS de Rabat, pour la
mise en route de la collecte des données relatives au sujet de
recherche.
6.1. Le questionnaire. Avant l'administration
définitive du questionnaire, un pré-test a été
effectué auprès de deux infirmiers polyvalents IDE pour
réajustement ou reformulation éventuelles. Ces deux infirmiers
sont exclus de l'étude pour qu'ils ne constituent pas un biais pour
celle-ci. En effet, ce pré-test a permis de porter quelques changements
sur des terminologies qui n'étaient pas assez claires pour les
enquêtés. Les
questionnaires sont directement distribués aux
infirmiers travaillant le matin, à ceux de l'après-midi puis
à l'équipe de la nuit et à celle des week-ends. Le
ramassage est effectué après 72 h en moyenne et le taux de
récupération des questionnaires a atteint 100%.
6.2. Les entrevues. La deuxième méthode
utilisée est l'entretien semi
structuré dont les règles ont été
respectées (a) les entrevues ont été effectuées sur
la base des questions préétablies (voir annexe n°2 : le
guide d'entretien), (b) les entretiens, après l'obtention du
consentement, ont eu lieu au moment où les sujets étaient
disponibles. Ils ont débuté par des explications sur le
déroulement de ceux-ci par une présentation du thème et de
l'objectif de la recherche, (c) les entrevues ont été
effectuées dans les chambres des intéressés, elles ont
duré en moyenne 45 minutes et (d) aucune entrevue n'a été
enregistrée, la transcription manuelle a été choisie parce
que les patients se sont montrés plus confiants à cette
méthode.
7. Description du plan d'analyse. Les 28 questionnaires
remplis ont été codés et saisis au fur et à mesure
de leur réception sur un fichier Excel. Les données sont
présentées sous forme de tableaux et de graphiques, suivis de
commentaires et d'une discussion. Les résultats des entretiens sont
aussi analysés et présentés selon leur contenu par
catégorie de thème. Les réponses sont ainsi
groupées en familles des items qui se répartissent en nombre de
quatre soit (a) la relation d'aide, (b) l'éducation
thérapeutique, (c) l'adaptation et (d) les besoins et les attentes des
patients. Ainsi chaque entretien a fait l'objet d'une lecture des
transcriptions pour le repérage des principaux propos
énoncés par les interviewés et pour garantir un maximum de
rigueur, les mots et expressions utilisés par les participants en
dialecte arabe sont compilés dans l'annexe n°3. À la fin,
une synthèse générale des résultats de ces deux
outils a permis de dégager les recommandations pour un accompagnement
des personnes colostomisées en vue de développer l'autosoin et
favoriser leur adaptation.
8. Aspect éthique. Dans le cadre du respect de
l'éthique dans cette recherche, vis-à-vis de l'administration de
l'INO et des participants au questionnaire et à l'entretien, les
principes suivants ont été respectés (a) l'autorisation de
la direction de l'INO de Rabat , (b) le consentement volontaire des infirmiers
soignants à répondre au questionnaire, (c) le consentement libre
et éclairé des patients colostomisés à participer
à l'étude et (d) un paragraphe de présentation est
inséré au début du questionnaire et du guide d'entretien
précisant le but de l'étude et le respect des principes de
confidentialité et d'anonymat.
|